• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Ennuyeuses, les maths ?

Ennuyeuses, les maths ?

Les maths sont un roman, pour C.Villani 

 _"Autant artistes que scientifiques, les mathématiciens sont en proie à leurs passions, leurs interrogations, leurs doutes, leurs tourments, leurs angoisses, et la hantise de la beauté. « Nul ne peut être mathématicien s’il n’a une âme de poète », disait Sophie Kowalevskaia. Les mathématiciens doivent faire preuve de rigueur et de ténacité, mais surtout d’inventivité. Maudissant chaque jour leur impuissance à faire reculer les frontières du savoir, ils s’émerveillent pourtant, regardant derrière eux, de l’ampleur du chemin parcouru."
[__Cédric Villani, médaille Fields 2010]
_______ 

____IL est jeune, sympathique, brillant mais modeste. Il croit plus au travail qu'au "génie". Un peu dandy, mais sans ostentation ni prétention, attachant. Il a décroché la distinction la plus prestigieuse dans sa discipline.
 Il aurait pu partir à Harvard ou être super-trader chez JP Morgan et devenir riche en 10 ans. Non, il a choisi l'enseignement et la recherche, qu'il décrit comme une source de plaisir.
Il donne envie de se remettre aux mathématiques ou fait regretter d'en avoir fait si peu ou si mal .. Il en parle avec passion.
_______________Les mathématiques ne sont pas pour Cédric une activité désincarnée, abstraite, rebutante, déséchante.
La rigueur s'associe au travail de l'imagination, qui parfois la stimule et la féconde
Einstein et Gödel

Une alchimie secrète et mystérieuse marie la littérature, la musique et le raisonnement mathématique.
_Théorème vivant n'est pas un exposé mathématique, ni un roman ordinaire, mais un mixte des deux, le libre récit de la genèse d'une avancée mathématique où intuition et hasard ont une place majeure, comme dans une enquête policière...
_Les maths, qu'elles soient considérées comme simple langage logique ou reflétant des structures réelles, sont à la recherche de l'invisible, de la logique cachée qui rend compte du désordre apparent des choses. Ceux qui se sont adonnés à cette quête étaient loin d'être des individus parfaitement rationnels.
 L'excentricité et parfois une certaine folie ne sont pas absents de la recherche de haut niveau, comme dans le cas limite de Gödel._(1)
_La musique et les mathématiques ne sont pas sans rapport. Le vieux Pythagore l'a thématisé, Platon l'a exploité, même si le mythe y est encore présent.
Il existe comme une symphonie des nombres premiers.

 
_Il est des aspects des maths, qui, plus que d'autres, fascinent., comme le monde infini des fractales.
D'une manière générale, le plaisir esthétique accompagne l'activité du mathématicien passionné.
_______C'est le cas pour notre médaillé Fieds, qui nous invite à reconsidérer les préjugés et les rigidités installées en nous depuis longtemps, plus culturelles que naturelles, à retrouver la jeunesse et la créativité d'esprit, l'intérêt pour la beauté et la fécondité des mathématiques.
__________________________
 ___Le danger réel n'est pas que les ordinateurs commencent à penser comme les humains,
mais que les humains commencent à penser comme des ordinateurs.
___Sydney Harris__

Moyenne des avis sur cet article :  4.05/5   (21 votes)




Réagissez à l'article

16 réactions à cet article    


  • ZEN ZEN 16 novembre 2012 16:00

    Commentaire sans intérêt...
    Aucun kopek reçu, ni de l’éditeur, ni de l’auteur smiley
    Juste une invite à lire et à écouter (voir les liens), à côtoyer un mathématicien qui a une conception de sa discipline assez originale.


  • Romain Desbois 16 novembre 2012 18:57

    En tous cas magnifique image de fausse fractale .
    je me permets de la copier pour en faire un fond d’écran. smiley


  • L'enfoiré L’enfoiré 16 novembre 2012 15:42

    Ennuyeuses, pas du tout.

    Elles peuvent d’ailleurs être très belles. La preuve
    Mais encore faut-il l’enseigner correctement.

    • ZEN ZEN 16 novembre 2012 16:04

      L’enfoiré
      Oui, on n’associe pas facilement math et esthétique
      C’est par le biais des fractales qu’on y arrive le mieux, je crois.


      • jef88 jef88 16 novembre 2012 16:29

        Salut Zen

        Les maths ?
        A quoi ça sert ?
        Pour 98 % de la population on ne les utilise pas dans le monde du travail !
        Et encore la plupart des utilisateurs sont les profs de math !

        Mais c’est surtout devenu un outil de sélection dans l’enseignement !
        Une belle façon de désincarner la logique et le réalisme .........


        • Fergus Fergus 16 novembre 2012 16:55

          Bonjour, Zen.

          Personnellement, j’ai toujours souffert d’une phobie des maths. Nul en maths j’étais, nul en maths je suis, et nul en maths je resterai. Mais au moins, cette discipline ne me donne plus de maux de tête.

          Or voilà, nous apprennent un certain nombre de médias (Europe 1, L’Express, Huffington Post, etc.) qu’une équipe de chercheurs de l’Université de Chicago vient de démontrer que les maths peuvent effectivement provoquer des maux de tête en stimulant une région du cerveau, l’insula postérieure, habituellement activée en cas de douleur physique ou de menace. Je connais désormais l’origine de mes migraines algébriques !

          Cordialement.


          • ZEN ZEN 16 novembre 2012 17:20

            Bonjour Fergus

            Pour ma part, je n’ai jamais été transcendant en maths
            Assez bon en géométrie seulement, comme on en faisait autrefois, excellent pour le raisonnement
            Phobie des maths ? Il y a de réelles inhibitions qui tiennent plutôt à la manière d’enseigner et qui peuvent être levées. Un livre, que j’ai lu il y a longtemps, en donne quelques clés.
            Je me méfie des études américaines sur le sujet, qui ramènent tout ou presque à la physiologie, c’est à dire aux effets.
            J’ai été emballé par les interviews de Villani, qui incarne la passion des maths et en montre l’importance, pour lui en thermodynamique surtout.
            Les maths sont partout...

            Cordialement


            • Francis, agnotologue JL 16 novembre 2012 19:06

              "Le danger réel n’est pas que les ordinateurs commencent à penser comme les humains,
              mais que les humains commencent à penser comme des ordinateurs."

              Bah ! Pour beaucoup d’entre nous, ce serait un progrès, non ?

               smiley


              • ZEN ZEN 16 novembre 2012 19:18

                Le THF informatisé à logique binaire a montré en effet sa supériorité sur l’intelligence humaine, voire le bon sens... smiley
                 smiley


                • ZEN ZEN 16 novembre 2012 19:23

                  Les mathématiciens centraliens recrutés comme traders par les grandes banques font un travail formidable !
                   smiley


                  • ImagEcriPub 17 novembre 2012 03:48

                    Les maths, c’est merveilleux ! 


                    Sous un premier abord rébarbatif, on y trouve une symphonie, une immense palette de couleurs. Quand on comprend, quand on analyse le monde qui nous entoure, les maths ne sont qu’une représentation abstraite des règles de construction de la vie et de tout ce qui en découle. 


                    L’abord est parfois rude, mais si on passe au-delà de la difficulté, si au lieu de calculer, d’évaluer, de résoudre, on arrive à ressentir ces règles naturelles, c’est carrément le monde que l’on comprend dans son for intérieur.


                    • Abou Antoun Abou Antoun 17 novembre 2012 10:02

                      les maths ne sont qu’une représentation abstraite des règles de construction de la vie
                      Oui, la nature, connaît les mathématiques. On peut s’en convaincre facilement quand on connait un peu de mathématiques et qu’on s’intéresse à la nature. Beaucoup de solutions trouvées par le monde vivant correspondent à des optimisations, à des solutions d’équations différentielles complexes. Il s’agit sans doute d’une connaissance complètement internée, on imagine mal un escargot en train de potasser un manuel de maths pour construire sa coquille, et pourtant ...
                      Je suis agnostique mais je pense que la meilleure façon d’aller à la rencontre d’un Dieu quelconque c’est d’essayer de comprendre son œuvre donc d’investir dans les sciences plutôt que de végéter à l’église, à la mosquée ou à la synagogue et observer des rites crétins.
                      Chacun a ses critères d’esthétique, pour moi une théorie mathématique aboutie c’est un must.


                    • ZEN ZEN 17 novembre 2012 07:40

                      Bonjour Imag,

                      Vous avez une conception très idéalisée des maths, que certains ne considèrent que comme un outil pour ordonner un réel en apparence chaotique
                      Vous rejoignez là Platon et, dans une certaine mesure, Galilée, pour qui « la nature est écrite en langage mathématique ». Depuis Descartes en effet on découvrait l’extraordinaire fécondité des math, qui permettaient de mettre en évidence ses lois et ses structures, comme, plus tard, Mendeleev....et aujourd’hui Villani en thermodynamique.
                      Depuis le 19°s surtout le débat chez les mathématiciens existe encore pour savoir si l’activité mathématique « exprime » le réel avec lequel il est si souvent en congruence (Einstein, dans le sillage de Leibniz, partageait assez cette vision) ou si elle n’est qu’un instrument logique, reflétant certaines structures de l’esprit.
                      Le débat continue, même si on tend aujourd’hui à privilégier la deuxième position.
                      En tous cas, les ressorts de l’activité mathématique restent encore bien énigmatiques, ainsi que les effets esthétiques produits par certaines de ses activités et la jouissance qu’elles peuvent engendrer...


                      • jacques lemiere 17 novembre 2012 11:53

                        C’est un peu flou..il faudrait commencer par préciser ce que l’auteur entend par MATHs..

                        et alors les maths peuvent être absolument ennuyeuses , passionnantes ou bine simplement incontournables comme le fait de respirer...
                        Quel rapport entre la passion absolue qui peut conduire à une folie obsessionnelle de certains à concevoir de nouveaux concepts et la souffrance de celui qui DOIT les assimiler ..
                        ce sont toujours des maths...
                        Une chose semble toutefois apparaître c’est que si on veut fonder une société sur la justice et donc une forme de vérité, la maîtrise de la logique semble incontournable. Il en va de m^me pour la science, pour tenter de cerner les relations causales qui peuvent exister dans la nature, la logique est absolument nécessaire.

                        • ZEN ZEN 17 novembre 2012 12:10

                          Bonjour Jacques,

                          Un peu flou ?
                          Non, c’est plutôt quelques remarques d’épistémologie appliquée à la pensée mathématique
                          Si vous suivez les témoignages de l’auteur, que je donne en lien, vous verrez que l’essentiel de sa recherche tourne autour l’élaboration de nouveaux outils statistiques appliqués aux problèmes d’entropie.
                          Si le génial Gödel était obsessionnel, ce n’est pas la règle...
                          La souffrance à l’apprentissage tient surtout à des inhibitions pluricausales, comme je dis plus haut, dans ma réponse à Fergus


                          • ZEN ZEN 17 novembre 2012 12:21

                            Pour une approche indirecte, facile et « romancée » de la pensée de Gödel, ce livre récent d’une romancière et scientifique devrait réconcilier avec les math

                            Pub non payée, Mr Colignon smiley

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès