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Accueil du site > Tribune Libre > Brochettes de Petites Filles chez les Buveurs d’Eau Chaude

Brochettes de Petites Filles chez les Buveurs d’Eau Chaude

Et si nous regardions la Chine autrement ? Nous sommes au XXI ème siècle et Mao est mort, vous avez ?

Il était une fois Staline, un autre se nommait Adolf Hitler, celui là, c’est Mao Zedong (Mao Tsétoungue). Les deux premiers zozos.. pas de problème, mais Mao, c’est autre chose.

Le français très moyen met tout ça dans le même sac.. c’est vrai, la Chine, c’est loin, de l’autre côté de la planète, là où il fait nuit, alors on s’en fout un peu et puis les infos qu’on en a, diffusées pas CNN ou TF1, nous suffisent bien. Mais il y a une autre lecture des choses, un peu rouge-brun, c’est vrai, mais elle vaut bien le 20h de TF1.

Le problème qu’avait à résoudre Mao était bien plus épais que nos grèves pour augmentation de 0.1%, changer de bagnole, tout ça. On se rappelle « pour que chaque chinois ait son bol de riz journalier ».. 700 millions de jaunes (1) ; la Chine était 30 fois plus peuplée que la France et la haine des pauvres pour les riches qui avaient trempés dans la collabo avec l’Occident et le Japon allié, était, on le comprend, un minimum tenace, un minimum « remontée ». Le dernier train anglais qui convoya l’opium vers la Chine – pour l’enfumer – en transportait 450 tonnes ! Au début du siècle, à l’entrée d’un square (Shanghai – Waitang 外滩), il y avait une pancarte « Interdit aux chiens et aux chinois  ».. c’est pas fait pour la paix de ménages tout ça.

Alors, c’est vrai que Mao a sérieusement épuré, de la manière la plus brutale, la plus con souvent. Bien que : Mao envoyait les riches apprendre la vraie vie.. à la campagne, traire les vaches, tout ça ; un stage de deux ans qui ferait certainement le plus grand bien à nos énarques qui ne connaissent même pas le prix du ticket de métro.

Sur des données soviéto-marxistes, Mao s’est planté plusieurs fois, provoquant des famines – des millions de morts, c’est vrai, mais quand Sarkö se goure pour 300 patrons pêcheurs, il faut rendre à Mao que 700 millions toujours, une logistique moyenâgeuse, des chemins plutôt que des autoroutes à péage, ce n’est pas évident. Un pays si vaste est bien difficile à piloter (plus de 15 fois la France) et des collaborateurs qui se laissent parfois acheter. Mao, fatigué, se laissa manipuler par sa « propre » épouse, Jiang Qing et la trop célèbre « bande des quatre », facteurs de la tristement célèbre « révolution culturelle ».

Tout ça n’excuse rien, bien sur, mais notre Révolution Française n’a pas toujours brillé de ses « lumières ».. laisser crever le dauphin – un petit garçon – dans ses abcès, parmi les rats.. bon. Détail : les français des droits de l’hommien tranchèrent – comme on sait – la tête de Monsieur Louis Capet ; quand ces sauvages de chinois attrapèrent le dernier empereur,
Puyi 溥仪, ils lui dirent quelque chose comme « Bon, maintenant, tu fais pu chier.. tu te tiens tranquille » et l’envoyèrent soigner les pivoines – mais ne lui coupèrent pas un seul cheveux.

Les racontars, « préférer les garçons aux filles » : ça c’est toujours fait dans les civilisations agricoles ; la France n’est plus un pays agricole, mais, encore les années 30, en France, on enrubannait, emmaillotait les bébés pour les attacher à une patère, évitant ainsi que les chiens ne les bouffent quant on était au champs Tiens : bouffer du chien, et alors ? Nous, à Noël, on mange bien des animaux vivants avec délectation : les huitres. Généralement les chinois ne mangent pas le lapin, cette bestiole sympa qui devient de plus en plus familier en France, ben moi, je me régale d’un civet d’animal familier ? Les chinois boivent de l’eau chaude, nous, on nous intox au Coca-Cola ou au Raide-Bulle, c’est pas pire. Quand on dénigre Mao, on oublie toujours de rappeler qu’il a interdit le bandage des pieds, donné une heure de pause après le casse croûte de midi (encore pratiqué aujourd’hui), rendu l’enseignement obligatoire, proscrit la polygamie, offert l’égalité aux femmes, leur donnant le droit de vote à la même époque que la France !

On oublie un peu vite que nombre de provinces chinoises – Xinqiang, Tibet et autres,- sont « autonomes », elles ne dépendent de Pékin que pour des raisons évidentes de cohérence de l’état, des raisons supérieures : irrigation routière, ferroviaire, communications, internet, TV, téléphone portable si précieuses dans les régions reculée, satellitaire, hôpitaux – combien y avait-il au Tibet, pendant son « âge d’or » ?. On oublie un peu vite que Deng Xiaoping a rétablit l’exercice religieux (perfectible, il est vrai, mais ça évolue à grands pas sans besoin de conseils occidentaux). On oublie un peu la promotion des « minorités » qui ont toutes une ou plusieurs chaînes de télé, sont représentées sur les télés nationales à chaque manifestation .. Les dames – la plume au chapeau – qui applaudissent au Dalaï-lama, oublient un peu vite que jusqu’en 1949, le Tibet était fermé aux étrangers.. D’où vient ce soudain intérêt de Mr Dalaï pour l’Occident, sinon défendre son biftèque ?
Une autre idée mal reçue, selon qu’on est pour le droit de pondre des gosses comme en Afrique ou qu’on a peur du « péril jaune » : « l’enfant unique » n’est applicable qu’aux Hans ; les « minorités » dans les régions autonomes peuvent avoir 2 enfants – on ferme même les yeux sur le troisième..

En 2010, la population chinoise, c’est 22% des habitants de la planète avec seulement 7% de la terre cultivable.
Depuis Teng Xiaoping, le pouvoir d’achat des paysans a été multiplié en moyenne, par 15. Ils n’ont aucune envie de débarquer comme dans le Camps des Saints.. mais, quand on est aussi accueillant pour les africains et les maghrébins, on pourrait avoir un œil moins hostile à l’égard des « jaunes ». Eviter de dire des âneries.. quand des fauteuils contiennent des agents toxiques, c’est que les acheteurs français ont mal fait leur boulot, mal commandé, mal suivit leurs achats.. les chinois, sans ordre particulier, y on mit des agents destinés aux pays dont le climat est chaud ou humide – comme d’habitude – puisque l’Afrique est un des gros clients. Les chinetoques ont satellisés un mec.. qui est même bien content d’être revenu ! pas la France. Quand on râle contre la pollution chinoise, on oublie un peu vite que c’est nous qui leur demandons de fabriquer nos trucs en plastic, le gros camion jaune pour le gamin et toutes les options de la bagnole !

Et puis, Mao est mort, vous savez ? Le « communisme chinois » n’est plus aujourd’hui qu’un vestige. Pour les chinois, le communisme, c’est un peu comme notre Napoléon. M. Deng Xiaoping a proposé aux chinois de s’enrichir (donc de se reprocher de l’Occident par le commerce). Du même coup, il rendait obsolète tout lien au communisme, le transformant – quel qu’en soit le nom -en socialisme.

La démocratie en Chine ? Vous savez bien, lors des réunions d’entreprises, au dessus d’une dizaine de participants, rien de constructif n’est plus possible, alors avec 1,3 milliards.. C’est vrai qu’en Chine, la démocratie s’exerce à plusieurs niveaux d’électeurs, s’exerce péniblement, mais comment faire autrement ? On a déjà bien du mal à recenser les français. Les US, avec leur « petits » et leurs grands électeurs, c’est pas « plus clair ». Et puis, un certain dirigisme n’est pas toujours une mauvaise chose quand on voit nos branleurs de députés et ministres.. Notre système a été dessiné à la Révolution ; il est bien sur complètement obsolète. Les députés ont une fonction géographique datant des calèches et du télégraphe Chappe. Ce sont des patrons de bateaux de pêche, de vieux culs terreux, des chirurgiens à la retraite, des ex-pilotes de lignes qu’il nous faut comme députés, pas des chasseurs de portefeuilles. Voyez la débâcle parlementaire en Italie les années 50, Italie redressée en 15 ans par Enrico Mattei et son méthane. Un type qui avait une vision réaliste et aimait son pays, pas son portefeuille – probablement assassiné par un bras français commandité par le monopole du pétrole US. Mais bien sur, ces députés gardent bien au chaud ce vieux schéma hérité des Lumières, si juteux, se gardent bien de le remettre en question.

Les droits de l’hommien chinois.. On râle de la corruption en Chine sans savoir que ces dernières années, 140.000 crapules de la corruption ont été mis au frai. Et quand ils sont au frai, les zorros occidentaux râlent aux droits de l’homme – faudrait savoir. Voici quelques années, un ancien maire de Shanghai, c’est aussi retrouvé au trou – Faudrait se mettre d’accord avec soi-même. Et pour ce qui est de la liberté d’expression, quand on regarde la France et son « Patriot Act » local, les media tenus par le Lobby, HADOPI et la loi Debré/Gayssot/Fabius, on se demande. En 5 ans de Chine, je n’ai jamais eut le moindre problème de censure ! On ne peut pas en dire autant de la France qui ferme ou bloque tel site qui défend la Palestine, l’Iran, le Hezbollah ou autres résistants du Hamas ! On bricole l’information, on la « choisit », on vous la cache, car c’est bon pour vous. La différence entre la France et la Chine – si, les comparer avait un sens : en Chine, quand on descend de l’avion, on vous averti tout de suite de ce que vous pouvez faire et pas faire – yaka lire le menu – c’est public. En France, pays des droits de l‘hommien, on ne vous dit rien, vous avez une impression de liberté totale. Vous écrivez librement un bouquin, le publiez librement, le distribuez librement – ça vous coûte librement un max de fric – et quand il arrive en librairie, la police le saisit.. (voir le bouqin de Renaud Camus qui s’auto censure – après coup – chez Ardisson) tout aussi librement. Pendant les JO, le comportement de la France fut honteux. Ce pédé de maire de Paris disposé à recevoir cette taupe de Dalaï-lama pour salir les JO. défilés dans les rues, bordel place de l’Hôtel de Ville . Un journaliste interview une vraie chinoise, il lui demande ce qu’elle pense de la liberté en Chine, s’il y a assez de liberté gna gna. Elle lui répond énervée « Liberté pour quoi faire ? Pour faire ça » en montrant le bordel ambiant.. Si « ça », c’est possible dans un chtiot pays de 60 millions, « ça », c’est impossible en Chine, sans quoi, en une semaine, l’Etat volerait en éclats (on se rappelle le
Falungong) – ce que souhaite bien sur les US et autres atlantistes, la Chine étant l’avant dernier pays sur l’axe du mal, avant la Corée du Nord. En France, il y a peu de répression c’est qu’on ne vous laisse pas faire d’écarts – vous le savez, vous vous auto-censurez ; les téléphones portables peuvent être écoutés, internet est fliqué. On a même plus le droit de « mal » penser, s’exprimer, même devant la
machine à café. Relativement, la Chine est plus libre dans un carré déterminé. Aujourd’hui, on a le droit de mal penser, de le dire, mais il faut savoir où est la limite. Si la liberté grandit en Chine, elle fait triste mine au pays des Lumières. En France, on vous apprend le politiquement correct, le comportement « citoyen » dès le plus jeune âge, ainsi, vous vous tenez à carreau, vous ne réclamez pas « plus » de liberté puisque vous savez d’avance, qu’on ne vous permettra pas de l’utiliser – demandez aux méchants révisionnistes ce qu’ils en pensent. Mais on n’interdit pas d’écrire un bouquin sur le foot ou d’ouvrir un club de tarot à 4. Même s’il n’est pas reconnu par la Fédération, on fermera même les yeux pour le tarot à 5 – la liberté en somme. Et, si les chinois sont durs avec la sécurité de l’Etat, en 2009, Sarkö met un peu vite à l’ombre quelques illuminés – les noms ? les media nous en ont assez rabattu les oreilles..
Les chinois sont fiers de leurs valeurs, leurs militaires défilants au pas de l’oie à Tien An’men nous font rigoler, mais chez nous, on a honte de pavoiser autrement qu’avec le drapeau algérien. On regarde les flics d’un air louche ; le peu de militaires qui restent se changent vite quand ils quittent la caserne.. En Chine, les militaires sont – normalement – adulés, j’ai plusieurs fois rigolé avec des flics.. Là-bas, seules les crapules ont peur de la police, ici, tout le monde se méfie des flics.. ce qui montre bien que notre société est malade.

Pour ce qui est de « la balle » célèbre, d’abord c’est maintenant l’exception – dommage. La conception de la criminalité, sa gravité, n’a rien a voir avec notre droit car les dimensions sont différentes. Chez nous, la justice, c’est généralement n’importe quoi : Guy George, pour 7 assassinats sordides prend 10 ans ; un mec qui a seulement tabassé je ne sais plus qui (autour du 10 janvier 2010) en prend pour 7 ans, proportionnellement, ça fait pas cher le kilo de bonne-femme. La Chine est vaste et elle offre une balle dans deux conditions bien méritées : l’atteinte à la sécurité/intégrité de l’Etat et la crapulerie quand elle peut nuire à des millions de personnes. Si Chirac détourne quelques millions, Sarkö fait des agapes, on augmente les impôts de 0.2%, mais si une crapule – en Chine – détourne le paiement d’un ou deux trains chargés de riz, ce sont des milliers de gens qui – pendant quelques mois – vont regarder leur bol avec tristesse.

Un effet boomerang bien curieux : les bobos qui haïssent le méchant communisme chinois des droits de l’homme – aujourd’hui – étaient de fervents maoïste les années 60.. Idem les socialo trotskos, ou les ex cocos qui gardent encore dans leur petit cœur un petit bout de spleen pour Staline ; car, à regarder de près le CV des bobos qui causent à la télé – ils ont viré leurs cutis les années 80 pour pleurnicher les droits de l’homme aujourd’hui. Ces ex-stals applaudissaient les viets qui viraient les boat-peoples mais pleurnichent aujourd’hui sur un « pauvre journaliste » chinois (victime surtout, de la CIA) quand il se retrouve en tôle pour agitation politique, ou atteinte à la sécurité de l’Etat. Chez nous, c’est la même chose, mais on ne le remarque pas car c’est noyé dans le petit contexte béret-baguette et puis, on est sage puisqu’on est libre. Encore : nos bobos confondent par exemple le très médiatique « bouddhisme tibétain »(5%) avec le bouddhisme en traditionnel (95%).. qui n’ont rien à voir bien sur. Le bouddhisme n’a pas de chef, pas de leader médiatique, pas de Pape. Le bouddhisme tibétain, celui du Dalaï-lama est un trop évident outils de pouvoir théocratique qui faisait 95% d’illettrés avant 1949. Le Tibet d’aujourd’hui – « chinois », c’est 5% d’illettrés – cherchez l’erreur ! On ne sait pas bien pourquoi on déteste ; tout ce qu’on sait, c’est qu’on nous dit, « depuis tout petit » de le faire et puis, devant les petits fours – vers 5 heures – il faut bien que ces dames aient quelque chose à dire. Voyez ce qu’en pense Elizabeth Martens. Le Tibet est chinois depuis 1792, la Corse est française depuis 1768.. alors, pouette-pouette. Démembrer, diviser pour régner, tel est le but des atlantistes. Pourquoi ne pas rendre Nice à l’Italie, l’Alsace-Lorraine aux Allemands, la Bretagne aux Celtes, la Baskette au basques et l’Auvergne aux arvernes ? 

En résumé : si Sarkö conduit une charrette tirée par un cheval, M. Hu en conduit une avec 22 bourrins – toute la différence est là.

Sous un autre éclairage, encore une réflexion pour les bobos qui critiquent la Chine : Hitler pourfendait les communistes, bien que, comme les bolcheviks, il défendaient à peu près les mêmes valeurs (hors facteurs raciaux) : le bien être du peuple contre un engagement total pour la Nation, sans compter l’expansionnisme qui leur était commun. Plus qu’une idée, il défendait en fait son bout de gras contre les communistes. Curieusement, aujourd’hui, on dit « rouge-brun » pour désigner les gens qui ont plus ou moins cette vision des choses. Alors, il est très surprenant de voir le Front National par exemple, débiner la Chine, d’autant que la Chine – contrairement à l’Union Soviétique et son Internationale – n’a pas de visées expansionnistes. On peut expliquer assez simplement cette haine de bistrot, car Le Pen – bien que les chinois défendent comme lui les intérêts de leurs ressortissants, leur pays – s’il continue à entretenir la haine du « communisme chinois », c’est surtout pour une histoire de crémerie électoraliste franco française. En critiquant la Chine « ‘communiste », on ratisse les rouges-bruns très bruns. Ceux qui ne la critique pas, iront naturellement chez les bruns-rouges ! Car, on ne me fera pas croire que quelqu’un de la culture de M. Le Pen, n’ai pas connaissance de toutes ces choses. Ce qu’on constate souvent d’amusant, c’est – à chaque élections – le transfert de voix entre l’extrême droite et l’extrême gauche !Les « extrêmes », c’est la même chose : ceux qui, comme moi – les déçus de la démocratie parlementaire – sont sans arguments de choix entre Sarkö et Ségolène – nous, les « zéro député » qui finissent naturellement populistes.

On nous a rabattu le « péril jaune ».. D’abord : le péril en question est composé de chinois mais aussi de 20% de vietnamiens, 10% de « divers ».. Si on compte les deux quartiers jaunes de Paris. Belleville représente un chtiot quartier où doivent vivre, disons 20, 30.000 personnes. Le 13°, un quartier entier.. autour de 120.000 âmes. Mais, 120.000, c’est aussi le nombre de nouveaux « papiers » officiels que distribue gracieusement l’administration française aux maghrébo-africains chaque année ! sans compter bien sur les clandos. Si vous voulez voir le péril en action, allez à Shanghai.. grand comme 30 fois Paris. Remarque : les années 60, les chinois qui quittaient la Chine – collabos, spéculateurs et crapules diverses – la fuyait ; sauf les Wenzhou qui partirent chassés par la pauvreté. Aujourd’hui, les chinois ne sont que de passage pour la plupart.. ils viennent étudier, faire du bizenesse – mais, pas fous, ont rarement l’intention de s’incruster ! A Paris, les quartiers du péril jaune sont couverts par seulement deux Mac Do, on reparlera de « péril » arrivé à 15 ou 20 macdo ! Quand on croise un chinois, on pense péril jaune parce qu’on en croise relativement peu, on le remarque – le péril noir ou arabe on ne parle même plus !

Tout le monde a son coeff de xénophobie, moi le premier, mais après 5 ans de Chine, je préfère sans conteste avoir commerce avec des chinois qu’avec les maghrébo-africains qui m’ont souvent déçus. Si les us et coutumes chinois sont loin des nôtres (ce qui de moins en moins vrais), que nous avons peur de ces étranges étrangers, plutôt que de les rejeter, mettons un peu d’eau chaude dans notre pinard et essayons d’admettre un partenariat intelligent plutôt que de réciter CNN, car si on remplace « communisme » chinois, par « socialisme » à la chinoise, on verra que nos aspirations ne sont pas si éloignées. La jalousie n’apporte rien.

Un méfait de la révolution chinois, c’est que nombre de monuments ont été détruits, souvent, par idéologie, beaucoup pour l’assainissement. Je suis le premier à le regretter. A Shanghai, là où il y avait un temple croulant, il y a un immeuble grisâtre couvert de carreaux d’hôpital, blancs, par M. Teng. Depuis les années 70, on a rasé des quartiers typiques, c’est vrai, mais la Chine est faite pour le bien-être des chinois, pas spécialement pour les porteurs d’appareils photos occidentaux.

C’est émouvant de voir des jeunes, ânonner leur leçon d’anglais, de français, de russe en marchant, dès 7, 8 heure du mat, dans les jardins de l’université Shanghai Shefan Daxué, ils ne touchent pourtant pas de prime d’assiduité eux ! Emouvants les gamins qui lisent les bouquins qu’ils ne pourraient jamais acheter, dans l’escalier de telle librairie. Ca se fait aussi en Occident c’est vrai.. avec les BDs, par grivélerie, mais le gamin chinois, lui, c’est les maths qui l’amusent !
Le chinois est parlé par 1,5 milliards de mecs, l’ameringlitche, disons 450 millions – un peu plus si on compte des indous et l’Australie, le zimbabouéen – je sais pas et je m’en fiche. Alors, si votre rejeton se cherche encore une troisième langue.. pas d’hésitation.C’est long et ça devient d’autant plus dur avec l’âge (notre socio-culture envahissant notre mental, on devient de plus en plus imperméable aux mécanismes de cette langue idéographique et tonale).. le plus tôt sera le mieux.
En Occident, on croit savoir ce que recouvre le mot « pauvreté » ; en Chine, il y a deux modèles du même livre scolaire : le relié – normal et onéreux – et l’autre : les feuillets de papier gris recyclé, sans couverture ni reliure bien sur ; servi dans une enveloppe de papier gris – pas de sérigraphie polychrome, mais deux mots au feutre : « Maths, seconde » , 3 fois moins cher. Encore aujourd’hui, il n’est pas rare dans delointaines provinces, qu’on troque du poulet en guise d’argent ;pas « un » poulet, mais un bout de poulet. Encore ? Je demande un ouvre-bouteille au mec qui m’apporte un bout de bois dans lequel est plantée une vis destinée à arracher la capsule. Un ouvre-bouteille, ça vaut bien 10 centimes d’euro non ? alors on fait comme ça. Il y a d’autres exemples, mais on ne les cite pas car vous ne pourriez pas les croire. Quand un occidental dit « je suis fauché en ce moment », ça veut dire « il ne me reste plus que 250 zéro », en chinois, ça se traduirait par « il ne reste que 60 ct ». Ce qui est vrai pour 90% de la Chine, la « banane » de l’Est – Canton, Shanghai, Pékin – va, elle, souvent se marier dans un château de la Loire. Mais, s’il y en a 100.000 a pouvoir faire ça, il en reste quand même 1.299.990 000 qui, bien qu’ils profitent, jour après jour du bizenesse des cent milles, trouvent le temps chinois bien long. La bonne attitude occidentale – humaine, je veux dire- c’est qu’ en commerçant avec la Chine, on donne aux riches, c’est vrai, mais on donne aussi aux pauvres – en faisant la gueule, on aide pas les 90% à voir un jour la couleur d’un billet de 100. Et, effet de bord : en enrichissant, lissant la pauvreté, on évacue nombre de problèmes.. Seuls les pays riches peuvent se payer ce luxe qu’on appelle « démocratie », quand les pauvres seront riches, on en reparlera !

C’est singulier, mais, les années 60, un français a bien comprit la Chine, un ministre de de Gaulle ; comme quoi , quelques français – en 2010 – devraient y arriver aussi. Si 1720 pages ne vous rebutent pas, lisez Alain Peyrefitte , « De la Chine », compilation de 4 ouvrages dont le célèbre « Quand la Chine s’éveillera .. »

1720 pages : le prix pour éviter de dire et propager trop de conneries sur Tian An’Men.

Quelques réflexions sur ce bouquin.

Il est composé de 4 volumes qu’on est pas forcé de se goinfrer avidement entre la poire et le dessert :
1 – Quand la Chine s’éveillera – le top.
2 – L’empire immobile – qu’on peut mettre sous le coude provisoirement, il n’a pas d’effet trop direct sur la compréhension de la géopolitique actuelle. Monsieur Peyrefitte y dit d’ailleurs une grosse connerie à mon sens. Il dit que le visiteur anglais n’a pas fait le
koutou 叩头 (courbette qui consiste à s’accroupir et se « cogner » la tête sur le sol en signe d’insigne politesse) [A.P. écrit « kotow »] devant l’empereur, signifiant ainsi l’ « insoumissibilité » de la Grande Bretagne ; l’empereur l’aurait admit. Je ne suis pas de cette avis – c’est une réécriture de l’histoire pour grandir l’Ile, car s’il n’avait pas fait le koutou, sa tête serait tombé dans la sciure chinoise. Mais bien sur, l’ « histoire » a été écrite par Macartney, pas par Mister Qianlong 乾隆 ! L’histoire de l’arrivée de Macartney – vue par A.P est aussi très suspecte car, il nous décrit l’arrivée des Anglais comme un premier pas occidental en Chine fermée sur elle même, autour de 1793, alors que l’empereur chinois avait commerce indirect avec Louis XV avant 1766. La Chine pays fermé alors que 郑和 Zheng He avait déjà ses adresses jusqu’au sud de l’Afrique à l’époque de Jeanne d’Arc ?
Le volume est précédé de « A la mémoire de Fernand Braudel, qu’avait captivé l’expédition en Chine de lord Macartney, en laquelle il voyait un moment privilégié pour l’histoire comparée des civilisations et des mentalités .. ». Bien jeté non ? Prenons-en de la graine – le soleil n’éclaire pas toujours le même côté de la planète.
3 – La tragédie chinoise – incontournable Tian An’men. Là, il nous explique avec une montagne de détails ce que n’a pas vu CNN avec ses caméras. Pourtant, A.P n’est pas du tout un invétéré pro chinois, loin de là, il est très critique, mais, à son analyse, force est de constater que les choses ne sont pas telles qu’on nous en rabat les oreilles.
Pendant les jours sombres de Tian An’men, il y eut une tragédie bien 10 fois supérieure en Algérie. Pourquoi n’a-t-elle pas – elle – laissé de traces dans nos mémoires. Caméras CNN occupées « ailleurs » ?
4 – La Chine s’est éveillée. Important, mais peut attendre ; le dernier chapitre, A.P. l’a préfixée – certainement sans trop y croire à l’époque – « La première puissance mondiale ».
En résumé : les volumes majeurs sont le 1 et le 3 !
Rappel : de Gaulle – qu’on aime ou pas – est le premier chef d’état occidental à avoir reconnu, sur les réflexions de son ministre, le gouvernement de Mao Zedong.

(1) A votre réflexion (pour ceux qui le peuvent) :

- En chinois, pour dénombrer la population on dit « kou » pour « bouche ».

- Amusant si on veut : en chinois, on disait « nichelema » ? Pour dire « bonjour ».. un bien bon et beau jour qui, littéralement se traduit par « As-tu mangé ? » Et on s’amuse du fait que les chinois – socioculturellement – soient obnubilés par la bouffe.
Etat des lieux : en France, dans telle brasserie, le steak pèse 200g. En Chine, quand on mange une soupe au coin de la rue (c.à.d normalement), on découvre dans le bol – 30 à 50 grammes de boeuf émincé..


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5 réactions à cet article    


  • Pyo123 13 mars 2010 10:11

    Tout ce blabla…

    Mao le communiste est le plus grand meurtrier de l’histoire de l’Homme, il a été accusé de pédophilie…

    Hitler et Staline étaient des amateurs face à Mao…

    Et actuellement on a des députés Européens qui ont défendu Mao et ses pratiques douteuses… Et qui sont en même temps responsables de famines, au XXIeme siècle… Vive les « écolo » maoïstes…

    Pyo


    • srobyl srobyl 13 mars 2010 12:02

      Un dénominateur commun à tous les occidentaux qui se réjouissent à chaque fois que l’Ours ou le Dragon en prennent un coup dans le museau : la trouille du communisme, la peur de voir débarquer dans leur pelouse des hordes sauvages venues leur piquer leur Fiat panda . Le monde va bien mieux depuis l’éclatement de l’URSS, n’est-il pas ? Et si, des fois, le Tibet devanait indépendant, et d’autres provinces chinoises ? On risquerait bien moins !
      Une partie de ceux qui ont sorti des drapeaux tibétains à leur fenêtre l’ont fait animé de ce sentiment. Pauvres minables.


      • sleeping-zombie 13 mars 2010 14:40

        Ca sent le coup de colère, c’est brouillon, et du coup assez dur a lire...

        Tu peux te rassurer, le racisme anti-Chinois en France, on le trouve surtout dans les média, mais assez peu dans la population : mes amis « jaunes » n’ont jamais eu l’impression d’avoir eu des réactions négatives à cause de ça (ou très peu). moi je sais pas, comme dirait Coluche, je suis normal ^^

        Mais parler de « la Chine qui va nous manger », c’est comme les francs-maçons, c’est ce qu’on titre quand on a vraiment rien a dire...


        • Gode Michel 13 mars 2010 15:47

          Merci art13, enfin une réflexion qui change de l’hystérie anti-chinoise. C’est vrai que je n’ai jamais bien comprit pourquoi les berret-baguettes frappaient dans les mains à l’immigration africo-maghrébine dont l’utilité reste à démontrer pour dénigrer le moindre geste chinois - surtout quand il est positif. Les US ont leur Guantanamo et autres prisons secrètes flottantes, « Israël » ses murs d’apartheid, alors, ce qui se passait en Chine il y a 50 ans est bon à mettre dans les poubelles de l’Histoire.

          L’attitude intelligente c’est de copier ce que les autres font de bien .. ce que font les chinois en copiant les autres et sauf erreur, ça leur réussi. Les français redécouvrent le vélo, les chinois découvrent la bagnole, chacun son tour !


          • Lucien Denfer Lucien Denfer 13 mars 2010 19:10

            Quel dommage, il y avait certains arguments qui auraient pu être convaincants, mais dès qu’on sent votre racisme anti-noir et anti-arabe transparaître, s’en est fini et on entre dans le territoire désormais bien connu de la xénophobie.

            Personne ne vous demande d’aimer une ethnie ou une autre, mais de là à baser tout votre laïus sur le fait que nous aurions plus d’intérêts à fricoter avec les asiatiques plutôt qu’avec les africains, excusez moi de vous le dire brutalement, mais ça pue la daube, c’est même infect...

            De plus, et heureusement pour nous, on ne vous a pas attendu pour considérer la Chine comme une civilisation intéressante.

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