Ave Vladimir Vladimirovitch !
20 - 21 Juin 2011. Inauguration du salon du Bourget, nouvelles célébrations autour du contrat de fourniture de deux navires de guerre Mistral à la Russie (déjà signé en présence du président Russe), arrivée à Paris de Vladimir Vladimirovitch Poutine.
Le Collectif France Russie salue l’évènement.
« Longue vie à l’Amitié Franco Russe !
Venez avec des drapeaux russes et français ! »

Au delà des comptes rendus officiels imposés aux organes gouvernementaux d’information, presse et télévision stipendiées, on pourra s’interroger sur la nature des échanges et des conversations réels entre les représentants des deux nations, Sarkozy et Poutine. On sait parfaitement que ce dernier agit pratiquement en tant que président. D’ailleurs, Dmitri Medvedev confirme : "Ce serait difficile de se représenter (une concurrence avec M. Poutine) ne serait-ce que pour une raison. Nous, avec Vladimir Poutine, mon collègue et vieux camarade, représentons dans l'ensemble une seule et même force politique", a-t-il déclaré récemment au Financial Times.
Il n’est pas certain que Sarkozy et Poutine soient sur la même longueur d’ondes.
Avant même d’évoquer les dissensions politiques nombreuses, rappelons les étranges images auxquelles avait donné lieu un précédent entretien, à l’issue d’un certain G8.. « Je ne résiste pas à l’envie de vous montrer le début de la conférence de presse du président français Nicolas Sarkozy à l’issue de ce sommet. Il sortait d’un entretien avec son collègue russe Vladimir Poutine et apparemment, il n’avait pas bu que de l’eau.. ». Sarkozy entre alors en scène et, entre hilarité et comportements mal assurés, il commence à s’excuser de son retard, qu’il justifie par la longueur de l’entretien avec Poutine. Ensuite, le ridicule s’enchaîne et provoque l’hilarité du spectateur même le moins averti, même le plus pro-sarkozy. Un florilège de ses mimiques et tics, mais concentré : bafouillage, langage approximatif, réajustement de cravate, haussement d’épaules, doigts sous le nez..
Que s’est-il-passé ce jour-là. Le monde s’est perdu en conjectures. Les organes officiels français ont très peu relayé. Mais l’Internet conserve la mémoire de ce haut et historique moment, il suffit de taper « sarkozy Poutine » dans Google video.
Les deux hommes ont des personnalités très-différentes, c’est le moins qu’on puisse dire. Sarkozy semble se préoccuper de sa taille au point de porter talonnettes, de recourir à des stratagèmes complexes pour les images officielles. Au « nerveux… ne doutant de rien et surtout pas de lui » décrit par Jacques Chirac, s’oppose le « Renard rouge », impénétrable, flegmatique comme aucun Anglais ne le sera jamais. Sarkozy était avocat avant d’être président. Ses jogging de début de mandat sont les seuls exercices physiques qu’on lui connaisse. Poutine est d’un tout autre gabarit, excellent tireur au fusil, excellent manieur d’armes de poing, ceinture noire de judo. Avant d’être propulsé sur le devant de la scène par son mentor Anatoly Sobtchak, puis désigné par Boris Eltsine le premier janvier 2000 pour le remplacer à la tête de la Russie, c’est au KGB qu’il a fait ses classes. Sa petite taille ne semble pas l’indisposer. Il suffit de la voir passer en revue ses troupes de géants, de le voir monter les escaliers monumentaux de ses palais entre deux rangs de gardes géants, d’observer ses attitudes lorsqu’il s’adresse à la Douma ou aux grands de ce monde : impassible, énigmatique, à l’aise, le regard oblique du renard, sur de lui, dominateur et conquérant. Il fait partie, comme le rappelle Vladimir Federovski, l’un des proches de Brejnev, de ces hommes de l’ombre, ces éminences grises qui ont forgé la Russie, Parvus, le financier occulte de Lénine, convoyeur des valises pleines de billet en provenance de la Loeb et de la Warburg, Beria, le directeur de conscience de Staline, Yakovlev, le démiurge exécuteur du communisme. Toujours à propos de Poutine, héritier des Tsars, de Staline, des Possédés : « de ses gestes émane une étrange certitude, une assurance tranquille que possèdent souvent ceux qui ont risqué leur vie pour combattre les idées reçus », il parle l’Allemand sans accent, il évoque en permanence l’histoire de la Russie..
« Dans le monde actuel, seul le surgissement de personnalités exceptionnelles pourra, profitant peut-être d’une crise ou d’un bouleversement, faire cesser l’ère du statu quo dominée par le règne des masses. Les mases ne se reconnaissent plus dans rien, elles ne trouvent plus de figure à laquelle s’identifier, n’ayant en pâture que l’hédonisme technicisé. Pourtant, dans l’inconscient européen, le besoin subsiste toujours de se redonner une âme, de se forger une identité, de se retrouver en tant que peuple » écrivait déjà Guillaume Faye en 85.
Ave Vladimir Vladimirovitch !
En 2006, Alexandre Douguine écrit :
« La géopolitique allemande et le juriste Carl Schmitt insistaient sur la nécessité d’introduire le concept « les nôtres » pour exprimer l’autodétermination géopolitique d’une nation, d’un Etat ou d’un bloc ethnique. Actuellement on peut l’identifier avec tout le réseau des partisans du grand bloc continental, de l’axe Paris-Berlin-Moscou, de la nation eurasienne. « Les nôtres » c’est le Front de « notre » Europe, l’Europe opposée à « l’Occident », l’Europe de la Tradition, du Sol, de l’Esprit »
On pourrait tout aussi bien dire « de la Révolution, de l’Espace sans frontières, du Droit Divin ». L’idée de troisième Rome s’inscrit dans le champ de cette compréhension.
Vladimir Vladimirovitch sait bien que :
-
L’identité russe est l’aboutissement d’une alchimie originale entre les éléments slaves et turco-musulmans, que la Russie constitue un troisième continent situé entre l’Occident (matérialiste et décadent) et l’Asie.
-
L’ère soviétique n’est qu’un pont entre l’idée impériale Russe et une nouvelle conception du monde
-
L’histoire devra trancher entre les ambitions de « l’ Ile mondiale » (US & UK) et la terre mondiale.
-
La Thalassocratie est anglo-saxonne, protestante, d’esprit capitaliste. L’autre, la Tellurocratie, est d’origine Gréco-latine, orthodoxe et musulmane.
-
Le grand bloc continental eurasien est la seule alternative au chaos.
L’heure ou l’eschatologie se mêle à la géopolitique..
Il est peu probable que ce puissant axe Paris-Berlin-Moscou soit pour demain, Peu probable l'avénement de la Troisième Rome pour le moment. Mais l’histoire est le lieu de l’inattendu..
Ave Vladimir Vladimirovitch. Ave Tsar. Ave Caesar.
12 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON