La notion de "régression" en histoire me paraît délicate. Elle suppose une sorte d’anthropomorphisme ou de personnification d’une Histoire avec majuscule, Histoire qui connaîtrait une enfance immature, puis un âge adulte, une maturité parfaite, et éventuellement une régression. Régression sent un peu trop la psychologie et un optimisme idéologique que les Anglais qualifieraient de "whig vision of history" ; c’est-à-dire une vision de l’histoire toujours en progression positive sur une ligne imaginaire ascendante, où le passé n’a d’autre raison d’être que de nous présenter, dans une belle architecture a posteriori, les éléments constitutifs du progrès idéal que le présent prétend avoir édifié, et que des démolisseurs menacent. D’où la "régression" - (pas de régression sans progression préalable ; qui, et à quel titre, décrète cette progression ?).