Berlusconi et Prodi formaient un couple d’adversaires on ne peut plus dissemblables. Je ne connaissais du Cavaliere que les clichés à sens unique que nos moyens d’information (?) délivrent à longueur d’année. De Prodi j’avais retenu son bail à la tête de la Commission européenne, qui lui valut d’être vilipendé en permanence par les mêmes...
Eh bien dans cette campagne qu’Internet permettait de suivre très bien, j’ai vu un grand communicateur bourré d’énergie dans la forme, mesquin sur le fond (des promesses à rire), très habile pour déstabiliser l’adversaire sur ses points faibles (les taxes), c’était Berlusconi ; et en face un curé de campagne bonasse, chaleureux avec affectation, très vague voire confus dans ses propositions, c’était Prodi. Sa médiocre campagne lui a fait accomplir l’exploit de réduire à zéro une avance initiale de 20 points !
Si l’on ajoute qu’il n’a aucune force politique propre et que l’extrême-gauche détient un quart des nouveaux élus de l’Unione, on peut prévoir sans risque que les prochaines élections n’attendront pas 2011. Déjà en 1996, Rifondazione comunista avait fait chuter le premier gouvernement Prodi en lui retirant son appui.
Berlusconi devrait garder longtemps son record : cinq ans à Palazzo Chigi sans discontinuer.