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Accueil du site > Tribune Libre > Bibracte et la chanson des Nibelungen

Bibracte et la chanson des Nibelungen

Lorsqu’on se promène sur le sommet du Mont Beuvray en ce début d’automne, que le mercure peine à dépasser le zéro même en journée, on comprend mieux pourquoi Bibracte fut, à partir de 20 avant J.-C. délaissée par ses habitants, lui préférant Autun alors que les Éduens y avaient pourtant fondé leur capitale un siècle plus tôt (le journal de Saône-et-Loire, édition du 26 octobre).

Cela me rappelle une remarque de Vincent Guichard, directeur du site : si l’on se réfère aux conditions topographiques et climatiques... l’installation sur cette montagne défie apparemment toute logique......pour une agglomération qui se veut urbaine (revue Gallia 55, 1-140, p. 9).

Quel contraste avec le Mont-Saint-Vincent, étonnante position forte au centre de la très riche Bourgogne du sud, ancienne ville murée dont la caractéristique climatique très appréciée des habitants est qu’on y jouit d’un climat doux, même en hiver. Car Mont-Saint-Vincent, c’est là où je situe, depuis plus de 30 ans, le véritable emplacement de la ville gauloise et, en aucun cas dans les forêts du mont Beuvray. Jamais, aucune ville antique n’a eu autant de documents pour la localiser d’une façon précise ; les Commentaires de Jules César à condition de bien les traduire et de bien les interpréter ; les discours du rhéteur Eumène qui la décrit mais en lui donnant le nom d’Augustodunum qu’elle partage avec Autun ; l’affrontement entre les rois burgondes et francs signalé entre autres par le trésor de Gourdon caché sous une simple tuile, la chanson des Nibelungen, et j’en passe.
 
J’aurais aimé expliquer la chanson des Nibelungen, chant par chant, depuis le Mont-Saint-Vincent. J’aurais aimé me consacrer à cette tâche plutôt que de perdre mon temps à essayer de convaincre des concitoyens archéologues à la tête de bois qui ne veulent rien entendre sur le véritable emplacement de l’antique Bibracte. A une époque charnière de notre évolution où le débat se brouille sur le sujet de notre identité nationale et européenne, comment expliquer cet acharnement archéologique à vouloir situer les origines de notre histoire sur le site déshérité qu’est le mont Beuvray ; un mont Beuvray qui n’est, en réalité, que le site stratégique de Gorgobina qu’occupèrent successivement les guerriers germains d’Arioviste puis boïens ? Tout cela, je l’ai expliqué en long et en large dans mes ouvrages et mes articles, sans beaucoup de succès il est vrai.
 
En 732, Charles Martel, prince de Neustrie et d’Austrasie, remporte sur les Sarrazins sa célèbre victoire de Poitiers. Childebrand, son frère, devient comte d’Augustodunum. Son fils, Nibelung, charge l’abbaye de Fleury d’écrire “les gestes des Francs”. (Chronique de Frédégaire, citation de G. Bulliot dans "L’abbaye de Saint-Martin d’Autun" pages 93 et 94). Augustodunum ? c’est-à-dire Mont-Saint-Vincent/Bibracte.
 
Une génération après Charles Martel, le manuscrit du comte d’Augustodunum/Mont-Saint-Vincent serait donc, et de loin, le plus ancien de tous les manuscrits qui ont suivi, car cette geste des Francs dont parle Frédégaire, il n’y a pas à hésiter, c’est bien la chanson des Nibelungen. Le nom que Childebrand a donné à son fils en est la preuve la plus éclatante.
 
L’affaire est d’importance quand on sait que cette histoire, mainte fois reprise, sera pour les peuples germaniques ce que l’épopée d’Homère fut pour le monde grec.
 
Comment de ne pas voir les étonnantes concordances entre ces merveilleux chants épiques et l’histoire tragiquement entremêlée des Burgondes et des Francs et cela, même s’ils ne nous sont parvenus qu’au travers de réécritures ?
  
Lorsque Siegfried (Sigebert) vainquit le nain Alberich, lui et ses guerriers s’emparèrent de trésors fabuleux et aussitôt, ils prirent le nom de Nibelungen. A la mort de Siegfried, le trésor échut aux Burgondes du Mont-St-Vincent, et ils reprirent ce nom fameux qui signifie : “fils du brouillard”.

 Gunther (Gontran) régnait sur les Burgondes (à Mont-Saint-Vincent et Chalon-sur-Saône) et Brunehild (Brunehaut) était devenue sa femme après avoir connu l’amour de Siegfried, car Siegfried l’avait trahie pour épouser Kriemhield (Frédégonde). Et voilà que Brunehild fit assassiner Siegfried. Pour venger son époux, Kriemhield appela le roi Etzel (Attila).

Et voilà que les Burgondes arrêtèrent Attila aux champs catalauniques (est-ce vers Châlons-en-Champagne ou vers Chalon-sur-Saône, à Champforgeuil, campus fereoli, ce qui serait beaucoup plus logique ?). Mais voilà que la terrible Kriemhield attira Gunther et les Burgondes dans un piège meurtrier où, après un combat sans merci contre les Huns, ils trouvèrent tous la mort.
 
Le dernier Burgonde s’appelait Hagen. C’est lui qui avait tué Siegfried. Kriemhield lui trancha la tête d’un seul coup de son épée.
 
 Braves chevaliers, gentes dames, sachez que le fidèle vassal Hagen, avant d’aller à la mort, a caché le formidable trésor des Nibelungen… dans les eaux tumultueuses du Rhin (?)… dans les eaux tranquilles de l’Arar (?)… ou dans la petite rivière voisine du Rhein (?).
 
Oyez, braves chevaliers, oyez, gentes dames du chastel du Mont-St-Vincent, je suis le pauvre trouvère. Je marche dans le brouillard et sous la pluie, et je chante. Je chante dans la brume qui flotte sur la Saône, sur la montagne haute, à l’ombre du château mort, au milieu des oiseaux de proie défunts, sentinelles avancées d’un autre âge. Je chante pour les âmes de tous ceux qui ont vécu ici...

Sur cet éperon rocheux à l’histoire de légende, dans leurs grottes souterraines, les nains d’Alberich garderaient-ils encore une partie du fantastique trésor des Nibelungen ? Ils s’appelaient les Nibelungen, les fils du brouillard... à Mont-Saint-Vincent, l’antique Bibracte.
 
 


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23 réactions à cet article    


  • Fergus Fergus 30 octobre 2010 11:26

    Très bel article, Monsieur Mourey, et belle idée d’avoir articulé la controverse autour des Nibelungen.

    Vous êtes très convaincant dans vos affirmations pour les béotiens qui vous lisent. Dès lors, comment expliquez-vous que Bibracte soit, malgré les documents auxquels vous faites référence et les considérations climatiques de bon sens, toujours officiellement située sur le Mont Beuvray, au point de bénéficier du label « Grand site de France » ?

    Est-on allé trop loin dans l’aménagement et la mise en valeur du site pour ne plus pouvoir revenir en arrière sans perdre la face ? Ou cette « vérité » mettrait-elle à mal les travaux de quelques historiens reconnus et honorés par les pouvoirs publics, l’Institut de France ou le CNRS ?

    Bonne journée.


    • Emile Mourey Emile Mourey 30 octobre 2010 11:43

      @ Fergus

      En plein dans le mille ! En quelques mots, vous avez tout dit. La localisation de Bibracte au mont Beuvray est le plus grand scandale archéologique de tous les temps ; et je dirais même un double scandale. Le premier, c’est de s’être trompé, le second, c’est d’avoir tout fait pour étouffer l’affaire, tout en essayant de me déstabiliser dans les médias sans jamais me citer... Il faut certes du temps pour arriver à dénoncer un tel scandale - voyez toutes les critiques qu’ont suscitées mes premiers articles - mais avec le journalisme citoyen d’Agoravox et de la persévérance, le rapport des forces n’est plus le même.


    • Fergus Fergus 30 octobre 2010 11:59

      @ Emile Mourey.

      Merci de votre réponse. Cela expliquerait sans doute pourquoi, contre toute logique, malgré quelques vélleités (me suis-je laissé dire), le site de Bibracte-Mont Beuvray n’ait pas été proposé (sauf erreur de ma part) à l’inscription au Patrimoine mondial de l’Unesco où un oppidum de cette importance aurait pourtant sa place. Car il faudrait alors étayer le dossier de manière très convaincante et faire définitivement taire la controverse par des preuves indiscutables.


    • Mmarvinbear Mmarvinbear 30 octobre 2010 13:38

      " Dès lors, comment expliquez-vous que Bibracte soit, malgré les documents auxquels vous faites référence et les considérations climatiques de bon sens, toujours officiellement située sur le Mont Beuvray, au point de bénéficier du label « Grand site de France » ?«  : C’est simple. Mimile est un obsédé et il a décidé, pour je ne sais quelle raison, que Bibracte serait sur le Mont Saint-Vincent et pas ailleurs. Dès lors, il fera tout pour accréditer cette thèse, y compris en s’appuyant sur tout et n’importe quoi, allant jusqu’à contester des traductions latines élaborées et acceptées par des générations de latinistes avant lui car lui, Mimile, c’est clair, est meilleur latiniste que des amphithéâtres complets de linguistes formés à la Sorbonne ou ailleurs...

       »Cela expliquerait sans doute pourquoi, contre toute logique, malgré quelques vélleités (me suis-je laissé dire), le site de Bibracte-Mont Beuvray n’ait pas été proposé (sauf erreur de ma part) à l’inscription au Patrimoine mondial de l’Unesco où un oppidum de cette importance aurait pourtant sa place.«  : En fait, à Bibracte, il ne reste rien ou quasiment rien hors du sol... Que des fondations en cours de fouilles. Pour une inscription, il aurait fallu que la cité soit restée un tant soit peu plus intacte...

       »Vous êtes très convaincant dans vos affirmations pour les béotiens qui vous lisent." : Ah il est passionné Mimile oui... Et ça se sent. Mais cela ne veut pas pour autant dire que ce qu’il affirme est vrai...

      De plus, Mimile a la facheuse tendance à ne faire que se citer lui-même, ce qui est bien pratique il faut l’admettre.

      Mais bon cela aussi le pousse parfois à de véritables bizzareries, comme la fois ou il a commencé à voir d’un oeil favorable l’hypothèse que Bibracte (sur le mont Saint Vincent bien entendu...) ait pu être dans un passé plus lointain la capitale de l’ Atlantide.

      On en rigole encore ici...


    • Emile Mourey Emile Mourey 30 octobre 2010 14:21

      @ Mmarvinbear

      Comment pouvez-vous être crédible auprès des lecteurs d’Agoravox, alors que vous n’êtes même capable de dire ce qu’il en est. Je n’ai jamais dit que l’Atlantide était Mont-Saint-Vincent/Bibracte mais Gergovie/Le Crest. C’est vous qui me faites rire avec vos interprétations tout à fait imaginaires du royaume de l’Atlantide, genre Heroïc fantasy, enfoui au fond de la mer des Sargasses ou dans le désert de Pierre Benoit. Revenez sur terre ! Peut-être ignorez-vous que même Rome, au temps de la guerre des Gaules, n’était qu’un village.


    • Mmarvinbear Mmarvinbear 30 octobre 2010 20:16

      « Je n’ai jamais dit que l’Atlantide était Mont-Saint-Vincent/Bibracte mais Gergovie/Le Crest » : Merci de rectifier cette petite erreur de ma part.

      Ce qui, du reste, ne change rien au fond de mon argumentaire : arriver à croire qu’un oppidum situé en plein milieu du pays puisse être l’ancienne capitale d’une île mythique qui ne doit son existence qu’à l’amalgame de la catastrophe de Santorin et au souvenir lointain d’une île de l’ Atlantique engloutie par la fonte des derniers glaciers, c’est faire preuve de beaucoup d’idiotie et d’onirisme...


    • Mmarvinbear Mmarvinbear 30 octobre 2010 13:08

      Je veux pas dire, mais ça ne s’arrange pas !

      "En 732, Charles Martel, prince de Neustrie et d’Austrasie, remporte sur les Sarrazins sa célèbre victoire de Poitiers. Childebrand, son frère, devient comte d’Augustodunum. Son fils, Nibelung, charge l’abbaye de Fleury d’écrire “les gestes des Francs”«  : Nibelung est un prénom relativement fréquent à cette époque, comment pouvoir affirmer que c’est bien en référence au neveu de Charles Martel que ce chant porterait ce nom ???

       » Gunther (Gontran) régnait sur les Burgondes (à Mont-Saint-Vincent et Chalon-sur-Saône) et Brunehild (Brunehaut) était devenue sa femme après avoir connu l’amour de Siegfried, car Siegfried l’avait trahie pour épouser Kriemhield (Frédégonde). Et voilà que Brunehild fit assassiner Siegfried. Pour venger son époux, Kriemhield appela le roi Etzel (Attila).«  : Il faudrait savoir ! La bataille de Poitiers, c’est en 732. Attila lui a vécu plus de deux siècles avant !

       »Et voilà que les Burgondes arrêtèrent Attila aux champs catalauniques (est-ce vers Châlons-en-Champagne ou vers Chalon-sur-Saône, à Champforgeuil, campus fereoli, ce qui serait beaucoup plus logique ?)" : Il n’y a aucune raison de douter du lieu. C’est bien dans la région de Châlons en Champagne, et non près de Châlons sur Saone, qu’ Aetius a battu Attila.
      Toutes les sources disponibles l’attestent.

      Le seul élément un tant soit peu vrai dans ce fatras est l’origine de la geste. Il semble que c’est bien les guerres entre Burgondes et Romains au milieu du Vè siècle qui aient inspiré les chroniqueurs allemands du XIIIè siècle qui ont élaboré ce chant.

      En tout cas, Martel et sa famille n’ont rien à voir de près ou de loin avec tout cela.
      http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Chanson_des_Nibelungen


      • Emile Mourey Emile Mourey 30 octobre 2010 13:48

        @ Mmarvinbear

        Pourquoi un prénom aussi fréquent, dites-vous, si ce n’est pas en rapport avec la chanson des Nibelungen ? Pourquoi le comte d’Augustodunum - à Mont-Saint-Vincent selon moi - n’aurait pas été chargé d’écrire la geste des rois francs qui l’ont précédé sur ce haut lieu. Bien sûr, vous allez me dire que les combats entre le roi burgonde Godomar et les Francs ont eu lieu autour d’Autun. Où sont vos preuves ? Manque de chance, le trésor de Gourdon prouve que cela s’est passé autour du Mont-Saint-Vincent.

        Concernant Attila, il est exact que l’Attila historique n’a pas vécu à la même époque que le roi Gontran, mais vous ne voulez pas comprendre que la chanson des Nibelungen n’est pas un récit historique mais une épopée poétique qui rassemble des faits glorieux qui ont pu s’échelonner dans le temps. Je ne vois pas le problème que vous soulevez avec vos deux siècles d’écart entre le moment de l’évènement et celui où il est évoqué.

        Concernant la bataille des champs catalauniques, je me contente de dire : pourquoi pas à Chalon. Logiquement, si l’on fait foi à la chanson des Nibelungen, ce ne peut être que là. Toute l’histoire de Gontran et donc de Brunehaut tourne autour de Chalon, et donc au Mont-Saint-Vincent qui en est la capitale fortifiée. Bien sûr, vous allez me dire que Bibracte est au mont Beuvray.... chez vous, ça ne veut vraiment pas s’arranger.



      • Mmarvinbear Mmarvinbear 30 octobre 2010 20:28

        « Concernant la bataille des champs catalauniques, je me contente de dire : pourquoi pas à Chalon. » : Parce que toutes les sources historiques évoquent la bataille comme ayant eu lieu près de Duro Catalonum, c’est à dire Châlons-en-Champagne, et non Cabillonum, aujourd’hui Chalon-sur-Saone.

        Les textes évoquent aussi le passage de la Marne, et non de la Saone.

        La seule inconnue est de savoir si le combat a eu lieu plus proche de Troyes ou de Chalons, cette dernière ayant la préférence des archéologues.


      • octavien octavien 30 octobre 2010 20:38

        Bon voila voila

        vous vous êtes vraiment surpassé sur ce coup là M Mourey, je me demande qu’elle sera la prochaine étape ?

        Une démonstration du fait indubitable que se sont des éxilés de l’atlantide passé par Bibracte (et la Chaldée peut-être ?) qui sont allé fondé l’empire Inca !

        Sinon je tiens à vous signaler que vous vous êtes contredit et ridiculisé dans un même message je cite :

        « Concernant la bataille des champs catalauniques, je me contente de dire : pourquoi pas à Chalon. Logiquement, si l’on fait foi à la chanson des Nibelungen, ce ne peut être que là »

        mais juste avant je cite :

        « la chanson des Nibelungen n’est pas un récit historique mais une épopée poétique qui rassemble des faits glorieux qui ont pu s’échelonner dans le temps. »

        voila voila au plaisir de vous lire pour une nouvelle tranche de rire


      • Emile Mourey Emile Mourey 30 octobre 2010 21:42

        @ Mmarvinbear et @ Octavien

        mes contradicteurs habituels.

        Puisque vous m’obligez à vous préciser mon interprétation de la chanson des Nibelungen, je vous pose la question : où situez-vous la bataille des champs catalauniques qui vit s’opposer les troupes de Tétricus à celles de Claude II (ou plutôt Aurélien), suivant un des discours du rhéteur éduen Eumène. A Châlons-en-Champagne ? Absurde ! Qu’aurait été faire Tétricus dans cette région alors que l’enjeu se jouait en pays éduen ? Non ! cette bataille des champs catalauniques n’a pu avoir lieu qu’aux portes de Chalon-sur-Saône, ville éduenne.

        Quant à la bataille historique des champs catalauniques où Attila fut vaincu, peut-être qu’elle a eu lieu en Champagne, je ne l’ai pas étudiée. Dans ce cas, si cela exact, je ne peux que faire l’hypothèse que l’auteur de la chanson des Nibelungen a confondu les deux lieux car, manifestement, il ne place pas l’affrontement aussi loin et ne met en lice contre les Huns que des Burgondes.


      • octavien octavien 30 octobre 2010 23:36

        M Mourey

        Vous êtes vraiment formidable Mmarvinbear pointe vos incohérences grotesque de manière précise et détaillée, en vous donnant quelques références chronologique.
         
        Plus modestement je vous signale que dans le même commentaire, vous estimez que l’histoire des Nibelungens est chant poétique ou un récit historique (selon ce qui vous arrange).

        Et dans votre réponse que faîtes vous ? vous commencez par dire je cite : « Puisque vous m’obligez à vous préciser mon interprétation de la chanson des Nibelungen, » là je m’attend à votre interprétation de la chanson de geste. Mais vous retournez la charge de la preuve comme de coutume en un « je vous pose la question : où situez-vous la bataille des champs catalauniques »

        franchement à forec d’utiliser toujours les même ficelles rhétoriques elles finissent par s’user.

        et enfin vous nous proposer comme d’habitude une illustration ici un sceau que vous annoncé datant de 1246 (jusqu’ici pas de problème) et qui représente un château (toujours que du très classique pour sceau) mais qu’est ce qui vous permet d’affirmer que le graveur ou le propriétaire original du sceau de 1246, ai voulu représenté le chateau du roi Gontrand ?


      • Emile Mourey Emile Mourey 30 octobre 2010 23:48

        @ Octavien

        Tout simplement parce que la présence du roi Gontran à Chalon-sur-Saône est attestée par les textes et que le seul château où l’on peut le situer se trouve sur la hauteur d’où on a vue sur la ville dont il subsiste la tour principale laquelle est très facile à identifier au sceau en question, lequel est celui du comte de Chalon à la date susnommée. Je vous répond tout en sachant que vous êtes incapable de comprendre ce que je vous explique.


      • octavien octavien 31 octobre 2010 00:20

        Mais M mourey

        je comprend très bien que vous vous êtes servi d’une illustration du XIII siècle pour faire un rapprochement à base de « ah ouais comme ça c’est beaucoup plus joli »

        c’est tout


      • Mmarvinbear Mmarvinbear 31 octobre 2010 02:25

        « Absurde ! Qu’aurait été faire Tétricus dans cette région alors que l’enjeu se jouait en pays éduen ? » : Que vient faire la première bataille des champs Cataloniques dans cette histoire ? Elle s’est déroulée 200 ans avant l’histoire qui nous intéresse !

        La aussi, les sources disponibles parlent de la région de Troyes comme lieu du combat.

        « Qu’aurait été faire Tétricus dans cette région alors que l’enjeu se jouait en pays éduen ? »
         : Pourquoi n’y aurait-il pas été ? L’ empereur des Gaules avait la Gaule, mais aussi l’Hispanie et la Belgique sous son autorité. Le retrouver en Champagne pour y livrer une bataille décisive ( ou s’y livrer ) n’a rien d’étonnant.


      • Mmarvinbear Mmarvinbear 31 octobre 2010 02:55

        « Bien sûr, vous allez me dire que les combats entre le roi burgonde Godomar et les Francs ont eu lieu autour d’Autun. » : En fait, une grande bataille est relatée, mais dans la région lyonnaise, à Vézeronce.
        http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_V%C3%A9zeronce

        « Manque de chance, le trésor de Gourdon prouve que cela s’est passé autour du Mont-Saint-Vincent. » : Cela ne prouve rien du tout ! L’époque est très riche en raids barbares, sarrasins, ou de pillards locaux. Rien ne permet de dire face à quel agresseur le trésor de Gourdon a été mis en sécurité.

        « Concernant la bataille des champs catalauniques, je me contente de dire : pourquoi pas à Chalon. »
         : Parce que les sources de l’époque situent le combat en Champagne actuelle !

        Vous n’allez quand même pas avoir le culot de prétendre en savoir plus que les contemporains et les témoins directs à ce sujet  ?


      • Emile Mourey Emile Mourey 31 octobre 2010 12:35

        @ Mmarvinbear

        Vous dites : En fait, une grande bataille est relatée, mais dans la région lyonnaise, à Vézeronce.

        Ma réponse : bien d’accord mais vous n’allez pas au bout de vos sources, je cite : Le royaume Burgonde connaît un sursis d’une dizaine d’années. En 532 ou 533, Clotaire Ier et Childebert Ier reprennent la lutte et s’emparent de la ville d’Autun. Une campagne décisive, à laquelle se joignit Théodebert Ier, le fils de Thierry reprit en 534 mirent en déroute Gondemar et ils partagèrent son royaume. Dijon fit partie du lot de Théodebert Ier http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Burgondie

        Et donc, je repose ma question : vous n’allez pas me dire que les combats entre le roi burgonde Godomar et les Francs ont eu lieu autour d’Autun alors que le trésor de Gourdon - calice et plat ouvragés - accompagnés de très nombreuses monnaies datables et datées dont la frappe s’arrêtent comme par hasard avant la date du siège a été retrouvé au pied du Mont-Saint-Vincent où je situe Bibracte qui avait pris depuis le nom d’Augustodunum ?

        Concernant la bataille des champs catalauniques de 451, si Jordanès la situe en effet près d’Orléans, aucun document ne permet de dire que la bataille des champs catalauniques de 274 qui opposa Tetricus à Claude II (ou plutôt Aurélien) eut lieu au même endroit. Vous ne pouvez pas envoyer Tétricus en Champagne alors qu’il a été appelé par Victoria qui se trouvait assiégée et en difficulté en pays éduen, à Mont-Saint-Vincent/Augustodunum.

        Enfin, concernant le combat entre les Huns d’Edzel et les Burgondes qu’évoque la chanson des Nibelungen, il est possible qu’il s’agisse d’un piège dans lequel les Burgondes seraient tombés alors qu’Attila se dirigeait sur l’Italie après sa défaite. Mais il est bien difficile d’établir des correspondances précises alors que le texte qui nous est parvenu semble avoir fait l’objet de réécriture ; par exemple situer le drame burgonde à Worms n’est pas crédible historiquement alors qu’il s’est joué bien plus tard entre le roi Gontran, la reine Brunehaut, le roi Sigebert et Frédégonde. Or Gontran, qui semble avoir été le personnage central, ne pouvait régner, en pays éduen, qu’à Augustodunum/Mont-Saint-Vincent.


      • Mmarvinbear Mmarvinbear 31 octobre 2010 14:00

        "Concernant la bataille des champs catalauniques de 451, si Jordanès la situe en effet près d’Orléans, aucun document ne permet de dire que la bataille des champs catalauniques de 274 qui opposa Tetricus à Claude II (ou plutôt Aurélien) eut lieu au même endroit.«  : Cette première bataille, comme celle qui eut lieu deux siècles après, s’est déroulée en Champagne, près de la cité des Catalaunii, c’est à dire à Châlons en Champagne.

        Plusieurs sources se recoupent sur ce point : le Panégyrique latin, Eutrope, Aurelius Victor. Il faut arrêter de vouloir à tout prix placer le lieu du combat en Saone-et-Loire, cela ne rime à rien !

         »Vous ne pouvez pas envoyer Tétricus en Champagne alors qu’il a été appelé par Victoria qui se trouvait assiégée et en difficulté en pays éduen, à Mont-Saint-Vincent/Augustodunum."  : Appelé peut-être, mais il ne s’y est jamais rendu ! Bien au contraire, il s’est soumis après la bataille à l’empereur qui après l’avoir tenu captif et humilié lors du triomphe, lui a accordé son pardon formel et l’a doté d’une charge honorable.


      • Emile Mourey Emile Mourey 31 octobre 2010 16:41

        @ Mmarvinbear

        Merci de votre réponse un peu plus modérée que les précédentes.

        Les textes semblent vous donner raison mais je dis bien « semblent ».

        Que diable Tétricus serait-il allé faire en Champagne alors qu’il venait d’arriver d’Acquitaine pour délivrer le pays éduen des Gaulois rebelles, alors qu’il était incapable d’entrer en campagne du fait des soulèvements militaires qui paralysaient son armée, alors que le gouverneur Faustinus (à Lyon et non en Champagne) soutenait les séditieux, alors qu’il n’avait en vue qu’une chose, qu’une armée romaine vienne à son secours pour qu’il puisse passer de l’autre côté, je veux dire par là du bon côté, le côté romain, celui de la discipline et de la tradition. Pourquoi diable Tétricus l’aurait-il appelé depuis la Champagne ? Aucun auteur ne dit qu’il a voulu reconquérir l’empire éduen perdu. Bien au contraire, Eumène dit que les Eduens auraient pu le faire si l’empereur romain était venu plus tôt. Pourquoi diable Aurélien se serait-il rendu en Champagne alors que l’objectif premier était de reprendre en mains le pays éduen ? Une reprise en main qui, de toute évidence, ne pouvait commencer que par la ville de Chalon-sur-Saône. il faut se replacer dans le contexte de l’époque. Voilà que la Gaule avait bouté les Romains dehors. Voilà que les Gaulois rebelles qui ne pouvaient venir que de Trêves avaient investi le pays éduen. Voilà que Victoria - depuis le Mont-Saint-Vincent/Augustodunum et non depuis le limes rhénan - venait de décider de revenir dans l’empire romain. Et vous ne voyez pas le pays en pleine ébullition ? Et vous envoyez l’armée gauloise de Tétricus en Champagne. Avouez que cela peut surprendre l’ancien militaire que je suis.


      • Mmarvinbear Mmarvinbear 31 octobre 2010 21:43

        « Avouez que cela peut surprendre l’ancien militaire que je suis. » : C’est bien là le problème. Vous raisonnez en stratège du XXè siècle, non en général romain du Vè.

        Vous vous étonnez de voir que les celtes auraient choisi le mont Beuvray pour y établir Bibracte arguant que militairement, le Mont Saint Vincent était un choix encore meilleur.

        C’est allez très vite en besogne. Une multitude de facteurs font que l’on choisisse un endroit plutôt qu’un autre pour y établir une place forte. La facilité de défense est un point important, mais aussi la facilité de ravitaillement, la présence de sources, l’existence de routes commerciales.

        Mais le point le plus important, c’est la volonté humaine. Si le fondateur de Bibracte a estimé que le mont Beuvray était plus à même de jouer efficacement le rôle de forteresse au dépend du Saint Vincent et que son avis a prévalu, alors il ne faut pas s’étonner de voir Bibracte au Beuvray.

        Sans parler encore de l’influence de la religion Celte. Si l’augure ou le sacrificateur a estimé que les Dieux voulaient voir Bibracte ici et non pas là, alors là aussi il ne faut pas s’étonner de voir que le résultat peut être loin d’être optimisé.


      • Emile Mourey Emile Mourey 1er novembre 2010 11:10

         @ Mmarvinbear
        Mon problème, dites-vous, est que je raisonne en stratège du XXè siècle, non en général romain du Vè.

        Cela voudrait donc dire que les généraux romains avaient complètement oublié Jules César, et pourtant, Sidoïne Apollinaire nous dit bien que c’est en lisant le récit de ses campagnes que l’empereur Avitus s’est formé sur le plan militaire.

        Mais vous avez raison, je suis un irréductible. Cela fait plus de 30 ans que j’essaie de comprendre comment les archéologues du mont Beuvray raisonnent et je n’y arrive toujours pas. Et ce n’est pas l’article du journal de Saône-et-Loire précité qui va me faire changer d’avis... un mètre de neige en hiver... une vie qui s’arrête pendant la mauvaise saison... des archéologues et autre personnel qui désertent le site...

        Pauvre César qui aurait pris ses quartiers d’hiver sur ce site frigorifiant pour y écrire ses Commentaires sur la Guerre des Gaules, lui, l’Italien habitué aux températures clémentes de la mer tyrrhénienne, faisant l’amour sur un sol de terre battue avec de rustres montagnardes emmitouflées et sans hygiène, alors que les belles gauloises des bords de Saône l’attendaient pour lui offrir les plus belles fleurs dont un vainqueur puisse rêver !


      • Mmarvinbear Mmarvinbear 1er novembre 2010 13:52

        "Cela voudrait donc dire que les généraux romains avaient complètement oublié Jules César, et pourtant, Sidoïne Apollinaire nous dit bien que c’est en lisant le récit de ses campagnes que l’empereur Avitus s’est formé sur le plan militaire.«  : Tu ne crois pas qu’il existe plus de différences entre un soldat du XXè siècle formé à la guerre motorisée et à l’armement mécanique qu’entre un légionnaire du Ier et du IVè siècle, aux tactiques et à l’armement qui n’ont quasiment pas évolué entre ces trois cent ans ?

         »un mètre de neige en hiver... une vie qui s’arrête pendant la mauvaise saison... des archéologues et autre personnel qui désertent le site...«  : il est vrai que depuis la préhistoire, l’ Homme est absolument incapable de vivre en un lieu ou il peut tomber trente centimètres de neiges en hiver... Et un Italien meurt à coup sûr quand la température passe sous les 10 degrés, car il ne sait ni faire du feu, ni se vetir avec des vetements chauds.

         »... faisant l’amour sur un sol de terre battue avec de rustres montagnardes emmitouflées et sans hygiène, alors que les belles gauloises des bords de Saône l’attendaient pour lui offrir les plus belles fleurs dont un vainqueur puisse rêver !"
         : Oui bin Julot, il crachait pas non plus sur le rustre bucheron velu qui était accessible plus facilement encore au sein du camp qu’en devant se taper trente bornes sur un chemin caillouteux pour aller choper une bonne grippe dans un marécage humide, tout ça pour trois morues édentées aux tarifs exhorbitants.

        Et il avait bien raison...


      • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 30 octobre 2010 23:25

        D’habitude, on estime que la bataille entre les Huns et les Burgondes a eu lieu lors du passage du Rhin par les Burgondes qui retraitaient devant les Huns.

        L’endroit où la tradition place cette action est d’ailleurs une attraction touristique en Allemagne, surtout depuis que Wagner en a fait un opéra.

        Pour les gourmets, il y a sur place ( rive occidentale ) une taverne assez sympa où on peut manger et se désaltérer tout en contemplant le Lorelei et la noria des bateaux de tourisme qui passent du Wagner en boucle devant le fameux rocher ( de la taverne, c’est supportable ).

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