En effet, c’est le mot "liberté" qui pose problème, et non l’âge de la retraite, comme certains commentateurs semblent le croire. Si on nous parlait de la liberté de faire les poubelles pour se nourrir, ou de la liberté de s’inscrire au chômage, on verrait tout de suite l’anomalie.
De toute façons, le mot d’ordre actuel de la propagande gouvernementale semble être le suivant : dès que vous voulez faire régresser la société, annoncez que c’est une liberté supplémentaire. Liberté de travailler le dimanche, liberté de travailler jusqu’à 70 ans, liberté de négocier seul ses propres salaires avec son employeur sans ces emmerdeurs de syndicats, etc. Plus inquiétantes, la liberté de licencier sans les "carcans" administratifs, ou la liberté de ne pas payer de charges.
Tant que vous vous polarisez sur l’âge de la retraite, et que vous glosez dessus (faut-il mieux 70 ou 69, ou 68 ?), c’est foutu : ça veut dire que vous admettez implicitement que c’est en effet une liberté. Alors que c’est la seule possibilité qu’on nous laissera de gagner un complément à une retraite misérable.