C’est quoi ce travail ?!

Dans le domaine du commerce, de l’ameublement en particulier, le salarié lambda se voit confronté parfois à de drôles de pratiques. En plein Paris, une surface de meuble et plus spécialement de literie, fort connue sur le marché, disposant de trois adresses et d’un site marchand en pleine expansion, se permet de proposer des contrats de travail sortis d’une drôle de pochette surprise. Mon but n’étant pas d’incriminer cette société, je me permettrai de ne pas la citer ou plutôt de lui donner l’appelation farfelue de "Tartempion Literie". Je reste à la disposition d’Agoravox et de sa direction si elle souhaite, hors Toile, en savoir plus.

En effet, la société "Tartempion Literie" à laquelle j’ai postulé pour y exercer mes compétences de vendeur, m’a proposé, de but en blanc, le contrat suivant, de la bouche même de son patron-fondateur-dirigeant-autocrate :

"Chez nous, les vendeurs sont les rois ! Vous travaillez quand vous voulez, aux heures que vous voulez, autant que vous voulez !"

Exprimé de cette façon, l’offre semble alléchante. J’ose tout de même une question qui s’avèrera alors saugrenue à mon interlocuteur :

"Vous êtes ouvert de quel jour à quel jour et de quelle heure à quelle heure... ?"

Réponse :

"Je me suis mal fait comprendre ? Je vous ai dit que vous travaillerez les jours que vous voudrez aux heures que vous voudrez. Ce n’est quand même pas compliqué à comprendre ? Nous sommes ouvert 7 jours sur 7 de 9h30 à 20h30 et le samedi jusqu’à 21h30. Vous êtes payé à la commission donc, plus vous viendrez travailler, plus vous aurez de chance de convaincre des clients, plus vous gagnerez d’argent. Chez nous, c’est la liberté. La seule chose que l’on vous demande est de nous faire votre planning au mois pour savoir quels jours et à quels heures vous viendrez travailler. Bien entendu, je vous conseille fermement de venir travailler les week-ends, c’est nos plus grosses journées et pour vous comme pour moi, cela me semble évident, n’est ce pas ?"

Un peu déboussolé et voulant éviter autant que faire se peut les choses qui fâchent, je suis tout de même à la recherche d’un emploi et je ne vais tout de même pas faire la fine bouche à la moindre anicroche. Je tente ma chance dans un autre registre ; la rémunération.

"Au niveau salarial, vous proposez quoi ? Comme vous le savez, j’ai dirigé un point de vente de 600 mètres carrés et je recherche de ce fait, comme le mentionne votre annonce à l’ANPE, un poste de responsable de magasin, voire d’équipe commerciale"

La réponse fuse :

"Non, non, non, chez nous, il n’y a pas de directeur, de responsable ou je ne sais quoi. C’est l’ANPE qui ne comprend pas. Elle met n’importe quoi sur les annonces. Chez nous, tout le monde est à égalité. Vous êtes payé à la commission. 3 % sur vos ventes, congés payés inclus. Si vous êtes un bon vendeur et que vous venez travailler tous les jours, croyez-moi, il y a de quoi faire ! Vous pouvez vous faire un gros salaire, c’est moi qui vous le dis".

 ???????????

Comme vous le constatez, je m’interroge. Je viens d’assister à une présentation assez simple de ce que devra être ma vie si j’intègre cette société si novatrice. On vient de me proposer un poste de travail de 77 heures par semaine, sans congés payés ! Enfin plutôt, les congés payés sur le contrat qui me sera préparé seront inscrit à 0,3% sur les ventes, ce qui ramène le pourcentage à 2,7 % hors congés payés.Le comptabe de ladite société "Tartempion Literie" s’occupe de tout aux dire du général en chef.

Légerement estomaqué, je m’en vais et, c’est un comble, je refuse l’offre si alléchante qui vient de m’être faite.

J’avoue ne pas bien comprendre, je croyais qu’il existait un code du travail, certes rigide et avec lequel on peut toujours s’arranger, mais là !

Ah oui, j’oubliais, le travail du dimanche est rémunéré de la même façon que pour les autres jours de la semaine. C’est normal, il est interdit de travailler le dimanche !