Arabie saoudite et Iran : un rapprochement d’influence régionale
La rencontre à Riyad entre le prince héritier d’Arabie saoudite, le prince Mohammed bin Salman, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Hussein Amir Abdollahian, a été l’un des événements récents les plus importants dans la région. Tous les rapports décrivent une atmosphère chaleureuse et positive - un sentiment que leurs déclarations ont clairement reflété. L’optimisme quant à l’avenir des relations, ainsi qu’à la sécurité et à la stabilité régionales, a dominé les discussions.
Le principal changement dans cette situation concerne l’Iran, qui semble véritablement déterminé à améliorer ses relations avec ses voisins du Golfe. L’Iran travaille activement au renforcement de la sécurité, à la promotion de la stabilité et à la réduction des tensions dans la région du Golfe, tout cela dans le but d’assurer sa propre sécurité et sa propre stabilité.
L’un des principaux facteurs contribuant à la durabilité de cette nouvelle approche dans les relations entre ces deux grandes puissances régionales est leur conviction commune que le dialogue et la coopération sont le seul moyen de gérer leurs interactions avec les pays voisins. Cela marque une rupture par rapport à la dépendance historique de la partie iranienne à l’égard des conflits et des tensions pour affirmer son influence et établir sa suprématie régionale.
Pour s’adapter à l’évolution du paysage des conflits et de la dynamique régionale, l’Iran a dû saisir la complexité du nouvel environnement, sa dynamique et les règles qui régissent l’arène régionale.
Cette transformation a permis à l’Iran de s’éloigner de l’isolement et de la confrontation, en adoptant plutôt la concurrence et le partenariat pour relever les défis et faire face aux menaces stratégiques perçues. Ce changement revêt une importance considérable dans la gestion des relations régionales avec tous les pays, y compris Israël, un pays précédemment reconnu par le prince héritier d’Arabie saoudite non pas comme un ennemi, mais comme un « allié potentiel ».
La réconciliation actuelle avec Téhéran montre clairement aux décideurs iraniens que l’Arabie saoudite cherche sincèrement à assurer la sécurité et la stabilité de la région. Ils reconnaissent que la réalisation des plans de développement ambitieux définis par les dirigeants saoudiens est une tâche difficile dans un environnement marqué par les tensions et l’instabilité régionales. En outre, l’objectif principal de l’Arabie saoudite n’est pas de former des alliances ou de rejoindre des factions qui attisent les tensions et provoquent des conflits. Au contraire, l’Arabie saoudite se concentre sur la sécurité et la stabilité, la sauvegarde des intérêts de ses citoyens et la réalisation de ses objectifs de développement.
Que la réconciliation saoudo-iranienne soit authentique ou tactique, comme le suggèrent certains médias, elle représente une convergence entre deux grandes puissances régionales. Cette convergence ouvre une nouvelle sphère de dialogue, de compréhension mutuelle et de recherche de la stabilité dans l’une des régions les plus cruciales et les plus délicates du monde.
De mon point de vue d’observateur, le plus important est de traduire ces convictions en décisions concrètes visant à s’attaquer aux causes profondes des problèmes régionaux qui ont conduit à des tensions accrues entre les pays de la région. Le fait que le dialogue et les canaux de communication officiels entre Riyad et Téhéran incitent à l’optimisme est un facteur encourageant. Cela permet d’envisager des résolutions et des accords sur les questions litigieuses actuelles et futures.
Le monde est en pleine transformation et le Moyen-Orient n’est pas à l’abri de ces changements.
Ces derniers temps, nous avons assisté à de nombreux développements notables, à la fois proches et lointains. Plusieurs éléments viennent étayer cette affirmation : l’amélioration des relations entre la Turquie et l’Arabie saoudite, ainsi que les Émirats arabes unis ; le réchauffement des liens entre Téhéran et Riyad ; les efforts persistants des États-Unis pour normaliser davantage les relations entre Israël et ses voisins arabes, notamment en poussant à la conclusion d’un accord de paix entre Israël et l’Arabie saoudite.
En outre, on a assisté à une désescalade du conflit au Yémen, ce qui laisse espérer que ces atmosphères nouvellement cultivées pourraient ouvrir la voie à des solutions aux situations complexes en Syrie et au Liban.
Il est essentiel de reconnaître qu’aucun de ces changements positifs ne se serait matérialisé sans l’approche stratégique des dirigeants saoudiens, qui ont favorisé la communication, ouvert des canaux de dialogue et de coopération avec toutes les parties et traité les problèmes avec diligence, sans exception. Tous ces facteurs contribuent à l’émergence d’un nouveau Moyen-Orient guidé par des visions pragmatiques, loin des slogans creux et des intérêts des profiteurs de guerre.
La nouvelle Arabie saoudite utilise habilement ses outils, ses sources de puissance, son influence et son impact dans le cadre d’une approche efficace. L’Iran a reconnu ce changement et cherche à s’aligner sur la stratégie de l’Arabie saoudite, en s’éloignant de ses politiques de confrontation. Par conséquent, le changement est devenu une nécessité, motivé par l’évolution des circonstances et des réalités du paysage international.
Nous devons prêter attention aux propos d’Ali Reza Enayati, le nouvel ambassadeur iranien en Arabie saoudite, qui a accompagné son ministre des affaires étrangères lors de la réunion avec son homologue saoudien, le prince Faisal bin Farhan. Il a souligné que « la reprise des relations entre les deux pays affectera la stabilité et le dialogue culturel au Moyen-Orient ». Les deux termes cruciaux de sa déclaration sont : stabilité et dialogue culturel. C’est précisément ce dont la région a besoin pour progresser, et nous espérons que Téhéran comprendra la nécessité d’appliquer ces deux aspects dans la pratique.
Ils ont les connaissances nécessaires pour parvenir à la stabilité et promouvoir la culture du dialogue dans une région qui en est dépourvue, ce qui a entraîné de nombreuses crises et de nombreux défis.
3 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON