Ce Soir Ou Jamais : quelle place laisser aux religions dans notre pays ? – Une opération de brouillage de la laïcité lourde de conséquences
L’émission Ce soir ou jamais présentée par Frédéric Taddéï était vendredi dernier 10 avril, consacrée à un thème éloquent et non moins polémique : « Quelle place laisser aux religions dans notre pays ? » Sur le plateau on trouvait Henri Pena Ruiz, philosophe, Raphaël Liogier, sociologue, Jean-Paul Brighelli , essayiste, Thomas Guénolé, politologue, Ghaleb Bencheikh, islamologue, Michaël Foessel, philosophe, Christine Pedotti, directrice de la rédaction de "Témoignage Chrétien", Valentine Zuber, historienne.
L’émission s’ouvre sur un montage d’extraits de l’actualité sur la laïcité, en vrac, donnant déjà le ton des confusions qui s’annoncent : Dans l’ordre, on présente l’affaire de l’affiche des prêtres, groupe de musique s’y présentant avec Mr Di Falco pour faire publicité d’un concert en faveur des chrétiens d’Orient qui, au nom de la laïcité a été d’abord interdite d’affichage par la RATP puis, après une levée de boucliers, autorisée par elle ; la secrétaire aux droits des femmes qui s’est déclarée favorable à l’interdiction du voile à l’Université, information suivie par la déclaration de l’UMP favorable à cette interdiction ; le refus d’une responsable de bureau de vote communiste faite à un homme en kippa de voter pour ensuite l’accepter ; l’amendement de la loi Macron qui permet de changer les jours fériés de notre calendrier civil dans les territoires d’Outre-mer selon les volontés des différentes religions ; le débat autour de la présence de crèches de la nativité dans des bâtiments publics comme dans les mairies ; le Président du Conseil général du Haut-Rhin qui s’insurge du fait que l’on ait retiré de la salle ou se réunit le conseil, un christ qui y demeurait jusqu’alors par tradition ; la décision du maire de Chalon-sur- Saône de supprimer des cantines scolaires de sa ville les menus de substitution au nom du principe de laïcité, qui a reçu le soutien de Nicolas Sarkozy. Un mélange indigeste, sans autre explication que le thème de l’émission, qui prépare les esprits à une victimisation des religions.
La France s’attaquerait à la liberté de religion ? Un faux procès fait à la laïcité !
« La France a-t-elle tendance à réduire les libertés religieuses comme nous le reprochent les anglo-saxons ? » interroge Frédéric Taddéï pour ouvrir le débat, en l’orientant sensiblement dans le sens d’une victimisation des religions. Prendre les critiques des anglo-saxons pour référence relève il est vrai tout de même ici de la gageure, alors que leur modèle est centré sur la liberté religieuse et la promotion des minorités, séparation selon les religions, les cultures, les couleurs de peau, à l’opposé de la laïcité qui propose précisément l’égalité de traitement de tous porté au-dessus des différences, et donc une société du mélange, ce que personne malheureusement parmi les invités ne relèvera.
Valentine Zuber interrogée la première donnera la ligne. Elle qui vient de publier un livre intitulé « Le culte des droits de l’homme », où elle explique que l’un des principaux Droit de l’homme serait « la liberté religieuse », mise sur le même plan que les autres libertés. Une assertion tout à fait fausse, car la liberté de croire est un aspect d’une liberté qui lui est supérieure, la liberté de conscience qui autorise toutes les convictions et croyances qui prolonge d’ailleurs la liberté de pensée, car aucune faveur n’est donnée par la loi aux religions sur l’athéisme ou l’agnosticisme, l’Etat ne connait que des citoyens de droit et ne reconnait pas les religions.
Sans surprise, elle fera référence à l’article 9 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme (CEDH), qui préconise à son premier alinéa que « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion (…) la liberté de manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public ou en privé… » pour insister dans le sens du respect de cet article entendu comme autorisant une expression religieuse sans limite. Elle omettra au passage qu’il existe aussi là des restrictions, comme celles relatives « à la protection des droits et libertés d’autrui » énoncées à l’alinéa 2 de cet article, et n’est-ce pas cela qui est précisément en jeu face à la montée des affirmations identitaires et des groupes de pression religieux ? La Cour européenne des droits de l’homme, qui veille à l’application de la CEDH, a d’ailleurs reconnue la laïcité française en tant que spécificité.
« On va vers une restriction, une neutralisation de l’espace public, les signes religieux sont de moins en moins acceptés », soulignera-t-elle, en rejetant cette évolution ici largement exagérée sachant que personne ne propose que l’on interdise les signes religieux dans la rue, à l’exception du voile intégral qui efface l’identité des individus et est interdit par la loi. Certes, il est un fait que la multiplication des signes religieux d’appartenance à une communauté, ainsi ressentis comme une pression sur notre société, sont dans toutes les enquêtes d’opinion des Français, mal vécue par une large majorité d’entre eux, mais faut-il encore expliquer le pourquoi pour comprendre d’où cela vient au lieu de faire des procès. Elle poursuivra en expliquant que nous sommes une société multiculturelle, multi-religieuse, qu’il ne faut pas que tout le monde se ressemble, et que, dès que l’on touche aux spécificités culturelles ou religieuses, qu’on les empêche de s’exprimer autant dans l‘espace privé que dans l’espace public, on arrive à quelque chose d’atone qui n’a plus de sens… Autrement dit, la diversité serait quelque chose de supérieure à nos droits et libertés communs, la laïcité devant s’adapter et laisser la place à l’expression des différences partout. Elle dira encore qu’il ne faut pas oublier l’article premier de la loi de séparation des Eglises et de L’Etat qui doit garantir la liberté de conscience et de culte de tous, et ainsi que l’Etat ait « une action active pour permettre l’expression religieuse à égalité de tous les citoyens ». Mais qu’est-ce à dire ? L’article premier de la loi assure d’abord la liberté de conscience puis, sous lui, dans un second temps, garantit le libre exercice des cultes, c’est-à-dire la liberté individuelle pour chaque citoyen de pouvoir librement exercer son culte, mais en aucun cas que l’Etat n’y facilite l’accès en général dans la société, ou en fasse publicité. Il n’y a rien dans notre droit qui soit de l’ordre d’un droit communautaire fut-il religieux. Seuls les lieux d’enfermement qui nécessitent des services religieux mis à disposition des personnes qui le souhaitent, sont de la responsabilité de l’Etat, pour respecter leur liberté de conscience.
La tendance de la laïcité serait en France de réduire la liberté religieuse, voilà le postulat de l’émission, et rien ne viendra l’en départir, alors que nous sommes en réalité dans une période où la laïcité livre un de ses plus durs combats face au retour du religieux.
Une définition de la laïcité jetée à toutes les confusions et les remises en cause
Christine Pedotti, Directrice de Témoignage chrétien, en prolongeant le propos de l’historienne proposera de modifier la loi de séparation des Eglises et de l’Etat de 1905, dans l’esprit de « l’adapter » aux évolutions de notre société (sic !). Une loi déjà atteinte par les dérogations autorisées par le Conseil d’Etat, de la notion abusive d’intérêt public local ou des tempéraments, de la confusion entre usage cultuel et culturel, arguments permettant de financer ici l’orgue d’une Eglise (Trélazé), un ascenseur pour une basilique (celle de Fourvière à Lyon), la mise à disposition d’un local communal pour l’exercice cultuel (Affaire de Montpelliers), le financement sur fond public d’un abattoir rituel (affaire du Mans). Ou encore, la pratique des baux emphytéotiques de longue durée accordés par les communes pour l’euro symbolique, en vue de la construction d’un édifice destiné à un culte et plus grave encore, la proposition du rapport du Sénat sur le financement des lieux de culte par les collectivités territoriales présenté le 18 mars 2015, qui prévoit d’ouvrir la possibilité pour ces dernières d’accorder des garanties d’emprunt pour la construction d’édifices cultuels… Rien de tout cela ne sera évoqué.
La laïcité est fréquemment même attaquée en son propre nom pour lui faire dire le contraire de ce qu’elle est ! Ce fut le cas, comme après les terribles événements de janvier derniers, où on a dit vouloir redonner par les valeurs de la République du sens à l’école, mais pour mettre au cœur de cette démarche le renforcement de l’enseignement religieux et justement au nom de la laïcité ! Au lieu d’insister sur ce que nous avons en commun à partager et à défendre par-delà nos particularismes, tels que la démocratie, le politique, les libertés et droits individuels, comme la laïcité y invite en portant au-dessus des différences le bien commun pour faciliter l’intégration sociale des élèves de toutes origines, on entend continuer de renforcer le principe de l’intégration des élèves par la valorisation de leurs différences et ainsi, par un enseignement religieux encore plus présent dans l’école ! Une politique qui a été initiée il y a une quinzaine d’années et qui s’est révélée être un échec cuisant, n’ayant fait que renforcer en le justifiant la volonté de certains de se séparer sur le fondement des différences. Autre aspect qui ne sera nullement développé.
Raphaël Liogier, auteur d’un ouvrage intitulé « Le mythe de l’islamisation » expliquera curieusement que la laïcité est là pour permettre le développement de la diversité, alors qu’elle est avant tout là pour permettre à la diversité de la société de se retrouver sur un certain nombre de biens communs tels que : le triptyque Liberté-Egalité-fraternité qui est la devise de notre République, la liberté d’expression et donc le libre examen de soi ou la libre critique des religions, sur le droit de croire ou de ne pas croire. Michaël Foessel évoquera en toile de fond de cette idée des religions attaquées, la peur d’une religion malaimée, l’islam…on s’y attendait. Jean-Paul Brighelli sera le seul à effleurer la question du voile, pourtant au centre du risque de communautarisation qui guette une partie de l’islam de France et qui est un poison pour la démocratie et la République. Le communautarisme fait voler en éclat toute idée de faire peuple et donc cette souveraineté qu’il représente et garantit notre Etat de droit, mais aussi les forces sociales qui garantissent, elles, nos acquis sociaux, qui sinon ne peuvent qu’être livrés par la division au libéralisme. L’état archaïque du Droit du travail dans les pays anglo-saxon en est le reflet significatif ! Il n’y a pas de République sociale sans République laïque !
Mais Jean-Paul Brighelli, contre toute attente, soutiendra le principe des crèches de la nativité dans les bâtiments publics, ignorant l’article 28 de la loi de séparation qui l’interdit strictement, ouvrant la voie à d’autres contraventions à la demande d’autres religions.
On ne veut pas voir le danger qui guette notre société si nous lâchons sur la laïcité
Ghaleb Bencheikh, islamologue, qui présente l’émission Islam sur France 2, s’opposera à la volonté d’inscrire des épithètes à la laïcité, considérant que cela la dénature. Une spécialité de l’historien Jean Baubérot, défenseurs d’une laïcité des accommodements dits « raisonnables » qui encore une fois la renverse dans son contraire, qui dans son dernier livre la présente sous sept épithètes : antireligieuse, gallicane, individualiste, inclusive et accommodante, concordataire d’Alsace-Moselle, ouverte, identitaire…pour mieux la diluer et la dissoudre. La seule laïcité qui vaille est celle qui est inscrite dans nos institutions, sans aucune épithète, qui fait partie du domaine de la loi et qui devrait simplement être respectée, tels que les textes le prévoit dès l’article premier de notre Constitution en désignant nôtre République comme laïque parce qu'égalitaire, et ainsi, le sens de nos libertés.
On ne s’intéressera nullement aux atteintes portées à la laïcité par une montée des revendications communautaires à caractère religieux, tout particulièrement de cette partie de l’islam communautaire de plus en plus visible, qui multiplie les pressions sur notre société : demandes de salles de prières dans les entreprises, le halal à la cantine, le refus de femmes de se faire soigner par un homme à l’hôpital public, les piscines ouvertes à des horaires spécifiques pour les femmes, le refus d’hommes de serrer la main des femmes pour raison religieuse ou d’être dirigés par elles, l’absence de vestiaire pour femme dans certaines entreprises communautaires qui ont pour principe de ne pas engager des femmes de façon discriminatoire, le financement public des lieux de culte comme le demande Dalil Boubakeur, président du Conseil français du culte musulman, qui préconise le doublement des mosquées en France, le droit de ne pas s’alimenter pendant le Ramadan pour des animateurs prenant en charge des enfants au prix de leur sécurité, comme ce fut le cas avec les animateurs d’une colonie de Gennevilliers, ce qui serait impensable au nom d’une toute autre raison, la demande de jours fériés spécifiques aux autres religions que catholique remettant en cause notre calendrier civil, alors que ceux-ci sont aujourd’hui des jours fériés tout court pour la plupart des Français, dont la moitié ne se réclament d’aucun dieu, l’assignation de toute personne d’origine d’un pays arabo-musulman qui décède au rite d’enterrement islamique, y compris contre ses dernières volontés, comme cela a eu lieu dans le nord par la volonté d’une association islamique qui a eu gain de cause de façon incroyable devant un tribunal... Il en va aussi d’autres revendications venues d’autres cultes, comme ce fut à Noël le cas concernant la polémique les crèches de la nativité dans les bâtiments publics, école, mairies, qui sont définies dans la bible très clairement comme des images pieuses qui n’ont rien à y faire.
Henri Pena Ruiz défendra bien, comme on pouvait l’espérer, la loi de séparation en tentant de ramener le débat de la victimisation des religions vers la défense de la laïcité, mais expliquera aussi être opposé à toute interdiction des signes religieux ostensibles à l’université, parce que les étudiants sont des adultes… Argument qui est en général mobilisé pour éluder le fond du débat ! Faudrait- il donc alors autoriser au nom de cela, que les élèves des lycées publics des classes prépa et des BTS soient libres d’y porter des signes religieux ? On oubliera que la Constitution de notre Ve République reprenant le préambule de la IVe dit que « L'organisation de l'enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l'Etat », ce qui est repris dans le Code de l’éducation mais non appliqué par laxisme. Ce qui met l’Université aujourd’hui, dans certains espaces urbains où les populations issues de l’immigration connaissent une forte concentration, dans une situation particulièrement difficile. On oubliera de parler de Samuel Mayol1 par exemple, Directeur de l’IUT de Saint-Denis(93) actuellement menacé de mort et protégé par la police, alors qu’il a stoppé l’appropriation d’une salle multi-associative par une association communautaire musulmane qu’elle avait transformée en mosquée, et dénoncé des irrégularités au sein de son établissement, ou le fait que notre amie Yolène Dilas-Rocherieux qui enseigne à Paris X Nanterre et s’affronte à des jeunes filles voilées qui contestent le contenu de ses cours sur des thèmes sensibles des sciences sociales et politiques, ait vu d’écrit sur les murs de son Université : « Dilas : deux balles dans la tête » Il n’y aurait que des problèmes marginaux en la matière alors que les associations communautaires s’installent dans les universités en y imposant leur façon de faire sans que cela ne fasse de vagues, car on ne veut pas le voir. En attendant, on n’a jamais vu autant de signes religieux à l’université ce qui est un facteur de pression sur la sérénité de certains cours qu’on le veuille ou non, contestation qui commence dès le collège, mais aussi de pression sur ceux qui, originaires de pays arabo-musulman n’entendent pas endosser le prêt à porter communautaire, et que l’on cherche à y assigner ! 78% des personnes interrogées sont opposées en France au port du voile islamique dans les salles de cours des universités (sondage Ifop de septembre 2013).
La laïcité, un humaniste de portée universelle à défendre pour tous
Rappelons au passage que M. Cameron ou Mme Merkel ont eux-mêmes déclarés que le modèle multiculturel était dans leurs pays un échec, ce qui doit faire réfléchir avant d’aller dans cette direction que l’on entend présenter comme la modernité à travers la reconnaissance des différences, mais qui atterrit sur la différence des droits, alors que la laïcité en garantit l’égalité. C’est le dégagement de l’Etat de la tutelle religieuse qui a permis l’affirmation des libertés auxquelles faisait obstacle l’Eglise catholique, comme religion étendant sa domination sur les citoyens. Et c’est cela que l’on entend ne pas voir recommencer, quelle que soit la religion !
Comme le reflet inversé de l’émission de Frédéric Taddéï, sur M6 dans Zone interdite ce dimanche soir, on enquêtait sur les banlieues d‘Evreux (27), aux Mureaux (78), dans les quartiers nord de Marseille (13)…, sans langue de bois. On dévoile alors une réalité où le commerce communautaire à pris la place aux autres, café sans femme, dans des quartiers où dominent des familles d’origine étrangères. On explique que le pouvoir politique n‘a pas pris en compte la montée du communautarisme, qu’ « Ils vivent essentiellement entre eux… » On y montre le développement d’une délinquance qui s’approfondit dans un contexte de déresponsabilisation des parents où les pères sont souvent absents. Une bombe à retardement. Si on ajoute la religion comme élément de mise à part et catalyseur des ressentiments à cette situation, on imagine la catastrophe qui nous attend. Nombre de ces familles démunies demandent de l’aide, qui commence avant tout par l’éducation au partage des valeurs communes sans ambiguïté, pour faire que l’on aime la République au lieu de la voir brouillée telle que l’émission l’en fera ressortir, à travers la confusion entretenue sur son principe de laïcité accusé de tous les maux. La laïcité est le meilleur des moyens pour lutter contre les mises à part en favorisant ce qui nous rassemble sur ce qui nous divise à faire de nous tout d’abord des égaux, à l’image de ces 27% de couples mixtes, un Français (e) –un étranger(e), qui fait de la France le premier pays dans ce domaine, contre 4% aux Etats-Unis. Voilà un élément de réponse qui est susceptible de redynamiser notre vivre ensemble ! Nous ne voulons pas d’une société qui se résume à des égos et des communautés.
Il aurait été bien plus intéressant et essentiel dans cette émission, que l’on prenne les choses par l’autre bout en présentant la laïcité non comme le problème, mais bien la victime de revendications religieuses ou de concessions faites aux religions, qui la vident de son sens un peu plus chaque jour. Mais aussi et surtout, comme un enjeu de liberté de portée universelle auquel elle correspond dans l’ordre des acquis des progrès de l’Homme, indépendamment de la couleur, l’origine, la religion. C’est la véritable voie de l’humanisme.
1-Pétition pour soutenir Samuel Mayol, Directeur de l'IUT de Saint-Denis (93) :http://www.petitions24.net/signatures/nous_soutenons_samuel_mayol_de_liut_de_saint-denis/start/250
Guylain Chevrier
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