Je ne peux pas ne pas réagir aux propos de Daniel Riot.
En effet, il vaut mieux détruire, abîmer et casser des cabines de péage à Montpellier, Narbonne ou Béziers, que traîner ses battes de base-ball du côté de la Maison du Parlement à Strasbourg...
Bon, d’accord, 64 policiers blessés par des jets de pierre, de boulons ou de bouteilles, c’est pas sympa. D’ailleurs chez moi dans le Languedoc, les vignerons répugneraient à jeter des bouteilles, on ne gaspille pas ainsi le fruit d’un dur labeur.
En plus, dégrader la façade du Parlement européen, ça ne se fait pas non plus, ça déconcentre les députés dans leur travail, et c’est gênant pour l’image de marque de la docte institution.
Mais tout de même, il s’agissait de protester contre le projet européen de libéralisation des services portuaires ; il s’agissait de défendre son travail face à certains armateurs avides de bénéfices. Les mêmes armateurs dont les cargos polluent les mers ?
Bigre, les dockers n’allaient pas rester les bras croisés.
Mais au final, pourquoi une telle différence de traitement ? Je connais quelques vignerons revenus “décagoulés” de leur virée punitive. Ils ont repris gentiment le travail de la vigne sans être (trop) inquiétés. Quand je leur parle, ils ont mille et une bonnes raisons de saccager “le bien d’autrui” ; ils se sentent victimes d’une politique défavorable, victimes de la conjoncture, victimes de la concurrence.
Oui, mais ils se sentent aussi “protégés” par leur lobby, ils se sentent à l’abri de toute punition trop ferme. Ils disent qu’il ne faut pas les mener en bateau. C’est pas comme les dockers...