À partir
d’un travail mené sur les trottoirs de Lille, Stéphanie
Pryen, sociologue à l’IFRESI* (Institut fédératif
de recherche sur les économies et sociétés industrielles,
associé au CNRS), analyse les bouleversements qu’induit l’usage
de drogues dans l’univers de la prostitution de rue. Hormis l’extrême
précarité des conditions de vie des jeunes prostituées
toxicomanes, elle souligne le clivage se formant entre celles-ci et les
prostituées traditionnelles qui, en quête de reconnaissance
sociale, affirment leur différence. Un clivage que favorise l’ambiguïté
du statut accordé à la personne prostituée, perdu
entre illégitimité et utilité.
Ni interdite ni réglementée, la prostitution en France n’a
pas de définition légale. Il s’agit d’un acte privé,
relevant de la morale personnelle, que diverses politiques, sanitaires,
sociales, fiscales... contribuent cependant à rendre public.
Source : http://www.cnrs.fr/Cnrspresse/n383a4.htm