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Comment la conférence de Glasgow impactera l’économie mondiale

L'UE reconnaîtra-elle ses erreurs dans la politique énergétique et renoncera-t-elle à la politique intense de décarbonisation ? Quelle position sera adoptée par la Russie et les États-Unis, forceront-ils la transition énergétique en renonçant aux hydrocarbures ? Telles sont les principales intrigues de la conférence de Glasgow. 

La 26e Conférence des parties de la Convention-cadre de l'ONU sur les changements climatiques (COP26) a commencé ce dimanche à Glasgow. Les médias l'ont qualifiée de potentiellement fatidique, car on s'attend à ce que les dirigeants des puissances mondiales s'entendent sur une lutte plus résolue contre les émissions de CO2. En même temps, les pronostics ne sont pas rassurants : il ne sera pas possible de maintenir le réchauffement climatique à moins de 2°C. Toutefois, il est possible d'essayer de combiner l'accomplissement des promesses dans le domaine des accords commerciaux avec une utilité pour le climat. C'est ainsi que les États-Unis et l'UE ont présenté leur accord qui permettra de livrer aux États-Unis sans taxe jusqu'à 3,3 millions de tonnes d'aluminium et d'acier par an. 

Bruxelles et Washington, presqu'un an après le départ de Donald Trump, commencent à se débarrasser de son patrimoine. A la veille de la COP26, les parties ont conclu un accord important simplifiant considérablement l'accès de l'aluminium et de l'acier européens sur le marché américain. La secrétaire américaine au Commerce Gina Raimondo n'a pas dévoilé de détails, mais a noté que la taxe de 25% sur l'acier et de 10% sur l'aluminium resterait en vigueur après une certaine quantité de livraisons. Selon deux sources américaines, cette quantité s'élève à 3,3 millions de tonnes de métal. 

Toutefois, cet accord représente un intérêt pour les États-Unis, car en décembre l'UE devait augmenter les taxes sur les motos Harley-Davidson, les bateaux à moteur et d'autres produits américains, dont le whiskey. Entre autres, après la hausse des prix d'acier, l'industrie américaine a besoin de réduire les dépenses pour les matières premières. Selon les estimations de l'agence Bloomberg, au niveau bilatéral il pourrait être question d'une suppression des taxes pour un total de 10 milliards de dollars. C'est une chance tout à fait réelle pour l'Europe d'augmenter les exportations, qui chutaient significativement après les actions de Donald Trump : avant l'adoption de taxes, l'UE exportait 5 millions de tonnes d'aluminium, et ce chiffre avait été divisé par deux en 2020. 

Au final, Washington a porté préjudice à Pékin, en argumentant habilement l'accord, même si on ignore encore quel sera le préjudice pour les fabricants d'acier et d'aluminium aux États-Unis mêmes. Le conseiller du président américain à la sécurité nationale Jake Sullivan a déclaré au sujet de cet accord qu'il permettrait de réduire l'influence de la Chine dans ce secteur et "concerne aussi bien la surproduction en Chine que les émissions de carbone dans le secteur d'acier et d'aluminium". Et d'ajouter que l'accord permettrait non seulement de protéger les droits des travailleurs, mais également de contribuer à la lutte contre les changements climatiques, car en Chine la marchandise est fabriquée dans des fours au charbon. 

Par ailleurs, les humeurs avant le sommet de la COP26 deviennent de plus en plus pessimistes. Il n'y a pas d'informations sur la préparation d'un accord vraiment révolutionnaire entre les dirigeants. D'après le rapport du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), la production d'hydrocarbures dans le monde augmentera de 110% d'ici 2030, et il sera impossible de stopper le réchauffement global à hauteur de 2°C. 

Même le premier ministre britannique Boris Johnson a dit douter que les résultats du sommet organisé par son pays soient satisfaisants. Alors que les appels à stopper le réchauffement global à hauteur de 1,5°C du président de la COP26 et ministre britannique de l'Énergie, Alok Sharma, semblent utopiques. 

Dans l'ensemble, l'accord entre les États-Unis et l'UE correspond tout à fait à l'esprit du mondialisme. En ce qui concerne les taxes, il faut savoir que les États-Unis importent plus qu'ils ne produisent. Donald Trump voulait contribuer à l'industrie américaine, mais Joe Biden est moins disposé à soutenir la production nationale. Par conséquent, les États-Unis ont besoin d'acheter davantage à l'étranger, et la décision de réduire les taxes s'impose notamment dans l'intérêt de ses propres consommateurs. 

Le sommet climatique risque de devenir trop politisé, tout comme l'agenda vert dans l'ensemble.

Alexandre Lemoine

Les opinions exprimées par les analystes ne peuvent être considérées comme émanant des éditeurs du portail. Elles n'engagent que la responsabilité des auteurs

 

Source : http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=3266


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17 réactions à cet article    


  • Gégène Gégène 2 novembre 2021 08:58

    On va nous serrer grave la ceinture, mais c’est pour sauver la planète . . .

    et puis Leonardo di Caprio et Greta T. l’exigent smiley


    • Étirév 2 novembre 2021 09:19

      Les élites anglo-saxonnes ne semblent jamais à court de « lobbyistes » avec leur « armé » internationale de « Young Leaders » issus de « la French American Foundation » et leurs « Young Fabians » de la « Fabian Society ».
      NB : Il est avéré que la température, plus élevée dans les temps anciens, s’abaisse graduellement. Aussi, le mensonge du « réchauffement climatique » est destiné à faire croire que l’oligarchie et ses scientifiques dits « sérieux », peuvent apporter tous les progrès, même ceux du climat.
      BLOG


      • zygzornifle zygzornifle 2 novembre 2021 09:47

        @Étirév

         Le réchauffement et le Covid sont utilisés par les gouvernements pour se faire « un pognon de dingue » ....



        • zygzornifle zygzornifle 2 novembre 2021 09:45

          Déjà ça coute un « pognon de dingue » qui aurait pu être utilisé ailleurs, par exemple fournir des repas chauds a nos citoyens vivant a la rue. Rien qu’en Rance il y a 11 millions de citoyens sous le seuil de pauvreté et rien pour eux. 

          Vous nous parlez de réchauffement et de pollution mais vous êtes une bande de demeurés, il y a la VIDEOCONFERENCE pour palabrer entre vous au lieu d’aller souiller en envahir Glasgow, j’ai vu a la télé le taré de Biden de déplaçant avec 85 véhicules style monospace bourrés de bœufs carottes armés comme pour la troisième guerre mondiale, tout cela pour assurer la sécurité d’un débris ....

          Pt pauvre humanité et pauvre planète .....


          • Florian LeBaroudeur Florian LeBaroudeur 2 novembre 2021 10:08

            Il est impossible de renoncer aux hydrocarbures sinon c’est la dépression et la mort qui attend une grande partie de l’humanité.

            Admettons qu’il existe une énergie aussi performante et propre, il faudrait casser et rénover toutes nos infrastructures existantes, pour quel montant d’argent astronomique, pour combien de décennies et pour quels qualifications requises ?

            Absolument personne n’est prêt à engager un tel pari sur le long terme quand la financiarisation achevé de l’économie exige des bénéfices immédiat sur le court terme.

            Donc on fait comme si on prenait le problème à bras le corps en mettant en avant des pseudos solutions qui n’ont pour objectifs que de créer de nouveaux marchés car il faut bien que les montants astronomiques de masses monétaires injectés par les banques centrales pour éviter la faillite du système servent au moins à quelque chose, du moment que le gros du troupeau humain se tient tranquille et qu’il ignore qu’il est comme Will coyote courant au dessus du vide.


            • ZenZoe ZenZoe 2 novembre 2021 10:34

              Grand barnum coûteux à des fins mercantiles, rien à voir avec le sauvetage de la planète. Au moins les Chinois et les Russes sont moins hypocrites là-dessus.


              • wagos wagos 2 novembre 2021 10:36

                Vu que la guerre froide est disparue depuis une trentaine d’années, il fallait se faire du fric pour contrer un ennemi déclaré « Le réchauffement climatique !! » tous les stratèges sont là pour étudier comment en venir à bout et sortir en vainqueurs de cette abomination crée par les hommes eux même , le déréglement du climat...

                Un peu comme Les Animaux malades de la peste de Jean de la Fontaine ..." La peste puisqu’il faut l’appeler par son nom, capable en un seul jour d’enrichir l’Achéron ! 

                Donc l’hypothèse punitive du retour à une vie plus saine , en revivant comme aux temps bibliques ...une masure sans flotte, sans chiottes, sans lavabo, sans chauffage, éclairée à la bougie, quelques bêtes à l’étable plus un lopin de terre pour cultiver quelques légumes ..

                Ben voilà le prix à payer, ça va couter une blinde tout ça ..mais bon, c’est pour la bonne cause hein ? 


                • eddofr eddofr 2 novembre 2021 10:47

                  Il y a ceux qui nient le réchauffement climatique, il y a ceux qui le considèrent comme naturel et il y a ceux qui le considère comme lié à l’activité humaine.

                  Il y a ceux qui affirment que le CO2 influe sur la température, ceux qui affirment qu’il n’influe pas sur la température et ceux qui savent que les 2 influent l’un sur l’autre et réciproquement dans un mécanisme complexe d’interaction qu’on ne comprends pas encore complètement.

                  Il y a ceux qui voudraient qu’on arrête d’utiliser les hydrocarbures et ceux qui affirment qu’il est totalement impossible de s’en passer ou même de réduire notre consommation.

                  Moi, je me dis juste qu’on devrait se préparer à deux éventualités : une pénurie grave et durable d’hydrocarbures et un changement climatique significatif.

                  En particulier :

                  Constituer des réserves d’hydrocarbures,

                  Réduire autant que possible notre dépendance aux hydrocarbures,

                  Augmenter nos capacités de production d’électricité « nucléaires »,

                  Anticiper les phénomènes climatiques extrêmes (montée de mers, inondations, tempêtes, ...),

                  Et tout particulièrement, revoir la sureté de nos centrales nucléaires en prévision de ces phénomènes extrêmes.

                  Mettre en place les mesures nécessaires pour gérer les réfugiés climatiques (entre régions ou venant de l’étranger), comment on les accueille, comment on régule le flux, ...


                  • hans-de-lunéville 2 novembre 2021 10:59

                    @eddofr
                    « Constituer des réserves d’hydrocarbures » à la maison c’est interdit. (par les pompiers et les assurances)


                  • tashrin 2 novembre 2021 12:14

                    @eddofr

                    Moi, je me dis juste qu’on devrait se préparer à deux éventualités : une pénurie grave et durable d’hydrocarbures et un changement climatique significatif.

                    Augmenter nos capacités de production d’électricité « nucléaires »,

                    Et tout particulièrement, revoir la sureté de nos centrales nucléaires en prévision de ces phénomènes extrêmes.

                    +1
                    J’ajouterai former des gens à les faire fonctionner, parce que je ne suis pas sûr qu’on les ait encore


                  • eddofr eddofr 2 novembre 2021 15:00

                    @hans-de-lunéville

                    Constituer des réserves d’hydrocarbures au niveau national (l’état).


                  • wagos wagos 2 novembre 2021 15:08

                    Réserves stratégiques, ça existe depuis toujours ..par contre les réfugies climatiques ? ben non, nous avons un surplus de ces gens là actuellement, alors qu’ils fassent le nécessaire chez eux !! 


                    • eddofr eddofr 2 novembre 2021 15:39

                      @wagos

                      Combien de temps on tient avec nos « réserves stratégiques » actuelles ?

                      Si l’on en croit les prévisions les plus pessimistes, le prochain camp de réfugiés de Calais pour être peuplé d’habitants du Var.

                      Les réfugiés climatiques qu’on veuille en accueillir certains ou aucun, c’est maintenant qu’il faut mettre en place les mesures qui permettront de les arrêter et de contrôler le flux, pas quand y en aura déjà 100 millions sur les routes et sur la mer ou déjà à l’intérieur de nos frontières.


                    • Mellipheme Mellipheme 2 novembre 2021 16:48

                      Vous écrivez : « Le sommet climatique risque de devenir trop politisé »

                      Il ne risque pas, il est politique, entièrement et éminemment politique. Vous ne croyez quand même pas que la planète Terre s’angoisse devant une augmentation de la température moyenne ?

                      C’est bien un problème pour les humains, donc politique. Mais les humains ne semblent pas prêts à renoncer à leurs désirs de consommation, donc c’est foutu tant que cela reste à peu près vivable pour les « grands » pollueurs, USA, UE, Chine. Quand ce sera insupportable et irréversible, vous pouvez choisir votre dystopie, la littérature en est pleine.


                      • LeMerou 2 novembre 2021 19:45

                        @ L’Auteur.

                        Vous écrivez ;

                        « D’après le rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), la production d’hydrocarbures dans le monde augmentera de 110% d’ici 2030 »,

                        Etrange, car tous les spécialistes (les vrais) de l’affaire ont affirmés que le pic de production à été atteint en 2011 et décroît depuis. (hors pétrole de schiste)

                        Son coût n’aura plus d’intérêt, tellement l’économie et le mode de fonctionnement mondial en a besoin. Son utilisation sera réservée à certaines industrie seulement en attendant de les reconvertir à une énergie plus disponible..Car si c’est bien aujourd’hui qu’il faudrait le prévoir, je suis assez pessimiste sur le fait que les industries investissent massivement de leur propre chef, faisant baisser leur bénéfices, quand l’investissement sera subventionné, alors peut être que.

                        Quand aux innombrables produits dérivés du pétrole qui envahissent nos vies quotidienne (Regardez bien dans tout ce que vous avez chez vous, et faites le compte des produits qui n’inclus pas de dérivés du pétrole....et vous aurez une idée de notre dépendance à ce produit fossile), qui sont jetés, car « non recyclables » (ou plutôt que le recyclage ne rapporte pas de pognon), il faudra bien trouver des produits de substitutions.

                        Peut être reverrons nous les étoiles sur les bouteilles de vin, le lait en bouteille de verre, les vêtements en 100% coton (plus durable), terminé les fraises à Noël. Rouler avec nos voitures sera le cadet de nos soucis..

                        Quand au réchauffement climatique, ben il est un peu tard. Par l’effet d’inertie gigantesque. Vouloir le limiter à 2 ou 1,5°C dans « X » années est déjà trop tard, la machine climatique est légèrement emballée et dans ces « X » années nous subirons les effets d’hier et encore ceux d’aujourd’hui.

                        Ca me fait doucement rire quand l’ont dit que l’on veut limiter le réchauffement de la planète, alors que sa moindre petite révolte nous plonge dans des problèmes énormes. (Rappelez vous, un petit volcan à arrêté une partie du trafic mondial d’avions..Qu’avons nous pu faire malgré nos technologies avancées ? Rien.. Ont a attendu qu’il se calme), et l’ont veut maîtriser le climat.......

                        Bien sur qu’il faut faire quelque chose, malheureusement je ne crois pas aux « C.O.P » aux engagements, aux promesses, etc... Il y a trop d’intérêts divergents.

                        Nous réagirons qu’une fois dans l’urgence et cela sera très dur pour tout le monde.


                        • LeMerou 2 novembre 2021 19:50

                          Ce qui sert à produire de l’énergie décroît doucement, alors que nous en avons besoin d’un max pour « décarboner ».. Grand Dilemme.
                          Et c’est pas les « amuses-gueules » d’Eole qui vont nous aider, ni ceux du solaire.

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Auteur de l'article

Patrice Bravo

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