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Accueil du site > Tribune Libre > Europe Ecologie Les Verts au gouvernement : L’inacceptable (...)

Europe Ecologie Les Verts au gouvernement : L’inacceptable accompagnement du nucléaire !

Il semblerait que rien, pas même les conséquences effroyables de la catastrophe de Fukushima toujours en cours, ne puisse infléchir le positionnement d’EELV sur le nucléaire.

Ce positionnement “écolo” sur l’industrie nucléaire, on le constatait déjà lors des présidentielles de 1974, avec une demande de René Dumont pour un moratoire sur les projets de centrales. Un moratoire, une simple suspension provisoire.

Puis Dominique Voynet, Ministre verte à l’Environnement et à l’Aménagement du Territoire (de la “Gauche plurielle” à partir de 1997), signait l’extension de l’usine MELOX, productrice de MOX, et l’installation à Bure d’un “laboratoire” d’étude du stockage des déchets radioactifs à vie longue.

Les verts siégeant au conseil régional PACA ne s’opposèrent pas vraiment au projet ITER, mais signèrent en décembre 2006 le principe de « 1 euro pour Iter, 1 euro pour les renouvelables ».

En novembre 2009, les élus verts au Parlement Européen, quant à eux, votaient un texte comprenant la résolution suivante : « ... le passage... à une économie à faible intensité de carbone conférera à l’énergie nucléaire un rôle important dans le bouquet énergétique à moyen terme... »

La revendication depuis 30 ans par les verts d’une sortie progressive du nucléaire, équivalant de fait à une prolongation programmée du nucléaire en France, s’est confirmée sans surprise durant la récente campagne pour les présidentielles de 2012.

Lors d’une de ses interventions, Eva Joly l’exprimait ainsi : une “sortie en 20 ans pour permettre une montée en puissance des énergies renouvelables... une situation douce pour les Français...” …et douce aussi pour Cécile Duflot, désormais ministre d’un gouvernement pro-nucléaire.

Le programme d’EELV pour les législatives de juin 2012 atteint un nouveau degré de renoncement. Il s’agit de “désintoxiquer nos pays des énergies fossiles et du tout nucléaire
”, légitimant de fait la part du nucléaire dans le mix énergétique francais.

Le tribut “symbolique” de la fermeture des deux réacteurs de Fessenheim durant le prochain quinquennat - comme à l’époque de Dominique Voynet la fermeture d’un Superphénix toujours en panne était le tribut pour une “Gauche plurielle” - ne trompe personne. La France, toujours ”fille aînée” de l’atome, restera nucléaire en attendant la prochaine catastrophe qui ne manquera pas de se produire et ce, avec la complicité du parti écologiste.

Pourtant, EELV se targue de vouloir moraliser la politique mais continue, dans la droite ligne de l’écologie politicienne et du réformisme, d’accompagner les gouvernements socialistes pro-nucléaires au nom des petites avancées écologiques et surtout, en ce qui nous concerne, au mépris de la vie humaine.

LE NUCLEAIRE : UNE QUESTION ETHIQUE !

Pendant qu’à Tchernobyl, la radioactivité se disperse toujours dans l’environnement, que les populations comme les “liquidateurs” sont laissés à leur triste sort, la situation pour les Japonais, elle aussi, est loin d’être douce. Les rejets massifs de radioactivité se poursuivent et contaminent de façon irréversible le sol, l’air, l’eau et la chaîne alimentaire. Des millions de personnes vivent en territoires contaminés. La centrale nucléaire de Fukushima, ses quatre réacteurs fondus, et les populations restent à la merci d’un prochain séisme aux conséquences terrifiantes sur les piscines encore pleines de combustible nucléaire. Les enfants encaissent des doses de travailleur du nucléaire, ils portent des dosimètres, les autorités continuent de mentir, mais les 54 réacteurs nucléaires japonais sont à l’arrêt, au moins provisoirement grâce à la population qui fait pression sur les autorités locales contre leur redémarrage, sans revenir à la bougie ni attendre la fameuse "transition énergétique" chère aux politiciens écologistes.

Tous les scénarios Négawatt, de sortie planifiée avec arrêt des plus vieux réacteurs, de diminution de la part du nucléaire dans le mix énergétique français, d’économies d’énergie au nom des sacro-saintes émissions de gaz à effet de serre n’y changeront rien. Les catastrophes nucléaires produisent et produiront des effets irréversibles pour des centaines, des milliers d’années. Elles provoqueront des cancers, des maladies respiratoires, digestives, cardiaques, neurologiques, des mutations génétiques, des zones inhabitables, rayées de la carte, et la remise en cause même de la survie des civilisations humaines.

LA FIN DU NUCLEAIRE N’EST PAS NEGOCIABLE :
A DANGER IMMEDIAT, ARRET IMMEDIAT !

Devant l’indigence des propositions des partis politiques de tous bords ou des organisationsécologistes”, il faut rappeler que depuis des années, existe en France un point de vue antinucléaire dissident pour un arrêt immédiat du nucléaire.

Nous ne pouvons nous satisfaire de propositions de sortie du nucléaire sur 20 ans, 30 ans ou plus, ni des négociations électoralistes qui au final, ne tiennent aucun compte de la dangerosité inacceptable de cette industrie.

Qui pense encore que la catastrophe nucléaire est impossible en France alors
que les autorités s’y préparent, que des scénarios de gestion existent depuis quelques années pour la ”phase d’urgence”, et maintenant pour une stratégie de gestion post-accidentelle à long terme (le CODIRPA) pour les territoires français dont le sol serait durablement contaminé.

Faut-il attendre un désastre en France
avec ses dramatiques conséquences sanitaires, sociales, économiques, pour sortir de cette impasse nucléaire ? Combien de morts, de territoires contaminés, de centaines de milliers de tonnes de déchets radioactifs légués aux générations futures comme dette éternelle avant que l’industrie nucléaire ne soit stoppée définitivement ?

L’arrêt immédiat du nucléaire ne relève pas d’un délire irrationnel, ni d’une utopie. L’
arrêt immédiat du nucléaire, c’est du concret, c’est applicable, c’est possible maintenant ! Le Japon nous en donne un exemple tragique mais flagrant. Nous n’avons pas à attendre un hypothétique développement des énergies renouvelables pour une “transition énergétique”, en courant tous les jours le risque d’une catastrophe. Des solutions existent : arrêt de la production d’électricité pour l’export, de l’autoconsommation de la filière nucléaire, utilisation maximum des capacités hydroélectriques et des centrales thermiques classiques existantes (à charbon, fioul, gaz). Nous savons que de nouvelles centrales thermiques au gaz ou au charbon peuvent être construites très rapidement, et que le remplacement des centrales nucléaires par du thermique classique n’influera que très marginalement sur les émissions globales de gaz à effet de serre.

Mettre fin au danger des centrales nucléaires n’est pas un problème technique, mais un problème politique et éthique qui dépend de l’exigence de la population vis-à-vis de ses représentants. L’incontournable urgence n’est malheureusement pas d’attendre un changement de société ou de modèle économique pour un monde meilleur. L’urgence est de sauver nos vies !

Coordination Stop Nucléaire,
pour l’arrêt immédiat du nucléaire.

stop.nucleaire(at)yahoo.fr
www.coordination-stopnucleaire.org


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17 réactions à cet article    


  • al.terre.natif 14 juin 2012 15:28

    merci !

    Un blog d’un japonais qui veille et retransmet tout ce qui concerne Fukushima, des quantités de radioactivité mesurées en pleine ville, à des photos de mutation génétique des plantes locales, ... à lire !!!


    • mic0741 mic0741 14 juin 2012 17:44

      Les besoins en énergie ne faisant qu’augmenter, parce que l’homme est ainsi fait qu’il en demande toujours plus, même quand il est écolo, le nucléaire ne peut se remplacer rapidement qu’en augmentant les gaz à effet de serre.

      Or rien ne prouve que pour la survie de l’humanité, le nucléaire soit plus nocif que le réchauffement climatique. Ce dernier, s’il continue, et d’après les études récentes, est en train d’engendrer une extinction des espèces (et donc y compris de l’homme) comparable, voire pire, que celles de l’ère permienne et de la disparition des dinausaures.


      • al.terre.natif 15 juin 2012 08:59

        si ce n’était qu"une question de CO2 ou de température, ça irait encore ... l’extinction des espèces à bien d’autres causes que juste la température.

        Vous oubliez (en vrac) :

        - les eaux polluées,

        - la destruction des sols, saturés de pesticides (qui tuent la vie)

        - les déforestations massives

        - ...

        Sans compter les accidents nucléaires, qui engendre la mutation d’espèces, la contamination de zones pour des dizaines d’années (voir des centaines) ...

        Sinon, je suis d’accord avec vous, être contre le nucléaire et pour des centrales thermiques classiques, n’est pas très cohérent. Par contre, si on regarde dans la durée, démanteler les 58 réacteurs français prendrais beaucoup de temps, peut être pourrions nous temporairement revenir à d’autres centrales, tout en cherchant de meilleurs manières :

        - soit de produire de l’énergie,

        - soit de moins en consommer 


      • tf1Goupie 14 juin 2012 17:50

        Quand on parle du nucléaire, 90% des français se la jouent écolos.

        Quand on suggère aux gens de limiter leurs dépenses en énergie, de faire du vélo, etc..., c’est-à-dire de passer de la parole aux actes ... moins de 10% (et encore) sont écolos.

        L’énergie fiable, sans risque et pas chère je vote pour tout de suite ;il est où le bultetin « Yaka » que je passe à autre chose.


        • alinea Alinea 14 juin 2012 23:35

          L’huile de coude, renouvelable, non polluante et bonne à la santé à condition qu’elle ne vienne pas toujours du même coude.
          Réduction massive de l’éclairage public.
          Des bons pulls en laine, de bonnes chaussettes et point de chauffage électrique.
          Une éolienne personnelle pour qui peut.
          Conscience, responsabilité et économie.
          Pour démarrer, ça sera déjà ça.


        • cancrela 14 juin 2012 22:08

          J’ai envoyé un article au sujet du nucléaire, il est en cours de validation depuis de nombreux jours, et j’ai le net ressentiment qu’il ne soit jamais publié. Je le mets donc ici.

          Si le parc automobile français passait au tout électrique, il faudrait construire au minimum 20 nouvelles centrales nucléaire.

           

          La catastrophe de Fukushima a remis en cause les centrales nucléaires ; les Verts veulent les remplacer par des panneaux et des éoliennes mais cela ne suffira jamais à remplacer les centrales.

          Alors faut-il continuer à vivre avec ces mégas bombes ? Non, surtout que vers 2050, les spécialistes prévoient la pénurie d’uranium qui tombe d’ailleurs en même temps que celle de l’essence.

           

          Devrons-nous vivre comme nos ancêtres ?

          Il existe pourtant une autre solution qu’on se garde bien d’en informer le grand publique, ce sont les centrales nucléaires !

           

          Bon, je sais que cela peut paraître fou. Démonstration.

           

          Dans les années 60, des chercheurs d’Oak Ridge font tourner un réacteur nucléaire d’un type nouveau, beaucoup plus sûr, générant beaucoup moins de déchets et tournant avec un combustible très abondant.

           

          Le premier réacteur au thorium est né, appelé également réacteur à sels fondus (RSF).

           

          Les principaux avantages du réacteur RSF : (source Science et Vie de novembre 2011)

           

          • le thorium assure un rendement 7 % supérieur par rapport au réacteur actuel

          • le cœur ne peut pas s’emballer

          • les risques de dégradations et d’explosions sont nulles

          • le circuit fonctionne à 1 bar contre 150 bar

          • en cas de panne de refroidissement, le combustible est vidangé par simple gravité dans des réservoirs assurant naturellement l’évacuation de la chaleur

          • il générer 10 000 fois moins de déchets à vie longue

          • les menaces de fabrication de bombes sont très réduites 

             

          Ainsi, avec ce type de réacteurs les accidents et catastrophes de Three Mile Island, Tchernobyl et Fukushima n’auraient pas eu lieu.

           

          La France est loin d’être à la ramasse, elle a dessiné un plan d’un réacteur de 1500 MW « beaucoup plus mieux » que celui d’Oak Ridge.

           

          A lire absolument, c’est beaucoup plus intéressant que ma prose :

          http://www2.cnrs.fr/journal/736.htm

          Ayant pris connaissance de ce type de réacteur, nous sommes en droit de nous poser la question sur le choix d’lter qui s’avère être un gouffre financier, sans compter les fissures dans le béton.

           

          Il est vrai que produire de l’électricité quasiment gratuite ne peut que gêner certains.



          • cancrela 14 juin 2012 22:25

            Je sais, il y a plein de fautes, taper à la va-vite.


          • Le péripate Le péripate 14 juin 2012 23:39

            Je crois que la Duflot a plutôt décidé d’aggraver la question du logement en France en dissuadant un peu plus les propriétaires d’investir.

            Elle a décidé de bombarder nos villes.

            Alors les centrales peuvent péter, vu ce qui restera....


            • Patrick Samba Patrick Samba 15 juin 2012 00:18

              Bonsoir,

              pas grand-chose pour ma part à rajouter à cet article, tout est dit.
              Ou alors : Ils n’auront pas parlé de Fukushima - AgoraVox le média citoyen


              • hopeless 15 juin 2012 00:22
                « Nous savons que de nouvelles centrales thermiques au gaz ou au charbon peuvent être construites très rapidement, et que le remplacement des centrales nucléaires par du thermique classique n’influera que très marginalement sur les émissions globales de gaz à effet de serre. »

                D’autant plus vrai qu’il est possible maintenant de récupérer le CO2 de certaines grosses installations à condition de les associer à des usines à BFS qui le convertissent en fuel. 

                On peut rappeler le principe : 

                « Inspiré du processus naturel de formation du pétrole fossile, la technique de conversion accélérée du CO2 (processus de synthèse) employée par BFS consiste à capturer les émanations de CO2 rejetées par les usines avoisinantes puis de le convertir en biomasse puis en pétrole artificiel par photosynthèse. »

                Si cette manière de traiter le CO2 de manière industrielle se confirme, il est même possible que les pays gros producteurs de gaz aient intérêt à le convertir en éléctricité + pétrole, l’éléctricité étant bien plus facile à distribuer que du gaz il me semble.


                • rhea 1481971 15 juin 2012 09:18

                  On peut trouver dans un vieux manuel d’enseignement au personnel contrôlant la fiabilité des soudures à l’aide des rayons X :
                  Les mutations naturelles ou spontanées proviennent de sources naturelles de radiations, de chocs thermiques ou de processus chimiques à l’intérieur des cellules. Leur fréquence varie avec les gènes. La pression de mutation qui en résulte est elle même tenue en échec par la sélection naturelle.
                  Cet équilibre existe t’ il encore de nos jours, les sources de radiations artificielles prenant une place de plus en plus importante ?


                  • PascalR 15 juin 2012 11:05

                    Les EELV sont radicalement « cinglés », intégristes et dogmatistes, et en plus ne comprennent strictement rien à l’écologie.
                    Leur acharnement sur le nucléaire repose sur des raisonnements purement orientés, omettant les risques et ravages occasionnées par la chimie, la mal-bouffe, les accidents de la route, l’industrie pharmaceutique, et surtout la bêtise humaine.


                    • wawa wawa 15 juin 2012 12:33

                      Si il est impossible de chiffrer le cout d’un accident nucléaire majeur, les ecolos oublient constament les conséquence d’un abandon de la filiere : une colonisation lente par les pays fournisseurs d’energie (ou une guerre pour leur extorquer leur ressources), difficilement chiffrables là aussi.

                      C’est un peu le choix que nous avons : prendre le risque d’être irradiés ou être certains d’être colonisés.

                      Les allemands ont pu ne pas faire ce choix car ils ont une roue de secours : le charbon

                      Mais pas sur qu’il n’y reviennent pas


                      • soimême 15 juin 2012 13:06

                        Il faut savoir que l’écologie politique en France est corrompus par l’attrait à existé politiquement !
                        Il pratique l’opposition molle, et son bien compromis pour véritablement impulser une réflexion écologique.

                         


                        • mortelune mortelune 15 juin 2012 14:29

                          @le chat

                          « prendre le risque d’être irradiés ou être certains d’être colonisés. »
                          Les japonais me semblent davantage irradiés que colonisés, je me trompe ?

                          • mic0741 mic0741 16 juin 2012 15:21

                            Même si certains sont irradiés, ils sont en train de remettre en marche leurs centrales nucléaires !


                          • drlapiano 15 juin 2012 14:40

                            Non mais au fait ... à part les fantasmes ... ou est le danger du nucléaire ?
                            Peur du nucléaire ... mais quelle niaiserie !

                            La recherche nucléaire ...
                            - mode de production Surgénétateur, Thorium, Mini et Micro réacteurs ...
                            - Utilisation : chaufage urbain, transports, production décentralisée, production directe de combustibles liguide ...

                            ... doit être au contraire intensifié .. au lieu de jeter par la fenêtre nos maigres ressource dans la construction ruineuse de moulins à vent.

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