• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Conférence nationale du handicap du 8 juin 2011

Conférence nationale du handicap du 8 juin 2011

Conférence nationale du handicap du 8 juin 2011 au Centre Georges Pompidou : les participants n’ont pas eu le doit à la parole, on a cherché à éloigner les personnes en fauteuil roulant.

En termes d'organisation j'ai trouvé déplorable que l'on ait cherché à éloigner les personnes en fauteuil roulant du devant de la scène, cela démontre l'état d'esprit des dirigeants qui avaient la responsabilité de mettre en place cette conférence. Les beaux discours de nos dirigeants ne changent pas leur regard sur le handicap.

J'ai aussi été profondément choqué par le fait que les participants n’ont pas eu le droit à la parole ni de s'exprimer lors de cette conférence. Cela montre encore une fois que les personnes en situation de handicap étaient présentes uniquement pour écouter les décisions prises qui conditionneront leur vie quotidienne, sans pouvoir donner leurs avis.

De plus, à aucun moment il n’a été question de la Convention de l'ONU relative aux droits des personnes handicapées, pendant cette conférence alors que la loi du 11 février 2005 doit être modifiée pour être conforme à cette Convention. Cette situation démontre bien que les conditions de vie des personnes en situation de handicap de France restent soumises au bon vouloir des dirigeants de ce pays.

Au cours de cette Conférence, j’avais l’intention de faire la déclaration suivante :

Monsieur le président de la république, savez-vous que malgré notre différence, nous sommes d'abord des êtres humains, comme vous, avec des devoirs mais aussi des droits ?

Je me permets de vous poser cette question car la France a signé, le 30 mars 2007, la Convention de l'ONU, relative aux droits des personnes handicapées et son protocole additionnel. Cette convention a justement pour objet de garantir aux personnes handicapées les mêmes droits que l'ensemble des êtres humains.

Je tiens à préciser que dès cette signature, l'État avait l’obligation de s'abstenir en bonne foi de tout acte incompatible avec les objets de ce traité.

Après avoir été ratifiée sans réserve, cette Convention est rentrée en application de notre pays depuis le 20 mars 2010.

Premières remarques : les membres de votre gouvernement ont toujours refusé à communiquer sur cette Convention en prétextant que la loi du 11 février 2005 est plus avantageuse que cette Convention.

Cette argumentation n'est pas recevable car la loi du 11 février 2005 doit être resituée et éventuellement modifiée pour être en conformité avec la Convention qui impose des obligations à l'État. De plus, son protocole additionnel donne la possibilité de recours aux personnes qui prétendent être victimes d'une violation de cette Convention.

Mais il y a plus grave encore, alors que la France s'est engagée à respecter le droit international des personnes handicapées, votre gouvernement et votre majorité présidentielle ont pris et continuent encore à prendre de multiples décisions et ont des attitudes contraires aux principes issus de la convention de l'ONU, voici quelques exemples :

- La possibilité de prendre des mesures dérogatoires à l'accessibilité du cadre bâti neuf.

- La mise en place des franchises médicales et le non-remboursement d'un nombre de plus en plus important de médicaments nécessaires aux personnes handicapées alors que la Convention stipule dans son article 25 : « les Etats Parties fournissent aux personnes handicapées des services de santé gratuits ou d'un coût abordable... ».

- Le projet de décret, que vous avez pour l’instant suspendu, prévoyant de donner la majorité des voix aux représentants de l'Etat siégeant dans les Commissions des droits et de l'autonomie des personnes handicapées (CDAPH) lors de l'attribution de l'AAH. Ce décret constituerait également une véritable violation de la Convention de l'ONU qui précise dans son préambule : « ... Les personnes handicapées doivent avoir la possibilité de participer activement aux processus de décisions..., en particulier ceux qui les concernent directement ». Dans un même ordre d’idées, la loi du 11 février 2005 doit être modifiée en ce qui concerne l’attribution de la PCH, la majorité des voix étant donnée aux représentants des Conseils généraux.

- En s'attaquant aux minima sociaux, votre ministre des affaires européennes s'est attaqué aussi à l'AAH et à ses 800 000 bénéficiaires qui ne peuvent pas ou plus travailler en raison de leur handicap ou de leur maladie invalidante ! Il a ainsi sous-entendu que ces personnes sont « des assistées », « des profiteuses », à l’origine du « cancer de la société française ». Cette attitude est également une grave violation de la Convention de l'ONU qui, dans son article 8 stipule que « les Etats Parties... doivent promouvoir une perception positive des personnes handicapées... ».

Monsieur le président, permettez-moi aussi de terminer par ces questions : Allez-vous continuer dans la voie du non-respect de notre différence et du refus de reconnaître les personnes handicapées comme faisant partie de la diversité humaine et de l'humanité ?

 La France va-t-elle continuer à ne pas respecter ses engagements internationaux et considérer que ses personnes handicapées n’ont pas les mêmes droits que les autres ?

Gérard Doiteau

Adhérent UMP

HANDICAP ET CITOYENNETE 

URL : http://etsinousaussi.typepad.fr/et_si_nous_aussi_les_pers/


Moyenne des avis sur cet article :  4.43/5   (7 votes)




Réagissez à l'article

5 réactions à cet article    


  • foufouille foufouille 14 juin 2011 18:47

    comment un handi peut croire l’UMP(S) ?
    tu surf pas assez
    au fait JF copé a le 100% secu pour une petite affection et sans le demander


    • liebe liebe 14 juin 2011 19:38

      Bonsoir, 

      Merci pour votre article, les personnes handicapées , effectivement ont des droits amoindris. Par exemple, et c’est mon cas, je suis reconnue handicapée mais je souhaite continuer à travailler. le problème que je rencontre c’est que mon poste n’est pas aménageable (parce qu’ils ne veulent pas faire de jurisprudence), et que je n’ai pas droit à la reconversion... Je suis infirmière... Mon poste avec un petit peu de bonne volonté pourrait très bien être aménagé pour me permettre de travailler normalement. Mes collègues ne sont pas du tout contre au contraire, elles comprennent tout à fait la nécessité de l’adapter. Mais voilà, je suis fonctionnaire d’Etat je n’ai pas droit à être écoutée. 

      • K K 14 juin 2011 22:12

        bonjour, l’attitude de votre hiérarchie concernant votre aménagement de poste est d’autant plus stupide que toutes les études prouvent qu’un poste aménagé est beaucoup plus productif qu’un poste normal. Les valides y trouvent aussi leur compte car les conditions de travail sont alors meilleures.


      • BOBW BOBW 14 juin 2011 21:37

         smiley Entièrement d’Accord avec vous.

        Une question :avez vous posé cette question à des responsable de la FSU ?
        Sinon , écrivez lzur une lettre et donnez nous la réponse pour information.
        Merci

        • K K 14 juin 2011 22:24

          Lorsqu’on voit les images du discours présidentiel sur le handicap, on se rend compte à quel point il se moque des handicapés et les ignore, sauf lorsqu’il y a un discours à faire.
          Notre président a des défauts, mais on ne peut que lui reconnaitre un talent pour jouer avec les auditeurs et les convaincre en maitrisant son discours... sur le sujet des handicapés, il lève à peine les yeux de sa feuille et est très monocorde, le contraire de son attitude habituelle. Cela prouve qu’il ne fait que lire un discours rédigé par un collaborateur sans même avoir pris la ^peine de le travailler avant.
          Le handicap au quotidien en France, comment est-ce ?

          • un taux de chomage supérieur à la moyenne nationale
          • un retour à l’emploi plus long
          • des salaires et des revenus inférieurs
          • des valides qui se garent sans vergogne sur les places réservées (pourtant en nombre insuffisant dans la plupart des villes
          • un mobilier urbain encore inadapté et des immeubles qui ne respectent pas les normes
          • des caisses « prioritaires » prises d’assaut par des valides où on se fait incendier quand on tente de faire respecter notre priorité.
          Sur ce dernier point, tous les handicapés ne sont pas en fauteuil et il existe des situations bien plus pénibles bien que le handicap ne se voit pas (pour l’attente en supermarché, il vaut mieux être en fauteuil qu’avoir une autonomie de marche faible aec douleurs en positions debout).
          Bref, le droit des handicapés progresse, mais tous les français ne se sentent pas obligés de le respecter. En particulier ceux qui usent et abusent de fausses cartes.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès