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Accueil du site > Tribune Libre > Démocratie : les citoyens et les experts suffisent !

Démocratie : les citoyens et les experts suffisent !

Y a-t-il contradiction entre la démocratie et les experts ? Pas du tout, bien au contraire. Mais alors pourquoi voudrait-on nous le faire croire ? Pour une raison qu'on ne veut peut-être pas imaginer : les élus sont l'erreur de la démocratie…

Cet article est inspiré d'un autre, celui d'André Burguière à propos du livre de Paulin Ismard. En précisant sur la fiche de présentation que «  la démocratie [s'est construite] contre la figure de l'expert gouvernant », le sens du titre choisi par les éditions du Seuil s'écarte sensiblement du titre «  la démocratie contre les experts ». Il a suffi de faire disparaître la triangulation avec les élus, et on comprend mieux que l'ouvrage ait reçu le prix du livre d'histoire du Sénat ! Le titre du livre donne l'impression que l'éditeur a des préoccupations commerciales qui obscurcissent d'emblée nettement le sujet. Enfin, je ne sais pas encore ce qu'il faut attribuer à l'éditeur, à l'auteur du livre et aux Grecs... Mais en ce qui concerne les rapports contemporains entre les citoyens, les gouvernants et les experts, j'ai trois choses à dire : premièrement, l'expertise est indispensable à la démocratie ; deuxièmement en démocratie les experts ne doivent pas être les gouvernants ; troisièmement quand des élus se prennent pour des experts du gouvernement de l'administration publique on augmente les chances d'ouvrir la porte au loup.

« La fusion du pouvoir d’administrer et du pouvoir de décision, qu’ils redoutaient plus que tout, dépossède les citoyens de leur souveraineté au profit d’un groupe étroit d’experts » écrit André Burguière. Oui les Athèniens pensaient que la politique grandissait sans accumulation de pouvoirs, et même en combattant tout risque d'accumulation de ce genre. La fusion des experts et des décideurs conduit en effet à une confusion des pouvoirs qui exclut la souveraineté citoyenne. Cependant présenter le pouvoir d'administration comme le groupe d'experts qui spolie la souveraineté populaire est une facilité difficilement acceptable. En tous cas, dans ce qui nous tient lieu de démocratie contemporaine, c'est la légitimité élective qui tient le haut du pavé, bien plus que la légitimité professionnelle. Même si ce sont les mêmes individus, et de plus en plus, cela n'est pas sans importance. La contention de l'accès de la haute administration est certainement une bonne chose, mais cela ne constitue qu'une partie du problème, la plus visible, l'expertise déborde aujourd'hui largement l'administration et est largement dans le lobbying.

Pas d'accès aux enjeux sans experts

Les élus adorent montrer qu'ils sont les supérieurs hiérarchiques des fonctionnaires. C'est d'ailleurs pour cela que l'élite des administrateurs veut passer dans la case des élus. Les élus sont les maîtres de l'exécutif, avoir des esclaves diplômés, quel rêve… (le livre de P Ismard est sous-titré les "les esclaves publics en Grèce ancienne"). Il y a bien un problème, manager des administrations publiques n'est pas à la portée de n'importe quel citoyen, cela demande des compétences sanctionnées par diplôme, donc les élus ne devraient pas avoir cette supériorité hiérarchique. Pourquoi un élu aurait-il accès à une quelconque fonction qui ne soit pas accessible à n'importe quel citoyen ? Au lieu de trouver une réelle solution à ce problème, on a choisi de chercher les élus parmi les administrateurs diplômés, de l'ENA, de HEC, voire des deux… Quand Sarkosy a l'air de croire en petit comité, mais devant les journalistes, qu'il est le seul à avoir le niveau pour être Président de la République, même si ce n'est pas lui qui possède les deux diplômes évoqués, il faut bien entendre qu'il ne croit pas à la démocratie.

Les citoyens ne peuvent pas être experts, et même les experts ne peuvent pas être experts de tout. Cependant, le principe démocratique consiste à admettre l'universalité de la subjectivité, la stricte égalité de la subjectivité individuelle, autrement dit encore, un être humain égale une voix, c'est ce qui rend inacceptable de laisser la décision aux experts.

La séparation de l'expertise et de la décision est depuis toujours au cœur de la problématique démocratique. P Mendès-France disait que « gouverner, c'est choisir ». Mon expérience de modeste administratrice (DGS de communes moins de 10 000 habitants) m'a montrée que les élus n'aiment pas ça, c'est très inconfortable la décision. Ils sont dépendants de la qualité des informations que l'administration leur donne, ils sont responsables d'aller éventuellement chercher d'autres informations ailleurs, et après avoir fait l'effort de comprendre les enjeux, ils restent seuls face à la décision avec leur subjectivité mêlée aux incertitudes. Un élu sans expert n'a pas accès aux enjeux, il n'a rien à décider. C'est souvent à la façon d'éviter de s'entourer de compétences que l'on reconnaît la fuite ses responsabilités... enfin c'est visible depuis la fenêtre du DGS qui a souvent vu cette réalité toute nue. Décider, c'est choisir et choisir c'est renoncer à des opportunités : la réalité du pouvoir est une charge, il est préférable de la partager tant que c'est possible, elle éloigne du désir et elle est à cent lieues des honneurs et du prestige.

Lorsqu'un administrateur a une solution unique, objective, suffisante, il n'a pas besoin du décideur. Si c'est There is no alternative (TINA), c'est aussi Politics doesn't matter, les politiques ne servent à rien. On ne peut pas ignorer la nécessité de contrôler l'administration, mais il faut prévoir des moyens de contrôle, une extériorité et des rotations des principaux administrateurs. La solution du podestat est bonne, sûrement meilleure en tous cas que celle du statut de la fonction publique actuel. Les représentants des citoyens doivent se séparer des administrateurs s'ils ne leur font pas confiance, mais éviter de les juger autant que faire se peut.

Toujours intermédiaires de l'administration,
mais davantage avec les lobbies qu'avec les citoyens

 Le représentant du citoyen n'a pas à avoir de compétence politique autre que celle du citoyen ordinaire (1). Il faut cependant qu'il passe de l'opinion à la décision (2). L'opinion est manipulable facilement, la subjectivité profonde est plus difficile à atteindre et c'est elle qui peut garantir la souveraineté populaire si on lui donne les conditions de s'engager volontairement, de manière protégée dans un espace de délibération. Cela signifie une protection des partis, des lobbies, et de l'agitation populaire. Bien entendu, la parcellisation des mandats de représentation sur des délais courts est la première des protections. Ensuite, pour passer de l'opinion à la décision dont les impacts réels dépassent largement les individus appelés à prendre la responsabilité d'arbitrer doivent pouvoir entendre l'exposé des professionnels, avoir des échanges avec les experts, mûrir leur raisonnement, poser librement leurs questions les plus gênantes. Il faut encore que les experts puissent aussi exprimer les limites de leur savoir et de leurs doutes. L'expertise peut provenir de toutes sortes de techniciens, de représentants associatifs issus de citoyens amateurs, des entreprises bien sûr, et on aimerait même qu'il y en ait dans les partis politiques, mais l'espace de délibération a besoin de sérénité, de discrétion, parfois de secret. La conviction est intime, c'est comme une négociation.

Il faut revenir sur la proposition des jurys citoyens, approfondir les débats autour du tirage au sort, refonder notre conception non pas de la République mais de la démocratie.

Je peux témoigner pour avoir fait de la formation (de finances locales) auprès de milliers d'élus municipaux que les élus arrivent en formation d'abord avec un problème de confiance vis-à-vis de leur administration : est-ce que mon service financier est bon ? Est-ce que le DGS ne me raconte pas de bobards ? Où trouver la limite entre mon rôle d'élu et celui de l'administration ? J'ai découvert récemment un institut supérieur des élus qui n'hésite pas à proposer un ensemble de formations intitulé « élu manager ». En pratique, la dérive des élus commencent dans une absence de règles internes qui les détournent de leur rôle de représentants de la population et ils développent alors leur fonction dans tous les vides que l'administration leur laisse, ce qui est bien plus sécurisant que de mobiliser les gens sur de réels projets parsemés d'embûches. La centralisation accentue le phénomène parce que la souveraineté se définit par elle-même et non par un code de droit institué par une instance supérieure.

Faute de gouverner leur territoire et leur peuple, les élus font les patrons dans leurs administrations. Le résultat global et concret d'aujourd'hui, c'est que les administrations sont mal dirigées parce que les élus restent attachés à une chaîne hiérarchique et archaïque dont ils sont eux-mêmes le sommet pyramidal. En raison d'une légitimité élective censée être supérieure à la légitimité professionnelle, et détournée des missions politiques. Ces élus continuent le système notabiliaire (3), ils deviennent le relais stratégique des lobbies et les administrations se limitent à exécuter. L'élu paraît toujours un peu fantoche, ce qui évolue c'est que les prescriptions viennent désormais davantage des lobbies que de la bureaucratie puisque l'élu est vraiment devenu le patron… Autrefois, le pouvoir des élus provenait du monopole de leur accès au citoyen ; aujourd'hui leur pouvoir est alimenté par le contact entretenu par les lobbies très prioritairement avec les élus. Les lobbies préfèrent les élus à l'administration, comme les citoyens préfèrent le député à l'assistante sociale. Le problème des élus, ce n'est même pas qu'ils deviennent patrons ou autre chose, c'est qu'ils finissent par ne plus représenter du tout les citoyens.

 

 

(1) Il serait bon que le citoyen ordinaire ait un peu de compétence politique néanmoins. Je renvoie sur ce sujet vers Franck Lepage, spécialiste du sujet. Voir ses conférences gesticulées.

(2) Sur ce point, voir l'excellent débat de 45 minutes avec E Chouard, Y Sintomer et J Testard.

(3) Pierre Grémion, le pouvoir périphérique, éditions du Seuil, 1976 ! Grémion décrit le système notabiliaire où le notable fonctionne en tandem avec l'opacité bureaucratique, le notable est celui qui permet au citoyen d'accéder à l'administration parisienne et babelienne.


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51 réactions à cet article    


  • Robert GIL Robert GIL 1er avril 2015 08:27

    La population en générale a intériorisé l’idée qu’il n’y a pas d’autre possibilité que celle de l’idéologie dominante, et ce n’est pas les médias qui lui diront le contraire ! Si vous dites à une personne, qu’il faut refuser de payer la dette, ou qu’il faut réquisitionner les entreprises qui font du profit, qui licencient et délocalisent, cette personne vous dira immanquablement : ce n’est pas possible, c’est contraire à la loi ! Mais qui fait les lois ? Dans une démocratie ce devrait être le peuple qui décide, et pas une petite élite qui défend ses intérêts particuliers ! S’il y a des lois qui permettent à une minorité d’exploiter la majorité, c’est que ces lois sont mal faites et il devient donc nécessaire de les remplacer par des lois plus justes !
    .
    voir : https://2ccr.wordpress.com/?s=tous+pourris


    • bernard29 bernard29 1er avril 2015 10:56

      Bonjour,

      j’ai lu aussi l’article d’André Burguière à propos du livre de Paulin Ismard, qui me confirme dans mes convictions ; il est nécessaire de rendre inéligibles tous les fonctionnaires, pour la bonne est simple raison qu’ils sont déjà au service de l’intérêt général, aux services du Citoyens. S’ils se présentent, ils doivent démissionner. ( pas de détachement, pas de retour dans leur administration d’origine)

      En se présentant aux élections, les agents de la fonction publique veulent devenir « juge et partie » et se transforment ainsi en lobby de leur propre service public.


      • Robert GIL Robert GIL 1er avril 2015 11:48

        @bernard29
        et pour les toubibs, on fait comment, car comme lobbying ...
        .
        voir : ILS VEULENT QUOI AU JUSTE LES MEDECINS ?
        .
        et je pense que ce n’est pas les seuls qui soient d ce cas... les seuls absents sur les bancs de l’assemblé ce sont les salariés en general (ouvriers et employés), et pourtant ce sont les plus nombreux dans la vie reelle. Ne croyez vous pas que cela pose un vrai probléme ?
        .
        enfin les fonctionnaires ne representent pas un corps homogéne, entre la secretaire ou l’agent de service qui gagne parfoid a peine le smig et le haut fonctionnaire qui gagne plusieurs millier d’euros, plus prime et avantages divers et variés les interets ne sont pas les memes.


      • bernard29 bernard29 1er avril 2015 12:13

        @Robert GIL

        Les groupements d’intérêt dans la société civile sont normaux, et justement c’est la raison du politique de savoir les mesurer, et de prendre les décisions d’intérêt général en fonction de toutes ces contraintes. 

        Au sujet de l’hétérogénéité de la fonction publique, C’est aussi aux fonctionnaires de faire en sorte que le « management » permette un collectif épanouissant et juste, ( Il y a des services et syndicats internes normalement pour cela ), afin justement que la qualité du collectif public rejaillisse sur le service public.


      • Fergus Fergus 1er avril 2015 11:48

        Bonjour, Céline.

        Félicitations pour cet article d’une parfaite lucidité sur ce que sont devenus les élus, et sur le processus qui a conduit à cette situation qui dépossède les citoyens de leur pouvoir politique délégué. Attention toutefois de ne pas généraliser : certes, les lobbies sont trop souvent tout-puissants et manipulent aisément des élus d’autant plus complaisants qu’ils n’ont pas l’expertise des problèmes abordés, mais il se trouve également des administrations elles aussi trop puissantes, contre le pouvoir desquelles les ministres ont parfois bien du mal à exister ; c’est notamment le cas à Bercy.


        • Michel DROUET Michel DROUET 2 avril 2015 08:31

          @Fergus
          Comme le souligne Céline, cette administration tentaculaire qu’est Bercy, peuplée d’énarques, d’inspecteurs des finances et d’HEC, n’est que l’antichambre du Parlement. Ces administrateurs sont là, placés en incubation, dans le seul but de reproduire « l’élite politique » du pays et le formatage économique.


        • Fergus Fergus 2 avril 2015 09:00

          Bonjour, Michel DROUET

          Je suis d’accord. C’est la raison pour laquelle je suis moi aussi d’accord pour interdire tout accès à un poste électif sans démission de la fonction publique.


        • Michel DROUET Michel DROUET 2 avril 2015 14:25

          @Fergus
          Bonjour Fergus
          La question que pose Céline va bien au-delà puisqu’il s’agit de combattre, de manière préventive l’omniprésence de cette catégorie et non de la réguler par des mesures comme celle que vous proposez qui est d’ordre curatif.


        • Fergus Fergus 2 avril 2015 16:36

          @ Michel DROUET

          Oui, Céline va plus loin. Mais le pragmatisme impose parfois de commencer par des mesures simples. Et la nécessité de démissionner pour les fonctionnaires s’ils sont élus à un poste de responsabilité (nationale) serait déjà un énorme progrès :

          D’une part, cela rétablirait l’équité relativement au privé.

          D’autre part, cela contribuerait fortement au renouvellement de l’origine des élus compte tenu du nombre relativement important de fonctionnaires qui préfèreraient ne pas courir le risque de quitter la fonction publique.


        • antisimpliste antisimpliste 1er avril 2015 12:42

          Cornelius Castoriadis préconise le tirage au sort des gouvernants et l’élection des experts.


          • Ruut Ruut 1er avril 2015 22:10

            @antisimpliste
            Le tirage au sort des Représentant est le meilleur gage de non corruption de l’élu.

            Le soucis vient de la corruption des Experts car ce point est plus difficile a gérer.
            L’expert est souvent dépendant de ressources qui ne lui appartiennent pas.


          • Éric Guéguen Éric Guéguen 1er avril 2015 14:09

            Bonjour à vous, Céline.
             

            Il y a, me semble-t-il, une ambiguïté inaugurale à lever au sujet du mot « expert ». Si l’on entend par là celui ou celle qui est porteur/euse d’un savoir spécifique, pas de problème. Mais comme en général c’est quelqu’un qui est payé pour ça, c’est une autre histoire car les motivations de l’« expert » ne sont pas forcément constantes ni avouables.

            La démocratie est normalement un régime d’amateurs, mais d’amateurs dans le bon sens du terme, pas de manière péjorative, c’est-à-dire de quelqu’un qui s’extrait de son quotidien bénévolement pour se faire expert l’espace d’un moment sur une question donnée. Il n’est pas mercenaire, ou professionnel.

            Je pense que la tendance actuelle à opposer experts d’un côté, démocratie de l’autre vient de là : entre ceux qui en fait font avant tout du commerce privé et la nécessité de privilégier le bien commun. C’est le côté schizophrène du système représentatif qui est en cause.


            • bakerstreet bakerstreet 1er avril 2015 14:24

              @Éric Guéguen


              Le tribunal arbitral qui a donné plus de 450 millions d’euros à Tapie était composé de trois pieds nickelés, bombardés experts, en dépit du bon sens, et de toute légitimité professionnelle, politique et surtout démocratique. 

              Voilà le must de ce qu’on a pu trouver au niveau de la dérive..
              .Il est vrai que tout ce beau monde, ou du moins une partie de ces gens, copains coquins sont maintenant poursuivis pour escroquerie en bande organisée....

              Notre démocratie royaliste républicaine s’est encore ridiculisée dans cette affaire en mélangeant tous les genres et les profits, sur fond de copinage. 

            • Céline Ertalif Céline Ertalif 1er avril 2015 15:50

              Je ne suis pas entrée dans le détail sur cette question des experts, il y en a en effet de toutes sortes. Il y a d’abord la technocratie qui dirige l’administration, même si son poids a tendance à baisser, elle constitue tout de même la première compétence à disposition. Et si les décideurs doivent être des amateurs, des représentants du peuple (et j’invite à considérer que ces représentants ne sont pas forcément des élus), ce sont les dirigeants de l’administration qui doivent être des mercenaires professionnels. En tous cas, je n’ai jamais considéré les choses autrement pour moi-même.


              Ensuite, il y a les lobbies dont le rôle est en hausse. Quand je parle des lobbies, ce n’est pas pour les ostraciser : on n’est pas toujours en situation de choisir nos banques, nos entreprises implantées sur le territoire, nos collectivités voisines, nos puissantes associations environnementalistes (il y en a quelques unes et tant mieux !) etc... Il y a le cas de Bercy par exemple : dans ce cas précis, on n’a de vrais experts mais on ne sait plus toujours très bien s’ils sont bien dedans (technocrates) ou dehors (lobbies), parce qu’il y a une rotation de mêmes personnels sur l’inspection des finances, la direction des entreprises publiques, les cabinets des autres ministères, des banques privés, etc. Ce qui donne lieu à des luttes dont on ne perçoit que des bribes : par exemple aujourd’hui, j’ai entendu que la Cour des comptes persiflait sur la gestion de Radio-France menée par des inspecteurs des finances... Il y a en effet aussi des endroits d’intérêt public où les élus sont peu visibles.

              La nature des questions d’intérêt public varie souvent. Et c’est là un autre point où l’on peut critiquer le système représentatif actuel. Pourquoi est-ce qu’on pas capable de mettre en place un jury citoyen face au conflit actuel de Radio France, par exemple ? Il y a des thématiques stables pour lesquels l’administration doit naturellement être l’appui logistique, et il y a des sujets plus aléatoires, parfois imprévisibles. Je pense qu’il ne faut pas trop focaliser sur le statut des experts, l’essentiel c’est la qualité de l’expertise.

            • L'enfoiré L’enfoiré 1er avril 2015 15:58

              @Céline Ertalif,

               Ne pas être entrée dans le détail n’est absolument pas un problème.
               Il y a l’administration à tous les niveaux. Généralement on l’assigne au publique.
               Elle existe aussi dans le privé.
               Quand vous faites de la compta, il y a une prépondérance à aimer les chiffres.
               Quand vous êtes littéraire, lire et écrire devrait être votre cheval de bataille.
               La politique est bien loin de toutes ces envies et de toutes ces carrières.
               Au sujet des lobbies, je peux en parler puisque après Washington, c’est à Bruxelles, qu’on en trouve le plus.
               C’est un troisième pouvoir qui s’installe à côté des politiques par manque d’expertise, justement de ceux qui pourraient en avoir s’ils n’étaient pas sur une chaise musicale..
               La qualité de l’expertise ?
               Tout dépend de ce que vous appelez « qualité ».  

            • bernard29 bernard29 1er avril 2015 16:02

              @Céline Ertalif

              je suis absolument sûr que la plus grosse résistance à la mise en place d’un jury citoyen pour Radio France serait celle des syndicats de salariés de ladite Radio France.

              Pour ma part je serais assez pour la désignation de représentants d’auditeurs et de téléspectateurs aux conseils d’administration de Radio France et de France Télévision. (modalités à étudier).


            • Éric Guéguen Éric Guéguen 1er avril 2015 16:09

              @bernard29

               D’accord avec vous sur ce point.


            • Céline Ertalif Céline Ertalif 1er avril 2015 16:14

              @Éric Guéguen Pas impossible, mais on ne peut pas en pré-juger.


            • Éric Guéguen Éric Guéguen 1er avril 2015 16:34

              @Céline Ertalif
               
              De toutes façons cette idée de jury citoyen pour Radio France serait excellente en effet. Et puis ça me permettrait de pouvoir enfin réécouter les Nouveaux Cheminssmiley


            • alinea alinea 1er avril 2015 18:58

              @Éric Guéguen
              Merci ! c’est exactement ce que je voulais dire ; au point que ce monde « d’experts » est irrespirable ; trouvons des compétences, par exemple ! smiley


            • titi titi 6 avril 2015 11:23

              @bakerstreet

              « Le tribunal arbitral qui a donné plus de 450 millions d’euros à Tapie était composé de trois pieds nickelés, bombardés experts »

              Et tous les jours, des citoyens lambda, pas formés sont appelés à se prononcer sur la culpabilité ou non de prévenus dans les jurys des cours d’assise.

              Vous avez la vision du parfait Français : un problème ? Il faut un expert !!

              J’ai travaillé un temps pour un constructeur automobile, dans la logistique des pièces détachées.
              Un problème se posait : celui d’optimiser la place prise par ces pièces.
              Une « experte » a été missionnée : elle fallait mesurer le volume de toutes les pièces. Et elle demandait l’achat d’un capteur laser pour effectuer ces mesures. Accord unanime malgré le cout délirant de l’appareil : gros investissement validé car c’est l’experte.
              Et un type est passé par là : pour mesurer le volume des pièces ? il suffit des les plonger dans une bassine d’eau et de mesurer l’élévation du niveau. Investissement : 0.
              Oups...

              Le diplôme ne fait pas l’intelligence.
              Cette course à l’expert ne doit pas nous exonérer d’un peu de bon sens.


            • eau-du-robinet eau-du-robinet 1er avril 2015 14:44

              Bonjour,
              .
              Etienne Chouard décrit bien le piège des élections ou nous désignons nos maitres !

              https://www.youtube.com/watch?v=EFeh3842h0s#t=2185
              .
              « La solution ne deviendra pas de nos élus » !!!


              • Céline Ertalif Céline Ertalif 1er avril 2015 15:16

                @eau-du-robinet « On veut la souveraineté (...) la solution ne viendra pas de nos élus ». La première partie a son importance ( https://www.youtube.com/watch?v=EFeh3842h0s#t=2185 entre 38:05 et 38:15)


              • L'enfoiré L’enfoiré 1er avril 2015 15:51

                @eau de source, (je préfère à eau-de-robinet) smiley


                D’Etienne Chouard, je m’en contrefous. Qu’en aurais-je à foutre de là où je suis ?
                La démocratie contient les germes de sa propre destruction.
                « La solution ne deviendra pas de nos élus »
                Alors pourquoi les élire ? 
                Pourquoi n’allez-vous au devant de la gestion de la société ?
                Ou peut-être après dans le contrôle de la gestion comme contre-pouvoir ?
                Où la voyez-vous cette putain de solution ? 

              • Jason Jason 1er avril 2015 15:22

                Vous avez, hélas, raison. Il faut bien constater que le nombre d’experts et d’expertises ne cessent d’augmenter. Jamais le nombre de commissions (les fameuses commissions Théodule se montent à 500), les enquêtes, les rapports, les publications de toutes sortes sur tous les sujets possibles et imaginables ont été aussi nombreux. Il faudrait faire, dans le royaume de France des bibliothèques spéciales consacrées aux expertises. Ce serait le témoignage d’un immense gâchis.

                Qu’en ressort-il ? Pas grand chose. Dans une société frileuse comme la nôtre, les experts servent le plus souvent de décor ou, au mieux, d’éléments dilatoires. Pour 100 expertises sensées, combien ont connu des résultats concrets ? Secret.

                Les élus ont aussi cette tendance à s’approprier les idées des autres. Ils adorent les experts dociles et muets. Ca leur permet de briller en public.


                • L'enfoiré L’enfoiré 1er avril 2015 15:44

                  @Jason,

                   Je suis ce qu’on peut appeler un généraliste. Cela ne m’a jamais intéressé de me planter dans un secteur au risque de le voir sauter un jour parce la modernité d’une expertise donnée n’a plus la cote.
                   Mon éclectisme se retrouve dans mes propres billets.
                   Je ne pourrais pas parler d’un sujet, sans penser en même temps à un autre.
                   Jusqu’où va l’expertise ? Faut-il être médecin qui va guérir la 2ème phalange de l’auriculaire gauche ?
                   Ou, au contraire, se rendre compte qu’il y a une main, puis un bras et un corps avec une tête qui le fait fonctionner ?.
                   S’approprier des idées des autres, je le fais en permanence, mais je ne brille pas.
                   J’aurais quitté cette antenne si ce n’était pas le cas.
                   Mon blog, me sert à distiller tout cela.
                   Etre expert, je m’en fous quant à penser à un rôle politique dans un parti quelconque, je me sentirais trop vite à l’étroit. 

                • Fergus Fergus 1er avril 2015 17:49

                  Bonjour, Jason

                  « Les élus ont aussi cette tendance à s’approprier les idées des autres. »

                  Pas que les élus : la plupart des cadres supérieurs dans les grandes entreprises, qu’elles soient publiques ou privées, agissent de même en faisant appel à des consultants extérieurs dont le nom n’est ensuite même pas cité dans les rapports de ces opportunistes !


                • Jason Jason 1er avril 2015 18:38

                  @Fergus,

                  Bonjour Fergus,
                  Tout le monde essaie de piquer les idées de tout le monde. Le cas du privé, ainsi que du monde académique d’ailleurs, est connu.

                  Mais qu’un élu « oublie » de citer ses sources, cela me choque. Cela s’associe à l’attitude du paraître fréquente chez eux. C’est le côté spectacle de la politique qui s’apparente aux montreurs de curiosités, aux montreurs d’ours et aux divers bateleurs et cracheurs de flammes.

                  Mais avec le plus grand sérieux quand même. Ayant trop peur du ridicule, je ne ferai jamais de politique.


                • Jason Jason 1er avril 2015 18:45

                  @L’enfoiré

                  Bonjour,
                  Ah, voilà qui fait plaisir à lire ! Vous êtes un généraliste, un de ceux qui ont des clartés de tout. Un honnête homme comme les aimait le XVIIIème. « Un peu de tout » serait votre devise ?

                  Quant à vous approprier les idées des autres, on vous pardonnera ce péché véniel : vous n’êtes pas politicien.


                • bakerstreet bakerstreet 1er avril 2015 19:35

                  @Jason


                  Si vous voulez étouffer un scandale, creez une commission d’enquête. 

                  Si vous voulez détruire, casser, remplacer, supprimer, bannir, salir : Créer d’abord une expertise, en lui disant bien sûr où elle doit arriver.
                  Le boulot est facile : Richelieu disait "Donnez moi l’écrit ou le témoignage d’un honnête homme, en dix lignes, à propos de n’importe quoi, et j’y trouverais dix fois une bonne raison pour le pendre. 

                  Ensuite en vous appuyant sur la fameuse expertise,, vous aurez toute latitude pour agir, et étouffer sous un vernis de compétence ceux qui vous cherchent des crosses.

                • JC_Lavau JC_Lavau 4 avril 2015 03:14

                  @L’enfoiré : « Faut-il être médecin qui va guérir la 2ème phalange de l’auriculaire gauche ? »

                  C’est là que tu deviens docteur en doigt.


                • titi titi 6 avril 2015 19:35

                  @Fergus

                  « la plupart des cadres supérieurs dans les grandes entreprises, qu’elles soient publiques ou privées, agissent de même en faisant appel à des consultants extérieurs »

                  Ce n’est pas si simple que cela.

                  Certains font appel à des experts bien qu’ils ont déjà la solution.
                  Mais si cette solution est portée par un « expert » alors tous les malades de l’expertise acquiescent des mesures qu’ils n’auraient jamais acceptées si elles n’avaient été proposées par l’expert.

                  L’expert ça sert aussi à ça : faire passer la pilule que l’on sait amère depuis longtemps.


                • L'enfoiré L’enfoiré 1er avril 2015 15:36

                  Bonjour Celine, 


                  Je reviens sur ces trois questions et réponses : 
                  1. l’expertise est indispensable à la démocratie ; 
                  2. en démocratie les experts ne doivent pas être les gouvernants ;
                  3. quand des élus se prennent pour des experts du gouvernement de l’administration publique on augmente les chances d’ouvrir la porte au loup.

                  1er point : Ok. 
                  2ème : mais c’est ce qui se passe aujourd’hui et que se passe-t-il : il font appel à un autre pouvoir en renfort : les lobbies. Le jeu de chaise musicale qui voit les ministres être placés une fois à la justice, une fois à l’éducation, trouvez-vous cela normal ?
                  3ème : Ouvrir la porte au loup est nécessaire, cela s’appelle des contre-pouvoirs et c’est ce que vous évitez en France en donnant les pouvoirs une fois à gauche et une autre à droite.  

                  En fait, vous vous contredisez quelque peu dans vos conclusions et ce qui suit dans le texte le prouve. Mais je peux me tromper.

                  • Céline Ertalif Céline Ertalif 1er avril 2015 16:09

                    @L’enfoiré , salut à toi, je te connais depuis si longtemps déjà.


                    Sur le 2ème point, oui c’est ce qui passe effectivement, nous avons des décideurs experts. Les ministres sont au moins experts du milieu politique (administration/cabinet/relation avec le Parlement, le Gouvernement + la science du positionnement politique avec les médias). Après qu’ils le soient moins de leur portefeuille de compétences en passant de l’éducation à la culture ou à autre chose, c’est après tout la seule bonne nouvelle !

                    3ème point : ouvrir la porte au loup. Euh, c’est nécessaire ? Là, je vais t’envoyer un portait de Schaun le mouton ! Parce que quand tu es le mouton, l’entrée du loup dans la bergerie c’est mauvais pour la santé. Quand Bouygues fait des PPP avec le ministère de la Défense pour la construction de Balard, c’est nous qui payons... Cela ne peut faire rire que les moutons belges ! Et des exemples comme celui-là, on en a d’autres... Sans doute des belges aussi, fais nous rire à ton tour ! 


                  • L'enfoiré L’enfoiré 1er avril 2015 17:14

                    @Céline Ertalif, Je viens de fêter les dix ans de mon blog. smiley Les compétences sont-elles liées à de l’expertise ? Une question qui vaut d’être posée. 

                    Pour entrer en politique, il y a des études pour cela. 
                    Souvent ce sont des avocats de formation qui entrent en politique. 
                    Parfois, cela s’associe. 
                    Nous avons le médecin Maggie De Block qui est en charge des soins de la Santé. Mais c’est rare. Charles Michel, 1er ministre, études de Droits. Kriss Peeters, en charge de l’emploi, de l’économie et des consommateurs, mais on ne connait pas sa formation. Alexandre de Croo, ingénieur commercial, homme d’affaire dans la Coopération au développement, la poste et les télécommunication.....
                    Stop ou encore ? 

                  • Dany romantique 1er avril 2015 17:38

                    Débat intéressant, je ne vois personne avoir vraiment tort. La technostructure revient à surfer de fait sur la politique managériale par la prépondérance de métiers experts( ex : juriste, informaticien, expert comptable, ingénieur, communicant, etc..) qui pourrait constituer un contre pouvoir à la gouvernance de l’organisation. Mais lorsque l’on devient plus décisionnel que le calife cela ne dure pas. Celui qui a le pouvoir suprême, pendant un certain temps va « caresser » les experts à condition que ces derniers obéissent. C’est vieux comme le monde. Un journaliste qui va se singulariser par une remise en cause de « l’établissement » world company ne pourra résister à la politique de la direction qui elle même obéit aux actionnaires. C’est pour cela que Pleynel et Mauduit (que l’on soit plus ou moins d’accord avec eux) en créant Médiapart ont pu sortir les dossiers que l’on sait 

                    Les corps intermédiaires de l’administration sont logiquement plus à l’abri que dans le privé des caprices du prince ( un ministre, un cabinet ministériel). Cela fonctionnera malgré tout en nominations, en inflexion politique, en régime auto-centré (apparatchiks), système de caste auto-entretenue qui crée les effets pervers analysés par Michel Crozier sur la « bureaucratie » qui se comporte en « système autogène » à « effet circulaire ». Une organisation trop grande ne peut pas prendre la bonne décision entre celui qui sait (celui qui exécute) celui qui élabore (celui qui pilote la technique) et celui qui manage (la structure de commandement). Cela reste Taylorien.
                    La bonne décision restera finalement arbitraire sous contrainte budgétaire et dépend de trop d’intérêts particuliers ; on reste loin de la bureaucratie se voulant vertueuse selon Max Weber. 
                    Les lobbies de Bruxelles sont en fait les véritables promoteurs et décideurs de la politique européenne pourtant administrée sous fonds publiques. Et nous restons aux antipodes de l’intérêt général. Le dernier livre de José Bové dénonce une fois de plus le système de Bruxelles sachant que Strasbourg obéit aux sociétés multinationales.
                    Pourrait-il en être autrement ? sachant que dans sa charte -depuis le début- la politique de l’U.E. est articulée dans la doxa de l’économie de marché qui prévoit d’être « libre » c’est à dire avec concurrence salariale sociale et fiscale sans entrave, au sens d ’Adam Smith. 
                    C’est bien un système capitaliste à phalanges oligarchiques qui gouverne depuis le début ; et les « frondeurs » ou Mélenchon ne résisteraient pas longtemps (voir Tsypras pourtant au pouvoir il n’y peut rien). 
                    Pour la question de la politique franco-française celle-ci est donc sous domination européenne . Par conséquent si l’on veut que cela change en France il faudra bien avoir le courage de sortir du logiciel pour faire une véritable politique économique et sociale sous l’impulsion indispensable à la souveraineté.La souveraineté c’est LE gouvernail. 
                    Sinon ce sera encore plus d’abstention et on tournera en rond. 
                    Et ça peut durer longtemps !

                    • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 1er avril 2015 18:13

                      «  »Pour une raison qu’on ne veut peut-être pas imaginer : les élus sont l’erreur de la démocratie…«  »

                      Pas exactement cela  : Disons clairement que les élus aujourd’hui sont le fruit du leurre démocratique. J’ai reformulé les principes de le démocratie et j’ai expliqué qu’aucune nation jusqu’à aujourd’hui n’a réussi à la concrétiser sur le terrain social et politique parce que la démocratie exige un haut niveau d’intelligence collective et que tous les pays du monde ont chacun un balourd formé par l’ignorance et par les hors la loi qui empêchent la véritable émancipation.

                      Aucun expert, aucun scientifique, aucun politicien et personne ne peut réfuter les principales que j’ai émis ni les explications que j’ai données concernant l’organisation sociale, politique et humaine, mais vous de l’Agora vous pouvez toujours saliver !!!

                       Il y a plus de lecture ici : https://www.facebook.com/groups/REFUSONSLECIRQUEELECTORAL20122014/?ref=bookmarks


                      • charlesleter 1er avril 2015 18:45

                        a l’auteur
                        le role des experts est de d’éclairer les citoyens ,mais ce sont les citoyens qui doivent avoir le dernier mot dans une véritable démocratie..Il faut redonner le pouvoir aux citoyens par l’instauration du référendum d’initiative citoyenne au niveau local et national comme cela existe totalement en Suisse ou partiellement dans 10 pays en Europe.signez la pétition proposée par l’association article3:site article3.fr proposant la modification de l’article 3 de la constitution.
                        http://www.article3.fr/informations/proposition-loi-constitutionnelle
                        cdt


                        • Céline Ertalif Céline Ertalif 1er avril 2015 21:26

                          @charlesleter  J’ai signé !


                        • christophe nicolas christophe nicolas 1er avril 2015 18:51

                          Vous décrivez un système clientéliste et comme l’argent se concentre de plus en plus... plutôt dans les lobbies que dans le peuple, les politiques suivent.


                          La république produit la tyrannie, c’est connu. Les grecs se sont fait la guerre entre eux et les romains ont fait la guerre au monde jusqu’à l’avènement des Rois Chrétiens qui ont stabilisé les institutions pendant un millénaire.

                          Le monde Européen s’est fait des tonnes de guerres internes et les USA règnent comme les Romains d’autrefois. Les invasions Barbares ont pillé nos économies, même les USA ont souffert.

                          Autrefois, après bien des persécutions, ce sont les Evêques, porteur d’une nouvelle connaissance qui ont rebâti la société avec les seigneurs Francs qui s’étaient imposés.

                          • ddacoudre ddacoudre 1er avril 2015 22:26

                            bonjour céline

                            intéressante vision de la relation des élus et des fonctionnaires. je veux bien qu’il soient rattachés à l’expertise du fait de leur formation pour accéder aux fonctions de commis de la nation.
                            Tous les pouvoirs ont structuré une administration dont le rôle est de connaitre toutes les règles de fonctionnement qui ont été légiféré et qui représentent les contraintes auxquelles seront soumis tous les élus quelle que soit la stratification sociale à laquelle ils appartiennent. Ensuite il existent des spécialistes dans tous les domaines extérieurs à la fonction publique qui peuvent apporter leurs concours à la demande et enfin nous avons ceux que l’on appelle les lobbyistes dont l’objectif n’est pas de servir, mais de se servir. Aucun de ces acteurs ne peut être effacé de par la volonté d’un élu, car ils sont des acteurs indispensables puisqu’ils représentent la réalité de l’existence avec lesquels l’élu devra s’organiser pour accomplir le mandat qu’il a reçu de ceux qui l’on désigné. Il est impensable qu’un élu puisse gérer à lui tout seul quoi que ce soit tant l’organisation et la gestion de la vie publique est devenu complexe et l’humain lui ne dispose que de ces maigres capacités. Il entend à 360 mètre seconde, ne se rappelle pas les 38 milliards d’actions qu’il exécute dans une années, ne voit qu’à 20 km à la ronde, et son cerveau sélectionne les informations qui seront retenues pour ne pas exploser devant la sollicitation.
                            alors pour y arriver nous sommes obligé de nous y mettre à plusieurs et de faire appel aujourd’hui aux technologies qui nous permette d’augmenter nos capacités et notre efficacité.
                            la démocratie ne peut être séparé des moyens de son exercice. si l’on pense qu’elle offre à chaque citoyen la possibilité d’être investi d’un mandat électif. aujourd’hui comme tu le souligne il y a des organismes de formations qui pointent pignon sur rue ; alors que jusqu’ici ce sont les partis qui assurent la formation de leurs élus,devant la carence de l’instruction publique qui en est resté au siècle dernier, alors que la disponibilité des savoirs nécessaires, pour comprendre le monde et être un élu au fait de ces possibilités, sont devenus exponentiels. il n’est donc pas anormal que les citoyens cherchent des « experts », des gens qu’ils considèrent comme ayant les compétences requises pour être élu. Cette exigence de capacité réduit de fait l’accession au mandat électif des citoyens les plus humbles. Nous nous trouvons devant un choix « censitaire » non plus par l’argent mais par les savoirs.
                            c’est seulement depuis la guerre de 40 que la démocratie c’est pleinement déployé avec le vote des femmes et la création de grand corps de fonctionnaires serviteurs de l’état, même avec les quelques grincements qui peuvent exister. Jusqu’alors c’était des notables qui assumaient les mandats électifs, et cette pleine démocratie n’a pas véritablement changé la donne, c’est toujours celui qui fait la démonstration de sa « capabilité » qui est élu, et devient ou se prend pour le patron de son administration, alors que celle-ci est là pour l’aider à accomplir son mandat. la démocratie est une organisation exigeante puisqu’elle impose de recueillir les informations nécessaires pour faire ses choix de manière éclairé, mais elle peut n’être comme cela est entrain de se dérouler qu’une instance élective qui au rythme des élections forme le marché électoral d’une classe de spécialistes, puisque les citoyens n’ont toujours pas une instruction citoyenne. Et il n’est donc pas surprenant qu’ils réclament des experts, comme un enfant réclame son père tant la fracture intellectuelle devient un abîme entre les savoirs disponibles pour comprendre la complexité du monde qui se touche d’un clic d’ordinateur, et le peu dont dispose les citoyens à qui l’on demande d’être seulement des outils de travail.
                            alors l"on peu considérer que former des citoyens à être des acteurs démocratiques accomplies et plus couteux que d’avoirs des citoyens qui assument leur démocratie par l’intermédiaire d’experts en tout genre dont leur assistance devient le choix politique à la place du choix de l’élu.

                            cordialement.


                            • L'enfoiré L’enfoiré 2 avril 2015 12:13

                              @ddacoudre, bonjour,


                                Ce matin, je lisais l’Echo. 
                                Une image a attiré mon regard et un titre qui disait « Il vaut mieux être héritier que mériter ».
                                Sur l’image il y avait 5 personnages de la politique belge.
                                Tous des fils à papa déjà dans la politique et qui donc connaissaient la musique.
                                La compétence serait-elle dans les gènes ?
                                Une question bête et méchante, bien entendu. smiley 

                            • ddacoudre ddacoudre 3 avril 2015 13:09

                              @L’enfoiré

                              bonjour l’enfoiré. l’endogamie n’a pas d’exclusive, et la possession à donné naissance à la famille pour que l’on puisse se les transmettre. que les rejetons miment leur parent n’a rien d’exceptionnel et je ne vois pas pourquoi il serait indécent qu’un enfant veuille être un homme politique comme ses parents, les enfants votent bien souvent comme leur parent etc. naturellement là où tu as raison c’est que l’héritage ne confère pas de fait ni le mérite ni la « capabilité »

                              cordialement..


                            • Céline Ertalif Céline Ertalif 2 avril 2015 13:14

                              Je viens de voir une vidéo de Claude Rochet sur le bien commun. Elle m’inspire le complément suivant à cet article : il faut sortir de la confusion actuelle dans laquelle nous sommes en train de nous noyer entre l’efficacité publique et l’efficience administrative. Quand l’action publique n’a plus de finalité définie, l’efficience ne peut pas lui en donner. Concrètement, la DGS n’a plus qu’à quitter son poste...


                              • Éric Guéguen Éric Guéguen 2 avril 2015 13:54

                                @Céline Ertalif
                                 
                                Je vous conseille également le livre qu’il a fait paraître à ce sujet il y a une quinzaine d’années.


                              • Jacques 3 avril 2015 16:14

                                @antisimpliste


                                Une élection d’experts existe déjà : c’est le concours administratif, ouvert à tous les citoyens, anonyme, fondé sur la seule évaluation des compétences, sans intervention de lobbies, sans gesticulation électorale de type publicitaire, sans esbroufe, sans influence de l’argent. 

                                Quoi de mieux ?

                                A partir de là, se pose la question de la place des citoyens-experts dans le processus décisionnel, et sur ce point Céline apporte une réflexion sérieuse, merci Céline.

                                L’élu politique, de mandat unique et limité dans le temps (tiré au sort pourquoi pas, comme les jurés) doit avoir un rôle limité au contrôle des experts. Ce doit seulement être un commissaire politique, chargé d’apporter un regard citoyen sur le fonctionnement complexe de la chose publique. 

                                Ce n’est surtout pas un « manager » !
                                Le bien commun n’est pas une entreprise !

                                L’élu politique ne peut pas être un chef, d’ailleurs, en toute logique, son contrôle ne pourrait s’exercer que de manière collégiale, comme celui du Conseil Constitutionnel.
                                Ce collège d’élus citoyens aurait pouvoir de censure, de contrôle a priori et a posteriori, et de proposition, c’est tout.
                                C’est toute la pyramide de l’actuelle notabilocratie qu’il faut inverser.

                                Au diable les « notoires », comme disait De Gaulle !

                                • titi titi 6 avril 2015 11:29

                                  @Jacques

                                  « Ce n’est surtout pas un « manager » !
                                  Le bien commun n’est pas une entreprise ! »

                                  Pas d’accord.

                                  Le disparition du sens de l’intérêt collectif, fait qu’aujourd’hui, gérer une collectivité c’est exactement comme gérer une entreprise.
                                  Gérer des plannings, gérer des RH, gérer des budgets, gérer ses achats.
                                  Je dirai même que le fonctionnement comptable et financier fait des collectivités les premières « entreprises » SOX.


                                  Et ne croyez pas que la corruption est uniquement le fait des élus.
                                  Si on se penchait sur qui paie les billets d’avion pour les vacances familiales de certains « directeurs techniques », de certains « DGS », je pense que l’on serait surpris (et les élus avec)



                                • Céline Ertalif Céline Ertalif 6 avril 2015 22:35

                                  @titi Je ne suis pas d’accord. On peut dire à la limite que gérer une administration c’est comme gérer une entreprise, mais attention les finalités d’une entreprise ne sont pas les mêmes a priori et ne sauraient être définies par un manager et même pas par un exécutif, puisque celui-ci est sensé être un représentant des électeurs.


                                  « L’élu politique ne peut pas être un chef » ! Voilà une belle phrase, Jacques, que devrait se répéter certains demeurés, en se rasant le matin.

                                • JC_Lavau JC_Lavau 4 avril 2015 03:08

                                  Article utile et fouillé, mais qu’il va falloir discuter en détail.


                                  • maQiavel maQiavel 5 avril 2015 22:34

                                    Merci pour ce point de vue.


                                    • gogoRat gogoRat 6 avril 2015 14:08

                                       L’ idée de jury citoyens semble bien être un moyen terme entre la délégation d’un pouvoir brut de décision à des élus non experts, l’arbitrage entre des experts plus ou moins officiellement reconnus réalisé par des délégués incarnant le peuple, ou une problématique consultation de tous (référendum).
                                       
                                       Reste à résoudre le problème démocratique de la constitution de ces jurys.
                                       
                                       La ’solution’ classiquement évoquée du tirage au sort, ne doit pas pour autant faire illusion.
                                       Pour que l’effet démocratique de cette ’stochocratie’ soit efficace, il faudrait multiplier suffisamment la fréquence des tirages au sort en fonction de l’effectif total de la population ...
                                       Par ailleurs, en cas de votes internes à ces jurys, pour pouvoir compter sur l’effet positif du « théorème du jury » de Condorcet, il ne faut pas négliger l’impératif sous-entendu des prémices suivants :
                                       - la question soumise au jury doit avoir une solution pertinente
                                       - chaque participant du jury doit avoir au moins une chance sur deux de choisir une solution pertinente
                                       - les participants doivent décider de leur vote de façon indépendante (sans se concerter sur la stratégie du vote, pas plus que que sur la pertinence de leur choix)

                                       C’est pour cela que, en complément de ces jurys, les cahiers de doléances auto-évalués suggérés dans la présentation de mon ’profil’ me semble tout à fait susceptibles de pouvoir constituer un apppel élargi aux compétences et avis de toute la population.
                                       ( Contraint par un poids d’expression publique limité, chaque citoyen n’aurait pas intérêt à prétendre arbitrer les sujets qu’il ne maîtrise pas - à moins de vouloir témoigner d’une conviction forte, peut-être peu pertinente techniquement, mais dont l’impact démocratique ne doit pas être snobé )

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