Des Etats Généraux Citoyens pour une nouvelle Constitution
Les forces vives qui contestent la tournure que prend notre monde sont nombreuses, mais ne sont pas représentées. Les volontés de rassemblement dont font preuve ces forces, à travers de multiples associations, blogs ou sites participatifs, ne sont malheureusement que peu relayées et, lorsqu’elles le sont, sont instrumentalisées par ceux qui les relaient.
De plus, la liberté d’expression, pour laquelle tant de gens sont prêts à combattre, est déjà moribonde car, si elle permet encore la critique, elle n’autorise plus la proposition. Aujourd’hui les termes « révolution », « censure » ou « complot » sont systématiquement moqués, vidés de leur sens et anéantis sous un flot de contestations dites démocratiques. Il n’est plus désormais possible d’envisager officiellement un autre système que le capitalisme, un autre moyen de communiquer que le « politiquement correct », ou d’émettre l’hypothèse que les grandes décisions de ce monde sont prises en secret.
Cette propension à vouloir faire croire que l’Histoire, qui n’a été qu’un grand fatras de mensonges, de luttes pour le pouvoir et de révolutions continuelles, se serait assagie après la deuxième guerre mondiale (sous l’égide paternaliste de grands organismes mondiaux comme L’ONU, le FMI ou l’OMC) est propagande mensongère. La transparence aurait donc remplacé les complots, le capitalisme aurait annihilé la justification d’une révolution, la démocratie aurait fait disparaître la censure ?
Non, le monde n’a pas changé, et nous en avons la preuve tous les jours : guerres, misère, oppression, esclavage, duperies, violence, maladies, religion, jalousie… rien n’a changé, car l’homme n’a pas changé. Cela pourrait sembler pessimiste, mais il n’en n’est rien : car si l’homme « d’en haut » n’a pas changé, celui « d’en bas » non plus. En lui brûle encore et toujours la flamme qui lui a permis, maintes et maintes fois, de se lever pour accomplir des actes défendant son essence vitale, la liberté de penser. Et cela même s’il a toujours fini par se refaire berner, encore et toujours par ces mêmes profiteurs de rêves que sont les assoiffés de pouvoir.
Mais aujourd’hui, le danger est plus grand encore, et c’est pour cette raison qu’il faut préparer les conditions de la prochaine révolution. Les capacités technologiques d’oppression physiques et mentales sont désormais entre les mains du pouvoir, pouvoir qui n’attend que le moment opportun pour les utiliser, sans que nous ne puissions plus y échapper. Les « grands » de ce monde attendent, eux-aussi, le moment que nous attendons.
Sauf que eux, au moins, ont préparé la suite. Pas nous.
C’est pour cela qu’il est indispensable, et urgent de se mettre au travail, avec tous les hommes dont la volonté est d’offrir aux générations futures un monde où l’homme sera encore un être conscient, et disposant de son libre arbitre.
La proposition qui suit n’est qu’une proposition, ou plutôt même un appel, qui est à destination de tous ceux qui voudraient poser leur pierre à un édifice nouveau, mais qui parfois ne savent ni où la poser, ni comment la lier aux autres.
Je propose donc l’ouverture d’un site internet participatif non pas basé sur la critique du système actuel, mais sur la proposition d’idées nouvelles.
Que tous les journalistes, scientifiques, enseignants, juristes, philosophes, blogueurs, étudiants, parents, tous ceux qui rêvent d’un autre monde puissent aider à établir une constitution nouvelle, qui fonctionne un peu à la manière d’un Wikipedia. La constitution actuelle, qui se réfère en théorie à la déclaration des droits de l’homme, a été tellement transformée par les réformes successives qu’elle ressemble à peu de chose prêt à la caricature que faisait Orwell dans « la ferme des animaux ». et bien recréons un texte fondateur, comme l’ont fait nos ainés, et tâchons de ne pas refaire les mêmes erreurs. De ce texte découlera une constitution, à la quelle chacun sera en mesure de participer, et d’y comprendre quelque chose. Notre constitution actuelle est comme le manteau d’une nouvelle de Gogol : si rapiécé qu’on ne reconnaît plus le tissu d’origine. Comme si, au cours des âges, nous avions refusé d’en coudre un autre, et préféré y rajouter sans cesse d’autres morceaux, ce qui a fini par rendre ce manteau informe. Ce n’est plus un manteau, c’est une loque, un amas de petits bouts cousus les uns avec les autres, et qui ne tient plus chaud.
Recousons ensemble un nouveau manteau, et que ceux dont le métier est de coudre, ou de construire, entendent notre appel : s’ils savent comment poser les premières pierres, qu’ils nous montrent. Nous serons nombreux à en apporter d’autres, et nous apprendrons à coudre.
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