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Ils disent NON à la collaboration

Les médias étant à la botte de l’oligarchie, ceux qui refusent de collaborer avec le fascisme financier de La City de Londres et de Wall Street n’ont pas (encore) droit de cité. Vu les tripes nécessaires à un engagement politique véritable, dans le moment historique inédit de l’histoire de l’humanité que nous vivons, les trois personnes et institution suivantes montrent que, à condition de s'en donner les moyens, changer la donne en s'attaquant directement, publiquement et frontalement au coeur du problème mondial - les puissances de chantage du fascisme financier - est nécessaire, vital et surtout... réaliste.

Eric Verhaeghe, ex-président de l’APEC, démissionnaire du MEDEF. Extrait de son intervention sur l'enjeu politique de la réinstauration du Glass-Steagall en France, à la conférence de l’Institut Schiller, Rüsselsheim (Francfort), Allemagne, 2 et 3 juillet 2011.

D’abord, je voudrais faire un point général sur ma présentation et préciser que je n’entends pas faire une analyse économique, car je pense que la question du Glass-Steagall en France et dans le monde est un problème politique, une question de choix politique et non pas de système économique en tant que tel. […]

[…] Ce que je veux montrer avec ces graphiques, c’est que nous avons l’illusion aujourd’hui que le système financier mondial est contrôlé par la Chine et les Etats-Unis, alors qu’en fait, ce sont les banques européennes, françaises et anglaises qui sont les plus puissantes au monde. La réalité est que le système financier est aujourd’hui contrôlé par la finance européenne. […]

Faute de temps, je me concentrerai sur le processus historique qui a abouti à la construction de cette puissance financière et à l’explication historique du rôle des élites dans ce processus.

En France, l’histoire de l’industrie financière s’organise autour de trois moments. Juste après la Deuxième Guerre mondiale, nous avons connu une période de supériorité de l’Etat, où toutes les banques avaient été nationalisées. En 1966, le gouvernement français a procédé à une relative dérégulation, et en 1984, sous Mitterrand, il a été décidé de donner naissance à une véritable industrie financière, abrogeant les lois plus anciennes de nationalisation et procédant à la dérégulation totale du système bancaire français.

[…] Ce projet fut celui de groupes financiers puissants et le gouvernement français a décidé dans ce contexte de créer des banques très, très, très importantes, de taille mondiale, ainsi que des compagnies d’assurance, dans le but de créer un secteur hyper-compétitif à l’échelle mondiale. C’était l’ambition publique française d’avoir une industrie financière de classe mondiale. 

[…] Ce sont les élites qui ont bâti ce système. J’appelle ceci la constitution d’une puissance financière, car toutes les décisions ont été prises par l’aristocratie française. En France, vous le savez, nous avons la tradition d’une noblesse de robe, constituée de fonctionnaires, et ce sont ces fonctionnaires qui, agissant comme des nobles, ont décidé de privatiser le système bancaire français et d’organiser une industrie financière privée de taille mondiale.

L’on trouve une concentration particulière de cette aristocratie « républicaine » dans l’Inspection générale des Finances (IGF), un département du ministère des Finances à partir duquel on gère l’économie et le système bancaire français.

Je prends deux exemples de ces inspecteurs généraux qui ont décidé de privatiser les banques publiques. D’abord Jean-Yves Haberer, né en 1932. C’est un ancien de l’Ecole nationale d’administration. Il a été aussi Inspecteur général des finances et en 1966, il a été le conseiller au ministère des Finances qui a conçu la première loi de dérégulation bancaire en France. C’est lui qui l’a conçue, qui l’a écrite, qui l’a gérée.

En 1978, il a été directeur du Trésor, il a participé à la construction du système monétaire européen, et en 1982, il était PDG de BNP. Vous voyez donc le pont existant entre les hauts fonctionnaires qui ont élaboré la politique bancaire et les banques privées dont ils sont devenus les PDG ; ils ont décidé de diriger le système financier français, après avoir décidé qu’il devait être constitué !

Jean-Yves Haberer est bien connu en France parce qu’il était le PDG du Crédit lyonnais au moment de son effondrement, qui a coûté 15 milliards d’euros aux citoyens français. 

Autre exemple de cette aristocratie française qui a décidé de construire ce système bancaire privé : Michel Pébereau. Né en 1942, diplômé de l’Ecole nationale d’administration, membre de l’Inspection générale des finances, Pébereau a été conseiller du ministre des Finances en 1970 et il est aujourd’hui PDG de BNP-Paribas.

J’aime bien Michel Pébereau et Haberer, mais ces deux exemples montrent comment l’aristocratie financière est née d’une aristocratie d’Etat, et c’est elle qui a décidé de privatiser les banques publiques et qui dirige aujourd’hui les banques qui ont été ainsi privatisées ; les mêmes personnes qui ont fait passer les lois et qui en ont ensuite bénéficié !

Cette idée est très importante, car souvent nous avons l’illusion que les « trop gros pour faire faillite », le système bancaire et financier international, sont une sorte de création naturelle, de produit inéluctable de la société humaine. En réalité, ce système est la conséquence des choix politiques faits par des gens qui ont décidé d’utiliser l’intérêt général pour leur bénéfice personnel et de défendre leur conception de l’économie et de la société.

En conclusion, je voudrais dire que nous avons en France un système de banques « trop grosses pour faire faillite », un système de classe mondiale plus puissant que le système bancaire américain, comparable plutôt au système britannique. La constitution de ce système a été décidée il y a trente ans. Au départ c’était un système public d’Etat qui, par décision politique est devenu un système privé. C’était un choix oligarchique et aujourd’hui, nous ne devons pas oublier que cette crise financière est d’abord une crise de ce système de privatisation d’intérêts publics et de ce choix de système imposé par une minorité qui en a bénéficié pendant trente ans.

Je voulais vous présenter cet état de choses, car la France est un exemple intéressant du développement financier et ce sera aussi un cas intéressant pour tester la loi Glass-Steagall des temps modernes.

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Perry Clark, élu démocrate américain, sénateur de l’Etat du Kentucky, USA.

Le 8 août 2011, quelques jours après la ratification par Barack Obama de l'accord sur le relèvement du plafond de la dette américaine, Perry Clark, sénateur démocrate de l'Etat du Kentucky aux Etats-Unis, publiait une lettre – voir ci-dessous – d’une page, adressée à ses concitoyens, exposant ce que tout le monde sait, mais tait. Il n'a pas été exclu du parti...

Mes chers citoyens, après mûres réflexions sur l’adoption d’une loi de replafonnement de la dette et d’austérité budgétaire la semaine dernière à Washington, j’ai décidé que ’c’en est assez’. Cette législation est effrontément inconstitutionnelle, c’est pourquoi je lance un appel par la présente à la mise en oeuvre d’une série d’actions d’urgence pour réparer les dommages causés, en commençant par la démission du Président Barack Obama.

Notre nation et le monde sont au seuil du chaos économique et social. Le système financier est en phase de désintégration et la plupart de nos états et de nos villes subissent des coupes budgétaires sans précédent qui ont pour conséquences l’accroissement du taux de mortalité. Cette situation rappelle la crise de 1933. Cette même année, l’Allemagne, sous les ordres de Wall Street et de la City de Londres, mettait Hitler au pouvoir. Dans le même temps, les États-Unis empruntait la voie patriotique avec l’élection de Franklin Roosevelt et la mise au pas de Wall Street.

Le 2 août 2011, sous l’énorme pression des mêmes banquiers de Wall Street et de Londres qui ont mis Hitler au pouvoir, le Congrès des États-Unis a adopté une législation en violation flagrante de la Constitution des États-Unis, Article 1 Section 8.

Le Congrès entérine ainsi un programme d’austérité vicieux et inutile et crée un "super-Congrès" de douze membres pour appliquer ce programme. La totalité du projet, dont le super-Congrès, l’interdiction des débats et amendements, et le mécanisme de déclenchement automatique, est effrontément inconstitutionnelle. Cela fait directement écho à la loi allemande de 1933 abandonnant le pouvoir législatif aux mains du gouvernement criminel d’Adolf Hitler. Il fallut attendre les procès de la Seconde Guerre Mondiale pour que le monde se remette de cette folie.

Le Président Obama a été un acteur central de cette législation, et à partir du moment où il a apposé son nom sur ce texte, il a franchi la limite. De nombreux membres du Congrès ont dénoncé ce texte, et des leaders nationaux l’ont déclaré inconstitutionnel. Il est aujourd’hui nécessaire d’aller plus loin. Je me joint à l’homme d’état américain Lyndon LaRouche et demande la démission immédiate du Président, sans quoi il devra faire face à une procédure de destitution.

Tous les élus, dont je fait parti, ont juré solennellement de "protéger, défendre et promouvoir" la Constitution des États-Unis. J’appelle donc ici le Congrès a renouveler son serment et à annuler la législation du 2 août.

Une fois fait, j’appelle le Congrès à rétablir sans délais la seule solution viable à la crise économique et à restaurer le Système américain d’économie. Nous devons commencer par rétablir la loi Glass-Steagall et ainsi mettre Wall Street en échec une bonne fois pour toute. Il faut pour cela une adoption rapide du projet de loi H.R. 1489 à la Chambre des représentants et au Sénat, pour restaurer la loi Glass-Steagall de 1933. Pendant les 66 années où la loi Glass-Steagall était en vigueur, les banques de Wall Street étaient sous contrôle, et nous avons évité l’effondrement financier. Le rétablissement de Glass-Steagall est la première étape indispensable à la reconstruction de notre nation. Et alors que nous nous engagerons sur cette voie, nous deviendrons un modèle et une source d’inspiration pour les nations qui souhaitent nous suivre.

Je presse le Congrès à faire son devoir. Ce n’est pas une période pour les "soldats à mi-temps" ou les "patriotes de la dernière heure". Le peuple américain a trop souffert et ne mérite rien de moins.

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Norbert Lammert, président du Bundestag (Parlement allemand), Handelsblatt, 24 août 2011

Alors que Wolfgang Schäuble, ministre des finances allemand collaborateur, a « fait suivre » à cinq hauts politiciens du gouvernement Merkel au sein du Parlement, un "plan secret" estampillé "confidentiel" indiquant les injonctions impérialistes de Londres et de Wall Street, concernant les conditions du renflouement des banques européennes, le président du Bundestag, Norbert Lammert, a déclaré dans le Handelsblatt du 24 août 2011 « qu’il n’y aura pas de pleins pouvoirs absolus » en Allemagne.

Et de déclarer espérer que le 7 septembre 2011 - date à la quelle le Tribunal Constitutionnel de Karlsruhe doit rendre sa décision sur la légalité des plans de renflouements européens - "il sera clairement établi qu’une telle chose est totalement impossible sur les bases de la Loi fondamentale allemande."

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Deutsche Bundesbank, rapport publié le 22 août 2011, trois semaines avant la décision que le Tribunal Constitutionnel de Karlsruhe doit rendre sur la légalité des renflouements bancaires européens, le 7 septembre 2011.

"[...] Le rapport de la Bundesbank se montre très critique des décisions prises lors du sommet européen du 21 juillet, dont, rappelons-le, le script fut rédigé par les dirigeants de BNP et de Deutschebank."

« Si aucun changement fondamental de régime impliquant un abandon considérable de souveraineté fiscale nationale n’intervient, il est impératif que la clause de ’non-renflouement’ – toujours en vigueur dans les traités – et la relative discipline des marchés, ne soient pas totalement éliminées ; et au contraire, soient de nouveau renforcées. » En d’autres termes, la Bundesbank affirme elle aussi que les renflouements violent les traités européens.

Mais soyons clairs : ces renflouements ne servent pas à sauver des pays en difficulté, mais à renflouer les banques européennes en faillite avec la sueur, le sang et les larmes des peuples, et en piétinant nos Constitutions. Il n’y a plus qu’un remède : mettre en banqueroute organisée ces spéculateurs [via la préocédure Glass-Steagall]." Source.

 

Epilogue :

Qui sait, peut-être entendra-t-on bientôt les candidats pour 2012 se rétorquer les uns les autres, à l'instar de Jacques Cheminade depuis 1995 : "Je vous en prie, [M./Mme Untel] soyons prag-ma-tiques : fermons Wall Street, fermons La City de Londres ! Nous sommes en guerre, alors pas de quartier pour les spéculateurs ! Comme en 1945 : instaurons le Glass-Steagall et émettons du crédit productif public, au lieu de s'endetter comme des imbéciles auprès de banquiers qui n'ont strictement rien à f**** des citoyens !"


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21 réactions à cet article    



    • bnosec bnosec 1er septembre 2011 07:59

      Oh putain y’a un bon paquet de conneries dans ce site !
      Certaines choses exactes, d’autres vraiment poilantes de mauvaise foie ou connerie !!!


    • BABAYAYA BABAYAYA 31 août 2011 16:17

      marrant ça, tout le monde en parle.

      mais alors par contre, rien n’est fat pour le mettre en oeuvre..........

      bizarre.........

      • Roosevelt_vs_Keynes 31 août 2011 16:56

        « rien n’est fat pour le mettre en oeuvre »

        Qu’entendez-vous par là ?


      • interlibre 31 août 2011 16:45

        C’est marrant ça, toute cette merde date de Mitterrand (la droite aurait été au pouvoir ça aurait été pareil) et donc du PS et aujourd’hui, au plus fort de la crise on veux nous vendre le PS pour nous « sauver ». Hollande par ci, Aubry par la... Les bobos qui n’écoutent que leur TV, qui ont voté Sarko malgré toutes les informations contradictoire et les mise en garde de l’époque voteront à coup sur pour un des 2 fromagers du PS et une fois de plus ils regretteront leur « suivisme » à 2 francs. Bande de moutons...



        • HELIOS HELIOS 31 août 2011 22:29

          ...sauf s’il se decident a voter pour Marine Le Pen ! les « bobo » n’ont pas peur !


        • bnosec bnosec 1er septembre 2011 08:01

          Le bobo, comme vous dites, préferera assurément Mélenchon à Marine Le Pen.


        • maddle maddle 1er septembre 2011 12:38

          En fait c’ est Pompidou qui s’ est couché en 1973 (Ancien directeur de la banque Rothschild).En privatisant la dette...


        • maddle maddle 1er septembre 2011 12:40

          Ni sionisme(umps) ,ni Franc maçonnerie (Umps +Melanchon). 


        • xray 31 août 2011 16:56


          LES GRANDES IMPOSTURES 

          CONQUISTADOR SPACE (La conquête spatiale) 
          La connerie humaine est la seule approche que l’on peut avoir de l’infini. 
          http://conquistador-space.over-blog.fr/ 

          Le 9 11
          Une opération menée par l’armée américaine
          http://mondehypocrite501.hautetfort.com/ 

          Sida, un petit mensonge 
          (Le complot des blouses blanches et des soutanes) 
          http://mondehypocrite.midiblogs.com/archive/2011/01/31/sida-un-petit-mensonge.html 



          • doctorix, complotiste doctorix 31 août 2011 23:34

            @xray
            t’as pas fini de nous faire ch... avec ta soutanophobie ? Tu gâches le meilleur des sujets, le plus primordial, le plus important pour la compréhension de toutes choses avec ces allusions sans intérêt sur les curés. Le 11 Septembre, par quoi tout a commencé.
            Pourtant, sur ce sujet, tes arguments sont plutôt bons.
            Alors arrêtes : tu as été violé par un curé, ou quoi ?


          • NîmoisNiToi 1er septembre 2011 12:19

            le Vatican soutient plus qu’activement le déploiement du NOM tout en dénonçant mollement les injustices, et sans remettre en cause le système. ... ça suffit pour détester les soutanes.


          • eric 31 août 2011 17:45

            Un article qui assimile « mettre des gens dans des fours » et spéculer, même de la façon la plus scandaleuse éventuellement possible sur des devises ou des obligations mérite-t-il d’être lu. Personnellement, je ne pense pas. La confusion des genres initiale augurant mal de la suite


            • Kessonfait ? 31 août 2011 18:24

              Où est-ce que tu vois une telle assimilation ?


            • Laury 31 août 2011 21:44

              Voila le constat ce ne sont plus et depuis des décennies les politiques qui nous gouvernes mais les
              Banques ,le départ étant Pompidou et Giscard et ce dernier nous a même dit resté a la disposition
              de la France pour la détruire encore plus !!!.
              Les Français du moins ceux qui travail ne le font que 5,5 mois pour eux et cela aussi va changer
              avec les nouvelles illégalités .
              La destitution de Sarközy ne changera rien !!!


              • doctorix, complotiste doctorix 31 août 2011 23:59

                Encore un temps et le dollar sera papier, une brouette pour une baguette.
                Comme en Allemagne aux temps anciens.
                Cette fois, le nouvel Hitler sera américain et poussera la brouette.
                Après l’irak et la Libye, l’Iran veut aussi commercer en euros plutôt qu’en dollars : ce pays subira donc le même sort, si les USA en trouvent les moyens, qui quand même, s’épuisent à la longue.
                66 ans sans guerre mondiale, ça ne peut plus durer. La troisième est sous presse. Les marchands de canons s’impatientent.
                Quoiqu’il en soit, et comme toujours, la banque Rotschild financera tous les camps.
                Un peu d’ordre, un peu de tradition, que diable...
                Objectif : 500 millions d’habitants sur cette planète. Pas un de plus.
                Ce qui résoudra le problème du réchauffement climatique.
                Heureusement qu’il y a des gens qui pensent pour nous.


                • Unghmar Gunnarson Unghmar Gunnarson 1er septembre 2011 12:47

                  « Encore un temps et le dollar sera papier, une brouette pour une baguette. »

                  Encore un temps et tout le monde aura besoin d’une brouette pour acheter une baguette. Il n’y a qu’à suivre le court de l’or pour voir que le papier monnaie file vers sa valeur originelle qui est zéro.


                • Tall 1er septembre 2011 13:21

                  Ici, une illustration de la droite vue par les vrais riches ( pas les petits « riches » des classes moyennes ).


                  • Mugiwara 1er septembre 2011 14:27

                    est ce qu’il y a un autre système qui pourrait marcher ? si oui, montrez moi un exemple, avec des preuves. 


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