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Accueil du site > Tribune Libre > Chômage : vers de nouveaux indicateurs ?

Chômage : vers de nouveaux indicateurs ?

Alors que les chiffres du chômage du mois de mai sont publiés ce jeudi 28 juin le gouvernement dit vouloir « faire toute la transparence sur les chiffres du chômage » ; tel est en effet l’objectif d’une mission confiée par Matignon à l’Inspection générale des finances (IGF) et à l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS).

Le rapport des experts, remis fin juillet, devra « faire le point sur les modalités de calcul des chiffres du chômage ». Ce document devra aussi « dresser un état des lieux des concepts et méthodes d’évaluation en vigueur, en apprécier la fiabilité et, le cas échéant, formuler des propositions »... Par ailleurs, en souhaitant la suppression de la « dispense de recherche d’emploi », Nicolas Sarkozy est implicitement prêt à ne plus utiliser l’une des techniques du camouflage statistique des chômeurs aujourd’hui en vigueur. La dispense de recherche d’emploi permet de masquer plus de 400 000 chômeurs âgés de plus de 55 ans. Enfin, Nicolas Sarkozy propose aussi de supprimer le dispositif des préretraites. Ce dispositif concerne environ 33 000 personnes.

Pour une surprise, c’est une vraie surprise... Contrairement à Ségolène Royal, le candidat Nicolas Sarkozy ne s’était finalement pas prononcé pour l’évolution de la statistique médiatisée du chômage. De plus, en affichant un objectif de 5 % de chômeurs (situation qualifiée de plein emploi par Nicolas Sarkozy), rien n’indiquait que Nicolas Sarkozy allait demander des évolutions concernant les indicateurs du chômage. En effet, l’actuelle et fameuse catégorie 1 des demandeurs d’emplois est l’indicateur idéal pour rendre invisible nombre de chômeurs. Pourquoi donc en changer ? Peut-être tout simplement parce que la polémique sur la fiabilité des chiffres du chômage français n’est plus seulement hexagonale : en mars dernier, l’office statistique européen Eurostat évaluait notre taux de chômage 2006 à 9,4 % au lieu des 9 % vantés par le gouvernement Villepin. Cette réévaluation faisait suite à l’annonce du report de l’Enquête emploi de l’Insee. Depuis des chiffres assez divers circulent quant au taux de chômage 2006.

Il faut aussi constater que la polémique continue en France et même elle s’étend. Début juin, l’Association des journalistes de l’information sociale (AJIS), elle rassemble plus de 250 journalistes, réclamait la publication de toutes les catégories de demandeurs d’emploi inscrits à l’ANPE. Le 13 juin, c’est l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) qui évaluait le taux de chômage actuel à 8,9 % et non à 8,2 % comme annoncé par le gouvernement. Notons enfin que le récent changement du ministre en charge de l’annonce des chiffres du chômage est aussi un élément favorisant une évolution des indicateurs.

Dans ce contexte, rappelons ici quelques propositions qui, espérons-le, pourraient caractériser ces évolutions :

- Arrêter la publication mensuelle d’un chiffre à partir des seules données administratives fournies par l’ANPE. Ce chiffre, en soi, ne dit rien de sérieux sur la réalité du chômage et il induit de nombreux commentaires sur des évolutions d’un mois à l’autre qui sont finalement souvent bien peu significatives. Il vaut mieux privilégier la médiatisation des données contenues dans l’enquête emploi de l’INSEE, une étude réalisée chaque trimestre au travers d’entretiens avec 75 000 personnes. Cette enquête donne des informations sur l’emploi et sa qualité qui sont indispensables pour interpréter les évolutions du chômage

- Publier des indicateurs de l’activité, et tout particulièrement, le solde des créations / destructions d’emplois.

- Publier des indicateurs de « l’emploi inadéquat » permettant de quantifier des phénomènes aussi divers que la précarité, le déclassement, la sous-rémunération ou même les conditions de travail. « Ces nouveaux indicateurs sont indispensables pour mettre fin aux politiques de l’emploi qui ont privilégié depuis trente ans les contrats aidés avec des bas salaires et des contrats flexibles » estimait, en mai dernier, Thomas Coutrot, du collectif ACDC lors des « Etats généraux des chiffres du chômage et de la précarité ».

- Publier des indicateurs de pauvreté : le phénomène des « travailleurs pauvres » s’est développé ces dernières années et il est désormais une donnée importante de la réalité sociale du pays.

Cette palette d’indicateurs publiés simultanément constituerait une véritable « station météo de l’emploi, de l’activité et des précarités » reflétant au mieux la réalité concernée dans sa plus grande exhaustivité. Une station météo particulièrement pertinente pour des décideurs politiques enfin débarrassés de l’obsession du sacrosaint court terme statistique.


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3 réactions à cet article    


  • La Taverne des Poètes 29 juin 2007 20:32

    Il est parfois surprenant ce Sarkozy ! Attendons voir quand même... Votre article est intéressant cher compatriote breton.


    • danielrh 2 juillet 2007 11:13

      le chomage baisse c’est certain, car les baby boomers prennent leur retraite. Combien de gens sont partis en retraite cette année Combien de nouveaux emplois qualifiés on-t ils été créé ?


      • chmoll chmoll 2 juillet 2007 17:49

        si j’comprend bien les nouveaux indicateurs,d’un coté les CDI et d’l’autre les emplois soldés, interim, CES, ceux qui sont licenciés ,mais pas comptabilisé,pasque en attente d’un reclass’ment qu’ils ne verront jamais ,les chèques emplois ect ect par contre les chomeurs crée des emplois de fonctios,commission de ceci, commission de cela,structures de ceci de cela

        i doit avoir un ministère d’ la rustine chez vous ?

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