Merci Am.
Je ne sais pas si je dirais « vote fondateur » pour la politique française, car la disqualification de Jospin en 2002 pourrait discuter le titre au « non » de 2005. Je crois que c’étaient des variantes sur le même dialogue entre le PS et son électorat : la première fois « -mon programme n’est pas socialiste. -ben casse toi alors » et la suivante, « -l’Europe sociale passe par le oui -ouais c’est ça cause toujours ».
« [ce vote] guidera nos choix dans les votes à venir » : De ce point de vue, la stratégie actuelle du PS, qui consiste à maintenir son oui pose aux nonistes de gauche modérée un sérieux problème de vote utile aux prochaines élections. Le plus grave, est-ce que Sarkozy devienne président plutôt que Royal, ou que le PS ne représente plus son électorat ?
Le PS au pouvoir pourrait aussi coopérer plus efficacement à un retour TCE que l’UMP. Imaginons que l’UE ajoute de nouvelles clauses sociales bidons, puis que notre président déclare « vous voyez on vous a écouté on a mis du social alors votez oui » et le fasse ratifier par le parlement. Avec le PS ça passerait plus facilement. Royal pourrait peut-être même dire aux nonistes de gauches « Désolée, vous êtes des utopistes archaïques alliés aux nationalistes racistes, et en plus c’est moi le chef » et passer en force sans mettre le pays dans la rue.
Plus généralement, les socialos ça fait deux fois qu’on leur dit « le marché tout ça c’est bien, mais un peu d’eau le vin libéral s’il vous plait » et qu’ils ne comprennent pas. On leur cogne encore dessus jusque ça rentre et on se tape Sarko 5 ans ou on vote pour un PS dont la position est inacceptable ?
Voter utile contre l’UMP ou voter utile contre le PS ? Pour la majorité de l’électorat de ce dernier, la question peut se poser.