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2024, coup de vent ou tempête ?

L’année 2024 commence sous des auspices inquiétants. Trois zones importantes dans le monde voient les tensions s’accumuler et les risques de conflits s’aggraver sur fond de rivalités croissantes entre la puissance déclinante des Etats-Unis et les puissances montantes des BRICS, en particulier la Russie et la Chine décidées à contester l’hégémonie américaine. Ces tensions peuvent-elles réellement déboucher sur une guerre de grande ampleur ?

La première zone de tension reste la guerre en Ukraine et la menace que voient certains dans la Russie. Dans la réalité, la guerre est déjà perdues pour les occidentaux et les ukrainiens. Les Etats-Unis et l’Europe ont le plus grand mal à fournir aide et armement à Zélensky. Les menaces de guerre que voient les dirigeants allemands et suédois relèvent de la politique-fiction, car Poutine a obtenu ce qu’il souhaitait : l’Ukraine est un état croupion qui ne permettra pas aux Etats-Unis d’affaiblir la Russie. Les risques de guerre générale (sauf intervention directe des occidentaux) sont donc limités.

La seconde zone à risque est le Moyen-Orient. La guerre Hamas-Israël déclenchée par l’attaque du 1er chez le second lors du 7 octobre, a créé des risques croissant dans la zone. Il est clair que le Hamas est soutenu par l’Iran et même si le Hezbollah libanais se garde de toute interférence, la difficile intervention israélienne dans la Bande de Gaza avec les nombreuses victimes civiles palestiniennes mettent l’État Hébreu en situation difficile sur le plan international. Les Etats-Unis eux-mêmes affichent un soutien limité. Mais surtout les Houthis du Yemen alliés de l’Iran mettent en danger une voie vitale pour l’Europe : le passage de la mer rouge. Leurs attaques des navires passant par cette zone va ralentir l’approvisionnement en pétrole et produits manufacturés du fait du report de frets vers le Cap de Bonne Espérance. Et si la situation perdure, le conflit dans cette zone a des risques réels de dégénérer.

Enfin, les tensions montent en Asie de l’Est, Kim Jong Hun le Président de Corée du Nord redevient menaçant pour son voisin du sud, mais surtout l’élection à Taiwan d’un président indépendantiste met Pékin de mauvaise humeur alors que la Chine effectue depuis deux ans des démonstrations de force vis-à-vis de l’île. Le soutien américain qui commençait à vaciller a été renouvelé et les Etats-Unis se sont engagé à soutenir Taiwan contre Pékin. Il se pourrait que ce soit à l’heure actuelle le principal risque de conflit sur fond de tensions croissantes du point de vue économique entre les Etats-Unis et la Chine.

En définitive, ces 3 zones de conflits voient s’affronter les alliés de la puissance américaine déclinante, Ukraine, Israël, Taiwan directement avec les puissances montantes, Russie, Iran, Chine. Le résultats de ces affrontement dépendra aussi de la capacité économique et financière des Etats-Unis. Les difficultés budgétaires limitent les transferts de fonds et d’armes vers leurs alliés. La dette croissante, qui pour des raisons politiques n’est plus financée par la Chine ou l’Arabie Saoudite, risque à terme d’entraîner une forte baisse du dollar. Il en va de même de la commercialisation du pétrole en yuan chinois. Quelle sera la réaction des Etats-Unis dans ce cas ? Une chute en douceur comme l’Union Soviétique ?


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7 réactions à cet article    


  • Samy Levrai Samy Levrai 18 janvier 2024 14:50

    Pakistan ( marionnette américaine ), vs Iran vient juste de se rajouter, le nihilisme semble avoir de beaux jour...


    • Sirius S. Lampion 18 janvier 2024 15:18

      @Samy Levrai

      Si le nihilisme, comme je croyais l’avoir compris, est la coupure entre les « valeurs » et les faits, ce qui implique le scepticisme moral, voire le cynisme que certains commentateurs ici appellent « pragmatisme », alors ça fait longtemps que le « camp du bien » est nihiliste, c’est-à-dire relativiste et opportuniste, ce que Bismarck appelait « Realpolitik ».

      Ce qui est peut-être en train d’advenir est autre chose de plus inquiétant, c’est un cataclysme débouchant sur le chaos, une apocalypse suicidaire provoquée par les puissants en déclin qui n’acceptent pas la perte de leur position dominante et préfèrent disparaître avec leur adversaire plutôt que de changer les rôles.

      Mais, même pour ça, il faudrait un certain courage, ce qui n’est pas l’apanage des manipulateurs qui font actuellement la pluie et le beau temps et préféreront certainement mettre leurs talents au service de nouveaux maitres.



    • Samy Levrai Samy Levrai 18 janvier 2024 15:26

      @S. Lampion
      Je me referais à Emmanuel Todd sur le nihilisme des américains.


    • Sirius S. Lampion 18 janvier 2024 14:59

      Tous ces plans sur la comète ne prennent jamais en comptela « révolution numérique » et l’interconnexion assurée par les satellites militaires américains

      La dépendance des autres pays, même les BRICS, à ces infrastructures technologiques (devenues vitales à partir du moment où les entreprises ont tout basulé sur le numérique et la télématique) rend problématique ue rupture du cordon ombilical. L’hégémonie du dollar est effectivement en difficulté, mais ils n’est pas dans l’intérêt des créanciers de Etats-Unis de mettre en difficulté les réseaux liés à internet. Un empire ne repose pas que sur son armée et ses finances qui sont le nerf de la guerre. Il s’impose aussi commercialement et culturellement. Contrairement à la présentation classique de l’histoire, l’empire romain n’a pas cessé d’exister en 476, il s’est prepétré à travers l’église romaine qui a consrvé la structure administrative des diocèse, le système de collecte des impots, le réseau routier, la langue latine comme « esperanto », la notion de droit pour officialiser les actes, etc.

      découper l’histoire en tranches saucisson est une fiction qui arrange des idéologues comme Michelet, mais la réalité, c’est un « changement dans la continuité ».

      Il n’y a pas un « avant » et un « après », mais un éternel « pendant » qui évolue


      • SilentArrow 19 janvier 2024 02:37

        @S. Lampion
         

        l’empire romain n’a pas cessé d’exister en 476, il s’est prepétré à travers l’église romaine

        100% d’accord avec cette idée. Le pape avec ses pourpres, ressemble d’ailleurs plus à un empereur romain décadent qu’à un rabbin réformateur du judaïsme.

      • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 18 janvier 2024 15:27

        Une chute en douceur comme l’Union Soviétique ?

        Je ne sais pas combien de Russes (et autres ex-Soviétiques) qui ont connu les années 1990 seront d’accord avec cette formule. Pour le reste, Lampion a résumé le problème.


        • mursili mursili 18 janvier 2024 16:38

          Les Etats-Unis eux-mêmes affichent un soutien limité.


          Oui, ils se bornent à fournir les bombes et la maintenance...Le service minimum, quoi...

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Christophe Bugeau

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