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victoria (---.---.143.94) 26 février 2006 11:51

Enfin une bonne nouvelle face à l’homophobie dont vous faites preuve.

SUR LA QUESTION DE L’HOMOSEXUALITÉ, « L’ÉGLISE EST DÉPRIMANTE, PAS ÉVANGÉLIQUE »

Des prêtres dénoncent l’attitude de l’Église

Mathieu Perreault

La Presse

Un groupe de 19 prêtres catholiques québécois signe aujourd’hui une lettre ouverte dénonçant la position de leur Église sur l’homosexualité.

Publiée dans les pages Forum de La Presse (page A11), cette lettre affirme que l’Église ne détient pas « la vérité sur l’être humain », et que la nature humaine évolue avec le temps.

« Nous souhaitons que des chrétiens se mettent à l’écoute de l’expérience de vie de leurs frères et soeurs homosexuels », écrivent les signataires, qui font partie du Forum André Naud.

Décédé en 2002, le théologien sulpicien québécois André Naud était très critique sur la doctrine de l’infaillibilité papale, particulièrement dans le domaine de la morale sexuelle.

L’idée d’une lettre ouverte s’est imposée après la prise de position de la Conférence des évêques catholiques du Canada contre le mariage homosexuel, l’an dernier, et la publication par le Vatican, en novembre, d’une directive interdisant aux homosexuels ayant des « tendances profondément enracinées » de devenir prêtres. Le prêtre qui a lancé l’idée est Claude Lefebvre, de la paroisse Saint-Étienne, dans le quartier Petite-Patrie, et frère de l’essayiste catholique Jean-Paul Lefebvre.

« Il y a beaucoup de prêtres qui pensent comme nous », affirme Raymond Gravel, l’un des signataires, qui a rencontré La Presse dans un café du Plateau Mont-Royal. « Ces dernières semaines, nous avons été contactés par d’autres prêtres qui voulaient signer la lettre mais qui sont arrivés trop tard. D’autres membres du Forum André Naud n’ont pas pu signer parce qu’ils sont vicaires épiscopaux ou enseignants. Ils pourraient avoir des problèmes avec leurs supérieurs. »

Le père Gravel, âgé de 53 ans et prêtre dans le diocèse de Joliette, intervient souvent dans les médias pour critiquer la morale sexuelle de l’Église. « L’Église est déprimante. Elle n’est pas évangélique. Le jugement de la Cour suprême sur le mariage homosexuel est plus évangélique que le document de la Conférence des évêques. Et la directive sur les homosexuels qui veulent entrer dans les séminaires a déjà fait des victimes. Un candidat à la prêtrise du Nouveau-Brunswick, qui a été écarté par son évêque parce qu’il était homosexuel, m’a récemment contacté. »

En considérant l’homosexualité comme un « désordre », l’Église encourage l’homophobie, selon le père Gravel. « Je ne sais pas quels médecins conseillent le Vatican, mais on n’y est pas à jour au point de vue scientifique. Dans une retraite diocésaine, nous avons rencontrés un professeur d’université, un psychologue, qui nous a dit que si un médecin considérait l’homosexualité comme une maladie, il fallait qu’il soit dénoncé au Collège des médecins. »

Le Catéchisme dit qu’il faut accueillir « avec respect, compassion et délicatesse » les homosexuels, et que l’homosexualité peut être innée. Mais le père Gravel considère que cela n’efface pas le rejet des homosexuels. « Si l’Église acceptait les homosexuels comme ils sont, il y aurait moins d’homophobie, et il y aurait moins d’activités sexuelles désordonnées comme on en trouve dans les saunas gais. »

Autre son de clocheLa Presse lui a aussi demandé son avis sur la lettre d’un autre prêtre, Donald Tremblay, du diocèse de Saint-Jérôme. « Ce qui me déçoit dans cette lettre, c’est qu’elle trompe en feignant l’honnêteté, dit le père Tremblay. Ses signataires mettent de côté un élément très important de Vatican II, l’appel personnel à la sainteté. Tous, nous sommes appelés à être saints dans nos vies, indépendamment de notre orientation sexuelle. Suivre Jésus implique de changer son coeur, de se dépasser soi-même et même de devoir porter sa croix. Jésus a protégé la femme adultère, mais lui a aussi dit : Va et ne pèche plus. L’homophobie est un péché grave. Mais dans la Bible, l’exercice de la sexualité est réservé au contexte du mariage, et cela entre un homme et une femme. L’Église a la responsabilité d’annoncer la vérité du message du Christ. Cette vérité n’évolue pas en fonction d’une culture ou même d’un contexte historique différent de celui d’il y a 2000 ans. »

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