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Accueil du site > Tribune Libre > 25 Mai, la déroute salutaire de l’Union européenne

25 Mai, la déroute salutaire de l’Union européenne

193 listes annoncées, dont 31 pour la seule Région Île de France, ceux qui veulent l'Europe sociale, ceux qui la rêvent libérale, les rouges, les verts, les bruns, il n'y a qu'à demander le programme, puisque, comme chacun sait, les promesses n'engagent que ceux qui y croient.

Derrière l'apparente diversité des programmes et des étiquettes,il est un point qui les rassemble tous, la peur de l'abstention et les invectives de tous calibres contre les abstentionnistes.

L'aveu involontaire, le message subliminal envoyé, c'est bien que le niveau d'abstention sera bien l'enjeu principal de ces élections, parce que tous comprennent qu'une abstention massive atteindrait de plein fouet la légitimité même de ces institutions européennes à laquelle ils sont tous attachés.

Pour le gouvernement Valls, la situation est bien plus critique, parce que la déroute annoncée du Parti socialiste prolongerait et aggraverait celle des municipales et aggraverait son isolement.

Toute la situation politique est dominée par la contradiction entre l'isolement du gouvernement, l'hostilité et le rejet que suscitent sa politique et l'obligation où il se trouve, sous la pression de Bruxelles, de poursuivre et aggraver une politique d'austérité qui ne peut que mener à l'explosion sociale que tous redoutent.

Nos heureux candidats et futurs déconfits usent et abusent d'une ruse de langage qui vise à escamoter le véritable enjeu de cette élection, plus d'Europe, moins d'Europe, sociale ou solidaire, on nous parle toujours de l'Europe, mais sans jamais nommer l'Union européenne, comme si les 2 termes étaient identiques, comme si le destin de l'un et de l'autre étaient inextricablement liés.

N'en déplaise à nos candidats,l'Europe est un continent,une Histoire, une civilisation et l'Union européenne, une association, plus ou moins contrainte, qui peut être dissoute, à moins qu'elle ne soit d'essence divine et vouée à l'éternité, comme nous serions condamnés à une éternité de souffrance.

Plus précisément, l'Union européenne est fondé sur des Traités qui comme tous Traités peuvent être abrogés.

Ces Traités, ceux qui fondent l'Union européenne, ont ceci de particulier qu'ils intègrent comme composante principale la contrainte pour les États, y compris sous peine de sanctions et de mise sous tutelle, des principes tels que la discipline budgétaire, la concurrence libre et non faussée et la libre circulation des capitaux et des marchandises, c'est à dire tout ce qui a mené les peuples de ce continent à la ruine.

On nous rabat les oreilles avec un prétendu Parlement européen qui a le pouvoir de discuter de tout, ou les plus audacieux peuvent se laisser aller à des envolées lyriques contre l' « Europe de la finance ». Ce débat, aussi « démocratique » et passionnant qu'il puisse être, ne connaît qu'une seule limite, l'interdiction absolue de déroger aux Traités ou d'adopter toute mesure qui leur serait contradictoire.

C'est le même esprit de liberté qui est laissé aux Parlements et aux gouvernements nationaux, la liberté de privatiser, de démanteler les services publics, de saigner les peuples pour payer la Dette, de réduire le coût du travail, en un mot appliquer la politique de MM Hollande et Valls, qui était aussi la politique de M Sarkozy et qui est celle des gouvernements passés et présents de toute l'Union européenne, de toutes les coalitions,de droite, de gauche,du centre et même des écologistes.

Il se crée dans ce pays une atmosphère délétère, un balancement entre la résignation rageuse et la volonté d'en découdre, de réaliser ce « tous ensemble » qui dresserait des millions de travailleurs et de jeunes contre ce gouvernement.

Ce balancement, cette attente interminable d'un dénouement,elle s'exprime aussi dans la place occupée par les organisations syndicales, à l'exception notable de la CFDT qui s'est clairement et totalement rangée du côté du MEDEF et du gouvernement.

Quelles qu'en soient les raisons, la CGT et la CGT-FO ont refusé de signer l'ANI (accord national interprofessionnel ), comme elles ont rejeté le Pacte de responsabilité.

Sur un autre plan, la FSU a dû se résoudre à demander le retrait de la Réforme Peillon des rythmes scolaires et ceci en contradiction avec sa position initiale de soutien à cette Réforme.

Il y a dans ce pays, une immense force d'opposition à la politique de ce gouvernement et cette force si elle n'est pas encore suffisante pour déferler et balayer toutes les réformes destructrices, elle est suffisante pour interdire aux organisations syndicales d'apporter ouvertement leur soutien au gouvernement.

C'est donc un gouvernement qui ne peut s'appuyer sur le moindre consensus ou le moindre soutien qui a reçu comme charge impossible, à travers le Pacte de responsabilité, de mener à son terme une politique de destruction de toutes les garanties collectives, de mener la politique la plus réactionnaire jamais menée par aucun gouvernement.

Il le fait avec ce mélange de ruse et de lacheté qui est comme sa marque de fabrique, avec une prudence et des précautions infinies, multipliant les mensonges et les contournements, n'osant pas s'attaquer frontalement à la Sécurité sociale de 1945, mais la saignant en la privant de 30 milliards de cotisations patronales.

Cet étau qui enserre tous les gouvernements et tous les partis et les contraint,jusqu'au suicide politique, à affronter leur peuple, c'est l'essence même de l'Union,sa véritable nature et sa fonction politique.

Comme toute situation provisoire et transitoire, celle que nous connaissons devra bien connaître un dénouement,même si les délais et les formes restent imprévisibles.

Le rétablissement de la démocratie,nos communes et nos départements restaurés dans leurs droits et prérogatives, l'école républicaine maintenue et rétablie dans son unité et sa mission, l'annulation de toutes les mesures contre la Sécurité sociale et les retraites, l'abandon et l'abrogation de l'ANI et du Pacte de responsabilité, le rétablissement de la SNCF et de la Poste dans leur statut et leur monopole.. et toutes les mesures que devrait prendre un gouvernement qui oserait rompre avec l'Union européenne et ses diktats.

La reconquête commence aujourd'hui, la déroute infligée ce 25 Mai à ce gouvernement et à l'Union européenne en est l'une des étapes.


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11 réactions à cet article    


  • Allexandre 23 mai 2014 11:40

    100 % d’accord avec votre propos. Mais cette victoire ne peut passer que par une abstention record !!! Certes on annonce près de 60 % d’abstentions, mais il faudrait aller au delà. Une forte abstention française serait un détonateur. Moins il y aura d’abstention, plus la commission se sentira légitime pour ratifier le traité transatlantique, annonciateur d’une catastrophe économique et sociale pour nous. Mais là, que tous ceux qui auront voté ne viennent pas pleurnicher. Ils n’auront que ce qu’ils méritent.


    • Martha 24 mai 2014 11:04

       @ Allexandre

       L’abstention pour marquer sa désapprobation serait une erreur fatale, cette année, puisque, demain, dans chaque circonscription « inter-régionale » se présente une liste UPR, cachée soigneusement par les médias.

       Ce parti a été créé pour sortir la France de l’Europe, de l’Euro et de l’OTAN. Pour qu’elle retrouve sa pleine souveraineté, qu’elle n’aurait jamais dû quitter.

       Logiquement tous les abstentionnistes devraient voter pour les candidats de ce parti. Ce qui le mettrai au premier plan. C’est le seul moyen puissant et efficace de concrétiser l’abstention ou le vote nul pour cause de refus de ce système devenu fou.


    • alinea alinea 23 mai 2014 11:44

      D’accord avec l’auteur et avec le commentaire ci-dessus.
      Il faut bien voir que la liberté de « bouder » ou de « faire non », n’est peut-être pas la liberté que l’on brigue ; mais quand c’est la seule qui nous reste, il ne faut pas cracher dessus ! En attendant le bon moment pour en conquérir une autre !!


      • taktak 23 mai 2014 13:49

        100% d’accord avec le propos.
        Il faut faire grossir le tsunami de l’abstention, cette vague citoyenne qui va botter le cul de l’oligarchie en faisant prendre conscience à chacun à quel point l’UE est illégitime, à quel point les partis du système (UMPSFN) et leurs soutiens merdiatiques sont faibles

        Pour cela il faut refuser de voter, Il faut boycotter. Militant du PRCF mouvement communiste pour la sortie de l’euro et la sortie de l’UE, déjà engagé en 2009 dans la campagne de boycott, je refuse de voter aux européennes

        Et je fais campagne pour le boycott avec le très large rassemblement du CNR-RUE

        ni UE, ni euro ni FN.

        Le 25 mai, nous fêterons notre victoire, celle du .


        • mortelune mortelune 23 mai 2014 16:16

          Il y a 1000 bonnes raisons d’aller voter. J’en retiendrai qu’une seule : voter pour démocratie réelle. Et pourtant je n’irai pas parce que choisir un berger c’est admettre que je suis une brebis.


          nota : Les élections ne changent la vie que des élus pas celle des autres...


          • patrickk 23 mai 2014 20:19

            Europe ou pas Europe la France a 2000 milliards de dette et ne peut continuer à vivre au-dessus de ses moyens. Les 50 milliards imposés par l’Europe ne sont qu’une goutte d’eau dans l’océan de la dette.


            • patrickk 23 mai 2014 20:23

              Ce qui est sur c’est l’Europe a adopté l’ultralibéralisme. Ultralibéralisme et langue anglaise : l’Europe devient un clone des Etats-Unis. Les gens qui nous dirigent sont incapables d’imaginer un modèle original proprement européen. 


              • Laurent 47 23 mai 2014 23:26

                L’abstention est un très mauvais calcul, car même s’il n’y a que 10% de votants, seules les listes habituelles vont se retrouver en tête, et ce sera reparti pour un tour ! Si l’on veut un changement radical dans la gestion de la Communauté Européenne, il faut carrément foutre en l’air tout ce bazar ! Notre intérêt n’est pas à Washington, il est à Paris, Berlin, Rome, ou Madrid, voire avec Moscou (vous savez, la capitale de la Russie, ce pays que l’on doit détester puisque l’oncle Sam nous en a donné l’ordre). Réveillez-vous un peu ! Votez à l’extrême-gauche ou à l’extrême-droite, peu importe, pourvu que l’Europe qui nous a été imposée par Wall Street disparaisse à jamais, et que la paix revienne sur le vieux continent ! Ca ne nous empêchera pas de garder l’euro, qui est peut-être la seule chose récupérable ! Le reste ? Poubelle !


                • périscope 24 mai 2014 01:14

                  Pardon erreur de pointage : l’heure tardive ?
                   Plus que d’accord avec vous, pour balancer ceux qui ont fait cette Europe, valet intégral des USA, je vous ai « moinssé » ! 
                   Pardon, faute, sur Agoravox, de pouvoir corriger.


                • Martha 24 mai 2014 11:15

                   En termes clair, à tous les abstentionnistes et à tous ceux qui veulent voter contre le projet Européiste dans lequel nous avons été piégé, votez demain pour l’UPR.

                   Seul parti apolitique de rassemblement, présent ce jour là, dans le seul but de libérer la France, en la sortant de l’Europe, de l’Euro et de l’OTAN.

                   Aux abstentionnistes : s’il y a bien un jour où il faut aller voter, c’est bien demain. Ce n’est pas compliqué à comprendre et cela me paraît évident.

                   Le 25/5 peut être un grand jour, cela dépend de vous.


                • rakosky rakosky 24 mai 2014 14:47

                  Cela n’est vraiment pas grave

                  Bonne journée à vous

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