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William7 9 août 2010 11:21

Le capitalisme d’Etat est, en effet, un terme générique mais il me convient. Il est clair que ce terme est un terme originairement conçu pour dépeindre les régimes dits du « socialisme réel » (ou encore, en France, le capitalisme sous De Gaulle), mais comme Wallerstein le met bien en exergue dans son article sur l’indispensable état : « Le capitalisme n’aurait pu ni voir le jour sans une alliance active du marchand et du prince, ni se développer sans un constant soutien des Etats ». C’est sans doute un peu « fourre-tout », mais ça a le mérite, je crois, de casser certains mythes, ainsi que les contradictions simplistes « marché » vs. organisation.

Ensuite, peut-on assimiler Etats-Unis à un « Etat libéral ». Peut-être si l’on se réfère aux concepts classiques des sciences politiques. Mais, nous pourrions également attirer l’attention sur le fait que, même aux Etats-Unis, nous ne sommes pas dans un capitalisme purement concurrentiel où la régulation par le marché serait prépondérante. D’ailleurs, la crise des subprime n’a t-elle pas illustré ce constat ? Un état qui consacre la doctrine « too big to fail » (associété à divers dispositifs de renflouement) et dont on sait qu’il est toujours intervenu historiquement en faveur du monde des affaires dénote une certaine contradiction idéologique : n’appelle t-on pas ça l’interventionnisme libéral ? Mais, après tout, Etat libéral pourrait déjà constituer une contradiction dans les termes (à tout le moins pour les anarcho-capitalistes).

De manière plus synthétique, ce qui m’intéresse chez les auteurs dont nous parlions, concerne la reproduction sociale et ses réalités. Je le répète, aujourd’hui, ce phénomène est parfaitement documenté. D’ailleurs, en Belgique, la ségrégation sociale est encore plus implacable qu’en France ou en Allemagne.

Deux dernières choses...Tout d’abord, la critique que vous m’attribuez au sujet de la solidarité inter-classes est « déplacée » (par l’intermédiaire de vos jugements sur les travaux de Louis Chauvel) car s’il existe des réflexions sur les alliances de classe au sein même du marxisme (cf. jacques Bidet et Duményl) (et c’est là une réflexion qui intéressera surtout les gens de gauche), c’est une problématique différente du regard que l’on peut porter sur l’utilisation du discours bourgeois sur le « vivre-ensemble » (en tant qu’idéologie destinée à désamorcer ou déligitimer toute conflictualité à caractère social)

Ensuite et enfin, votre regard sur la notion de classe est très étrange. Reprenons simplement la haute bourgeoisie (pas spécialement des gauchistes vous en conviendrez), ne peut-on pas y voir (même dans votre conception) une « classe objective », dans le sens où « elle représente des individus placés dans des conditions d’existence homogènes leur imposant des conditionnements propres à engendre des pratiques semblables ». Ces individus possèdent en ensemble de propriétés communes : biens, habitudes de classe, pouvoirs, etc.« Les travaux des époux Pinçon ne sont-ils pas assez révélateurs à ce sujet. De leur point de vue, la seule classe »en soi« et »pour soi".

PS : des travaux sur l’extrême-gauche d’un point de vue de droite, il en existe (Philippe Raynayd, Raymond Boudon sont des références valides n’est-ce pas ?)


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