Halte à la "Féministerie’
Puisqu'il est prévu des Rencontres féministes européennes, à Saint-Nazaire le 25 novembre 2011, qui se proposent de mener une réflexion sur l’émancipation des femmes dans l’Union Européenne, ce message que je soumets à leurs méditations.
Longtemps, je me suis crue féministe.
- Pas de ces féministes, éternelles geignardes qui fustigent les hommes, les accusant de tous les maux plutôt que se remettre elles-mêmes en question.
- Pas de ces féministes, castratrices de mâles qui ne se sentent à l’aise, bien dans leur peau, en un mot, rassurées, que lorsqu’elles ont humilié ceux qu’elles appellent des « mecs ».
- Pas de ces féministes qui veulent que les hommes les aiment pour leur intelligence et qui ne leur pardonnent pas de ne pas se rappeler la couleur de la robe qu’elles portaient le jour de leur première rencontre.
- Pas de ces féministes qui revendiquent l’égalité des sexes et considèrent comme un affront le manque de galanterie des hommes qui ne cèdent pas leur place assise dans les transports en commun ou ne s’effacent pas devant elles au moment de franchir une porte.
Non, je me croyais féministe parce que je m’indignais de la différence de traitement réservée aux femmes par la société.
- Ainsi, j’enrage lorsqu’à compétences égales, le salaire d’une femme est très inférieur à celui d’un homme, parfois dans une même entreprise.
- Ainsi, j’ai été exaspérée de me voir imposer le port du nom de celui à qui j’avais accordé le droit d’être mon mari (et je pèse mes mots).
- Ainsi je m’irrite de constater que, dans un couple, l’homme est toujours considéré comme le chef de famille même dans les cas extrêmes où c’est l’épouse qui fait vivre la famille avec son seul salaire.
- Ainsi je m’agace, quand je parcours les rayons d’un grand magasin, de toujours voir les rayons jouets séparés entre ceux qui sont réservés aux garçons et ceux qui sont dévolus aux filles.
Et si je remplis scrupuleusement mon devoir de citoyenne en allant voter, ce n’est pas par estime pour les candidats*** mais par déférence pour les suffragettes qui se sont battues, parfois jusqu’au martyr, afin d’obtenir le droit de vote pour les femmes.
(*** Compte tenu du peu de respect qu’ils m’inspirent, je reconnais d’ailleurs voter trop souvent ‘contre’ plutôt que ‘pour’ un candidat)
Et je vénère des femmes
- comme Madame Simone Veil grâce à qui les femmes ont enfin le droit de refuser une maternité quand cette dernière n’est pas souhaitée,
- comme Rosa Parks, cette couturière noire de 50 ans qui refusa de céder sa place à un blanc dans le car qui la ramenait chez elle, qui fut arrêtée pour cet acte d’insoumission, et sans laquelle Martin Luther King serait peut-être resté un inconnu,
- comme Marie-Olympe de Gouges qui, en 1791, a écrit ‘La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne’ avant de se faire décapiter grâce à un nommé Robespierre,
- comme Madame Geneviève Strauss qui n’a pas craint de perdre des amis en œuvrant pour défendre la cause du capitaine Dreyfus jusqu’à la réhabilitation de ce dernier en 1906,...
- et la liste n’est pas exhaustive.
Mais depuis quelques temps, je m’aperçois que mon féminisme tel que je le concevais est devenu obsolète.
En effet,
- si féministe veut dire que l’on applaudit à des manifestations comme celle organisée le 12 juin 2006 par des intellectuelles gauchisantes iraniennes lesquelles avaient soutenu Khomeiny en 1979, lesquelles sont ensuite devenues des groupies de Mohammad Khatami, alors, non, je ne suis pas féministe.
- si féministe veut dire huer et lapider verbalement un homme accusé de viol en prenant fait et cause pour la présumée victime alors qu’aucune preuve concrète n’a permis d’authentifier les assertions de cette dernière, pour la seule et unique raison que cet homme est riche et considéré, alors, non, je ne suis pas féministe.
- si féministe veut dire que l’on doit exhiber ses seins et ses fesses pour revendiquer (ce qui constitue un préjudice pour celles dont la profession est rentabilisée grâce à la publicité qu’elles se font par cette exposition), alors, non, je ne suis pas féministe.
Partant de cette profession de foi, je ne suis cependant pas hostile aux mouvements de défense des femmes dès lors qu’ils ne font pas preuve de démesure.
Je suis, même, totalement favorable à toutes les associations de personnes créées dans le but de protéger les victimes de sévices - qu’il s’agisse de femmes, d’enfants, de vieillards ou d’animaux - et pour que soient sévèrement punis, à défaut d’être mis hors de nuire (solution que je préfèrerais), ceux et celles qui s’en rendent coupables.
Mais
- je refuse de m’associer à celles ou ceux qui poursuivent de leur vindicte des personnes dont la culpabilité pour le crime dont elles sont accusées n’est pas avéré. Ils sont nombreux les cas de professeurs ou de membres d’une famille accusés de viol et reconnus innocents des années après, alors que leur vie a été détruite. Sans parler de ces épouses qui n’hésitent pas à accuser leur conjoint d’attouchements sexuels sur leurs enfants pour obtenir la garde de ces derniers dans un cas de demande de divorce.
- Je refuse de cautionner ces hystériques qui ridiculisent la féminité avec ces exhibitions grotesques de chairs étalées.
Je ne nie pas que des hommes se conduisent de manière lâche et immonde qui violent des femmes et des enfants ou qui battent leur compagne. Mais je me refuse à stigmatiser systématiquement TOUS les hommes sous prétexte qu’il en existe qui soient de parfaits salauds.
La violence n’est pas l’apanage de l’homme. Il existe des femmes qui se rendent coupables d’actes de violence tout aussi ignobles, même si elles ne sont pas physiques, y compris envers d'autres femmes.
Aussi je préfère me considérer comme femme plutôt que comme féministe.
PS - Imaginez ; j'ai même demandé à un homme, en l'occurrence Arthur de Pins, l'autorisation d'utiliser une de ses créations pour illustrer cet article ! Si ce n'est pas de la déloyauté "féministe", ça !
30 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON