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Accueil du site > Tribune Libre > Conflits sociaux : la logique de l’affrontement

Conflits sociaux : la logique de l’affrontement

Diviser pour mieux régner. Telle pourrait être la devise de la présidence Sarkozy. Bien loin des dispositions constitutionnelles qui stipulent que le chef de l’Etat est le garant de l’unité nationale, Nicolas Sarkozy à travers son prisme de vision binaire du monde continue à opposer les Français entre eux. Les riches contre les pauvres, les actifs contre les inactifs, les salariés dits privilégiés contre les autres obligatoirement du privé, sans oublier les étudiants, cette jeunesse qui incarne la France de demain. La déchirure se fait profonde. Les Français ne s’aiment plus et plébiscitent le chacun pour soi au détriment du jeu des solidarités collectives. Il est urgent de redresser la barre.

Alors que Nicolas Sarkozy bénéficie d’un contexte exceptionnel, une élection incontestable et incontestée, un sentiment largement partagé de réformer le pays, il bute. La France n’est pas réticente à l’effort même si elle l’est culturellement aux réformes. En revanche, les Français sont viscéralement attachés à la notion de justice sociale. La réforme présentée “des régimes spéciaux” simplifie outrageusement la problématique en omettant volontairement d’évoquer publiquement le niveau de rémunération des agents, leur taux de cotisation plus élevé aux caisses de retraite, sans oublier l’absence de prise en compte des primes dans le calcul de leur retraite.

Situation ubuesque au mieux, dramatique au pire où l’usager est pris en otage par des salariés certes mais aussi, par un gouvernement qui refuse de négocier tant que la grève n’est pas suspendue. Une drôle de stratégie qui n’aurait pas permis d’arrêter beaucoup de conflits si les négociations entre belligérants ne pouvaient se faire qu’en période d’armistice.

Cette réforme évacue en outre singulièrement d’autres régimes spéciaux à haute valeur symbolique, tels ceux des parlementaires et des militaires. Selon Bruno Masure, alors que 1 100 000 retraités de la fonction publique se partagent 5 milliards d’euros, ce sont 8,2 milliards qui sont budgétés pour 513 000 pensionnés militaires. Concrètement, un sous-officier peut partir en retraite après quinze années de service, en cumulant sa pension avec une nouvelle activité. Pour les officiers, vingt-cinq années de cotisation suffisent, avec des possibilités de cumul plus compliquées. Exemple parlant, un général peut prétendre à la retraite à partir de 57 ans avec une pension de 4 000 € en moyenne à laquelle s’ajoute une enveloppe, au titre de la reconversion. Comme le faisait remarquer la Cour des comptes, en 2004, un militaire qui part au bout de vingt-six ans de service a la même retraite qu’un civil après trente-trois ans.

Attention pour autant au syndrome Sarkozy et aux conclusions hâtives. Lorsque des régimes spéciaux ont été acquis, c’est parce que souvent en amont ils s’expliquaient ou se justifiaient par des contextes historiques particuliers. Le schématisme est le meilleur ennemi de la raison. Toute remise à plat se doit d’en tenir compte. Il est suicidaire de laisser se développer le sentiment que la majorité de la société “s’est faite tondre” pendant des années par des catégories particulières, de vilains profiteurs.

La question des retraites est une question sensible car elle est un chemin obligé. En dépit d’une politique nataliste, la France vieillit, devient frileuse, joue à se faire peur et se droitise. La durée de vie s’allonge et avec elle celle de la période de retraite. Curieusement notre pays doute que cette situation soit un bienfait. Vivre plus longtemps oui mais, dans quelles conditions ? Peur de la maladie, peur d’un faible niveau de retraite (minimum vieillesse 2007 : 640 €) d’autant que les 40 annuités de travail ne seront pas atteintes par tous. Peur de l’avenir tout court.

Les difficultés économiques actuelles ne doivent pas donner lieu à un partage de la misère mais à des efforts en vue d’une élévation collective. Le niveau de productivité du travailleur français est l’un des meilleur du monde. Au coeur de l’Europe, la France a des atouts. Nous ne sommes pas subitement condamnés à la décadence, à la régression sociale à accepter les lendemains qui déchantent et à travailler toujours plus longtemps.

Nos dirigeants ne doivent pas se contenter d’être des oiseaux de mauvaise augure, mais être aussi capables d’esquisser des perspectives et de rassurer. Tirer le pays vers le haut, voila ce qu’attendent les Français. L’équipe France est capable du meilleur, de se transcender. Elle l’a démontré dans le passé, dans d’autres difficultés notamment au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. A condition d’avoir un coaching à la hauteur, qui sache trouver les mots, privilégier la discussion et la persuasion à la baïonnette. La première voie est certes un peu plus longue, mais ô combien plus efficace.

A l’heure actuelle, selon un sondage LCI-Le Figaro, 71 % des Français attendent une attitude ferme du gouvernement. Attention toutefois au retournement si l’opinion a le sentiment que le gouvernement pousse à la grève dans l’objectif d’un bras de fer destructeur qui ne viserait qu’à éradiquer toute opposition syndicale pour le reste du mandat.

Et l’Université dans tout ça ? Comme l’écrit Olivier Picard dans Les Dernières Nouvelles d’Alsace “(...) A coups de petites lâchetés de ce genre et de grandes maladresses des forces de l’ordre qui ont livré une image brutale des évacuations, le conflit universitaire s’embourbe dans l’absurdité la plus complète. Le voilà coincé dans la file d’attente sociale jusqu’à ce que le dossier des régimes spéciaux soit digéré, et la journée de la fonction publique passée. Une paralysie consternante.” Consternante comme les images de cette jeunesse coupée en deux, invitée à se haïr mutuellement. Diviser, toujours, pour mieux régner encore.


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32 réactions à cet article    


  • vieuxcon vieuxcon 19 novembre 2007 12:08

    Voilà une réflexion que je partage totalement, et comme dirait l’autre, j’aurais aimé en être l’auteur. Hélas, parfois je me demande si Sa suffisance n’a pas l’intention de nous amener jusqu’à une guerre ? Une guerre en Irak ou en Iran (Son ministre des affaires étrangères n’a-t-il pas lancé un ballon d’essai ?) Une guerre pour développer l’économie ? Il ne serait pas le premier à y avoir penser. N’est ce pas messieurs Bush, Thyssen et autres ! Mais j’espère au moins que dans son aveuglement, Nicolas Sarkozy n’espère pas une guerre civile. Car que peut on retirer de se toujours plus. (Et oui le torchon de monsieur Decloset prend un autre sens avec cette nouvelle politique. Ce sont les riches qui haïssent les pauvres.) Malheureusement ils seront toujours inférieur en nombre, et la stratégie de l’affrontement ne pourra jamais leur être favorable. Les trentes glorieuses étaient même faites de paternalisme. Le patronat souhaitant le bien être de ses ouvriers, voilà sans doute une vertu qu’il faudrait remettre au gout du jour, après les tristes années Ernest-Antoine Seillière de Laborde


    • tvargentine.com lerma 19 novembre 2007 13:02

      Décidement la réthorique de Soeur Ségoléne Royal comme seul argument de sa campagne électorale,aurait fait des dégats dans les cerveaux des godillots.

      Vous ecrivez « Diviser pour mieux régner. Telle pourrait être la devise de la présidence Sarkozy »

      Ce n’est pas Nicolas Sarkozy qui a inventé la division des syndicats en France,dont nous découvrons d’ailleurs d’étranges cagnottes dont les montants sont impressionnants et ou il ne semble pas exister de « bilan comptable ».

      Sans parler de la masse salariale de ses dirigeants

      Qui paient les cotisations ?

      Voila résumer la division syndicale en France

      Il faut un financement public des organisations syndicales représentatives au niveau nationale et nous n’aurons plus cette étrange division qui ne sert qu’à remplir des caisses noires ou retrouver des « permanents » qui disposent d’emplois fictifs tres bien rémunéré alors que des citoyens n’ont pas de boulots !

      D’ailleurs,constatons que la CFDT est à la pointe de la division syndicale depuis 1995 !

      Ce syndicat est le pire de tous


      • chevsinclair 19 novembre 2007 13:13

        hallucinant, ces abrutis de grévistes, ces pures egoistes du système vont être récompensés pour n’avoir rien fait ces derniers jours, pour avoir emmerder les gens qui bossent, et freiner considérablement l’économie qui dépend du fret terrestre....si si si, ces gros malins de la direction de la sncf vont leur octroyer (non vous ne rêvez pas) près de 90 millions d euros !!! C est en négociation actuellement !!! Mais qui d’autres à part les profs et autre fonctionnaires peut se permettre ça ? Pas moi en tout cas qui ne gagnera pas avant des lustres (et moyenant près de 45heures de boulot / semaine) ce que eux touchent depuis des années en branlant le mamouth 27heures/semaines. C est tout simplement dégueulasse, c est une honte pour notre système. La direction de la sncf est nulle, et si le gouvernement se met lui aussi à lacher du leste à ces glandeurs, je serais complètement écoeuré et découragé. Une seule consolation serait d’user de la force pour leur pourrir la vie à ces planqués, ça ne règle rien, mais ça ferait du bien.


        • Gasty Gasty 19 novembre 2007 15:47

          @chevsinclair

          Peut-on en savoir plus ??? Le nom , la raison , où, qu’est-ce ses 90 millions ???


        • chevsinclair 19 novembre 2007 16:20

          voila mon pote :

          http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-979870@51-973287,0.html

          il s agit de leurs « 90 millions », du fric appartenant à la sncf, je ne ferais donc pas de démago en disant qu ils seraient mieux investits dans l aide aux sans abris ou aux jeunes chômeurs. Cependant, est ce que ces gens là ont le droit de se goinfrer depuis des années, de toutes sortes d’avantages, augmentations de salaires, CE invraisemblables, et retraites « spéciales », tandis que d autres morflent dans la société comme des salops ? Pour moi ils ne valent pas mieux que les patrons qui ne foutent rien et qui partent avec des pactoles pas croyables.

          Sans doute certains n’ont pas la vie rose, sans doute certains méritent des avantages, mais certainement pas tous, et encore moins quand ils bloquent un pays ! c est vraiment scandaleux, et biensûr cela entraînent des jalousies et de la haine ! Quoi de plus normal ! Arrêtons de faire les vierges effarouchées, et de s’attendrir sur ces gens...Ne les stigmatisons pas, mais les durs à cuire, les bloqueurs et adeptes des piquets de grève, il serait grand temps de leur mettre des coups de pieds au cul si la police ne le fait pas. Ca demande un peu d organisation, c est tout.


        • Gasty Gasty 19 novembre 2007 16:49

          Ne s’agit-il pas d’une partie des 600 millions de bénéfices que va réalisé la SNCF par l’alignement des retraite sur le privé ?

          Et sur quoi les cheminots sont-ils en grève ?

          Ce n’est pas ce qu’il veulent. Mais cet apport, s’il devait se réaliser,les cheminots ne veulent surtout pas qu’il soit sans transparence et distribué à des cadres de la SNCF qui ont beaucoup à perdre dans cet alignement des régimes. Vu que leurs salaires est inférieur au privé et qu’ils ont toujours fait preuve de bon casseur de grèves. Cette fois-ci, ils étaient dans l’action.La négociation tient sur la transparence.


        • Gasty Gasty 19 novembre 2007 16:56

          Mais garde tes coups de pied au c.. pour les groupes pétroliers qui vont te faire redécouvrir les joies de la marche à pied.


        • ZORBA 19 novembre 2007 17:53

          TU N’AS QU A REJOINDRE LES GREVISTES AU LIEU DE DIRE DES BETISES.A MOINS QUE TU NE SOIS ABRUTI PAR TON TRAVAIL OU PAR TA NATURE.


        • ZORBA 19 novembre 2007 17:56

          SI TU N’EST PAS ABRUTI PAR TON TRAVAIL NI PAR TA NATURE TU FERAIS BIEN DE REJOINDRE LES GREVISTES,ET TU T’EN PORTERAIS MIEUX


        • katotchan 19 novembre 2007 21:47

          Votre commentaire : Affligeant. Un niveau de réflexion proche de 0 : aucun argument, rien que des états d’âme et des clichés cent fois ressassés. La violence de vos propos me navre. L’esprit humain est-il devenu si pauvre et si vulgaire ! Ne pensez vous pas qu’il serait bon que vous vous ressaisissiez


        • gül 19 novembre 2007 13:36

          Ces quelques premiers commentaires sont à l’image même de ce que vous décrivez dans votre article. La division s’installe, la haine avance...malheureusement !

          L’intelligence voudrait que l’on essaye de donner plus d’avantages à ceux qui n’en ont pas, plutôt que d’essayer de les enlever à ceux qui en possèdent. Tirons les choses vers le haut, pas l’inverse.

          L’envie, la jalousie sont mauvaises conseillères...Je ne vous félicite pas de vos réactions extrémistes, elles sont profondément stériles et vous faites très exactement ce que nos dirigeants attendent de nous. Ne vous trompez donc pas d’ennemi !

          J’espère malgré tout qu’une certaine unité se maintiendra entre les français, même si j’ai presque déjà l’impression d’être une « ado utopique » en écrivant cette phrase.

          Le gouvernement de la rupture qu’y disaient... on est bien dedans ! smiley


          • chevsinclair 19 novembre 2007 14:13

            Tout d’abord je m excuse si vous me trouvez enervé...mais je n’y peux pas grand chose, il s’agit bien de mon état d’esprit actuellement.

            Je vous cite : « L’intelligence voudrait que l’on essaye de donner plus d’avantages à ceux qui n’en ont pas, plutôt que d’essayer de les enlever à ceux qui en possèdent. Tirons les choses vers le haut, pas l’inverse. »

            Je suis presque d’accord avec vous : oui évidemment ce serait bien qu’on puisse bénéficier tous d’avantages et de meilleurs salaires !

            Mais ne soyez pas démago, c’est aussi stérile de dire « les fonctionnaires sont tous des branleurs et des egoistes » (chose que j’ai dite ci dessus), que dire que nous devrions tous tendre vers une retraite vers 50 ans ! Il y a des réalités qu’une partie des français ne reconnait pas (ou plutôt ne veut pas connaître). Démographie, guerre économique, compétitivité, inégalités du système en faveur des fonctionnaire et assimilés, manque de libéralisme en france, inégalités croissantes dûes à un système économique et social archaique... A force de se croire uniques au monde, les francais pourrissent leur économie (et ne parlez pas des entreprises du cac40 à plus de 50% détenues par les étrangers et faisant du business à 85% à l’étranger). Dresser les français les uns contre les autres et L’apannage d’une partie des gens qui se disent représenter des groupes de gens : syndicats (salariés et patrons), groupes de pression, lobbys, et biensûr les partis politiques. Si vous voulez faire preuve d’intelligence, mettez vous 3 secondes dans la peau d’un mec qui bosse comme un tarré, qui habite en banlieue et qui a voté sarkozy....Moi de mon côté je fais mon possible pour me mettre dans la peau d’un type qui fait rouler des trains 27 heures par semaine (dans des conditions parfois difficiles) mais qui est quand même objectivement super gâté par un système tout à fait spécial.


          • gül 19 novembre 2007 15:26

            Je ne cherche pas à faire de la démagogie... Certes il y a des « problèmes » économiques en France, certes il y a un « problème » démographique, certes il y a des inégalités.

            Cependant le problème démographique n’est pas forcément durable, sur plusieurs décennies on pourrait voir le déséquilibre se rétablir, ce qui pourrait nous amener à revoir le système des retraites tel qu’il est actuellement pour le temps donné nécessaire à ce rétablissement. Il est clair qu’il est utile de réformer, mais réformer ne veut pas forcément dire reculer.

            Si l’on veut véritablement être équitable, alors il faut « s’attaquer » au régime des militaires, à celui des parlementaires par exemple, sans doute à d’autres.

            Vous parlez d’archaïsme de notre système économique et social, la question est : Est-ce qu’une société qui a progressé après de longues luttes pour améliorer le quotidien de chacun est une société archaïque ??? A mon avis, non, c’est une société qui évolue et qui évolue dans le bon sens.

            Quant à notre refus bien français de freiner des 4 fers face à la mondialisation, doit-on tout accepter sous pretexte que maintenant c’est ainsi. Si demain on vous dit que « maintenant il faut tous se jeter du balcon » parce que c’est ainsi, vous allez le faire ?

            Je suis assez d’accord avec vous sur l’apect nombriliste des français, ceci dit c’est peut-être bien ce foutu caractère qui nous permet d’avoir encore aujourd’hui (mais pour combien de temps ?) un des meilleurs système social de la planète.

            D’autre part vous me proposez de « faire preuve d’intelligence » et d’imaginer la vie « d’un mec qui bosse comme un taré et qui habite en banlieue », croyez-moi, j’imagine beaucoup mieux que vous ne semblez croire... Pardonnez-moi mais le « qui a voté Sarkozy » m’est beaucoup plus difficile smiley.

            Vous avez l’air de dire que le quotidien est difficile pour vous.

            Allez-vous l’améliorez en jalousant ceux qui bénéficient d’un régime plus favorable, ou en décidant de ne pas accepter tout et n’importe quoi, de ne pas gober forcément tout ce que l’on veut bien nous faire croire.

            Le bénéfice de cette réforme est faible comparé aux besoins du système de retraite, et une fois de plus, c’est une réforme bien loin d’être équitable.

            Je vous souhaite bien du courage pour affronter ces grèves qui perdurent, mais je crois sincèrement que nous sommes tous concernés et que nous ne devons pas forcément aller contre ce mouvement.

            Cordialement.


          • gül 19 novembre 2007 15:28

            Oups !!! Erratum, il fallait lire :

            « Quant à notre habitude bien française de freiner des 4 fers.... »


          • Carbonara Psycow 20 novembre 2007 22:39

            Je n’ai pas le temps de tout lire, mais je me suis senti obligé de répondre à ce commentaire ! Ce qui est entre guillemet sont les propos de gül que je commente.

            « L’intelligence voudrait que l’on essaye de donner plus d’avantages à ceux qui n’en ont pas, plutôt que d’essayer de les enlever à ceux qui en possèdent. Tirons les choses vers le haut, pas l’inverse. » J’ai vu cette phrase trop de fois. Si l’on pouvait toujours tout tirer vers le haut, le monde serait trop beau... Mais il y a bien un moment ou il faut trouver les sous !

            « L’envie, la jalousie sont mauvaises conseillères...Je ne vous félicite pas de vos réactions extrémistes, elles sont profondément stériles » jusque la je suis totalement d’accord

            « et vous faites très exactement ce que nos dirigeants attendent de nous. Ne vous trompez donc pas d’ennemi ! » Je ne vois pas les dirigeants comme des ennemis... Sinon c’est la guerre civile. Les dirigeants sont les représentants du peuple, et même s’ils ont parfois besoin qu’on leur rappelle ce qu’on attend d’eux ils ne sont en aucuns cas des ennemis !

            Et pour réagir à la fin du commentaire : l’espoir fait vivre, il en faut, et nous la jeunesse en possédons encore plein ! Profitons-en !


          • Gasty Gasty 19 novembre 2007 15:52

            Le prix du pétrole et les faramineux profils, j’aimerais ton avis la dessus !


          • Francis, agnotologue JL 19 novembre 2007 14:26

            Excellent article. Permettez moi d’en rajouter ici.

            L’image et le discours doivent-ils créer un monde à part où nul homme de bon sens ne se retrouvera plus ? L’homme politique au delà de son narcissisme est entré dans le monde de l’apparence : il s’épuise dans son être et dans son paraître.

            Si Gouverner c’est paraître, alors Nicolas Sarkozy est un excellent gouvernant. Il est partout. Mais pour quoi faire ? «  »Un de ses proches n’a-t-il pas dit finement :’Nicolas est fantastique : ses débuts sont très impressionnants’ «  » (John Vinocur, éditorialiste NY Times cité par Courrier International).

            Si Gouverner c’est prévoir, alors NS est un très mauvais gouvernant.

            « La gamme de ses objectifs est très étendue. Le problème est que la profondeur de ses convictions - et bien souvent leur nature – n’est pas toujours très claire. Il serait cruel et hâtif de dire que son programme est vaste mais superficiel NS se conduit en autocrate qui s’occupe de tout et réduit le premier ministre et les ministres à n’être que de simples collaborateurs » (John Vinocur).

            «  »Tacticien talentueux et maître manœuvrier, NS a révélé ces dernières semaines, en s’aventurant dans le champ social et dans celui de la politique étrangère, qu’il n’a rien d’un stratège. Il ne sait pas voir loin«  » (Ignacio Ramonet Ignacio,Le Monde Diplomatique oct 07).

            Le sarkozysme n’est pas une idéologie, encore moins une politique, c’est un style : un populisme arrogant qui individualise et qui oppose les catégories (voir son slogan : travailler plus pour gagner plus«  » selon Zygmunt Brauman, La Républica cité par CI), populisme qui en disant tout et le contraire de tout déstructure la pensée et abolit la contestation. (lire à ce sujet Naomi Klein : « Un capitalisme de catastrophe »).

            Nicolas Sarkozy n’a pas de convictions, il n’a que des certitudes. En nous amenant à douter de tout, il peut se prévaloir d’être le seul à savoir, mais il ne sait rien puisqu’il n’a rien approfondi.

            Allons nous subir encore longtemps cet homme qui devient gênant même pour son propre camp ? Je ne citerai pas toutes ses gaffes, mais en comparaison, celles de la benoîte candidate du PS passent pour d’aimables plaisanteries.


            • anny paule 19 novembre 2007 16:08

              Excellent article, excellent commentaire, bien étayé, de JL.

              Pour avoir appartenu à la catégorie dite « privilégiée » des fonctionnaires, je peux affirmer que, dans les années 80, 90, beaucoup nous riaient au nez : nos salaires étaient bien maigres par rapport à ceux du privé ! (Avec un bac plus huit, j’ai plafonné, comme mes collègues enseignants, à 2300 euros par mois, en fin de carrière)

              Par contre, j’ai toujours milité pour que les autres, ceux qui étaient soumis à la portion congrue, bénéficient d’au moins autant.

              Il est certain que nombre de français se sont mépris sur le sens à donner à la « rupture » prônée par Sarkozy, et qu’ils vont en découvrir la nature à leurs dépens.

              Les mouvements sociaux actuels trouvent leur justification dans le mépris social affiché par le gouvernement, et je ne suis pas certaine que « l’intox » des médias qui stigmatisent les grévistes (tout comme les « bloqueurs » dans les universités) trouvent leur justification dans l’opinion publique de façon durable.

              Il faut connaître le contenu des propositions pour comprendre (et on se garde bien d’y faire référence), il faut voir ce qu’est, de son côté, la « loi Pécresse » (là encore, sujet tabou, et il faut se référer au collectif « Sauvons la Recherche » pour y voir plus clair), avant de jeter l’opprobre sur ceux qui tentent de résister.

              Il faut aussi savoir que ces épreuves actuelles constituent un banc d’essai pour les réformes globales à venir...

              Si nous, citoyens conscients, n’avons aucun espace de parole dans « ce qui fait l’opinion », c’est très grave et c’est bien le signe que notre démocratie est malade.


              • patroc 19 novembre 2007 17:01

                Bon article.


                • Proudhon Proudhon 19 novembre 2007 18:17

                  Sarkozy n’est pas un autocrate mais un ploutocrate de la pire espèce. On ne peut plus en douter après les lois sur le plafonnement de l’impôt, sur l’ISF, sur la détaxation des frais de succession qui a profité aux plus riches, son augmentation de salaire faramineuse. Savez-vous que dorénavant,la France se trouve en troisième position pour le salaire présidentiel, après les USA et le Japon, c’est pas rien !!

                  Savez-vous aussi qu’il a été décidé récemment de supprimer la taxe sur les opérations boursières, suite à un amendement d’un député UMP, ben voyons !!!!

                  Racaille de ploutocrates.

                  Et pendant ce temps les abrutis de français se matraque, se jalouse entre-eux. Comme dirait un ancien, heureusement que ce n’est pas la guerre, ils auraient vite fait de vous dénoncer aux boches, ces enflures nazillonnes.

                  Je ne suis pas fonctionnaire, mais ouvrier dans le privé et je soutiens sans conteste cette grève. J’aimerai même que celà finisse en grève générale et que l’on fasse comme en Ukraine, la révolution verte jusqu’à ce que ce sarkozy de merde se barre du pouvoir. J’en ai déjà marre de voir sa tronche après six mois. J’ai l’impression que celà fait 10 ans qu’il est là le dictateur.


                  • Proudhon Proudhon 21 novembre 2007 20:04

                    Par contre toi mon pote, les 30 ans années qui viennent vont être très dures pour toi. Moi, je suis à la retraite dans 10 ans, et même si ma retraite est faible, j’ai l’habitude, je suis un prolo.

                    Le prolo à la différence de beaucoups de gens a l’habitude d’être pauvre.

                    Par contre j’ai remarqué, l’expérience de vie aidant, qu’il y a pas mal de guignols qui croient qu’ils vont bien gagner leur vie et ne rien glander bien-sûr. J’ai remarqué aussi que c’est toujours ceux qui parlent travail, comme Sarko et consorts qui ne savent pas ce que c’est.

                    Il tient pas une semaine Sarko à l’ébarbage, dans une fonderie. C’est un guignol de vogue ce mec. Quand je pense que des cons de prolos ont voté pour lui, ça me dégoûte et je n’ai vraiment plus envie de me battre pour eux.

                    Mais les guignols qui croient qu’ils vont bien gagner leur vie sur le dos des autres se trompes lourdement. Le vrai bourgeois n’est pas partageur, sauf bien-sûr dans les clubs échangistes. Le vrai bourgeois garde les bons boulots pour ceux de sa famille d’abords, ceux de ses amis et ceux de sa classe sociale. Car la classe sociale, n’en déplaise aux nouveaux moutons incultes est une réalité. Une dure réalité qui va au delà de la race et au delà de la nation.

                    Les bonnes places vont être très chères dans le futur.


                  • Rébus Rébus 19 novembre 2007 19:42

                    La seule chose sûre pour l’instant c’est que cette idéologie de l’affrontement pour marquer son territoire ou plaire à une frange spécifique de l’électorat sarkosien mène dans l’impasse.

                    Si les syndicats n’ont rien gagné, nous sommes quand même loin des cris de victoires du gouvernement et de certains de ses journalistes embarqués.

                    On accepte (Bertrand) des réunions, refusées plusieurs fois auparavant. Si le mot otages est vraiment trop fort, cherchez le kidnappeur, hein, Monsieur Bertrand.

                    Bref, pour l’instant, rien n’avance et tout le monde reste coincé sur le quai (hum, facile ça)


                    • Carbonara Psycow 20 novembre 2007 22:57

                      « La seule chose sûre pour l’instant c’est que cette idéologie de l’affrontement pour marquer son territoire ou plaire à une frange spécifique de l’électorat sarkosien mène dans l’impasse. »

                      Permettez moi de vous dire qu’en omettant (volontairement ou pas) tout ceux qui à l’opposé marque leur territoire anti-sarkosien, vous vous placez à mes yeux dans cette dernière catégorie dès la premiere phrase...

                      J’apprécie toutefois que votre message soit ensuite plus utile smiley


                    • chris chris 19 novembre 2007 21:45

                      Citer Bruno Masure dans un article à vocation politique, chapeau bas l’artiste ! A part ça, malgré quelques efforts certains, votre article est d’une rare indigence intellectuelle, peut être le guano...

                      « Nos dirigeants ne doivent pas se contenter d’être des oiseaux de mauvaise augure, mais être aussi capables d’esquisser des perspectives et de rassurer »

                      La méthode Coué en fait, continuer à endormir le bon peuple en lui susurrant que tout va bien, que l’on va pouvoir continuer à travailler moins et moins longtemps que les autres, que nos facs ne sont pas d’immenses usines à futurs chômeurs, qu’il n’y aura jamais assez de fonctionnaires, que le monde fonctione au diapason avec la France... Toutes ces choses, et j’en passe, sont très jolies, mais elles n’existent qu’au pays de Candie, voire sur l’île aux enfants, ces lieux dont vous êtes manifestement un incorrigible nostalgique.


                      • masuyer masuyer 19 novembre 2007 21:53

                        Ne soyons pas naïf sur les régimes spéciaux de retraite qui sont devenus spéciaux après la réforme des retraites de 1995, réforme Fillon qui devait tout régler. Visiblement ce n’est pas le cas et Fillon est premier ministre, comme quoi l’incompétence est souvent récompensée smiley.

                        Toujours est-il que ceux qui sont restés à 37,5 annuités vont, j’en suis désolé pour eux, certainement passer à 40 annuités. Et les autres passeront à 41 ou 42 annuités. Et d’ici 10 ans on nous refera le coup de cette inégalité devant la retraite et ainsi allonger la durée de cotisation.

                        Mais ne croyez pas pour autant que vous partirez plus tard, on continuera à vous jeter à 55 ans. Et vous attendrez tranquillement vos 65 ans pour toucher vos pensions, avec en attendant 1 an ou 2 d’indemnités chômage, suivies du RMI. L’avantage du RMI, c’est qu’il n’est pas payé par les employeurs, ni par l’Etat mais par les départements, financé par des impôts locaux qui ne tiennent pas compte des revenus des contribuables. Génial, non ?

                        Mais du moment qu’on nous rende Johnny.


                        • Foudebassan Foudebassan 19 novembre 2007 22:01

                          Auteur,

                          Si le gouvernement n’est pas un fin négociateur, que dire des syndicats. Que font-ils d’autres que d’organiser des grèves et contester à peu près toutes propositions. Je suis persuadé que le gouvernement était prêt à négocier certains points. Nos minables syndicats ont préférés se limiter à la seule chose qu’ils savent faire : la grève.


                          • CT 20 novembre 2007 00:14

                            Réforme des régimes spéciaux.

                            Comparaison entre : Salariés du Privé, EDF et GDF, SNCF, RATP

                            Durée de cotisation:40 ans jusqu’en > 2008 puis 42 ans pour lea salaries privés 37,5 pour EDF et GDF, SNCF,RATP

                            Age moyen de départ a la retraite : 61,3 ans pour les salaries du privé respectivement - 55,4 ans - 54,6 ans - 54,8 ans pour : EDF et GDF, SNCF, RATP

                            Taux de cotisation du salaire employé hors prime 10,35 % à > 10,55 % pour les salaries du privé 12,13 %* - 7,85 %* - 7,85 %* respectivement pour : EDF et GDF, SNCF, RATP du salaire hors prime

                            Base de calcul : 25 meilleures années pour les salaries du privé dernier mois, six derniers mois, six dernier mois pour EDF et GDF, SNCF, RATP

                            Revalorisation : Evolution des prix pour les salaries du privé évolution salaire s dans l’entreprise pour:EDF GDF, SNCF, RATP

                            Décote par année : 10 % en 2005> 6% en 2015 pour les salaries du privé

                            Sans - Sans - Sans - pour : EDF et GDF, SNCF, RATP

                            Durée moyenne de retraite : 17,7 ans pour les salaries du privé

                            23,9 ans - 26,4 ans - 24,8 respectivement pour EDF et GDF, SNCF, RATP

                            * passage de 7,85 % à 12,13 % à compter du 1er février 2006 intégralement compensé par une revalorisation des traitements. Ces avantages coûtent 8,5 milliards d’euros aux salariés du privé. Cela, alors même que nos retraites du privé sont bien moins avantageuses et que notre principale caisse (CNAV) est dans le rouge (- 4,7 milliards d’euros en 2007).


                            • grangeoisi grangeoisi 20 novembre 2007 00:34

                              Le titre est bon. C’est tout.

                              Les syndicats français n’ont, depuis la seconde guerre mondiale, jamais fait autre chose que de l’affrontement vis-à-vis du pouvoir en place,sous prétextes d’options politiques, pas pour défendre le bout de gras du salarié.

                              Cette culture est très ancrée, si bien que les discussions et négociations nécessaires, on s’en doute, au moment où elles ont lieu sont bâclées et ne se terminent même pas avec un profit conséquent pour le salarié, tant les dossiers sont mal préparés, mal défendus !


                              • indecis 20 novembre 2007 10:27

                                d’accord sur le fond, mais ne prennait pas les militaires comme exemples. ils ne font que 15 ans minimum, mais sans droit de gréve ; des milliers d’heures sup pour les gardes et les missions à l’etranger. ils ont décider d’offrir leurs vie pour la nation (ceci na pas de prix) pendant qu’ils meurent à l’autres bout de la planete pour défendre les trois couleur et les idées qui vont avec. ils permetent de dormir tranquille en France et que des gens bien attentionnés avec des idées revolutionnaire d’une autres époques puissent défilés et critiqués en toutes liberté.


                                • RilaX RilaX 20 novembre 2007 11:57

                                  J’ai hâte de voir le jour ou ce sera vous qui serait considéré comme privilégié (car d’une manière ou d’une autre nous sommes tous des privilégiées par rapport a d’autres).

                                  Le jour ou tous ceux que vous considérez comme privilégiés ne le seront plus, ce sera votre tour.

                                  Réfléchissez-y.


                                • masuyer masuyer 20 novembre 2007 20:12

                                  Alignons Seb59 sur l’ouvrier chinois !


                                • chmoll chmoll 20 novembre 2007 13:02

                                  bonjour la solidarité a la française les régimes spéciaux veulent garder leurs privilèges,privilèges en partie financé aussi par le régime général régime de ceux qui cotisent 40 ans,dont l’espérance de vie est la plus basse, par rapport aux fonctios et cadres vous voulez gardez vos privilèges ? ben autofinancés vous si les privilégiés obtiennent ce qu’ils veulent ou en partie

                                  certain que le privé vas si mettre aussi en grève (à juste titre d’ailleur) bref pour nous c’est une grève sale

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Henry Moreigne

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