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Accueil du site > Tribune Libre > En fait, ils ne veulent pas sauver le capitalisme

En fait, ils ne veulent pas sauver le capitalisme

Les élections sont inutiles. La peur du FN est un leurre. Et les économistes de tous bords n’ont rien compris. En réalité, comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire ici, le système capitaliste fonctionnerait même plutôt bien si les agents économiques étaient réellement rationnels ; ce que des décennies de conditionnement n’ont pas réussi à imposer aux êtres humains, et c’est tant mieux !

Depuis le temps qu’on sait comment le sauver, il faut être naïf ou aveugle pour ne pas comprendre que si nos gouvernants continuent à agir contre le bon sens le plus élémentaire (c’est-à-dire imposer la régulation), c’est qu’ils ne le désirent pas : au point où les Occidentaux en sont rendus, après des décennies de tricheries, de distorsions de concurrence et de protectionnisme « patriotique », il apparaît que le retournement -inévitable au regard des ressources, de la population et du niveau de confort des pays « riches », a déjà bien entamé son oeuvre : aujourd’hui sauver le capitalisme revient pour les « occidentaux » à la fin de leur hégémonie sur le reste du monde.

Et c’est bien ainsi qu’il faut comprendre les événements qui se jouent actuellement. Alors que les économistes se disputent sur la meilleure manière de « sauver » le capitalisme, qu’ils vilipendent telle ou telle politique économique, ils refusent de voir que sauver ce système est non seulement inutile, mais aussi et surtout considéré comme « néfaste » par la plupart des « idéologues » qui nous dirigent, car ce système est tellement corrompu qu’il ne sert plus leurs intérêts mais celui de leurs « concurrents » (ou ennemis si on anticipe un peu). Cela implique pour les pays dits « développés » -et en dehors de la réflexion collective à laquelle j’appelle sans succès (mais je ne suis pas le seul !) la mise en place d’alliances, de tensions et de guerres pour redéfinir, sans passer par le capitalisme (et oui les occidentaux ne sont plus les plus puissants en richesse), un nouvel équilibre mondial dans lequel la force brute sera le référent (et là, les occidentaux sont encore les plus forts).

Ce qui se passe en Afrique, en Europe, des printemps arabes à l’Ukraine en passant par le Mali, n’est rien d’autre qu’une politique de déstabilisation de ces régions pour s’octroyer de « nouveaux marchés » à « peu de frais » (et oui pour eux les morts ne font pas partie des « frais »). En Europe, la « Troïka » (qui n’est rien d’autre qu’un lobby « occidentaliste ») appauvrit les peuples et le prépare à la révolte qui précédera, soi-disant pour lutter contre le « nouveau fascisme », une « Union Sacrée » des partis dits « de gouvernement » qui imposeront la fin totale de la démocratie pour faire allégeance aux Etats-Unis dans le cadre d’une alliance comme le TAFTA, qui donnera aux multinationales le véritable pouvoir politique.

Les grandes alliances se formant peu à peu, les tensions vont monter jusqu’à ce qu’un des camps soit ruiné ou prêt à combattre. Les bourses s’effondreront d’un coup et le capitalisme sera détruit, remplacé par un régime autoritaire dans lequel l’argent n’aura plus d’utilité, quand chaque mouvement de chaque personne sera alors contrôlé et déterminé sans qu’il puisse faire autre chose que d’obéir.

C’est cela le monde qu’on nous prépare. Cela ne sert à rien de continuer à voter ou ne pas voter, critiquer ou suivre, nous ne sauverons pas le capitalisme car ceux qui ont encore le pouvoir ne le veulent pas. L’extrême-droite ne gouvernera pas l’Europe, et personne ne sortira de l’Europe. Les alliances seront scellées, les armes fourbies, la misère organisée, les lois votées, et la révolte préparée… les restes de la démocratie éparpillés, la liberté enterrée.

Le progrès technique a rendu possible le contrôle et la surveillance totale possibles, rendant ainsi l’utilisation de la monnaie obsolète et l’esclavage attrayant : pourquoi faudrait-il payer des hommes pour travailler alors qu’il est désormais possible de les y contraindre ? l’argent était jusqu’à aujourd’hui le lien permettant la dépendance des hommes vis-à-vis du pouvoir, mais la technologie le remplace avantageusement. Nos dirigeants n’ont plus besoin du capitalisme pour exercer leur domination, ils ont la force totale. Internet est à la fois l’arme et le rempart qui séparent la démocratie de la dictature. Et il ne fait aucun doute que la bataille pour préserver un internet libre sera notre dernière bataille. Après, nous ne pourrons plus rien faire.

 

Caleb Irri
http://calebirri.unblog.fr


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11 réactions à cet article    


  • colere48 colere48 31 mai 2014 17:05

    La décadence organisée mais le capitalisme est en état de Déchéance

    Notre belle langue étant riche, c’est à dire :

    « abaissement, affaiblissement, atrophie, avilissement, bassesse, chute, corruption, décadence, déclassement, déclin, décrépitude, décri, dégénérescence, dégradation, délabrement, déliquescence, déposition, dépravation, déshonneur, destitution, destruction, détérioration, détrônement, disgrâce, éclipse, faute, flétrissure, forclusion, forfaiture, honte, ignominie, incapacité, inconduite, indignité, infamie, interdiction, misère, perte, rabaissement, rapetissement, ruine, sénescence, souillure, turpitude, trahison, vénalité, compromission, médiocrité, lâcheté »

    Tout y est, on ne sait que choisir..... Hélas il est certain qu’il y a large cumul...


    • Dwaabala Dwaabala 1er juin 2014 11:51

      déposition, c’est pour plus tard, en attendant, c’est : décomposition.


    • Dany romantique 1er juin 2014 15:33

      Le capitalisme va s’auto détruire ? on peut rêver. Certes Marx avait raison de le décrire comme l’apprenti sorcier d’un système qui n’arrive plus à maîtriser les forces qu’il a déchaîné. Sauf que.. ce système s’adapte, le monde est social libéral sous couvert de la démocratie bourgeoise. L’homme moderne est un esclave sublimé. C’est un système d’aliénation. La dépendance à l’argent rend caduc tout système de répartition honnête. La société est Darwienne, l’homme est un loup pour l’homme. L’économie planifiée dans un système communiste a échoué car les hommes sont perfides. La nomenklatura a remplacé rapidement la caste bourgeoise affairiste des anciens régimes. 

      Les questions qui font échecs sont pourtant si simples. 
      Par exemple :
      - pourquoi l’esclavage est né des ententes entre les tribus locales pauvres et les riches colons, sinon l’appât du gain des deux camps ? 
      -pourquoi les délocalisations du capital occidental trouvent des débouchés avec les potentats locaux de Chine communiste, sinon l’appât du gain des classes dominantes entres elles ?
      - pourquoi le néo colonialisme trouve des ententes avec les dirigeants des pays africains lesquels pillent ensemble (blancs/noirs confondus) de concert la rente des matières premières au détriment de leurs peuples ?
      En occident le recul des luttes sociales est continu. Les effectifs syndicaux diminuent sans cesse. Les acquis sociaux régressent par l’économie dite de marché qui répugne a être appelée économie capitaliste (devenu oligarchie dans le jargon). 
      Les scores des partis de la gauche radicale (FDG, LO, NPA) qui ont le souci du peuple pourtant sont devenus insignifiants dans les pays occidentaux telle que la lutte des classes apparaît démodée alors qu’elle n’a cessé de progresser tout le temps...
      Voilà quelques questions fondamentales. 

      • julius 1ER 2 juin 2014 08:19

        individualisme égocentré et appât du gain sont visiblement les deux mamelles du système capitaliste et cela va continuer longtemps car comme Dany le fait justement remarquer les partis de gauche et d’extrème-gauche qui devraient porter un autre message sont devenus inaudibles....


      • colere48 colere48 1er juin 2014 16:51

        > Dany Romantique
        Vous avez raison l’homme est ainsi fait et il y aura toujours des transactions et c’est à souhaiter !
        Mais ce qui risque de s’écrouler c’est le « capitalisme » tel qu’en lui même en ce moment. Parce que trop stupide, trop cupide, trop avide...
        Il implosera et sera remplacé par un système plus équilibré (la nature à peur du vide) , au moins pour un certain temps...
        Ce sera à refaire de temps à autre smiley
        C’est l’éternel histoire du « veau d’or » ou de la « manne céleste »


        • Dany romantique 1er juin 2014 19:42

          à Colère 48

          Ok, je veux bien au contraire sachant que l’idéalisme est une idée qui ne meurt jamais, mais y’a du boulot !

        • Spartacus Lequidam Spartacus 2 juin 2014 08:43
          Le socialisme est une idéologie qui prétend en intervenant sur le marché libre réparer des « injustices » ou « œuvrer pour le bien commun ». 
          Cela revient a créer des droits différenciés, et une inégalité de traitement entre les individus.
          Les conséquences sont pires que le bien apporté. Les différences de traitement créee des frustrations, les droits différenciés créent une demande incessante et des luttes pour en bénéficier....
          Le socialisme perdra toujours. Il est mère des frustrations en droits et père des conflits. 

          A l’inverse du capitalisme souhaite une concurrence libre et non faussée. Cela revient à donner des droits identiques pour tous. La concurrence doit être libre et non faussée. 

          • coinfinger 2 juin 2014 11:13

            A mon avis vous aboutissez à une conclusion érronée faute de précision dans vos concepts .
            A commencer par celui de capitalisme , vous confondez capital et patrimoine . Du temps de Marx les deux se confondaient d’où sa critique du capitalisme , ce n’est plus le cas et depuis longtemps .
            La deuxiéme chose qui a changé et cela est tout à fait récent c’est la scission entre accumulation des patrimoines et croissance générale des revenus , sur le plan international comme sur le plan national .
            Cette montée des conflits internes et externe poussent aux dictatures certes , mais pas à l’union de ces dictatures comme il est patent de le constater !
            Enfin c’est une utopie de croire que quiconque ou quelque entité de pouvoir que ce soit puisse se passer d’évaluation des phénoménes sociaux , économiques etc ....c’est à dire de monnaie . Par l’incultation d’une ’rationalité’ aliénée on a des bons à rien donc des réalisations au mieux schizophréniques , non fonctionnelles . !l ne m"apparait pas que malgré l’automation la richesse ne provienne d’autre chose que du travail , et que cette forme de richesse naturelle ( écologique ) n’ a d’importance que par ces effets sur le travail ce qui revient au méme .
            Donc il n’y aura pas de socialisme internationaliste du patrimoine , et s’il y en a un il va se désagréger rapidement comme cela s’est vu par le passé chez les Mayas , ou d’autres civilisations qui malgré les apparences possédaient des moyens de manipulations plus puissants que ceux de nos sociétés modernes .


            • coinfinger 2 juin 2014 11:21

              Les échecs de manipulations cuisant avec les moyens modernes sont légions . Le plus spectaculaire est l’Afaghanistan qui est devenu un champ de production de drogue au seul bénéfice de la CIA , mais intenable .
              Un autre exemple , plus soft , le succés inoui de Windows 95 , le logiciel au départ le plus pourri de tous les temps à conduit au développement de l’open source qui a ruiné à tout jamais l’espoir de monopole de Microsoft .


              • Mugiwara 2 juin 2014 22:55

                il apparaît enfin qu’ on voit plus clair sur ce qui est possible de faire. les hausses d’impôts ainsi que le maintien des dépenses publiques ont permis à des pays de se sortir la tête hors de l’eau pour de ce fait nous permettre de créer ensemble un peu plus de croissance et plus rapidement. n’en déplaise à bruxelles. pour l’inflation, il aurait déjà fallu faire quelque chose dès décembre dernier. vous avez opté pour ce mois ci ou l’automne prochain.

                nous obtenons comme prévu une croissance certes molle mais solide. atteindre 1% cette année semble compliqué. parfois ne rien faire c’est aussi rassurer.


                • ObjectifObjectif 4 juin 2014 08:32

                  Nous ne vivons pas dans un capitalisme : on veut nous donner cette illusion, pourtant fausse.

                  Le capitalisme, c’est quand des humains mettent leurs moyens en commun pour financer des projets qui leur semblent important, et en partagent ensuite les le pouvoir de décision (vote) et les bénéfices au prorata de leurs apports.

                  Or, pour commencer, le principal apport d’un humain, c’est son capital de savoir-faire et de compétence : il est évalué à 0 dans les entreprises et ne partage ni pouvoir ni bénéfice.

                  Ensuite, les entreprises ne sont plus financées par les apports, mais pas les crédits, qui prennent tout le pouvoir, sont remboursés quel que soit le bénéfice au détriment des autres apporteurs, quitte à détruire la société si le bénéfice ne suffit pas.

                  Qui plus est, ces crédits sont de la création ex-nihilo de monnaie, ce qui permet au petit groupe de banquiers qui ont seuls ce droit de prendre le pouvoir sur toutes les entreprises par leur crédit illimité : c’est le féodalisme, basé sur le droit exclusif au crédit.

                  Nous ne vivons pas dans un capitalisme, nous vivons dans un créditisme féodal.

                  cf €uro : l’attrape-nigaud fonctionne encore
                  http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/eururo-l-attrape-nigaud-fonctionne-152813

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