Hier avec la plume, aujourd’hui avec le clavier, défendons la liberté d’expression !
Sous l’ancien régime, la censure et la prison scellaient la destinée du contrevenant...
Ce temps est révolu, du moins sous cette forme.
Celui qui n’entre pas dans le cadre du politiquement correct risque d’être moralement condamné aux gémonies ou d’être poursuivi par la justice.
Celui qui refuse les étiquettes et qui cherche à donner aux mots leur sens a le droit aux pires insultes.
Certains en arrivent à banaliser le racisme et à traiter quiconque de raciste, ce qui lui permet de fermer le débat et de clouer son interlocuteur au pilori.
Un antisioniste devient ainsi judéophobe et un anti islamiste « islamophobe »...
Il faut libérer la parole et donner la possibilité à chacun de s’exprimer....
Quant aux limites, elles dépendent des lois en vigueur : il est normal que des propos racistes soient interdits mais ne confondons pas le combat contre l’islamisme et la stigmatisation de l’islam et des musulmans.
Un de mes amis, défenseurs des libertés démocratiques et des droits de l’enfant m’a envoyé ce texte écrit en 1790. Ce texte écrit il y a plus de deux siècles n’a pas pris une ride.
Jean-François CHALOT
DE LA LIBERTE D’ENONCER, D’ECRIRE ET D’IMPRIMER LA PENSEE
Par Louis-Félix Guynement de Keralio,
volontaire vétéran du troisième bataillon de la sixième division de la garde nationale parisienne.
Les oppresseurs, soit tyrans, soit rois, papes, lamas, princes, empereurs, doges, deys, sénateurs, ministres, prélats, patriciens, nobles, optimates, quelque nom qu’on leur donne & dans quelque lieu qu’ils soient, veulent envahir la liberté du peuple, & sont avec lui dans un état de guerre. Or, un axiome militaire, c’est de faire ce que l’ennemi ne voudrait pas que l’on fît. les oppresseurs attaquent tous les droits de l’homme ; il faut les défendre ; ils veulent envahir toutes nos libertés ; il faut les maintenir ; ils craignent que le peuple soit instruit de sa force et de ses droits ; qu’il n’y ait pas un seul homme qui les ignore ; ils tremblent en le voyant armé ; qu’il le soit toujours ; ils attaquent l’égalité naturelle, base de la liberté ; couvrons-la de l’égide, & qu’ils fuient saisis d’épouvante ; ils veulent agir dans les ténèbres ; mettons-les dans le plus grand jour ; ils défendent d’écrire ; écrivons ; d’imprimer ; imprimons ; de parler de leurs desseins, de leurs intrigues, de leurs complots, de leurs opérations perfides ; frappons-en tous les yeux & toutes les oreilles.
LA LIBERTE DE LA PRESSE est le plus puissant moyen de la communication des pensées, des lumières et des connaissances ; ils veulent y mettre des bornes : rendons la presse libre comme l’air que nous respirons. La calomnie, disent-ils, flétrira l’honneur des citoyens. Quel tendre intérêt ! N’êtes-vous pas touchés, mes concitoyens, que des hommes qui font sans peine le sacrifice de leur honneur, soient en sollicitude pour conserver le vôtre ? Croyez-vous, d’une foi bien ferme, que votre seul intérêt les guide ; & n’est-il pas plus vraisemblable qu’ils craignent que leurs bévues, leurs inepties, leurs vices, leurs malversations, leurs intentions perverses, soient exposés à tous les yeux ? Il est de leur intérêt qu’elles restent cachées ; mais il est de l’intérêt général qu’elles soient connues. Ce n’est pas la calomnie qu’ils craignent, c’est la lumière, c’est la vérité. S’ils étaient purs, ils seraient sans alarme pour eux et pour nous. La voix publique détruit l’accusation fausse ; la loi la punit ; l’homme intègre vit tranquille sous leur protection ; mais l’une et l’autre accueillent l’accusation fondée sur des preuves ; l’homme injuste la redoute, & travaille à l’étouffer par la force et la terreur ; de là toutes les violences contre la liberté de la parole, la violation du secret des lettres, les règlements tyranniques contre la liberté de la presse.
Réimpression du texte de 1790, par les soins de LACOUR- éditeur, Nîmes, 1999
Merci à l’éditeur LACOUR de Nîmes d’avoir réimprimé ce texte écrit en 1790
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