Du discours du Bourget 2012 à la Centrale nucléaire de Fessenheim « les promesses n’engagent que ceux qui y croient »
Le quinquennat de François Hollande restera marqué par une mise en lambeaux de la Gauche qui résulte essentiellement :
D’une part, par des mesures prises hors catalogue des promesses électorales, particulièrement controversées, tel le pacte de responsabilité, Loi EL KHOMRI sur la réforme du code du travail, loi MACRON sur des sujets aussi divers que le travail le Dimanche, la libéralisation des autocars avec un bilan énergétique et carbone désastreux, la cession de participations de l'Etat, la loi sur le renseignement avec le risque d’une « surveillance de masse » généralisée …
D’autre part, si certaines promesses mineures ont bien été tenues, c’est aussi à cause d’un non respect de certaines promesses qui restent essentielles pour le vécu quotidien et la sécurité des citoyens, notamment par rapport aux risques d’origine anthropiques, tel le nucléaire. Mais également une politique internationale à géométrie variable au gré des exigences et intérêts Américains, sanctions économiques contre la Russie qui ont couté cher aux contribuables, soutien à l’allié » Turque ERDOGAN qui réprime avec violence, restreint les libertés de la presse et apporte indirectement, mais sans état d’âme, son soutien à DAECH, alors qu’on fustige Bachard El-ASSAD et POUTINE au nom des droits de l’homme. Non content de mentir aux Français, il a même menti aux Allemands concernant la centrale Nucléaire de Fessenheim…

Entre un traité Budgétaire Européen et « la Finance est mon ennemi » deux exemples extraits du discours du Bourget en 2012 des promesses non tenues
Les exemples de promesses non tenues sont légions, mais pour l’exemple, indépendamment du dossier nucléaire que je traiterai à la suite de ces paragraphes, je n’en citerai que deux. On se souvient de ses propos très sévères à l’égard de son prédécesseur et son engagement à renégocier le traité budgétaire Européen dit « Merkozy » qu’il a très rapidement validé tel quel…
Le discours du Bourget le 22 janvier 2012, pendant la campagne électorale où François HOLLANDE déclarait : « … Dans cette bataille qui s’engage, je vais vous dire qui est mon adversaire, mon véritable adversaire. Il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance. Sous nos yeux, en vingt ans, la finance a pris le contrôle de l’économie, de la société et même de nos vies. Désormais, il est possible en une fraction de seconde de déplacer des sommes d’argent vertigineuses, de menacer des États… » On connaît la suite, immédiatement après son élection entre un voyage à la City de Londres, temple de la finance mondiale, et deux ans plus tard avec « … la finance est notre ami, nous avons besoin des Banquiers… » Relayé par le Ministre SAPIN. Ou encore, dans le même discours au Bourget : « …Je séparerai les activités des banques qui sont utiles à l’investissement et à l’emploi, de leurs opérations spéculatives. J’interdirai aux banques françaises d’exercer dans les paradis fiscaux. Il sera mis fin aux produits Financiers toxiques qui enrichissent les spéculateurs et menacent l’économie. Je supprimerai les stock-options, sauf pour les entreprises naissantes, et j’encadrerai les bonus. Je taxerai les bénéfices des banques en augmentant leur imposition de 15 %. Je proposerai la création d’une taxe sur toutes les transactions Financières ainsi que d’une agence publique européenne de notation… »
Bilan :
– Séparation des activités spéculatives des activités de banque de détail : la loi sur la réforme bancaire s’est réduite à un simple « isolement » des activités spéculatives dans une filiale spécifique « On souhaite préserver le modèle français de banque universelle, qui fonctionne« a-t-on déclaré au Ministère de l’Économie, pour justifier ce renoncement.
– Paradis fiscaux : pas de mesures sur les paradis fiscaux.
– Produits financiers toxiques : Pas de loi sur la fin des produits financiers toxiques.
– Stock-options : pas suppression des stocks options.
– Bonus : pas encadrement des bonus.
– Taxation des bénéfices des banques : pas de projet de loi.
– Agence publique européenne de notation : Comme pour le point précédent, il y a eu des avancées sur cette question, mais à l’échelle européenne. Ces avancées ne sont donc pas directement à l’initiative de François Hollande.
Promesse de fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) faite le 14 Septembre 2012 qui ne sera pas réalisée pour le pire à venir !…
Le 14 septembre 2012, François Hollande indique en ouverture de la conférence environnementale que la centrale de Fessenheim serait fermée à la fin 2016. (http://tempsreel.nouvelobs.com/planete/20120914.OBS2414/conference-environnementale-hollande-multiplie-les-annonces.html )
En septembre 2015, Ségolène Royal a repoussé cette fermeture à 2018, au terme d'un processus censé être lancé en juin 2016. Mais voilà que La ministre indique être « prête à donner son feu vert » pour prolonger de dix ans la durée de vie des centrales nucléaires françaises, qui passerait ainsi de 40 à 50 ans. « Si l'Autorité de sûreté nucléaire donne son feu vert, oui je donnerai l'autorisation de prolongation de 10 ans des centrales qui sont déjà amorties et qui produiront donc une électricité à meilleur marché », a affirmé la ministre sur le plateau du France 3.
Comme par hasard, après la déclaration de Ségolène Royal, Sophie LETOURNEL, chef de la division de Strasbourg de l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), déclare qu' « il n'y a pas de raison de fermer la centrale de Fessenheim du point de vue de la sûreté nucléaire. Fessenheim est tout à fait dans la moyenne de l'appréciation que l'ASN porte sur les centrales nucléaires françaises, c'est-à-dire que c'est globalement satisfaisant et que la situation était restée sous contrôle lors d’un incident survenu en 2014 » poursuit-elle. « Après, il y a des décisions de politique énergétique qui relèvent du gouvernement et qui peuvent conduire à des choix différents ».
Accumulation d’incidents
Coup sur coup, les deux réacteurs de la centrale nucléaire de Fessenheim ont été mis à l'arrêt, pour des raisons bien différentes. Le réacteur 2 a été stoppé dans la nuit du vendredi 27 au samedi 28 février 2015 pour « de nombreuses activités de contrôle et de maintenance dans les parties nucléaires et non nucléaires des installations », selon EDF. Le réacteur 1, lui, a été stoppé à la suite de la découverte par les équipes du site d'un « défaut d'étanchéité sur une tuyauterie située en aval du condenseur, dans la salle des machines, hors zone nucléaire ». EDF assure que cette fuite « n'a eu aucune conséquence sur la sûreté des installations, l'environnement et la sécurité du personnel »...
Les associations anti-nucléaires avaient accusé la direction de la centrale de Fessenheim d'avoir "menti" au grand public et à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) quant à sa gestion d'une importante fuite d'eau, le 28 février. Selon ses associations EDF a informé le grand public de manière « tronquée et mensongère et a fourni de fausses informations à l'ASN »,
Les associations du Réseau "Sortir du nucléaire" avaient déposé plainte contre EDF, exigeant la condamnation de l’exploitant de la centrale nucléaire de Fessenheim suite à la communication sur les fuites survenues les 28 février et 5 mars 2015.
Un incident en 2014 avec des causes similaires
Déjà, L'incident survenu le 9 avril 2014 rappelle étrangement celui du 28 février 2015. Ce jour-là, le réacteur n°1 de Fessenheim était mis à l'arrêt après une rupture de tuyauterie sur un circuit secondaire d'alimentation de secours en eau des générateurs de vapeur située hors de la zone nucléaire. Trois jours plus tard, le directeur de la centrale expliquait qu'une fissuration de 10 cm de la tuyauterie était à l'origine de l'incident. L'ASN avait à son tour mené une enquête et dévoilé que 100 m3 d'eau s'étaient déversés en salle des machines et qu'une heure et demie a été nécessaire avant que l'alimentation en eau ne soit coupée…
D’après les Allemands, l’incident survenu à la centrale de Fessenheim le 9 avril 2014 aurait été plus important qu’annoncé…
Selon deux médias allemands l’incident survenu le 9 avril 2014 dans la centrale a été plus grave qu'annoncé par les autorités françaises. D'après le quotidien Süddeutsche Zeitung et la chaîne locale WDR, un des deux réacteurs serait devenu « momentanément incontrôlable « .Les deux médias évoquent « une suite d'échecs techniques et de chaos », en s'appuyant notamment sur les déclarations d'un expert, auteur d'un rapport commandé par les Verts allemands.
Comme on pouvait s’y attendre, pour l’ASN, « dire que le réacteur n’était plus contrôlable est inexact, l’incident a été bien géré par EDF qui avait « le droit d’utiliser du bore. La situation est restée sous contrôle. La centrale n’a jamais été dans une situation qui aurait nécessité un arrêt d’urgence », a souligné Mme LETOURNEL…
Toujours, selon la version officielle française, c’est une fuite d'eau qui a pénétré dans une armoire contenant des systèmes électriques, mettant hors circuit un des systèmes de sécurité permettant de contrôler la puissance du réacteur. Les opérateurs de la centrale ont alors décidé d'arrêter en urgence le réacteur, en introduisant du bore, une substance servant à réguler sa puissance, dans son système de refroidissement.
Sauf que d'après Manfred MERTINS, l'expert cité par les médias allemands, l'utilisation de bore est un procédé rarissime. Il dit n'avoir « connaissance d'aucun réacteur en Europe occidentale qui ait dû être arrêté avec un ajout de bore ».
L'incident avait à l'époque été classé au niveau 1 de l'échelle internationale des événements nucléaires, qui compte huit niveaux de gravité, classés de 0 à 7. Il avait été annoncé par EDF puis analysé publiquement par l'Autorité de sûreté nucléaire.
Fessenheim est « trop vieille », selon la Ministre de l'environnement allemand
" L’incident montre une fois de plus que notre requête auprès du gouvernement français de débrancher Fessenheim est justifiée. J’ai déjà exprimé à plusieurs reprises cette demande, me référant aux inquiétudes légitimes de la population à la frontière franco-allemande, et je continuerai à le faire », a déclaré dans un communiqué Barbara HENDRICKS, Ministre Allemand de l’environnement.
La classification par les autorités françaises de l'incident en niveau 1 « était justifiée », selon la ministre Barbara HENDRICKS, membre du Parti social-démocrate (SPD). Cependant, la Suddeutsche Zeitung relève un manque de transparence des autorités françaises. Contrairement aux promesses faites par François HOLLANDE, en septembre 2012, elle avait publiquement regretté que le gouvernement français décide de prolonger la durée de vie de la centrale alsacienne jusqu'en 2018. Elle reconnaissait toutefois « nous n'avons aucune prise sur la durée de vie des centrales en France ». Mais l’Allemagne dispose de quelques moyens de pression bien supérieurs a ceux des seuls riverains Français de la centrale nucléaire de Fessenheim.
Vieillissement du parc Nucléaire Français, jusqu’où ira-t-on ?
L’industrie nucléaire ne finit pas de s’effondrer. AREVA connaît de graves difficultés Financières et la situation économique d’EDF n’est guère meilleure.
Sur 58 réacteurs en activité en France, 33 vont bientôt atteindre la visite décennale des 40 ans, durée à partir de laquelle l’Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire (IRSN) met en garde contre des risques de rupture brutale des cuves. François HOLLANDE souhaite-t-il rester dans les mémoires comme « le Président de l’accident nucléaire » ? Alors qu’une nouvelle crise économique s’annonce (une de plus qui va en précéder d’autres), combien de milliards seront engloutis de manière indécente pour « rafistoler » tant bien que mal les réacteurs vieillissants, les 3,7 milliards par an évoqués par EDF étant probablement en-deçà de la réalité ? Ne serait-il pas plus judicieux d’investir ces milliards dans les économies d’énergie, mettre fin à l’obsolescence programmée, engager la réhabilitation thermique des logements et investir dans les énergies renouvelables ? Toutefois, si les énergies dite « renouvelables » sont à développer, à consommation égale elles ne remplaceront pas l’énergie nucléaire ? Bref, il faut une société plus sobre, moins énergivore, et lutter contre les gaspillages sous toutes ses formes… Mais là encore, il faudrait être moins nombreux pour pouvoir espérer être un peu plus heureux...
Les promesses n’engagent que ceux qui y croient
Pour conclure
François HOLLANDE, inspiré par un autre ancien Président de la République Corrézien semble avoir fait de la formule « Les promesses n’engagent que ceux qui y croient » la devise de sa gestion politique Présidentielle de la France, mais pas seulement, si on se réfère aux engagements pris auprès des Allemands concernant la centrale nucléaire de Fessenheim et qui à l’évidence ne seront pas tenues. Ce ne sont pas les affirmations de Mme COSSE transfuge Gouvernemental des Verts, lorsqu’elle déclare que la centrale nucléaire de Fessenheim sera fermée fin 2016, qui infléchiront la logique Présidentielle… Elle semble oublier qu’en Septembre 2015, François Hollande avait déclaré que Fessenheim, en service depuis 1977, ne fermerait pas en 2016 comme initialement prévu, contrairement à l'une de ses promesses électorales de 2012, en raison du retard pris par le chantier du réacteur nucléaire EPR de Flamanville. (Un autre gouffre financier).
26 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON