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D’une intervention humanitaire après une punition divine - Par Stéphane Vinhas

Samedi 8 octobre 2005, 8 h 50... Un tremblement de terre d’une magnitude de 7,6 sur l’échelle de Richter secoue le Cachemire et le nord-ouest du Pakistan. Bilan : plus de 73 000 morts, autant de blessés, 3,5 millions de déplacés. Médecins du monde (MDM) intervient alors pour porter secours aux victimes de ce pays à forte majorité musulmane (1). Une mission de quinze mois en République islamique du Pakistan, le temps d’une rencontre avec une certaine manière de vivre l’islam.

Après que Dieu eut fait trembler la terre

Dimanche 9 octobre, le Pakistan est traumatisé par ce qui est devenu le plus grand désastre de sa jeune histoire (2). Constat rarement observé dans la problématique humanitaire des catastrophes naturelles (3), on
dénombrait - en plus des victimes décédées - beaucoup de blessés graves. Cela tenait au type d’habitat qui a été touché : les toits massifs, construits pour supporter les importantes chutes de neiges dans les montagnes pakistanaises, se sont écroulés, tuant mais blessant aussi gravement les habitants. L’intervention chirurgicale d’urgence était alors primordiale.

Les dégâts matériels sont très lourds : maisons détruites, bâtiments effondrés, réseaux de communication coupés. Les structures étatiques sont désorganisées et les secours de l’armée, inexpérimentée en la matière, mettent du temps à se mettre en place. Le conflit larvé avec l’Inde, concernant le Cachemire, amène le Pakistan à refuser l’aide des hélicoptères indiens. De fait, les ONG locales musulmanes sont les plus promptes à intervenir sur les terrains sinistrés et difficiles d’accès. Encore faut-il distinguer entre deux catégories d’ONG. D’un côté, les organisations « islamiques », majoritaires, d’inspiration musulmane traditionnelle organisent les distributions et souhaitent montrer au monde qu’elles peuvent dispenser une aide par-delà les différences de religions, sans prosélytisme. De l’autre, les organisations « islamistes », minoritaires, à tendance extrémiste, d’ailleurs souvent déclarées hors la loi dans le pays : au lendemain du tremblement de terre, elles proclament un djihad - « effort sur soi-même pour la cause de Dieu » - en vue de porter secours aux victimes. Elles cessent alors toutes leurs actions de commandos contre l’Inde et investissent en priorité les zones où elles souhaitent consolider leur influence sociale et politique, en en profitant parfois pour recruter des orphelins dans leurs madrasas (4). En dehors de ces associations, la charité musulmane, celle des croyants désireux de réaliser l’un des piliers de l’islam, s’est également mobilisée, en plein mois de Ramadan, pour récolter le plus de fonds possibles.

Face à la situation tragique de son pays, le président pakistanais, le général Musharraf, fait un appel officiel à l’aide internationale dont l’afflux est presque aussitôt fortement ralenti par les États-Unis qui craignent que les fonds alloués ne soient destinés à des mouvements terroristes. S’il souhaite du matériel et des fonds, le Pakistan ne demande pas nécessairement de responsables expatriés : avec ses 166 millions d’habitants, le pays a bien assez de personnel. Quelques mois après la catastrophe, certains Pakistanais ont déjà peur que « la présence de mécréants pécheurs n’entraîne une nouvelle colère divine ».

Le tremblement de terre a détruit les principaux axes routiers et causé bon nombre de glissements de terrain dans les montagnes, zones isolées où les populations ont été les plus affectées. L’intervention des ONG a été ralentie par les difficiles conditions d’accès logistique aux victimes ; monter le matériel nécessaire dans des contrées coupées du monde où l’hiver faisait peu à peu sa neigeuse et inquiétante apparition. Mais les difficultés d’accès et d’efficacité n’ont pas été seulement géographiques, elles ont également été culturelles.

Les humanitaires dans un monde du sacré

Lorsque les ONG internationales non confessionnelles sont entrées au Pakistan, terre musulmane, ce sont deux systèmes de transcendances aux échelles de valeurs différentes qui se sont rencontrés : Allah ou l’homme comme référence ultime ? Le Coran ou la Déclaration universelle des droits de l’homme comme texte d’inspiration ? La distinction entre musulmans et mécréants face au principe de non-discrimination des humanitaires ? Le « inch Allah » de la destinée divine face aux efforts déployés pour « améliorer le monde » ? L’islam communautaire, sociétal et religieux face à la tradition individualiste, laïque et aconfessionnelle des ONG ? Les différences culturelles font obstacle au dialogue si elles ne sont pas lues correctement. Elles constituent au contraire un formidable outil de communication lorsqu’elles sont déchiffrées. C’est le défi que MDM a tenté de relever tout au long de sa mission médicale et de protection qui a duré un peu plus d’un an, d’octobre 2005 à décembre 2006, au plus près des musulmans, victimes du tremblement de terre.

Au Pakistan, il semble que ce soit essentiellement la rencontre avec une certaine dimension du sacré qui a indisposé la plupart du temps des ONG sécularisées et peu habituées à la prégnance du religieux sur toutes les sphères d’activités de l’homme. L’esprit et la doctrine de l’islam, comme toutes les autres religions, placent Dieu partout, au centre de tout. Au Pakistan, le fait religieux est au cœur de la culture, de la vie publique et privée. Beaucoup d’acteurs locaux se sont plaints des réunions de coordination avec les Nations unies où l’on ne parlait pas le ourdou, la langue officielle du pays, et où les horaires de prières n’étaient pas respectés. Et pourtant, toute réunion des plus officielles aux plus officieuses commençait par une récitation du Coran tandis que les vendredis, au moins, des horaires spéciaux étaient aménagés pour la grande prière de ce jour considéré comme saint.

Toutes les ONG ont également tenu compte du ramadan, mois lunaire sacré. A MDM, nous avons aménagé des rythmes différents pour tenir compte de la fatigue des employés et nous avons changé des horaires pour respecter les obligations coraniques en termes de prières et de sacrifices diurnes. Par décence et respect, il était également conseillé aux expatriés de se faire discrets quand ils contrevenaient aux règles qui n’étaient pourtant pas censées s’appliquer à eux. Mais il faut bien reconnaître que le ramadan a donné lieu à des situations pas toujours aisées à gérer pour nos programmes : ce chauffeur qui s’endort au volant de sa voiture, ces réticences à faire rompre le jeûne d’un autre chauffeur en charge d’une évacuation médicale d’urgence ou encore ces patients zélés qui, par ignorance des textes sacrés de dérogation, refusent de prendre leurs médicaments pendant les jours du Ramadan...

Notre volonté a toujours été de pouvoir travailler pour les gens mais surtout avec eux. Ce principe nous a poussés à respecter tout ce qui, dans la culture qui nous était proposée, n’allait pas à l’encontre de notre travail ou fondamentalement à l’encontre de ce que nous étions et défendions. L’humanitaire reste avant tout un travail de caméléon : s’adapter en apparence à son environnement pour pouvoir y évoluer et y agir.

Comment faire pour être accepté ?

Au raisonnement du « ils ne nous acceptent pas » se posait la question suivante : « Comment faisons-nous pour être acceptés ? » Une question récurrente que s’est posée Médecins du monde pour mener à bien son projet dans les montagnes traditionalistes de la North West Frontier Province (NWFP) du Pakistan.

La question de l’accès aux soins des femmes est celle ayant eu le plus d’incidences sur notre manière de gérer le projet. Dans des vallées reculées où la santé materno-infantile est quasi inexistante, il nous a fallu penser chaque jour comment assurer notre mission dans un environnement a priori « méfiant ». Du point de vue des populations « bénéficiaires », le fait de venir « aider » ne suffit pas à se faire accepter.
Au sortir de la phase d’urgence, Médecins du monde décida de suivre les déplacés des camps vers les zones de retour. C’est alors que nous avons eu à affronter des obligations d’ajustement culturel de notre projet médical. Malgré nos efforts de consultations permanentes des imams, ces derniers ne nous ont pas reçus comme nous l’avions espéré. Ils en venaient à remettre en question le fondement même de notre intervention humanitaire à la lumière de la foi de leur fidèles : « Si les Pakistanais suivaient tout les principes du Coran, eh bien ils seraient en bonne santé et n’auraient pas besoin d’attention médicale... ». Ces imams et une minorité de la communauté nous ont ainsi reproché, dans un mouvement général contre les ONG internationales, de détourner de la vraie religion, de mettre en danger la culture musulmane et de porter atteinte à la dignité sacrée de la femme pakistanaise. Il faut dire que tout cela était sans doute nourri par le comportement de certains expatriés organisant de grandes et bruyantes soirées en face de certaines mosquées... ou encore par les scandales, largement relayés dans la presse, de harcèlements sexuels commis dans certaines ONG. Dans ce contexte sensible, toutes les ONG dites « occidentales » étaient responsables de leur comportement et de leurs retombées en termes d’image et de sécurité. Pour elles-mêmes d’abord, mais aussi pour le reste des ONG de la communauté internationale qu’elles représentaient, malgré elles, auprès du peuple pakistanais.

Le statut de la femme, pierre angulaire de la société

Au Pakistan, le sexe est un critère différentiel fortement marqué devenu clairement discriminatoire. Les femmes doivent être avec les femmes pour éviter le plus possible les contacts avec le sexe opposé. Elles doivent être protégées de l’homme et par l’homme. Tout le fonctionnement social agit en ce sens. La maîtrise de la libido sexuelle est de mise pour éviter les pensées jugées malsaines et les relations sexuelles désorganisées, dangereuses pour la communauté. Tout y est alors traduit en termes religieux de tentations, vices, déviances, péchés et mécontentement divin.

De toute cette logique propre découle le fait que les patientes femmes ne peuvent généralement pas être soignées, seules, par des médecins hommes (5). Dans un pays où les femmes médecins ne sont pas nombreuses et ne peuvent voyager qu’accompagnées de leur mari, il a été impossible d’en recruter pour notre projet. Cela explique pourquoi notre équipe de huit expatriés internationaux était composée de cinq femmes de profession médicale. D’autres obstacles ont été beaucoup plus difficiles à surmonter : manque d’éducation des femmes de la vallée de Kaghan, pression du conservatisme familial et social, fatwa proclamée par les imams interdisant la sépulture et menaçant de rejet de la communauté de l’islam toutes les femmes travaillant pour des ONG... Autant de problèmes pour nos projets d’éducation à la santé essentiellement destinés aux femmes, gardiennes traditionnelles des foyers pakistanais. Il a alors fallu avoir recours à des femmes recrutées dans les grandes villes pour pallier ces contraintes. Cela a résolu certaines de nos difficultés mais en a créé d’autres.

Pour mener à bien notre projet, il nous a fallu monter un camp Médecins du monde à l’entrée d’un petit bazar rural, au cœur de notre zone d’intervention, dans les montagnes magnifiques du nord du Pakistan, loin des grands centres urbains. Un camp de vie mixte, aux conditions de vie difficiles, accueillant tout le personnel local dont les courageuses femmes traductrices venues des villes. Ce lieu de vie a constitué une étrangeté culturelle qui a déplu aux imams et à certains habitants des environs. Un endroit de melting pot culturel, de partages internationaux et de travail ; un espace de liberté aussi pour les femmes expatriées dispensées d’y porter le voile et autorisées à fumer à l’abri des regards. Nous avons tenté, sans trop de résultats, d’en faire un espace privé, caché des yeux d’une population intriguée. Les bâches de plastique, censées nous donner cette « intimité », ne purent empêcher que de nombreux habitants nous observent. Paradoxalement, et malgré tous nos efforts, c’est peut-être cette transparence publique involontaire qui a fait obstacle à toutes les rumeurs qui auraient pu circuler dans le village voisin.
Ce camp a représenté aussi « un nouveau monde » pour les trente-cinq jeunes Pakistanais - filles et garçons - qui y ont vécu, s’y sont rencontrés, découverts et appréciés. Un environnement unique et décalé pour la culture locale même si les tentes n’étaient pas mixtes - une pour les femmes et une pour les hommes - et si les relations entre les uns et les autres restaient imprégnées du respect culturel habituel. Cela n’a toutefois pas empêché la naissance d’amourettes innocentes, ces romantic behaviour qui nous ont parfois mis dans l’embarras par rapport au groupe et à la communauté environnante. Les imams, souvent invités, n’ont ainsi pas daigné nous rendre visite dans ce lieu « païen et vicié ». Chaque vendredi, notre camp était régulièrement au cœur de leurs serments sur les mœurs. Nous n’avons jamais pu réellement savoir si ces critiques à notre égard étaient inspirées par des considérations sincèrement religieuses et pieuses ou par d’autres, purement mercantiles, de pharmaciens locaux auxquels nous faisions indirectement concurrence.

De nécessaires concessions

Dans un véritable choc culturel, voire moral, nous nous sommes souvent heurtés à une conception de la femme bien différente de la nôtre. Là où les hommes et les femmes pakistanais voient protection, nous voyons enfermement ; où nous voyons liberté individuelle, ils ne voient que danger et perversion pour la communauté. Dans une culture où la femme ne peut se déplacer sans être accompagnée d’un homme de sa famille, la prédominance de la tradition, de l’honneur, de la famille et de la communauté doivent être prises en compte si l’on ne veut pas faire encourir de graves dangers aux femmes.
Le voile, un des symboles de cette société, a ainsi été une des plus importantes problématiques à laquelle nous avons dû faire face au quotidien. Nous avons fait le choix de l’imposer à toutes nos employées et expatriées : pour favoriser les contacts culturels, pour pouvoir faire notre travail, pour tout simplement avoir accès aux femmes pakistanaises ; pour que ces dernières et leurs maris acceptent que l’on puisse les soigner ; pour limiter l’irritation causée parfois par notre présence aussi...

Mais il n’a pas toujours été facile pour nous d’assumer ce choix, comme lorsqu’il s’est agi d’inciter nos employées, femmes pakistanaises venues des grandes villes plus émancipées, à porter le foulard dans les campagnes traditionalistes alors même que, dans l’illusoire protection conférée par les ONG où elles travaillent, elles font peu à peu tomber le voile au contact des femmes expatriées. Mais nous nous sommes rendus compte que la population portait beaucoup plus attention à ces femmes pakistanaises qui dérogeaient à leur culture qu’aux femmes expatriées qui s’attachaient tant bien que mal à respecter la culture locale. Tout se passe comme si les germes du changement apportés par les ONG et portés par les femmes locales qu’elles emploient étaient considérés comme plus dangereux que la réalité occidentale véhiculée par les femmes expatriées de la mission.

Nous avons ainsi fait tout ce qui nous a paru raisonnable pour que notre ONG et son action ne soient pas perçues comme une menace pour la place traditionnelle de la femme pakistanaise, pierre angulaire de la structure de la société. Soigner les enfants, les femmes, les hommes et témoigner de la situation de vie précaire des victimes du tremblement de terre : tels étaient notre mission et notre mandat. Nous les avons remplis pleinement, ou en tout cas aussi bien que nous le pouvions. Au final, nous avons été bien acceptés par la population, moins regardante sur les principes de doctrines que les représentants religieux. Alors que nous étions sur le départ, un des imams locaux, de ceux qui acceptaient notre aide mais pas notre culture, a fini par s’excuser de ne pas nous avoir reçus correctement lors de notre arrivée. Inéluctablement, par notre présence, par ce que nous avons fait et ce que nous avons dit, toujours dans le respect de l’autre et de ses croyances, nous avons également apporté une autre manière de penser, de voir et de vivre. Dans ce contexte culturel très différent du nôtre, nous avons tout fait pour être présent à l’autre, sans lui imposer ce que nous sommes, afin de lui laisser l’espace nécessaire pour prendre les décisions le concernant, respectant ensuite ses choix, parfois malgré nous. Que ce soit au Pakistan ou dans n’importe quel pays du monde, aucun projet ne peut se faire sans prendre en compte sa culture, sa religion, ses habitants, les règles et les lois qu’ils s’imposent et imposent incidemment aux ONG venues leur prêter main-forte en cas de besoin.

L’auteur
Stéphane Vinhas a été Protection Officer pour Médecins du monde au Pakistan de mars à décembre 2006. Il est actuellement coordinateur pour l’association sur son programme d’accès aux soins des migrants à Tijuana et Mexicali au Mexique.

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Article extrait de la Revue humanitaire n°17 - Islam et solidarité - été 2007
http://www.medecinsdumonde.org/fr/publications/la_revue_humanitaire

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Notes :
1 Estimations officielles : 96 % de musulmans, 2 % d’hindous, 1,7 % de chrétiens.

2 En 1947, l’accès à l’indépendance des Indes britanniques conduit à une partition sanglante entre le Pakistan (« pays des purs ») à majorité musulmane et l’Inde à majorité hindoue. Le 23 mars 1956, le Pakistan devient la première République islamique au monde.

3 Ainsi le tsunami du 26 décembre 2004 en Indonésie qui a fait 222 046 morts et disparus, a-t-il fait peu de blessés graves parmi les 15 428 blessés recensés. Quant au tremblement de terre de 2003 à Bam, en Iran, il a frappé des maisons faites de terre, tuant les victimes par asphyxie. Bilan humain : 40 000 morts et 50 000 blessés dont peu de blessés graves.

4 Madrasas : écoles chargées de l’enseignement religieux et du droit islamique.

5 Ainsi les femmes mariées ou « à marier » doivent toujours être accompagnées. Les petites filles prépubères, les personnes âgées ou encore certaines veuves peuvent, elles, être soignées par des médecins hommes sans trop de réticences, même si certaines règles de distance (dans le contact physique comme dans la relation privilégiée de dialogue qu’est censé entretenir un médecin avec son patient) doivent néanmoins toujours être respectées.


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2 réactions à cet article    


  • Babar38 17 août 2007 15:00

    Je voudrais simplement vous remercier et vous féliciter pour votre article. Il est extremement rare dans notre beau pays qu’est la France de lire un article sur le Pakistan qui soit objectif, épris de tolérance et où le jugement de ses habitants n’a qu’une place très légère. Vous avez fait un long voyage, où la culture pakistanaise semble avoir été une de vos préoccupations majeures et vos travaux et efforts pour la comprendre et agir en conséquences sont admirables. j’aimerais tout de même commenter quelques détails. Les immams n’ont pas à être considérés comme des êtres supérieurs. Le Coran ne laisse aucune place à un quelconque intermédiaire entre Allah et le croyant. C’est avec les communautés qu’il faut discuter, surtout les anciens. Vous faites bien d’essayer de ne pas rentrer en conflit avec eux, ce serait inutile, mais ils ne sont pas des chefs de villages, uniquement des hommes de foi. De plus vous semblez assimiler le « inch’allah » bien connu de tous à une destiné, une fatalité voir un renoncement. En fait, cette expression n’est qu’un signe d’humilité. On le dit justement lorsqu’on fait des projets, ou qu’on parle d’évènements futurs, dans le but de rappeler qu’on ne controle pas tout, qu’on va faire tout ce qu’on peut mais que si la Nature et le « Hasard » nous en empêchent, on s’inclinera.

    Encore merci pour votre bien bel article, et bonnes continuations,


    • seigneur_canard seigneur_canard 17 août 2007 21:36

      très bon article. Qui fait froid dans le dos. Froid dans le dos car il montre le difficile combat mené par les ONG pour sauver des gens presque malgré eux. L’obscurantisme terrifiant de certaines régions du monde est tel qu’on croirait en lisant ces lignes qu’on y parle d’un autre monde. Pourtant, il n’est qu’a quelques heures d’avions de chez nous. Combien de temps encore une bonne partie de l’humanité restera-t-elle entre les doigts griffus de prêtres, d’imam ou autres gardiens des sois disant lois divines qui ne leur servent qu’a justifier leur position et leur pouvoir. Il est d’ailleurs symptomatique de constater ces braves gens ont toujours une trouille bleue de voir leurs ouailles fréquenter de trop près les « étrangers » qui pourraient les infecter avec des idées et des façons de vivre nouvelles.

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