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Comment on a vendu l’idée (saugrenue) de progrès et de prospérité

 Depuis trente ans, sinon plus, la grande majorité des individus s’appauvrit. Le fait qu’une partie, de plus en plus restreinte statistiquement mais plus nombreuse en chiffres absolus, s’enrichisse, ne change rien à une réalité désormais globale. Certes, cet appauvrissement n’est pas le même partout. Certes, il y a des pauvres habitués à la pauvreté et d’autres qui la sentent venir. Certes, si des milliards de pauvres existent et périclitent à feux doux sans eau ou électricité, des centaines de millions ont accès à la prospérité de l’argent et ses chimères. Certes, les pauvres en occident sont des riches d’ailleurs, et ils continuent d’agir en enfants gâtés. Mais, la tendance lourde, les vecteurs essentiels, ne mentent pas. Pour l’énorme majorité des citoyens de l’œcoumène, il y a, depuis belle lurette, appauvrissement.

L’économie de marché, dans son monologue hypnotique de seule solution, grisée par la chute de Berlin, l’économie dirigiste capitaliste du nouveau eldorado chinois, les nouveaux riches russes (ex voleurs dans la loi), les sociétés écran et autres « compagnies à un but » qui prospèrent loin des rivages, a fait croire que les emprunts pouvaient remplacer les salaires, que les petits épargnants deviendraient grands, que les fonds de pension étaient les dauphins tout désignés de la sécurité sociale, que l’accès au toit était une simple question de gestion de l’épargne, que les parkings bétonnés pouvaient (et devaient) remplacer les champs agricoles, que les autoroutes et les aéroports rendaient toute velléité de rester (et travailler) chez-soi ridicule, pire que les hommes peuvent se mouvoir aussi facilement que les marchandises ; Certains d’ailleurs, allant plus loin, pensent que l’homme est une marchandise comme une autre, et qu’il faudrait créer à l’OMC une section spécifique pour « gérer » la question. 

Tandis que tous les indicateurs exprimaient cette descente aux enfers, mainte fois pointés du doigt par des économistes et autres prix Nobel, tandis que les faits, têtus, indiquaient que la réussite était toujours basée sur des exceptions, voire le travestissement des règles de l’économie du marché et/ou chez des pays qui ne jouaient pas le jeu de l’orthodoxie libre-échangiste. John Saul avec deux livres « les Bâtards de Voltaire » (1992) et « Mort de la globalisation » (2004), donnait sans fioritures ou charabia professionnel un sens aux chiffres et aux concepts des spécialistes ; On continua cependant, imperturbables, droits dans ses bottes, à vendre la fiction de la prospérité et du progrès, seuls mythes capables de fédérer les hommes et de leur extorquer leur force de travail, leurs économies et leurs rêves. Trente ans ce n’est pas rien. Même si dans les années 1980 on peut toujours dire que l’on était qu’aux prémices ; même si la chute de Berlin a donné l’illusion, vite évaporée, d’un nouvel ordre mondial dépourvu de frictions coûteuses ; même si la globalisation avançait cachée et transfigurée pendant quelque temps, prenant les allures d’une nouvelle Eden où il y aurait de la place pour tout le monde, les temps modernes (ou post-modernes au choix) étaient bien entérinés. Avec une différence de taille qui n’échappa pas à Guy Debord. Il disait déjà, dans « La société du spectacle » (1967) : Quand une société plus complexe en vient à prendre conscience du temps, son travail est bien plutôt de le nier, car elle voit dans le temps non ce qui passe, mais ce qui revient. La société statique organise le temps selon son expérience immédiate de la nature, dans le modèle du temps cyclique. Ainsi, quelle que soit la durée et l’ampleur de crise, du chaos, de l’appauvrissement ou de la perte de confiance, il y avait parallèlement la sensation (ou l’espoir) que la crise reste exceptionnelle et surtout passagère. Qu’on était en présence d’un cycle et non pas d’un axe, que, comme disait un président français, nous traversons un tunnel, mais qu’au loin on voit poindre la lumière. C’était pendant la première crise du pétrole, il y a presque un demi siècle.

Plusieurs facteurs ont permis cet aveuglement collectif, à commencer par la contraction du temps : nécessitant des siècles de maturation suivis de décadence, les remplacements des systèmes socio-économiques et de leur superstructure idéologique s’accélèrent. Avant même l’effondrement de l’Union Soviétique, le système libéral basé sur la suprématie du marché était déjà dépassé, avant même de devenir et être perçu comme hégémonique. Cependant, les mécanismes de mise en place n’étaient pas encore rodés, ni intériorisés, et la superstructure idéologique (si tant peu a-t-elle jamais existé) les sous tendant se croyait une avant garde. 

Parallèlement, la techné dépourvue désormais de son alter ego antique, c’est à dire la création artistique et culturelle, donnait l’illusion, par l’inscription dans le livre universel et intemporel des inventions, que notre monde allait de l’avant et en toute allure. Recordman toutes catégories de ce que l’homme a inventé depuis qu’il existe.  Confondant l’inventivité avec les brevets, le progrès avec les licences d’exploitation, les richesses avec l’accumulation et l’art avec ses supports de distribution, la modernité, qui selon Alexandro Barrico « est un non - système dont la règle est l’indéterminé, le provisoire, le partiel »  (L’âme de Hegel et les vaches du Wisconsin), transformait l’axe, la tendance lourde, de paupérisation massive et l’enrichissement hyper sélectif et concentré, en un non-lieu intemporel et exceptionnel, annonçant (comme toute idéologie millénariste) des temps futurs parfaits. Tandis que les entreprises ont de moins en moins le temps pour prouver leur efficacité sous peine de fusions acquisitions, de disparition ou de décrochage boursier, le système lui-même refuse la vérification depuis un demi siècle, usant du concept d’intemporalité. Il transforme (sous la dénomination de la crise, c’est à dire d’un instant exceptionnel) son inefficacité structurelle en une avarie temporelle « inattendue », segmentée mais passagère due aux effets « pervers » mais néanmoins « momentanés » de la dérégulation mais surtout aux résistances ici et là des Etats aux non règles de cette dérégulation. L’économiste (très) conservateur Samuel Brittan écrivait dans le non moins conservateur Financial Times (18/2/2005) : le consulting sur la façon de faire face aux régulateurs pourrait bien devenir l’activité connaissant la plus grande croissance. Le fait que des pays aussi divers que la Chine, l’Argentine, le Brésil et bien d’autres, prennent à nouveau des mesures régulatrices et qu’ils s’en tirent (bien) mieux que les autres devient la cause du tunnel intemporel  et non pas la solution à la tendance lourde de l’inefficacité néolibérale. Aujourd’hui, après la crise dans la crise, des voies s’élèvent pour reprendre le même discours. C’est là une caractéristique de toute religion monothéiste : la condition du bonheur consiste à son universalité et ne supporte aucune déviation hétérodoxe.

Cependant, pour continuer à fonctionner de la sorte face aux vérifications du temps, il faut devenir amnésique. Segmenter et rendre éphémère l’information devient ainsi un pari stratégique qui trouve au sein des médias mondialisés, paresseux et à l’action cyclique au mieux, au pire simples répétiteurs du dogme, un allié de taille : ce sont les premières structures à avoir, avec le plus petit dénominateur commun, réussi la mondialisation. Il suffit pour cela de voir, chaque jour, les raisons servies pour indiquer les hauts et les bas de la bourse. On peut aisément prendre les explications d’il y a cinq ans et les servir aujourd’hui, tant elles sont éphémères, fragmentées, axées sur l’insignifiant, le détail tactique anodin. Ainsi, depuis les émissions exotiques, people, d’introspection télévisuelle jusqu’aux news hypnotiques et répétitifs, l’essentiel devient, en faisant la promotion de l’insignifiant, de promouvoir l’amnésie. Ou de transformer la mémoire en nostalgie c’est-à-dire convertir subjectivement l’Histoire, la segmenter pour en faire un outil à l’usage de consommateurs compatissants. Ce qui évite toute discussion sur les causes, les interactions, mais aussi une réflexion sur son propre sort. Ce qui évite surtout de parler d’un présent chaotique structurel et d’un futur qui déchante.


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14 réactions à cet article    


  • Le chien qui danse 3 mai 2010 10:24

    Bonjour et merci pour cet article, j’avais lu il y a quelques années un livre qui annonçait que ce qui était à craindre dans l’avenir était la destabilisation mentale et psychique. Vous nous faite la démonstration que la machine à bien été enclenchée.
    Dans tout ça personne ne sait ou l’on va. Il y a là une part d’irrationalité et seul un choc, peut-être de la nature, pourra permettre de prendre conscience de notre dérive généralisée ou en voie de généralisation.
    Il n’y aura plus de sauveur ou d’annonciateur de bonne nouvelle, ce sera en nous que ça se passera pour ceux et celles qui le voudront. Ne pas perdre ce qui fait de nous des êtres singuliers et malgré tout exceptionnels, pour l’instant, d’où notre plus grande responsabilité encore.


    • Francis, agnotologue JL 3 mai 2010 10:31

      Bonjour, vous avez choisi de mettre ce texte dans la rubrique « économie ». Pour ma part je l’aurais bien vu en rubrique « philosophie ».

      Que dire, il y a tant de choses ? Ceci peut-être : « l’essentiel devient, en faisant la promotion de l’insignifiant, de promouvoir l’amnésie ». Mais ça, c’est pas nouveau, hein ? Orwell avait vu juste, sauf que Big brother n’existe pas : il n’y a pas de pilote dans l’avion.

      En somme, on pourrait dire que, si la main invisible n’existait pas, les puissants l’auraient inventée, tant elle leur est favorable. Mais dit comme ça, c’est dit à l’envers.
       
      Ce n’est pas parce que des prédateurs sans morale ni scrupules ont inventé une main invisible mauvaise qu’ils sont riches et puissants, mais parce que la main invisible est mauvaise (ou n’existe pas, c’est pareil) que les prédateurs sans morale ni scrupules sont devenus si riches et si puissants.

      Et aujourd’hui, les seuls qui pourraient changer cet état de fait sont justement ceux-là qui ne le souhaitent pas à aucun prix.


      • Alpo47 Alpo47 3 mai 2010 10:53

        « Le monde sera détruit non par ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et ...ne font rien. »

        A.Einstein.


        • jef88 jef88 3 mai 2010 11:25

          « Depuis trente ans, sinon plus, la grande majorité des individus s’appauvrit. »
          Ah bon ?
          J’ai plutôt constaté une forte élévation du niveau de vie !
          Bon je suis un vieux con , j’ai vu les paysans cultiver avec des beufs, la premiére moto-faucheuse arriver dans le village, l’abandon de la pompe pour l’eau courante
          l’abandon du lavoir pour la machine à laver
          Bien sur ! cela a 50 ou 60 ans

          Le vrai, le grand, le gros problème actuel c’est l’importance des banques et de la spéculation


          • foufouille foufouille 3 mai 2010 11:30

            ceraines choses comme l’immobilier sont devenus hors de prix
            les prix des besoins essentiels aussi
            sans compter les fringues jetables, etc


          • jef88 jef88 3 mai 2010 12:55

            D’accord Foufouille mais on n’est pas oblgés de marcher dans toutes les combines


          • foufouille foufouille 3 mai 2010 13:19

            quelles conbines ?
            les fringues sont bien « jetables » (duree de vie tres courte)
            les appareils electronique concu pour griller ou programmer pour mal fonctionne apres une certaine duree de vie

            on est passe du capitalisme a du consummerisme
            sans parler de la bouffe chimique


          • DEEVIN 3 mai 2010 12:24

            "Depuis trente ans, sinon plus, la grande majorité des individus s’appauvrit.« et le coupable est...... »le néo-libéralisme« . Tout ça enrobé dans un charabia foutatresque un peu pénible. Mais bon ça fait vraiment »expert« .
            Ceci étant dit il faudrait quand même élargir un peu la réflexion.
            - La grande majorité des individus ne s’appauvrit pas, elle améliore son sort, que ce soit en Chine ou en Inde, sans parler de l’Amérique du Sud, Brésil, et une partie de l’Afrique.
            - Dans les Pays émergents l’enjeu est celui de la course poursuite entre l’augmentation du PIB et la démographie galopante. Ce problème est particulièrement aigu, pour des raisons culturelles, dans les pays musulmans qui pallient à cette divergence par l’émigration.
            - L’appauvrissement, relatif, touche en réalité les sociétés occidentales. Pour plusieurs raisons
             . Pendant des années nous avons eu droit au discours, de gauche, du rééquilibrage nord-sud, globalisation,commerce équitable, juste prix des matières premières. Voilà, c’est en cours, et cela signifie »transfert de pouvoir d’achat".
             . Idéologie du partage du travail : 35H, RTT, 5 à 6 semaines de congés, retraite à 60 ans, effet cumulatif des grèves sur l’économie etc... je ne critique pas, j’établis simplement des faits. Résultat le partage du travail s’est très bien réalisé mais au profit de la Chine ou de l’Inde.
             . Vieillissement de la population, charge des retraites, explosion des frais de santé. Un transfert important du PIB s’est opéré vers ces secteurs qui n’apparaissent pas forcément dans le revenu disponible et donnent le sentiment d’un abaissement de celui-ci. Mais ils entrent en réalité dans l’évaluation du niveau de vie.

            La durable dévaluation de l’euro va encore renchérir les produits d’importation et les revenus ne suivront pas. Le cycle n’est donc pas terminé et il faudra beaucoup d’efforts pour renverser,un jour, la tendance.

             


            • Cipango 3 mai 2010 13:22

              Bonjour, bel article.
              Lors du débat sur l’identité nationale, avez vous remarqué que la question de notre futur n’a jamais été abordée ? L’identité nationale n’a été vue que sous les angles du passé et du présent mais jamais sur la question essentielle de notre avenir. Je m’attendais à voir des débats sur notre futur système économique, politique ou social, bref sur un but à atteindre qui aurait eu le pouvoir de rassembler une nation. Déception totale. Nous sommes malades non pas de notre présent, mais de notre incapacité à rêver, à penser nos idéaux.

              Sur l’appauvrissement de la population, il faut sans doute relativiser. En fait, il me semble que ce que l’on gagne en richesses matérielles, on le perd parfois en sécurité psychologique. J’imagine que notre société est en mutation et qu’il va falloir quelques temps pour trouver un équilibre. Encore faut-il le vouloir...


              • viva 3 mai 2010 19:33

                Pour répondre à la question de ceux qui s’interrogent ou doutent de la monté de la pauvreté.

                Il faut se poser la question de savoir ce qu’est la pauvreté. Telle qu’elle est mesuré la pauvreté est évaluée en fonction du nombre de dollars en poche.

                C’est un raccourcis et effectivement sur ce plan il y plus de dollars en poche qu’auparavant est_on pour autant plus riche ?

                Il y a un accès au soin qui s’améliorent, est-on pour autant riche si l’on doit s’endetter et vivre sur un tas d’ordure ou dans la rue pour gagner l’argent pour se soigner et manger ???

                Il y aussi les classes moyennes qui accèdent plus au mode de vie occidental, il y a toujours eut des plus riches que les pauvres, on mesurait simplement la richesse autrement, la possession de terre, de bêtes.....

                En conclusion, il y a bien une augmentation de la pauvreté surtout dans nos pays, c’est certain, mais aussi dans les pays en voie de développement, que penser des paysans qui arrivés en ville vivent dans des bidonvilles ou sur des poubelles ??? même en ayant un accès au soin et aux riz des ONG


                • Marc Bruxman 3 mai 2010 19:52

                  Et j’aimerai bien des chiffres pour prouver vos dires (notre appauvrissement). Parce que lorsque je mets les pieds en Chine ou en Inde je n’ai pas l’impression qu’ils s’appauvrissent au contraire. Shanghai est passé du statut de ville poubelle à ville riche. De même pour Moumbai.

                  Et même en affrique ce n’est pas pire qu’avant. Ils n’ont certes rien, mais ils n’ont jamais eu grand chose. Certes c’est rageant pour eux, mais le jour ou ils feront comme les asiatiques ils s’enrichiront aussi.


                  • foufouille foufouille 3 mai 2010 20:10

                    sur que tu est riche avec 100€ en boufant de la merde libertaryenne
                    pourquoi tu vit pas en dortoir ?
                    c’est bien pour la race superieure


                  • ddacoudre ddacoudre 3 mai 2010 20:56

                    bonjour michel

                    je partage ton analyse

                    Par le traité de Rome se poser la première pierre d’une espérance, celle que par le commerce, des peuples antagoniques par leur histoire se réunifient pour vivre en paix.

                    Mais nous étions en 1957 et il y a long temps que tous ceux qui présidaient à cet esprit ne sont plus.

                    Le temps les a remplacés par des marchands, de plus financiers. Cette construction d’une Europe des peuples n’a trouvé que des représentations symboliques au travers du parlement européen. Tout n’est pas négatif loin de là, mais d’évidence durant toute cette période, c’est une Europe des marchands qui c’est construite avec une gestion entrepreneuriale.

                    Il a fallut cette la crise financière pour que tombent les illusions. Durant des années nous avons été nourris de la prospérité qu’apportait à tous les pays membres le marché européen dans la compétition mondiale.

                    Quand nous en suivons les vertus aux travers de l’endettement des états, c’est la prospérité des marchands que l’on constate et non celui des populations.

                    Le choix politique de donner le pouvoir au marché financier au détriment des peuples, fut un choix dogmatique, non un choix incontournable, et ce choix conduira l’Europe vers la récession face au marché mondial dont la Chine est devenu un acteur incontournable

                     

                    La crise grecque, n’est que le début irréversible d’une situation qui va inévitablement s’étendre à tous les états, car la croissance nécessaire pour sortir des déficits ne sera plus jamais au rendez. En conséquence de quoi il faut repenser les marchés financiers et la création de monnaie, dans une économie qui se recentre sur des productions « propres » et de nouvelles énergies pour palier à la cherté de celles actuelles qui se fera jour. Un challenge qui va demander des années et des années sans être assuré de nous apporter la croissance nécessaire à la réduction des déficits.

                    Il va donc de soi que tour à tour tous les états mettront en place des mesures d’austérités.

                     

                    L’interdiction faite à la BCE par les traités, de venir en aide à un état en difficulté est le symbole même de la puissance du marché face au pouvoir des peuples. Un état souverain se trouve ainsi réduit au rend d’une simple entreprise dont l’avenir dépend, non des décisions que peut prendre ses citoyens, mais des prêts que peuvent consentir des banquiers, parce que les « marchands » ont imposé une rentabilité du produit financiers au détriment du travail, qui est la source de presque tous les financements. Il devient donc facile de comprendre que si leurs parts diminuent, les activités ou les services qui s’appuient sur eux se trouvent en difficultés.

                     

                    Cette incapacité de la BCE est conséquente au fait de l’inexistence d’un Europe politique, d’une Europe du pouvoir de ses peuples. Si le fait que les états aient renoncé individuellement à émettre de la monnaie fut compensé par ce pouvoir remis aux mains de la BCE d’y pourvoir, la situation de la Grèce en eut été tout autre.

                    Mais il ne sert à rien de pleurer sur ce qui n’existe pas, mais de comprendre la fabuleuse escroquerie dont sont victimes les populations, non de l’Europe voulu en 1957, mais de celle construite depuis 1973.

                    La France (pour ne parler que d’elle) va donc emprunter sur les marchés financiers de la monnaie à un taux faible pour la prêter à un taux plus élevé à l’état grec, mais moins que ce que le feraient le marché s’il prêtait directement la monnaie à la Grèce.

                    .

                     

                    Voilà donc un acte de solidarité politique exemplaire entre les peuples, (et notre gouvernement s’en félicite) et en plus sous réserve que l’état grec applique des mesures d’austérités seulement supporteront par sa population. Ce sont donc bien des marchands.

                    Ce sont ces mêmes dirigeants qui nous assurent que c’est de l’Europe qu’il faut attendre notre prospérité, et d’elle de recevoir une augmentation de notre pouvoir d’achat.

                    Les masques sont enfin tombés et ce n’est pas une mauvaise chose en soi.

                     

                    Je ne vois pas pourquoi les marchés financiers s’arrêteraient en si bon chemin, compte tenu que tous les états sont endettés. Personnellement je verrais cela d’un bon œil, car la situation obligerait les états à donner à la BCE un pouvoir politique de création de monnaie.

                    Mais j’ai bien peur que les marchés soient assez futés pour ne pas tuer la poule aux œufs d’or.

                     

                    Ce premier Mai il n’y a pas eu grand monde dans les rues, j’ai bien peur qu’un jour nous le regrettions, sinon espérer un miracle.



                    Les citoyens en se croyant d’abord client avant d’être producteur, ont abandonné les lieux où se sont construits leur prospérité en se croyant maitres alors qu’ils ne sont que serviteurs, ils en sont arrivé à ne plus discerner que l’ère des ressources humaines, fut la plus grandes fumisterie dont ils furent l’objet de la part des grands « communicants », chargé d’enterrer le capitalisme paternaliste.

                    cordialement.


                    • frédéric lyon 4 mai 2010 08:20

                      Encore un « article » pour nous livrer la même propagande misérabiliste d’un perroquet sans cervelle.


                      La pauvreté augmente dans le monde ?

                      Sans blague ? 

                      Voilà un « auteur », « consultant de l’ONU » s’il vous plait, qui n’a pas dû voyager beaucoup ces trente dernières années.

                      Pondre un tel monceau de niaiseries à la veille de l’ouverture de la Foire Internationale de Shanghaï, qui va démontrer au yeux du monde entier l’énorme supériorité du libéralisme économique et les progrès stupéfiants de la Chine, il faut quand même le faire !

                      Il est vrai que l’ouverture prochaine de cette exposition et l’impact quelle va avoir sur l’opinion publique mondiale explique sans doute cette tentative ridicule de contre-propagande, bien évidement promise à l’échec.

                      Ajoutons qu’une Foire Internationale organisée à Mumbaï ou à Sao Paulo aurait eu le même effet, car l’Asie du Sud et l’Amérique Latine suivent aujourd’hui le chemin emprunté par la Chine.

                      Si bien que ce qui frappe aujourd’hui, c’est bien la misère persistante de certaines populations qui sont devenues minoritaires dans le monde, concentrées en Afrique et au Moyen-Orient, et qui se sont jusqu’à présent révélées incapables du moindre développement significatif.

                      Cette impuissance, dont nous pouvons espérer qu’elle finira par leur faire honte, à probablement des causes culturelles. 

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