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Accueil du site > Tribune Libre > Billet d’humeur à l’aube d’une nouvelle étape (...)

Billet d’humeur à l’aube d’une nouvelle étape politique

Il y quelques jours j’ai envoyé à mes amis, mes collègues, un petit mot que je souhaite partager ici ; je vous le livre.


Je viens à toi pour une raison qui t’apparaîtra singulière, peut-être, je te demande quelques instants pour accueillir avec bienveillance ces mots : je veux te faire part d’une pensée qui est importante pour moi. Je veux parler des prochaines présidentielles.
 

Quand je parle politique autour de moi, je sens une gêne qui cache souvent du mépris ou une amertume, une déception pour la politique et singulièrement pour les politiques. Mon objet n’est pas de parler des politiciens, de l’idéal de ce qu’est une femme ou un homme politique, je souhaite partager ceci : cette élection est très importante, dans le sens où les choix stratégiques, sociaux, économiques... qui seront pris placeront la France, mais aussi et surtout les Français (toi, moi, tes parents, tes amis...), face au mieux à un projet, au pire à un programme de mesures.

Tu le sais peut être, au lendemain des émeutes des banlieues et du CPE, j’ai voulu me reconnecter avec mon rôle de citoyen, voir du sens dans les évènements du pays et du monde dans lequel je vis ; j’ai ainsi décidé d’adhérer à un parti politique, pas encore pour y faire carrière et avoir du pouvoir (lol) mais pour avoir un point de vue, une perspective : j’ai toujours été libre et si je suis prosélyte, je veux l’être sur des convictions et des valeurs qui m’appartiennent, non sur celles d’un parti et de son leader.


Je reconnais toutefois que je me retrouve dans les propos d’un leader-challenger, ce qui suscite un espoir pour moi.

Demain j’irai voir le documentaire d’Al Gore sur les effets de la main de l’homme sur les changements climatiques, le Proche-Orient est toujours sur le point de mettre le monde dans une guerre totale, je parlais des banlieues ou des étudiants... Il y a tant de questions en suspens, tant de défis à relever pour vivre et agir dans notre époque. Les idées courantes que j’ai moi-même souvent défendues sont de résister, de baisser les bras et ou de laisser nos politiciens de métier faire « toujours plus de la même chose » face à des situations insécurisantes : comment accepter notre sentiment d’impuissance face à un monde où tout change ?


Nos interrogations et aspirations légitimes à l’épanouissement personnel ne s’opposent pas à celles des autres, et ne se réduisent pas à faire un choix entre un homme et une femme sur lequel il faut se positionner, sinon le méchant loup pourrait rafler la mise ! Nous ne demandons pas seulement à être rassurés par la Mère-Patrie, moi je demande bien plus....

Je ne me résigne pas à penser que cette élection ne sert à rien, que tout est joué.

L’enjeu est de taille, et certains médias, ayant tissé leur réseau, prennent en charge nos solutions, et nous privent de l’exercice de nos neurones du même coup. Un des seuls leviers sur lesquels on pense pouvoir agir est la consommation, sauf que nous sommes tentés, moi le premier, par « je consomme donc je suis ». Je me suis même entendu penser « jusqu’ici ça ne va pas trop mal pour moi » ! Tout est édulcoré, banalisé, n’admet-on pas sans colère d’entendre : « Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent » ?

Je relis régulièrement un petit livre sur l’éducation civique, j’y lis : « La France est une république démocratique et sociale, laïque et indivisible », les valeurs sont « Liberté, égalité, fraternité ». Le modèle social français souvent galvaudé (réduit à la protection sociale et au traitement social du chômage) recouvre deux valeurs fondamentales à mes yeux : l’égalité des chances (qui n’a rien à voir avec la discrimination positive) et la solidarité (qui non seulement s’accorde avec l’autonomie mais aussi ne doit pas être confondue avec clientélisme ou prise en charge). Personnellement et professionnellement, j’ai éprouvé les résultats de ces dérives qui commencent de façon sémantique et idéologique et se finissent par des petits accords entre amis.


Il m’arrive de tout oublier, noyé dans mes difficultés quotidiennes. Pourtant, et bien que candide, je devine l’importance du sens de ces mots, le rôle du siècle des Lumières qui a donné naissance à ce mouvement, les différentes républiques, la reconstruction au lendemain de la Seconde Guerre mondiale qui ont poursuivi le mouvement : la pérennité d’un projet est possible quand celui-ci est porté par des personnes qui sont en prise, en lien avec leur époque ! Ainsi les valeurs françaises ont traversé les décennies, inspiré des réformes jusqu’au milieu des années 1980, où les politiques ont fini par faire du verbiage autour de ces valeurs, les vidant de leur sens, et pendant ce temps-là, le monde bougeait, et de quelles façons !

Relation au sein des familles, individualisme, la fin de la Guerre froide, les nouvelles technologies, le retour à la spiritualité et à la religion, l’explosion des échanges internationaux (populations, marchandises...), les problèmes de santé publique et la paupérisation, les changements climatiques, l’insécurité (financière, emploi)...

Ces éléments posent une question centrale qui se décline sur plusieurs plans : quelle est notre place ?

A mes yeux, depuis vingt ans, il n’y a plus de projet, plus de guide ni de chemin. Des programmes, en revanche, on nous en sort à foison. Pis encore, au lieu de rassembler, on a divisé : hommes/femmes, salariés/patrons, Français dits de souche/Français issus de l’immigration... la liste n’est malheureusement pas exhaustive !


Nous portons en nous des valeurs qui ne demandent qu’à vivre avec leur temps, il suffit de leur redonner une place, car à mon sens nos valeurs sont une ressource pour faire face à ces évolutions. Nous sommes capables de concessions si nous sommes pris pour des acteurs responsables et respectés.

Les grands projets ont démarré par de petits gestes. Je veux agir, exercer ma citoyenneté pour que le prochain président ne soit ni le Messie, ni le Roi soleil ni Dieu, et encore moins un citoyen qu’il faudrait traiter différemment ! Je lui demande de gouverner, de fixer un objectif, un chemin ; qu’il mobilise l’énergie de la nation. Imaginez un instant, sans filtre, ni pragmatisme, que les fauteurs de troubles des banlieues utilisent leur énergie dans un objectif professionnel, social, imaginez que la police considère ces actes comme une réponse rageuse et l’expression de la violence de leurs sentiment d’impuissance à exister. Imaginez que chacun voie les choses autrement...


Le rêve, l’envie doivent être le moteur de solutions simples (pas simplistes) à un monde complexe. J’ai en mémoire les mots de JFK qui disait : « Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais plutôt ce que vous pouvez faire pour votre pays... » Aujourd’hui on n’en est plus là ! En revanche, je me demande ce que mon pays et moi-même pouvons mettre en commun ensemble autour d’un projet ! Quelque chose qui donnera du sens à ma vie et au monde dans lequel je vis... quelque chose qui me donne une place dans l’univers, minime peut-être, mais singulière, utile.


L’utopie est une île perdue et bien cachée, puisqu’elle est en nous-mêmes.

(mélange de deux proverbes)

David


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10 réactions à cet article    


  • Sic ! (---.---.64.135) 26 octobre 2006 15:50

    Puissent ces paroles d’une fraiche candeur irriguer les coeurs racornis des dw,pa,dm,marsu,ff&ff .............


    • Jean (---.---.15.62) 26 octobre 2006 15:54

      Et je pense egalement que , en fait, et en y reflechissant bien, on peu dire , sans se tromper, que la pluie ça mouille...


      • dayuda (---.---.60.253) 28 octobre 2006 19:46

        « ...moi je pense que quand on a aussi peu de choses, il vaux mieux fermer sa gueule » Coluche


      • roule ma poule (---.---.146.11) 26 octobre 2006 17:38

        Aux Avoxiens:le net serait-il le nouveau piège à cons qui scotcheraient les radoteurs pendant que d’autres agissent ?


        • Sam (---.---.116.120) 26 octobre 2006 20:00

          Inquiétant ce texte.

          Candeur et quête, quels idéaux ici débarqués !!

          On guette l’idéologie, on guette l’allusion, on traque l’indice jésuitique, le silence madré entre les mots.

          On s’énerve de cette cohérence du perdu exposé, on voudrait faux-semblant et traces gnostiques.

          On ne trouve qu’un dépouillement malheureux de lui-même, tranquillement exposé au bout d’une claire mélancolie.

          Incongru, forcément incongru. Pourquoi incongru ? Parce que terriblement incongru. smiley


          • loga (---.---.249.200) 26 octobre 2006 20:22

            POUR L AUTEUR N a t on pas perdu ces valeurs en même temps que l ’évolution de la culture et l’évolution économique ?

            l évolution culturelle a permis au gens peut être de voir justement parfois les bêtises du patriotisme.

            Vus parlez de la grande guerre ,mais pas de le censure des informations ni des bétises de certains généraux . on sait maintenant qu un poilu au front au plus fort de la guerre avait une espérance de vie de 15 jours .

            Attention j ai le plus grand respect pour les morts de 14 de 18 comme pour ceux qu on a fussillé pour l exemple.’ aussi bien allemands que français )

            Liberté oui mais dans un état de droit

            Egalité non voir les immunités des hommes politiques ou de ceux qui les connaissent.

            Fraternité quand on nous demande d être combatif et indiduel pour l’économie Francais et les salaires et autres des gds patrons ou ceux qui changent de pays bancaire .

            Vous avez une idéologie certaine qui est respectable dans la mesure ou on peut dialoguer ,mais malheureusement pas applicable au XXI siécle sauf si on sort de l Europe .

            Ces idées ont été depuis la révolution .


            • DomR (---.---.72.57) 27 octobre 2006 20:00

              Bonsoir,

              Les qqs pauvres commentaires me paraissent bien démontrer la perte des repères essentiels.

              Qu’avez-vous fait de votre humanisme ?

              Ne croyez-vous donc qu’en un gouvernant « providentiel » qui saurait et vous apporterait la solution ?

              Le politique ne fait que surfer sur vos idées, et elles sont au ras des pâquerettes...

              L’existence même d’Agoravox et des désormais innombrables blogs, toujours plus intéressants, montrent l’émergence du 5e pouvoir : usons-en pour infléchir nos politiques ! Et investissons-nous dans l’action de tous les jours.

              Si vous ne croyez pas à votre pouvoir et à l’avenir de l’homme, alors cette société (les hommes) va à sa perte et celle de la Terre...

              C’est effectivement bien engagé... mais pas inéluctable, il nous suffit seulement de clairvoyance (face aux différents systèmes de « dé-cervelage ») et de courage.


              • dayuda (---.---.60.253) 27 octobre 2006 22:14

                On te vois bientot au muppet show ou tu reserve tes blagues pour ton hamster !?


                • dayuda (---.---.60.253) 27 octobre 2006 22:19

                  c’est sur que quand on creuse pour les autres on ne sait plus pourquoi on ne le fait pas pour soi


                  • batistin batistin 15 novembre 2006 17:06

                    encore un message de paix qui se prend des coups de fusil , colombe au balltrap, pourtant comprendre ce qui peut pousser l’autre à vous haïr (flics et banlieues) ne l’empeche pas de vous haîr...Le sentiment d’inutilité peut peut-etre etre remplacé par le sentiment d’appartenance ; appartenir au groupe de tous les êtres qui veulent la paix, tous les jours, chaque jour, heure apres heure, reapprendre le plaisir du sourire à l’autre, puissant quand il est déterminé.

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