Atom Heart Fucker (saison 11) : des voleurs de sépulture, et non des martiens
Vous connaissez tous ce nanar de la science-fiction, et des soucoupistes : le coup des mutilations sur les animaux, censées avoir été faites par des extra-terrestres. Ça et les crop-circles, ça rempli des tonnes de web inutiles et de magazines foireux. Dans un article pas si éloigné que ça (en juin dernier !), j’en avais rappelé le principe majeur. Les mutilations découvertes orientaient depuis longtemps vers une vérification par des scientifiques des possibles doses de radiations subies par les animaux lors des multiples explosions nucléaires, notamment en Utah ou en Arizona, vous avais-je dit. Et bien ce soir, l’explication véritable on la tient, et de façon fort surprenante, puisqu’elle nous vient non pas des Etats-Unis mais de l’Angleterre. Ce sont bien des hommes et non des extraterrestres qui sont tentés par ce qui est chez eux une vérification scientifique. Rien de paranormal là-dedans. C’est le journal The Independent, un des plus curieux du royaume en investigation, qui nous sert la solution à cette vieille énigme sur un plateau. Ou plutôt dans un cercueil. Récit de la découverte... Pas très réjouissante, à vrai dire.

"Sellafield a maintenant trente cinq ans d’existence" écrivait-on en 1987. "Dès sa mise en service, le centre nucléaire est le théâtre d’une série quasi ininterrompue d’incidents. Les deux plus graves : un incendie dans le réacteur n°1, en 1957, qui envoya dans l’atmosphère d’importantes quantités de produits radioactifs, et une explosion, en 1973, qui contamina 35 personnes dans l’atelier de retraitement. Selon les estimations, l’incendie a dû engendrer au moins 250 cas de cancers de la thyroïde. Aujourd’hui, on s’aperçoit que ce sont les enfants qui sont, sans doute, les premières victimes de cet ambitieux complexe nucléaire." Le site n’a toujours pas été arrêté, bien au contraire : il emploie aujourd’hui plus de 10 000 personnes ! Mieux encore : il n’y a pas 5 ans de cela, on a failli passer à côté d’un accident majeur : "Le 19 avril 2005, 83 000 litres de matière radioactive furent découverts dans une pièce en béton armé(conçue afin de recueillir les fuites) à l’usine de traitement de Thorp suite à une fuite dans une canalisation. Étant donné la quantité de 200 kg de plutonium présente, il y avait un risque élevé de déclenchement d’un accident de criticité. L’enquête a montré" que cela faisait probablement 9 mois que la fuite avait commencé" ... cela frise l’incompétence absolue à ce stade ! Une fois l’accident découvert, on a fait comme à Tchernobyl en fait : on a tout muré et on y a envoyé des robots (en Russie c’était des êtres humains, les "liquidateurs"). Ils en ont extrait 19 tonnes d’uranium et 160 kilos de plutonium qui ont été dissous dans de l’acide nitrique et ensuite pompés. Mais c’est tout ce qu’on a pu faire : la fuite n’a jamais été vraiment colmatée... impossible de le faire. Quant à savoir ce qui a été fait du pompage.... c’est une histoire restée "secret défense", bien sûr.
C’est bien pour cela qu’il faut refuser le nucléaire : car ce qui nous a été promis comme fiable ne le sera jamais : le démantélement des vieilles centrales, comme en France Brennilis, en est un exemple frappant. L’autre exemple est la continuelle dissimulation de l’information qu’implique le nucléaire. A Lille, on a a pas encore volé des cadavres d’habitants de Gravelines. Mais on a failli faire mieux, semble-t-il. A Lille, on construit un grand stade : c’était à la mode les années où les stades étaient pleins de gens qui n’étaient pas au chômage et les clubs immensément riches. La crise aidant, on se demande si c’est une si bonne idée que ça de faire "du pain et des jeux" quand on commence à manquer sérieusement de pain dans un bon nombre de familles. Et bien figurez-vous que ce fameux stade a été construit exactement où il ne fallait pas. Lille est truffée de galeries de craie, avec des zones d’effondrement appelées catiches. Pour construire un stade là-dessus, faut être cintré, me direz-vous. Et bien c’est pourtant ce qui est en train de se faire. Mais rassurez-vous : les trous ont été comblés, à-t-on appris de la part des architectes qui se chargent de l’édifice (c’est Effiages). Mouais, à un détail près : ce qu’on a déversé là-dedans, ce sont des déchets radio-actifs, des cendres radio-actives ! Comme on l’avait fait à Saint-Priest-la-Prugne ?
A cet endroit, en effet nous raconte LePoint, le "compteur Geiger s’affole". Et pas qu’un peu" : c’est un village du Cantal où le compteur Geiger s’affole. A Saint-Pierre, les déchets radioactifs de l’ancienne mine d’uranium fermée il y a plus de vingt ans ont été utilisés comme remblai un peu partout. Le terrain de foot a ainsi été construit sur des résidus radioactifs, tout comme un lotissement résidentiel. Dans un terrain contigu au camping municipal affleure du yellow cake . Cette matière pâteuse, ultraconcentrée en uranium, provient de l’usine d’extraction. En aval du site, la commune a aussi creusé un plan d’eau où ruissellent les eaux contaminées. Quant au mur de l’ancien concasseur d’uranium, il avait été reconverti en mur d’escalade !"
Les joueurs du Losc, et les spectateurs vont fouler quoi ? Peut-être bien ceci : "on estime à 700 000 tonnes la quantité totale de remblais radioactifs sortis de terre en France. Une caillasse qui affiche en moyenne une radioactivité 20 fois supérieure à celle du granit, avec des points chauds. C’est le cas autour de Saint-Priest-la-Prugne. Dans cette commune de la Loire, le CEA puis la Cogema, devenue Areva, ont fait tourner pendant plus de vingt ans, jusqu’en 1980, des mines d’uranium et une usine d’extraction. Là encore, les remblais radioactifs ont été dispersés sans contrôle. Sur le parking d’un foyer de ski de fond, la Criirad a ainsi décelé récemment des morceaux de minerai qui « crachaient » 500 fois la radioactivité naturelle. Laquelle, d’après une étude de l’Inserm, serait responsable de 2 500 décès par cancer chaque année". Dans le Nord, on finit par avoir l’habitude remarquez. Au Stade de Lille, il est vrai, ce ne sera pas aussi radioactif qu’à Saint-Priest-la-Prugne, rassurons-nous : les déchets proviennent tout simplement du terril EDF des Ansereuilles, (situé entre Allennes-les-Marais et Wavrin), et sont (faiblement) radioactifs, mais surtout chargés en métaux lourds. Ce que craignent les écologistes locaux, c’est surtout la contamination de la nappe phréatique située à quatre kilomètres à peine du futur Grand Stade !
Verra-t-on dans quelques années des taux de cancers anormaux chez les champions du Losc ? Peut-être pas, donc, c’est déjà ça. Mais on apprend un jour que dans les environs de Gravelines il s’en passe de belles dans les cimetières avoisinants... pas la peine d’essayer de me faire croire à une vague d’OVNIS au dessus de Ghyvelde. Là-bas, il n’y a que des Piper PA-28 "Warrior II" qui volent. J’ai même survolé Arcelor dans l’un d’entre eux, il y a quelques années. Et n’y ai pas croisé une seule soucoupe volante !
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