• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Instinct

C'était il y a longtemps, j'avais néanmoins déjà éprouvé l'instinct maternel, étonnée d'un changement aussi radical en moi, le fait des hormones en ce cas.

J'ai souvent mêlé instinct et intuition ; ils ne sont pas si différents au fond, tous les animaux ont un sixième sens, une vigilance qui accroît leur perception, et, la plupart du temps, le bon choix opéré pour survivre : fuir quand c'est possible, sinon, attaquer. L'instinct est une forme d'intelligence extrêmement perfectionnée qui vise à la survie de l'individu, à la survie de l'espèce. Perfectionnée parce que rapide, instantanée, indispensable au choix immédiat. Dans la nature, on n'a pas le temps de se concerter, palabrer, tergiverser, différer pour que le troupeau sache ce qu'il a à faire pour se sortir d'une mauvaise posture.

L'instinct n'est pas la seule intelligence que possèdent les animaux ; je les ai vus vivre ensemble, pleurer leurs morts, trouver des sorties improbables pour brouter une herbe plus verte, protéger leur petit ou au contraire l'exposer à une initiation sans pitié ; je les ai vus discourir autour du point d'eau, jouer, se lécher et expérimenter leur rôle dans le groupe et toujours, tirer leçons de leurs expériences avec, il est vrai, un brin de traumatisme quand l'expérience était violente.

Mais je n'ai observé que des bêtes plus ou moins proches de l'homme et, en tous les cas, dépendants de lui à ce moment.

Les animaux m'ont beaucoup appris, et les enfants aussi. En revanche, la leçon que m'offrait la quasi totalité des adultes que j'ai pu fréquenter, était toujours une leçon de contradiction, de répulsion ; pas la moindre porte ouverte et, toujours, l'obligation de rebondir contre leurs préjugés, leurs névroses, et m'éloigner.

Je pense que l'instinct, chez l'homme, est cette connaissance de soi implicite, savoir en tous instants ce qui est bon et ce qui n'est pas bon pour soi ; celui-ci peut se muer en défi, en volonté de se surpasser, d'abord de l'ordre du jeu puis devenir plus sérieux.

L'instinct n'est pas donné aux animaux et remplacé chez l'homme par l'intelligence ! L'instinct est une intelligence dont sont dépourvus bon nombre d'humains ; chez certains animaux aussi il peut faire défaut, enfin chez les animaux qui vivent avec les hommes ! Je place cet instinct à un niveau, non pas primaire, mais très profond, ce savoir inconscient qui affleure le moment venu. J'aime à contredire les philosophes sur ce point qui, tous ou la plupart, qualifient l'intelligence de souple et adaptable, et l'instinct comme geste parfait mais rigide. Je vois l'instinct comme une adéquation efficace parce que « fulgurante » dans des situations, au contraire, variées et inconnues et qui font appel à ces ressources profondes, là où l'intelligence de l'homme est trop lente, où la rapidité de la perception à la fois globale et dans les détails, nous amène à la bonne réaction ; je pense en voiture par exemple ou parfois accélérer est le bon geste ; pour moi l'instinct n'est pas un savoir-faire imprimé dans nos gènes – comme l'abeille construit ses alvéoles, comme l'araignée tisse sa toile, exemple souvent donnés par les philosophes qui jugent la perfection de ces bâtis spontanés en dessous d'une pseudo perfection de la réalisation humaine : le chemin par la tête et la conception leur paraissent le summum. Il me semble que c'est sans rapport !

Et pour tout dire, à force de vivre avec les bêtes, j'ai essayé, je me suis efforcée d'en faire passer le moins possible par la tête, gardant celle-ci pour les choses de l'esprit, qui est ou qui peut être l'antichambre d'une bonne adéquation à la vie. Se débarrasser du mental est le but de la sagesse orientale qui nous offre moult techniques, exercices ou hygiène pour y parvenir, ce qui fait que je confond, volontairement, cet état d'être total et l'instinct, même si je ne les superpose pas parfaitement ; cet abandon au réel apporte d'office l'adéquation, la disponibilité, et du coup l'harmonie qui est, même en des moments pénibles ou dramatiques, l'apanage des animaux et des hommes sages. La beauté des gens qui sont ce qu'ils sont et doivent être dans des circonstances particulières, est la beauté de la Nature, la beauté des animaux ; je ne vois rien de beau dans un penseur, même si j'en goûte les productions.

Ainsi je place dans un même champ sémantique : la Nature, la Beauté, l'harmonie, l'adéquation et l'instinct ; a contrario : l'humain, la laideur, le chaos, l'inadéquation et le mental.

La liberté se plaçant au bout de ce voyage, car c'en est un, sans balise, avec comme seule carte l'exigence de sa propre vérité et comme seul véhicule, son corps.

Bien entendu, nous avons tous en tête que la sagesse se réalise dans des endroits éloignés du monde séculier et chaotique des hommes, sans contraintes journalières de subsistance et, en gros, sans quotidien. Vouloir atteindre cette sagesse en restant dans le bain, on s'en doute, sera un voyage sans fin, si ce n'est la mort, mais dont la finalité n'est pas la mort. Mais la Vie.

Mais quel est-il, ce voyage ?

Il est un retour ; parce qu'on n'accumule pas mais parce qu'on se débarrasse, parce qu'on recherche un état que l'on conçoit comme originel, parce que notre inconscient le sait, qui ne peut s'exprimer que par avertissements.

Quelle idée sinon, d'avoir inventé ce paradis dont nous serions déchus ? Parler d'un désir de retour au liquide amniotique dont on se figure une symbiose totale avec son environnement, et la naissance comme meurtrissure ou comme épreuve initiatique ? Retrouver la santé, l'innocence, le potentiel maximum, toujours abîmé, entravé, contraint, canalisé ? La jeunesse comme curieuse et ouverte, tolérante et partageuse ?

Les nostalgiques, les décroissants, les adeptes de telle ou telle école de sagesse, les bouddhistes, tous ceux qui passent leur vie à tenter de redonner de la vie à leur entourage, à défendre les espèces en voie d'extinction, à faire un travail sur soi, à pratiquer le yoga, la méditation, tous ceux qui veulent freiner la folie ambiante, réparer, retrouver la pureté, tous ceux que l'on traite de réacs, de décalés, d'utopistes, sont de ce voyage.

Pourtant on ne sait pas si les premiers hommes étaient des animaux à l'instinct sûr, en adéquation ( j'aime bien « harmonie » mais celle-ci de nos jours évoque une espèce de sirop sans heurts alors qu'au fond, l'harmonie n'interdit pas les conflits, si ceux-ci sont inévitables et sains) avec leur biotope ; on ne sait rien de leur psychologie, mais on se doute qu'il y a eu une inadéquation qui empêcha une évolution heureuse et le besoin de civilisation, toujours courir derrière quelque chose que l'on croyait devant !

Nous avons pourtant tous les exemples de catastrophes, de fin d'épisodes qui nous prouvent que la course en avant n'est pas le chemin adéquate ; nous sommes les seules bêtes à qui cela arrive ! Tout en survivant ! Le déséquilibre est total qui cherche son point d'appui dans l'inconnu alors qu'il est logique de le situer dans le connu ; l'inconnu étant donné sans qu'il soit besoin de le provoquer.

Certains d'entre nous ont connu ces moments d'osmose, et je ne parle pas d'amour bien que cela puisse faire partie de cette recherche, avec la chose à faire au moment opportun, dans un lieu ou dans des circonstances absolument indépendantes de notre bon vouloir ; la plénitude alors ne se laissera jamais effacer. Cette expérience, ce vécu, sera le phare et pourtant aucune volonté jamais ne pourra l'atteindre ; il nous faudra retrouver les ingrédients, diffus, divers, innommables, d'un état de félicité, appelée grâce, mais qui ne nous distrait pas forcément de notre quotidien ; car celui-ci est riche et abondant en prétextes à la retrouver. Et pour y parvenir, le lâcher-prise est le seul moyen, moyen de faire le vide nécessaire à l'abandon, cet abandon qui lui-même est nécessaire à la totale interpénétration de soi et du monde.

Ainsi, il m'apparaît que l'homme qui vante tant son intelligence – la confond-il avec son ingéniosité ?- sa capacité d'anticipation – c'est à voir-, ses décisions, serait programmé à ce faire, suivant les injonctions qu'ordonne son cerveau, de la même manière que l'araignée tisse, l'abeille cire, l'hirondelle construit son nid. Il m'apparaît aussi que ces ordres donnés ne seraient pas toujours bien compris ni bien exécutés.

Un médecin allemand qui nourrit un cancer après la mort de son fils, se mit en quête d'une explication et élabora une théorie qui stipule que le cerveau donne toujours les bonnes injonctions pour réparer les blessures ou les contradictions, les dilemmes, que la vie occasionne ; l'exemple donné dans toutes les conférences que j'ai pu suivre était celui-ci : l'homme de Cro- magnon devait quitter son habitat protégé et ensoleillé, traverser une rivière pour aller chasser dans la forêt, seul endroit où il y avait du gibier. Mais dans cette rivière vivait un reptile venimeux qui avait déjà tué son oncle, son père et son frère, et le dernier homme de la famille pétait de trouille ; mais il ne pouvait pas, sous peine de perdre non seulement sa dignité mais aussi d'affamer les siens, ne pas y aller. Aussi, contracta-t-il une scoliose en plaques. Plus tard dans son évolution, il inventa le pont.

Sa thérapie consiste à remonter le cours des choses pour trouver le nœud de la contradiction, et libérer le cerveau de son devoir à nous protéger. Je le dis vite, c'est plus complexe ( et je n'ai pas de liens !! c'était avant internet), mais il s'est ainsi guéri de son cancer, quand il en a compris la cause et suivi le cheminement.

Bien évidemment, les choses ont empiré ; la peur des humains n'est plus celle de l'orage ou des incendies des paillers, mais celle de l'autorité, du pouvoir, celle des hommes, leurs congénères. Je trouve cela nettement plus inquiétant ; le temps est le même où on sacrifiait aux dieux, puis aux seigneurs, son labeur, sa vie, on sacrifie, à quoi au juste, aujourd'hui ?

Un cheval se laissera mourir de faim dans un petit enclos dont il pourrait pourtant sauter les clôtures, s'il est seul et déprimé, et surtout s'il a l'habitude d'être nourri de foin par l'homme ; s'ils sont plusieurs et qu'ils broutent de l'herbe, ils sortiront dès qu'ils ressentiront un manque ; aucune clôture ne peut enfermer un herbivore qui saute, sans élan, un mètre soixante, les doigts dans le nez. Aussi, la dépression latente imposée au prolétariat, est une tactique de guerre excellente, réduire l'instinct de vie ; donner leur soupe aux gens, peut se faire de plus en plus rare, la soupe peut être de plus en plus mauvaise... le psychisme des espèces dites supérieures est extrêmement malléable et dépendant. Or, de la dépression, nous sortons rarement seuls. Reste la distraction ; on n'en manque pas, de la bonne de la mauvaise, elle seule semble mettre les gens à l'aise. À tous je conseille « ignatia », trois granules par jour jusqu'à la libération !

Pour se réconforter, on se raconte que la liberté, bien sûr, autorise le mal, un mal pour un bien donc ; le problème, c'est que je ne vois aucune liberté, juste des parcours courus d'avance, prévisibles à l'ennui. Peu de prototypes humains mais une masse de stéréotypes pour qui le prototype est un danger, à éliminer ! La nouveauté doit nous rappeler quelque chose, sinon, elle n'est même pas vue ! Et comme ce paradis perdu, mythique, imaginaire, utopique, n'est plus guère de saison, la route pour y mener en ayant découragé plus d'un, rien ne nous le rappelle ! En revanche, les vendeurs de poudres de perlimpinpin, les bonimenteurs, les bellâtres, les forts en gueule, les oreilles complaisantes, -comme les nouveaux psy qui ont pour principe de ne jamais contredire un client pour le hisser, mais l'approuvent toujours pour lui donner confiance en lui, ce leurre, en l'occurrence, pour survivre dans ce champ de foires-, toute cette engeance a de beaux jours devant elle ; les curés faisant défaut, on se fie à la presse féminine ; comme on sait qu'il ne faut rien garder pour soi sous peine de se névroser, on dit tout, mais sans trier !!

Nous sommes encore en train de nous gargariser d'avoir terrassé l'obscurantisme d'avant le renaissance que nous y sommes déjà retombés plus profond !


Moyenne des avis sur cet article :  4/5   (24 votes)




Réagissez à l'article

123 réactions à cet article    


  • ObjectifObjectif 13 juin 2014 09:42

    Très bon jour, Alinea, pour découvrir ce texte magnifique.

    Pour avancer plus vite sur ce chemin que vous nous décrivez, vous pouvez regardez par exemple : www.youtube.com/watch ?v=e56k3KI4uPI

    Sur un détail, aviez-vous aussi remarqué que la monnaie c’est la cristallisation de la peur ? Un humain confiant en la vie n’a pas besoin de compter smiley

    Comme le sclérose en plaque, la monnaie serait une maladie qui résulte de la peur, on en reparle dans un prochain article smiley


    • Gabriel Gabriel 13 juin 2014 10:10

      Bonjour Alinéa,

      J’ai tendance à penser, mais je peux me tromper que, contrairement à l’individu de notre époque, la nature et tous ce qui la compose, en autre le monde animal, ne cherche pas à être ou à paraître mais est, un point c’est tout. Pas de faux semblants, pas de maquillage ou de comportements forcés pour essayer de plaire ou de se plaire, seulement une attitude naturelle laissant s’exprimer librement les éléments constitutifs de l’animal. Ainsi, l’instinct, l’intuition, sont très développés chez eux car l’énergie cérébrale n’est pas monopolisée à se composer des masques en permanence. Regardez et écoutez la nature devrait être une leçon journalière pour l’être humain afin qu’il puisse recréer le lien atrophié ou perdu avec sa véritable origine. La Fontaine ne disait-il pas : « Je me sers des animaux pour enseigner aux hommes… » La société actuelle, en créant des désirs pour pousser l’être humain à la consommation, érige le solipsisme au rang de première et, souvent, d’unique religion. Vous avez raison, nous sommes dans une période d’obscurantisme spirituel terrible. Il faut cesser d’avoir peur, s’accepter tel que l’on est et vivre chaque jour comme si c’était le dernier car le but de notre quête n’est il pas de retourner d’où nous sommes venus afin de nous redécouvrir tel que nous sommes vraiment...


      • alinea alinea 13 juin 2014 10:30

        Bonjour Gabriel,
        J’ai fait , il y a un moment, un article sur l’artifice ; c’est pourquoi je n’y suis pas revenue ; mais, évidemment, entièrement d’accord avec vous ! Je vais pousser le bouchon un peu plus loin dans un article que je prépare ; et puis j’adorerais faire une série de portraits !!
        Quant à vivre comme si c’était le dernier jour, j’ai peur que cela induise ce qui se passe en ce moment chez nos dirigeants ! Si demain je meurs, après moi le déluge ! Malheureusement, c’est souvent comme cela qu’est comprise cette sentence !!
        Je lui préfère, vivre comme si j’étais éternelle ; ainsi, je m’oblige à respecter ce et ceux qui m’entourent !!
        Ce qui est dramatique aujourd’hui c’est qu’une grande majorité d’humains sont coupés pour de bon de la nature ; une mutation, oui, qui nous déglingue !!!


      • César Castique César Castique 13 juin 2014 10:46

        « Pas de faux semblants, pas de maquillage ou de comportements forcés pour essayer de plaire  »


        Et les parades nuptiales ? 

      • alinea alinea 13 juin 2014 10:51

        César... c’est comme pour tout, l’homme pervertit ! Cependant, dans la Nature, c’est le mâle qui est coloré, qui se gonfle, qui fait le beau !!! Vous me direz, il le fait aussi chez l’espèce humaine... mais c’est souvent raté !! smiley


      • César Castique César Castique 13 juin 2014 11:06

        « Vous me direz, il le fait aussi chez l’espèce humaine... »


        La Porsche Carrera, le canot automobile et la Rolex n’ont pas d’autre sens...

      • Gabriel Gabriel 13 juin 2014 11:13

        Et oui César, la course aux illusions comme la Porsche Carrera, le canot automobile et la Rolex c’est bien ca le problème... Rien dans la tête, rien dans le coeur tout dans le portefeuille.


      • Kookaburra Kookaburra 13 juin 2014 11:15

        Bonjour Alinea et Gabriel. Je partage votre attachement à la nature et aux animaux, aussi bien les animaux sauvage que les domestiqués, mais je suis moins déçu par l’être humain que vous. C’est la société et surtout la grande ville qui le rendent égoïste. Hier, pour prendre mon train à la gare de Lyon, les gens dans une grande foule compacte qui cherchait à atteindre les deux contrôleurs pour pouvoir passer sur le quai se poussaient et s’injuriaient comme des bêtes sauvages. Fini tout masque de courtoisie, de respect mutuel, de compréhension, d’amabilité. Comme tout animal, coincé, l’homme aussi devient sauvage - mais pas tous, il y a des exceptions qui me sauvent de la haine et du désespoir. Quant au commentaire de Gabriel je partage entièrement ses sentiments.


      • Hermes Hermes 13 juin 2014 11:28

        Bnjour, très bel article.

        Le cerveau est effectivement emprisonné dans un rôle particulier lié à la peur, (une émotion qui s’appuie chez chacun sur des contenus différents, selon ses tendances, sa situation et son histoire personnelle), ce qui empêche notre corps (y compris notre perception, et les fonctions plus fines d’abstraction et d’intuition) de fonctionner correctement. La peur nous enferme dans une vision temporelle et linéaire des choses (niveau de conscience endormi nourri de rêveries), et empêche l’accès à la présence tranquille (niveau de conscience de veille, et de présence à soi-même à travers l’ensemble des perceptions). Le cerveau justifie le fonctionnement par ses explications qui puisent dans le passé, et décharge l’énergie de la peur dans les réveries et nourrit des espoirs. C’est une cercle vicieux qui maintient la peur, l’endormissement et la souffrance.

        En plus, si vous n’êtes pas un expert, on vous fait croire que vous n’avez pas la capacité de vous libérer vous même, de devenir un être humain tranquille et autonome (business, business ! les nouveaux marchands du temple).

        Or il n’y a a pas besoin de savoir pour être là. Il s’agit juste d’intégrer ce qui existe autour de soi (en voyant comme on rejette à partir des projections de ses peurs) et de transformer l’image de son passé pour qu’elle ne soit pas une auto-justification de sa non présence. Si on regarde ça en face, c’est la possession de soi-même qui est à l’oeuvre ! Dans le moindre mot et le moindre geste... Une lutte permanente contre le risque de tout perdre de ce que l’on imagine pouvoir être : il n’y a que des illusions et des croyances en dehors de la présence, et personne n’a plus raison qu’un autre, ce ne sont que des polarités qui s’affrontent.

        Qui est prêt à lâcher son histoire personnelle ? C’est le seul choix qui puisse nous libérer, et on l’a réellement à chaque instant que l’on tente de vivre.

        Bonne journée smiley


      • alinea alinea 13 juin 2014 11:30

        Bonjour Kookaburra,
        Il y a des études passionnantes faites sur les rats, animaux comme on sait d’une grande intelligence, qui sont mis dans des situations particulières ; ils réagissent comme les hommes dans les mêmes conditions ; j’aime lire les éthologues ( je vous conseille Cyrulnik qui en plus a une écriture fluide et se lit comme un auteur de polars) ; on apprend beaucoup de choses sur nous !!


      • alinea alinea 13 juin 2014 11:36

        Bonjour Hermes,
        Oui il me paraît flagrant que c’est encore la peur qui nous empêche de lâcher nos névroses !! J’en connais tellement ! c’est en réalité un véritable gâchis, et plutôt que rêver annexer Mars, on fera bien de s’y coller ! en plus c’est passionnant ! Faire les deux, ce n’est pas évident ! j’ai l’impression que cela dépend des moments de vie, de ses conditions ; mais personnellement, quand j’écris ou réfléchis ( ça va toujours ensemble d’ailleurs) je sais bien que je lâche mon aptitude à fusionner avec la nature.. j’essaie de le dire dans ce texte : la volonté n’y peut rien ! mais en avoir conscience, oui !!


      • Hermes Hermes 16 juin 2014 16:16

        Alinea, j’adhère complètement à la dernière phrase.... La volonté n’est souvent comme le courage que l’inverse de la peur. On a besoin d’une autre sorte de volonté.


      • alinea alinea 13 juin 2014 10:32

        ObjectifObjectif :
        Je ne peux pas cliquer sous votre message et ne peux pas ouvrir votre lien ; j’essaierai un peu plus tard ; je ne sais pas si cela vient de moi mais ça m’arrive de plus en plus souvent !
        Quant à l’argent, c’est la sécurité que l’on cherche ; dans l’artifice, comme toujours ! j’y reviendrai prochainement...


        • ObjectifObjectif 13 juin 2014 11:27

          Chez moi il fonctionne smiley

          nouvelle tentative :

          http://www.youtube.com/watch?v=e56k3KI4uPI

          sinon à saisir a la mano après youtube.com :
          watch ?v=e56k3KI4uPI


        • alinea alinea 13 juin 2014 11:37

          Donc, c’est moi ; celui-ci fonctionne, j’ouvre votre lien, merci !


        • alinea alinea 13 juin 2014 11:54

          D’abord le négatif : je déteste la musique new age de la vidéo !! bon
          Pour le reste, c’est le bon sens !!! et cette femme est superbe !!
          Je n’ai jamais fait ce genre de stage, mais j’ai pratiqué pas mal de trucs !! outre le yoga, le relaxation, la méditation, le magnétisme, l’ostéopathie,etc, une chose m’a beaucoup appris, c’est l’eutonie ! ou le tonus juste.
          C’est malheureusement très exigeant et je crois qu’il n’y a guère « d’instructeurs » !!
          ...et aussi, à ce que je vois et vis... il n’y a rien d’acquis définitivement !!! On fait ce genre de trucs dans des conditions idéales, et quand on se retrouve face à sa voisine ( c’est mon histoire !!!), on se sent bien faible !!! smiley

          (voyons, faible devient fiable, non ?.....!!)


        • ObjectifObjectif 13 juin 2014 12:34

          Parfait smiley

          «  il n’y a rien d’acquis définitivement !!! »

          Si, il y a parfois des prises de conscience simples qui changent vraiment la vie.

          La vérité libère, vraiment, et nous libère des maux smiley


        • alinea alinea 13 juin 2014 13:09

          Oui, peut-être ; il m’arrive quelquefois de penser avoir perdu toutes mes capacités « à la félicité », recouverte, anéantie par les événements !! Donc, ne pas en faire une généralité !! OK smiley
          Ceci dit, oui, ce dont on s’est débarrassé, pour de vrai, est bel et bien disparu !! mais il y a tant de couches !!!! smiley


        • ObjectifObjectif 13 juin 2014 14:20

          Oui, mais plus on en tient des couches, plus on froid, et plus on les enlève, plus on a chaud smiley


        • claude-michel claude-michel 13 juin 2014 10:33


          Schopenhauer, Messieurs, Schopenhauer, un grand philosophe que l’Allemagne vénère. Voici ce qu’il dit : Il a fallu que l’intelligence de l’homme fût bien obscurcie par l’amour pour qu’il ait appelé beau ce sexe de petite taille, aux épaules étroites, aux larges hanches et aux jambes courbes. Toute sa beauté, en effet, réside dans l’instinct de l’amour. Au lieu de le nommer beau, il eût été plus juste de l’appeler l’inesthétique. Les femmes n’ont ni le sentiment ni l’intelligence de la musique, pas plus que de la poésie ou des arts plastiques ; ce n’est chez elles que pure singerie, pur prétexte, pure affectation exploitée par leur désir de plaire.

          Les Dimanches d’un bourgeois de Paris
          [ Maupassant ]
          Humour.. !


          • alinea alinea 13 juin 2014 10:46

            Je ne comprends pas !! Je ne le connais pas ce monsieur, comment peut-il si bien me décrire ? smiley


          • claude-michel claude-michel 13 juin 2014 10:49

            +++++++++++


          • Vipère Vipère 13 juin 2014 13:07


            Bonjour à tous.

            « Les femmes n’ont ni le sentiment ni l’intelligence de la musique, pas plus que de la poésie ou des arts plastiques ; ce n’est chez elles que pure singerie, pur prétexte, pure affectation exploitée par leur désir de plaire.

            Les Dimanches d’un bourgeois de Paris  »
            [ Maupassant ] 




            Je proteste ! Ce Maupassant est d’une courtoisie rare smiley encore un énergumène dédaigné par la gente féminine...

          • César Castique César Castique 13 juin 2014 10:43

            « L’instinct est une intelligence... »


            C’est aussi mon avis, je pense depuis toujours que l’instinct est l’intelligence qui nous protège des fourvoiements de l’intelligence commune et de l’instruction.

            « ...dont sont dépourvus bon nombre d’humain. »

            ...ben oui, l’immense majorité de ceux qui sont plus intelligents et plus instruits que la moyenne. Ce sont eux qui croient aux sornettes, pur faire court, du progrès et de son sens de l’histoire.

            • alinea alinea 13 juin 2014 10:49

              D’autant plus César, que je ne vois pas que l’instinct prenne la place de l’intelligence ! l’homme a une grosse tête qui peut bien les contenir tous les deux !! C’est quand l’un manque totalement qu’il y a problème !! et c’est vrai, pas mal de problèmes ces temps-ci...


            • cevennevive cevennevive 13 juin 2014 11:09

              Alinea, je crois que l’instinct et l’intelligence sont les mêmes pièces du moteur qui nous fait vivre.


              Il faut distinguer très précisément la culture, l’éducation de l’intelligence.

              Ce sont choses différentes. L’on peut être cultivé, éduqué, et ne pas avoir une grosse somme d’intelligence.

              Par contre, l’instinct qui nous fait dire : « là je ne devrais pas » ou « là je crois que c’et bien » est nourri par notre intelligence profonde qui nous fait faire inconsciemment un calcul de probabilité.

              Il est des gens très cultivés, bardés de diplômes, dont la pensée est « perturbée » par toutes sortes de concepts qui se sont imprimés dans leur esprit, empêchant les connections intimes et instinctives qu’ils ont reçues en naissant. Ils raisonnent trop avec ces concepts et refusent leurs simples réflexes primaires les rejetant comme des tares.


            • cevennevive cevennevive 13 juin 2014 10:55

              Bonjour alinea,


              Une petite histoire mignonne et terrible à la fois.

              Un couple de tourterelles (en liberté bien sûr) logent dans le palmier devant ma maison depuis des années. Deux petits par couvées, deux ou trois couvées par an. Ce sont de très bons parents. Ils élèvent leurs petits bien tendrement et les amènent sur la terrasse, où il y a toujours des graines de tournesol, pour leur apprendre à manger. Le père apprend à ses petits à roucouler, c’est très amusant. Il y a des fausses notes et des ratages...

              Cette année, à la première couvée, l’un des petits ne devait pas être en très bonne santé. Lorsqu’il venait sur la terrasse, il n’arrivait pas à avaler les graines. Eh bien les parents le chassaient, lui donnaient des coups de bec, le maltraitaient, lui arrachaient des plumes.

              Mon compagnon était outré. Il ne comprenait pas. C’était la première fois que cela se produisait.

              Moi, j’avais compris. En effet, j’ai retrouvé le pauvre petit mourant derrière l’un de mes pots de fleurs. Il est mort dans mes mains. Les parents avaient vu tout de suite que ce petit ne pourrait pas vivre !

              Voilà l’instinct infaillible de l’animal. Terrible, terrifiant même, pour nous les humains...

              Alinea votre article me plaît. Je n’ai rien à ajouter sauf ce petit exemple.

              Bonne journée torride.
               

              • alinea alinea 13 juin 2014 11:18

                Bonjour cevennevive,
                Oui, moi aussi j’ai vu ça, pas chez les tourterelles mais chez les chiens, les chats ; chez les vaches demi sauvages, je ne l’ai vu qu’une fois, une mère qui abandonne son petit ; à mon avis elle avait une métrite ou pas de lait ; rejeter le faiblard, c’est l’instinct de conservation de l’espèce, et cela empêche la douleur chez ces mères, car ( pour les oiseaux je ne sais pas) mais pour les mammifères, leur prendre leur petit, provoque une grande souffrance ; j’ai connu des chevaux qui avaient été mal séparés de leur mère, trop tôt ou de manière trop brutale, ils en gardent les séquelles toute leur vie. Comme nous ! nous sommes trop longtemps dépendants et fragiles, pendant cette longue enfance, pour espérer, tous, passer à travers les gouttes traumatisantes....


              • coinfinger 13 juin 2014 22:53

                Nous sommes un animal spécifique , nous fabriquons nos organes ( outils) par là nous échappons aux plus dures réalités auxquelles sont confrontés les autres animaux . Nous sommes des animaux , oui mais spécifiques !


              • soi même 13 juin 2014 11:16

                Bonjour alinea ; c’est phrases m’intrigue ( L’instinct n’est pas donné aux animaux et remplacé chez l’homme par l’intelligence ! L’instinct est une intelligence dont sont dépourvus bon nombre d’humains - Je place cet instinct à un niveau, non pas primaire, mais très profond, ce savoir inconscient qui affleure le moment venu ) parlez vous réellement de l’instinct dans ce cas de figure, où vous faites une confusion que l’on nomme couramment une sagesse instinctive , Qui fera que jamais vous allez, vous laissez mourir de faim, où faire défaut de l’amour maternelle que vous devez à votre enfant .
                Dans ce cas, elle est bien primaire et, il y a une raison qu’elle soit enfuit profondément dans un inconscient qui si y affleurait au grand jour dans la conscience nous rendrais tous des meurtriers !
                Heureusement que l’instinct est enfuit au plus profond de nous, et que le vivions que sous une forme atténuer de la nécessité de vivre !

                 
                 


                • alinea alinea 13 juin 2014 11:26

                  Dans cette phrase, je veux juste dire que l’instinct est donné aussi aux hommes ( contrairement à ce que la plupart des civilisés croient) et que l’intelligence se « travaille » au fil du temps, des expériences et des conditions ; mais chez l’animal aussi !
                  Alors que les gentils philosophes qui ne mettent pas du tout en doute leur supériorité, l’animal est fini et parfait quasi en naissant !!
                  Non, l’instinct ne nous rend pas meurtriers, quelle idée !! Ça c’est encore l’histoire du meurtrier « bestial », qui suit ses instincts !! j’essaie d’expliquer pourquoi je pense exactement le contraire ; il n’y a que l’homme qui soit meurtrier, et c’est bien parce qu’il a perdu son instinct, perdu, non, mais tellement recouvert de névrose, que, oui, sûrement mort ou à moitié !!
                  Je n’ai guère parlé de l’intuition, un peu au début, ce sixième sens... je les mêle !!


                • soi même 13 juin 2014 11:52

                  ( l’instinct ne nous rend pas meurtriers ) à bon, c’est que vous n’avez pas encore fais le tour de la question !
                  Il suffit de voir le ravage que peut faire une personne qui laisse libre cour à ses instincts !

                  Une autre erreur que vous faites, c’est de pensée que c’est un sixième sens, non cela peut pas être un sens si ce n’est le sens de la vie !
                  Et la derrière erreur, et de pensé que c’est une intuition, non plus, cela n’a rien à voir avec une intuition, même si cela peut prendre l’aspect d’une intuition instinctive, c’est avant tous un soumission à une nécessité vital, manger par ce que l’on a faim, n’a rien avoir avec une intuition, mais bien à une nécessité, j’ai faim, donc je me nourrie et par logique, je nourrie ma progéniture !


                • alinea alinea 13 juin 2014 11:57

                  Je n’ai pas dû être très claire, soi-même ; tant pis pour moi !
                  En tous cas, je vous affirme qu’une personne qui laisserait libre cours à ses instincts ( à condition d’avoir une idée de ce que cela peut bien vouloir dire) ne serait pas dangereuse pour un sou ! Mais, c’est ancré dans la tête des gens depuis si longtemps, je ne vais pas en un article changer le cours du monde !! smiley



                • latortue latortue 13 juin 2014 12:04

                  je ne sais pas si l’humain a de l’instinct ,mais par contre il a ce calcul malsain que n’ont pas les animaux ,quand un animal vous aimes il vous aime, pas de calcul pas de faux semblant il est entier et la plupart de temps exclusif ,il ne ment pas .
                  bonne journée a toutes et tous restez a l’ombre !!!!!!!


                • alinea alinea 13 juin 2014 12:10

                  C’est vous qui confondez « pulsions » et instinct !! C’est exactement le contraire : la pulsion est une force irrépressible qui se manifeste pour décharger une souffrance ou un traumatisme reçu à l’âge de notre malléabilité ! L’instinct y est caché !!
                  Mais l"instinct est complétement naturel, c’est bien pourquoi l’homme tout culture le dénigre et l’affuble des masques de ses penchants pervers !!


                • alinea alinea 13 juin 2014 12:12

                  Non seulement il ne ment pas mais nous oblige, si nous voulons le contact, à ne pas mentir !! la meilleure école..
                  Comment va votre jument ? Pas trop chaud ?


                • alinea alinea 13 juin 2014 12:12

                  12h12, pour la tortue !!


                • alinea alinea 13 juin 2014 12:15

                  juste capable de tuer des mouches !! et encore ! smiley


                • soi même 13 juin 2014 12:25

                   La pulsions est rien d’autre que de l’instinct en action !
                  Il y a bien un terne qui parle de ’’pulsion instinctive ’’.
                  Un pulsion qui est bien identifier à l’instinct .
                  Il est visible que vous n’avez pas fait le tour de la question avant d’écrire , c’est article !
                  Dite moi, quel a été votre impulsion à l’écrire, sans une réflexion approfondie ? smiley


                • alinea alinea 13 juin 2014 12:30

                  Je pense surtout que vous êtes bien coincé dans la pensée dominante, de l’homme dominant ; croyez bien que je n’ai sûrement pas fait le tour de la question dans les détails, mais que j’en ai fait le tour dans le fond !!
                  Bien à vous ! on peut se réapproprier un vocabulaire vous savez, la vérité ne sort pas toujours de la bouche de ceux qui se prétendent penseurs !!! smiley surtout quand cette pensée se dilue en vérité quasi unanime !!


                • soi même 13 juin 2014 12:54

                  Excusez moi, de vous froissez, le bût n’est pas de joue le MAL- e Dominant. Si vous n’avez pas l’intelligence de pensée que je parle de vis à vis, votre C.l ne rentre en rien en ligne de compte !


                  Il s’agit de pensé et de trouver un terrain de compréhension !

                   smiley


                • latortue latortue 13 juin 2014 15:26

                  alinea la jument va super bien le pré est bien arboré il y a donc pas mal d’ombre et elle a son poil bien ras d’été Merci tout va bien je lui ferais une bise de votre part .


                • alinea alinea 13 juin 2014 15:28

                  Je ne suis pas froissée ; je sèche !! pour moi la pulsion est exclusivement liée à la névrose ou à la psychose ! elle est donc forcément pervertie ! je ne vois l’instinct que comme une sauvegarde, même si, il est vrai, l’agression peut être une sauvegarde. Quand on attaque tout ce qui bouge parce que notre mental est paranoïaque ( je dis mental parce que je ne trouve pas d’autre mot, là, tout de suite), notre psyché si on veut, c’est perverti, ce n’est pas instinctif !!
                  mais je l’ai dit, des tas de gens ne pensent pas comme ça ! c’est pourquoi je me suis permis de l’écrire !!


                • njama njama 13 juin 2014 14:46

                  Bonjour Alinéa

                  d’instinct j’ai aimé l’article
                  et à tous les coups c’est sûrement très bon signe smiley

                  instinct, intelligence sont des mots dont les contours ne sont pas toujours bien précis, dont on devine qu’ils ont une interface commune, mais dont les significations se sont modifiées voire ont été altérées à travers les siècles.
                  Je crois que si la notion d’instinct a dans l’échelle des valeurs intellectuelles pris une connotation basse, voire péjorative associée à l’animal(ité) cela date de l’essor de la Science au XVIII°, et de la philosophie positiviste du XIX°qui privilégiait la pensée sur les sens. On retrouve le mécanisme commun à toutes idéologies, il fallait affirmer la prééminence de la Raison sur l’intuition, ou sur ce qui ne relevait pas de la raison et n’obéissait pas à son ordre logique, comme la foi par exemple. Par cette éducation « moderne » nous avons tous (ou presque) été conditionnés mentalement (totalement ou partiellement) par cette représentation du monde, et nous retrouvons prisonniers de ces deux rives sans pont entre elles, ce clivage arbitraire entre « intelligence » (l’esprit, l’intellect pur, le propre de l’homme dit-on) et « instinct » (rattaché comportement animal).

                  Tout à fait par hasard, à l’occasion d’un échange sur un forum, une tunisienne dont le français n’est pas la langue natale m’a permis de découvrir ce mot antique de « l’intellection » dont je saisissais  instinctivement le sens dans ses propos Il était le mot qui remplissait une réalité que je percevais intuitivement mais que je ne savais nommer auparavant, et, qui me rattachait à l’intelligence propre au monde animal, trop souvent désignée sommairement sous le terme réducteur « d’instinct ».

                  Je m’indigne parfois qu’on eût pu être oublié ! 
                  En démêlant le cloisonnement très idéologique fait entre instinct et intelligence, il ne pourra qu’inévitablement s’enchâsser à merveille dans l’idée de ton article - les animaux étant comme les humains doués d’intellection -.

                  Il est attesté que cette notion était connue dans l’antiquité, et son emploi a semble-t-il perduré jusqu’au haut moyen-âge.

                   « Tous les êtres qui possèdent la sensation, nécessairement possèdent aussi l’intellection. » selon Porphyre de Tyr (philosophe néo-platonicien du III° s. - De l’abstinence -.

                  intellection : n. f. XIIIe siècle. Emprunté du bas latin intellectio, sens, signification. Philo. Acte, fonction de l’intellect, qui consiste à comprendre et à concevoir, ou du latin intellectus, (participe passé de intelligere, comprendre) Perception par les sens ; intelligence, entendement. Philo. Faculté de connaître, de comprendre, de former des concepts.

                  A distinguer de intellectualis, « qui se rapporte à l’intelligence, intellectuel », d’où dérivent les mots « intellectuel, intellectualité et l’intellectualisme » (XIXe siècle) doctrine qui affirme la prédominance des fonctions intellectuelles sur la volonté, l’intuition, l’action. Par ext. et péj. Tendance à privilégier ce qui relève de l’intellect au détriment de la sensibilité, des sentiments.

                  A la différence de ce qui est « intellectuel » et de « l’intellectualisme » qui voudrait que tout soit réductible à des idées, « l’intellection » associe en plus la compréhension intime du sujet en impliquant tous les autres sens liés à la perception.


                  • alinea alinea 13 juin 2014 15:23

                    Bonjour njama :
                    moi j’ai : «  : Emprunté du bas latin intellectio, sens, signification. » aussi , mais « terme de rhétorique ! Grand dieu du ciel voilà qui nous demande de tirer sur la corde pour y voir le ramage des hôtes de nos bois !
                    Pour la faculté de comprendre, oui, c’est OK ;c’est curieux, comme j’entends »intellectuel« dans intellection, j’ai le sentiment inverse, d’un éloignement de notre intelligence primaire ; ceci dit, c’est une question de statu quo ; ces foutues Lumières, avec cette géante majuscule, ont bien fait d’apporter quelque raison à l’ignorance, mais nous sommes allés un peu loin ! On fonctionne toujours comme ça : un extrême, un autre avant d’imaginer une médiane ! Les femmes qui sont plus fortement douées d’intellection, donc, on a vu ce qu’on en a fait !!
                    L’intelligence rationnelle ne sert à rien qu’à faire faire du sport à son cerveau ; à partir de là nous en sommes rendus à une civilisation de foutaises !! foutaises pour tout le monde ! c’est démocratique !! Le problème c’est que la raison peut s’enseigner, se travailler, s’apprendre, l’instinct, non ! Il se préserve ça et là, pour des raisons complexes, et peu étudiées à ma connaissance, mais..je ne sais pas.. ; c’est pourquoi j’y mêle volontiers l’intuition, cette intelligence de » cerveau à cerveau« comme dit Jung, et qu’on retrouve chez les animaux !
                    Mais comme on le constate dans la pensée commune qui s’arrête là, cette intuition peut bien aussi nous tromper en se mêlant à l’appréhension, la crainte d’anticipation, etc.
                    Si » intellectio« est la signification, il faut trouver le mot idoine pour définir la capacité de la saisir !on pense à »intuition« qui est » la capacité à regarder« , frôle » l’attention", la connaissance immédiate...qui n’a pas besoin de la raison.
                    Bon, on finira par trouver !!!  smiley

                    ( c’est le bordel avec mes guillemets, n’arrive pas à corriger ; excuses !!)


                  • Xenozoid 13 juin 2014 15:01

                    imagine un sujet aussi poètique et réaliste sur la domestication

                    Nous sommes encore en train de nous gargariser d’avoir terrassé l’obscurantisme d’avant le renaissance que nous y sommes déjà retombés plus profond !

                    quelle renaissance,térassé ,qui,quoi ?,retombé dans quoi ? d’où ?
                    Qui nous dicte ce qu’est le profond ? qui difini l’obsurantisme,qui est « nous ».....
                    tellement a dire,et si simple


                    • Xenozoid 13 juin 2014 15:03

                      je pose les questions a tout le monde,pas a l’auteure seule


                    • alinea alinea 13 juin 2014 15:37

                      « Nous » : l’humain occidental
                      La Renaissance, avec une majuscule, la gloire de Descartes, Voltaire et consort...
                      Retombé dans un obscurantisme, une régression, bientôt une barbarie généralisée : il suffit d’ouvrir les yeux sur notre monde, regarder les centres d’intérêt et les croyances ( la crédulité) de nos concitoyens
                      L’obscurantisme est défini, traditionnellement, comme opposé aux lumières, ça va de soi ; donc une époque dépourvue de raison ; perso, l’obscurantisme ne me déplaît pas ; il est frère de l’ésotérisme ( la connaissance pour ceux qui la cherchent) ; la connaissance se distinguant de la Raison, évidemment...
                      plus profond parce que la sagesse populaire, l’appartenance des êtres même les plus humbles, à la Terre, a complétement disparu ( en Occident toujours, voir début de post !)


                    • Xenozoid 13 juin 2014 15:40

                      oh, cést tellement simple Alinéa,pas besoin d’artifice


                    • Xenozoid 13 juin 2014 15:42

                      pour votre plaisir Alinéa cela a toujours été le cas


                    • coinfinger 13 juin 2014 22:46

                      Puisque vous posez la question à tout le monde je me sens interpellé . Vous avez raison la Renaissance nous a fait retrouver la lumiére mais çà ne suffit pas . La lumiére s’adresse à l’oeil qui est le sens du leurre par excellence . çà ne sufit pas mais c’était nécessaire .
                      On est allé encore plus loin . Presque aux limites de l’antiquité grecque et autre .
                      Reste encore une étape ( quoique la précédente ne soit pas encore achevée) redécouvrir l’animal en nous , notre corps . Cet article le tente malgré des conditions prématurées .


                    • Xenozoid 14 juin 2014 16:08

                      je disais plusieur chose, en réaction a Alinéa "Nous sommes encore en train de nous gargariser d’avoir terrassé l’obscurantisme d’avant le renaissance que nous y sommes déjà retombés plus profond !« 

                      transposons cela aux gens qui nous dise qu’on a eu une »démocratie" une fois.quelque part dans la propagande,il y eu tout cela qui a été térassé...,.c’est une illusion,et le fait de retomber dedans n’aide pas,mais peut être c’est ca l’obsurantisme omniprésent


                    • alinea alinea 14 juin 2014 16:24

                      N’y a-t-il pas eu un moment réel d’élévation des esprits par l’instruction, une belle époque de culture politique, une embellie matérielle ; quand j’avais à peine vingt ans, j’étais convaincue que le monde allait s’ouvrir ! il y avait alors tout un tas de courants, non seulement de pensées, mais d’actions, de modes de vie, d’éveil ( écolo, féministe pour de vrai,etc)
                      Cette époque me fait penser au sursaut d’un mourant, une conscience, une voix claire, un esprit clair aussi, avant de retomber dans l’agonie, puis, peu de temps après, la mort ! J’ai vraiment eu une jeunesse formidable et pfuiiiitt, du jour au lendemain, en ouvrant les yeux, tout avait disparu !!
                      Nous sommes bien plus bas que nous n’avons jamais été ; d’un manière globale je veux dire, bien sûr, ça et là, quelques lumières ; mais peu mais surtout étouffées !!


                    • Xenozoid 14 juin 2014 16:28

                      @Alinea
                      N’y a-t-il pas eu un moment réel d’élévation des esprits par l’instruction, une belle époque de culture politique, une embellie matérielle ;

                      non


                    • alinea alinea 14 juin 2014 16:32

                      L’illusion de la jeunesse alors ?


                    • Xenozoid 14 juin 2014 16:39

                      qui sait quand et où ? en tout cas « notre »domestication ne vaux pas mieux que l’instinct des bêtes dites « amis »,surtout quand la « bête »en symbiose n’a jamais eut le choix avant « (l’’education »),qui parait « normale »


                    • njama njama 13 juin 2014 15:29

                      Pourtant on ne sait pas si les premiers hommes étaient des animaux à l’instinct sûr, ...

                      le concept d’instinct existait-il à l’époque ?

                      d’après le dictionnaire étymologique historique (Larousse) l’usage du mot « instinct » est assez récente

                      1495 J. de Vignay (instincte) ; 1538, R. Est (instinct), « impulsion » (jusqu’au XVII° s.) ; 1580, Montaigne, « tendance naturelle » ; 1591, Desportes, « impulsion irrationnelle » ; 1660, La Rochefoucauld, « intuition » ; d’instinct, 1848, Chateaubriand ; lat. instinctus, excitation, de instinguere, pousser.

                      instinctif 1803, Maine de Biran
                      instinctivement 1802, Catineau


                      • alinea alinea 13 juin 2014 15:39

                        Oui mais njama, le concept pouvait ne pas exister et la chose exister !
                        Je pense que nos ancêtres cueilleurs chasseurs l’avaient bel et bien cet instinct ; mais qu’il ne suffisait pas à leur bonheur !! smiley


                      • Xenozoid 13 juin 2014 15:38

                        l’instinct n’est pas a cofondre avec pavlov...le seul que la psychologie a trouvé a dire c’est, alors l’instinct dans l’humain devint ,l’émotion intélligente,une sorte de facon de dire que la science sait que l’insinct est different ..porte ouverte


                        • alinea alinea 13 juin 2014 15:39

                          je dirais même plus, si tu as de l’instinct tu évites Pavlov !! smiley


                        • alinea alinea 13 juin 2014 15:40

                          Plus sérieusement, l’instinct n’est pas le réflexe !!


                        • Xenozoid 13 juin 2014 15:47

                          ha, mais les maitre tao t’aprenne l’insticint avant le controle,le kung fu .tous les art martiaux so basé sur le controle de l’instinct


                        • Xenozoid 13 juin 2014 15:51

                          imagine, si tu faisait l’apologie de ta jument que tu aime, juste pour dire que la domestication n’est pas un choix ?


                        • alinea alinea 13 juin 2014 15:52

                          C’est pour cela que je mélange sans complexe, l’instinct, l’intuition et la sagesse que nous enseigne l’Orient !
                          C’est un mix que je m’autorise ; il m’aide à clarifier ma pensée, et ma position dans le monde !!


                        • alinea alinea 13 juin 2014 15:55

                          Il n’y a aucune raison a priori que l’homme ne puisse s’entendre avec certains animaux ; quand je dis l’homme, je sais que ce ne sont pas tous les hommes ! Unhappily !


                        • Xenozoid 13 juin 2014 15:57

                          la je comprend, ce que je ne comprend pas c’est la domestication


                        • alinea alinea 13 juin 2014 16:03

                          La domestication telle que je la pratique avec mes chevaux en « élevage » ( pratiquais plutôt !) c’est juste leur apprendre le minimum de savoir vivre avec nous, pendant que j’apprends le maximum de savoir vivre avec eux ; il y a beaucoup de « prédateurs » prompts à te chercher des poux dans la tête si tes animaux ne sont pas « comme il faut » ! tu le sais bien avec les chiens !!
                          Et puis, les chevaux t’acceptent comme « cheval de tête » s’ils te font confiance ; c’est pas plus mal, cela évite les chutes ou les accidents qu’ils provoqueraient à coups sûrs s’ils n’avaient rien appris !! Mais c’est la confiance d’abord, qu’il ne faut surtout jamais trahir.
                          Si tu ne connais pas, essaies de trouver les bouquins de Hempling ; je le trouve épatant de mec ( Klaus Ferdinand !!)


                        • Xenozoid 13 juin 2014 16:08

                          ’est pas plus mal, cela évite les chutes ou les accidents qu’ils provoqueraient à coups sûrs s’ils n’avaient rien appris

                          p’t’être le problême vient de là.Apprendre ?
                          alors je répête qu’apprend tu a tes amis,(chevaux) ?


                        • Xenozoid 13 juin 2014 16:13

                          et je démonte un cheval en deux min, comme je démonte un chien qui est une arme,"domestiqué ?


                        • alinea alinea 13 juin 2014 16:21

                          Tu commences à pied à faire des trucs avec lui, il est curieux, il a de l’énergie, il te suit comme il suivrait le chef du troupeau : tu instaures la confiance ; une fois qu’il a compris qu’à telle injonction t’est contente parce qu’il a fait ça, il le refera ; un cheval est un excellent élève, aucun besoin de répéter les choses ; il le fait une fois, c’est acquis pour la vie. Ensuite, tu lui montes sur le dos que quand il est assez grand, assez musclé pour cela ; des tas d’exercices-jeu dans le bouvao ( pour nous, le rond de longe ailleurs) pour le préparer ; les chevaux adorent apprendre tu sais ; s’ils ont un bon cavalier sur le dos, ils se régalent aussi crois le bien ; mais il y en a des milliers qui sont soumis, et qui se foutent de tout ; on en a fait des esclaves. Je raconte ça dans un vieil article sur la manade !!


                        • Xenozoid 13 juin 2014 16:31

                          c’est trés humains


                        • Xenozoid 13 juin 2014 16:32

                          trés humains d’être domestiqué


                        • foufouille foufouille 13 juin 2014 15:56

                          nôtre instinct est sous la fine couche de civilisation


                          • alinea alinea 13 juin 2014 15:58

                            pas si fine que ça, ou alors fine mais costaud !!
                            Tous les penseurs actuels s’imaginent, et assènent, que l’homme n’est plus que « culture » ! Grand mal leur fasse !!


                          • njama njama 13 juin 2014 16:14

                            Après la tyrannie de la foi, l’homme s’est retrouvé sous le joug de la tyrannie de la raison.

                            La pensée moderne (XIX° siècle) c’est cela  :

                            Le terme positivisme désigne un ensemble de courants qui considère que seules l’analyse et la connaissance des faits vérifiés par l’expérience peuvent expliquer les phénomènes du monde. La certitude en est fournie exclusivement par l’expérience scientifique. Il rejette l’introspection, l’intuition et toute approche métaphysique pour expliquer la connaissance des phénomènes.

                            pour paraphraser Galilée « et pourtant, toute connaissance passe par la perception ! »

                            Si la Nature nous a pourvu de « sens » (six peut-être  ? ou + pourquoi pas ...), ce n’est pas pour des prunes, ou simplement pour faire joli !
                            on est bien d’accord Alinéa


                            • alinea alinea 13 juin 2014 16:23

                              Oui, on est bien d’accord ! et l’idée, n’est pas de remplacer l’un par l’autre mais bien de profiter des deux !! mais à force de me gonfler avec leur « positivisme », je finirais par devenir terroriste !! ( smiley)


                            • Bubble Bubble 13 juin 2014 16:22

                              Bonjour alinea,
                              C’est très curieux comme certains courants de pensée traversent auteurs et lecteurs sur Agoravox, ce n’est pas la première fois qu’un de vos articles arrive en réponse très bien coordonnée à d’autres fils de discussion. Conscience instinctive du forum ?
                              Ici je ne peux m’empêcher de relier cet article à celui d’hommelibre sur l’eugénisme et celui de Claudec sur la dénatalité.

                              Je relève la phrase de Kookaburra sur les grandes villes. Un film qui traitait d’un petit village africain montrait que tous les profils un peu différents de la norme étaient isolés et qu’on les laissait seuls. Les trois personnes en question : la vieille qui a perdu très tôt ses parents et qui est devenue par la suite la sorcière honnie du village, pour cette seule raison ; l’homme un peu trop attentionné (il enterre la vieille par exemple) et qui devient alcoolique parce qu’on le lui reproche ; le petit garçon qui est trop intelligent et qui finit par devoir partir (refus de l’ostracisme sur les 2 premiers personnages, de l’autorité d’un faux médecin shaman). L’instinct animal ressemble à cette façon de faire en village isolé : on exclut les gens différents, qui affaiblissent le village.
                              Au contraire, si le village exclut les différents, la grande ville n’accueille personne et n’exclut personne. D’où la présence des minorités, mais aussi des faibles dans les grandes villes. Je pense que c’est l’instinct de société humain de laisser vivre ses membres faibles et qu’il est tout sauf égoïste et nocif pour l’espèce, puisque le progrès vient toujours des gens anormaux.


                              • alinea alinea 13 juin 2014 16:30

                                Bonjour Bubble,
                                Je pense que c’est vrai en théorie mais que laville n’est plus à échelle humaine pour qu’on y observe des comportement normaux ! Non pas que les gens y soient anormaux, mais les conditions de vie semblent bien vouloir éradiquer de l’être ce qui en constitue l’essence ; d’où à mon avis cette perte sèche !
                                Par ailleurs je ne pense pas du tout que la vie des hommes puisse se faire dans un paradis puisque nous aurions atteint cet état où la félicité pour tous serait la norme ; je me bats depuis longtemps pour essayer de faire comprendre que cette quête de « paradis », parfaitement hypocrite et stupide par ailleurs, est non seulement un leurre mais un handicape à trouver notre force pour vivre et faire face aux événements !
                                Vivre, savoir vivre ( sans trait- d’union !), tout simplement ; et l’homme est grégaire, seul il ne peut pas grand chose !


                              • alinea alinea 13 juin 2014 16:35

                                D’ailleurs, quand les choses se gâtent, les plus faibles deviennent des exclus ; les minorités des ennemis ; ce n’est pas idéal mais les conditions de densité de population ne risquent pas de s’améliorer !!!


                              • alinea alinea 13 juin 2014 16:42

                                Quant à la convergence des thèmes, je pense que c’est parce que nous avons été soulés par les élections, le débarquement, les polémiques, les opinions !! Il y a ceux qui font des articles légers et marrant pour détendre l’atmosphère, et puis il y a ceux qui essaient de se raccrocher aux racines !!


                              • Xenozoid 13 juin 2014 16:23

                                Et personne ne m’as j’amais prouvé pourquoi la domestication était positive,personne


                                • alinea alinea 13 juin 2014 16:32

                                  Elle donne du plaisir ; nous serions bien seuls sinon !!
                                  et puis tu n’as pas lu Budiansky !!
                                  De toutes façons, je l’ai trouvé en naissant, je ne peux rien y faire, alors j’en jouis, en essayant d’être le mieux possible !!


                                • Xenozoid 13 juin 2014 16:36

                                  bonne continuation et surtout fais gaffe aux voisins,ils auront a dire que tes juments sont trop libre


                                • bakerstreet bakerstreet 13 juin 2014 18:52

                                  Bonjour alinea


                                  Bien votre article, qui serait à mettre dans celle « des choses essentielles », si telle rubrique existait. 
                                  De l’instinct bien sûr qu’il nous reste et de celui qu’on a perdu, il y aurait beaucoup de choses à dire. 
                                  De l’instinct que l’on fait taire, comme l’on pourrait tenter de ralentir la fréquence de son cœur si l’on y parvenait. 

                                  Que nous en reste t’il, une fois qu’il a été court circuité par la soit disant intelligence, qui n’est souvent qu’un paradigme culturel d’identification et de convenances, pour ne pas dire de convention. 

                                  Je vous rejoint sur tout ce que vous écrivez.
                                  Sûr avant coup de la qualité de ce que vous alliez écrire à ce sujet. 
                                  Est une forme d’instinct, ou de prémonition, qui nous fait entrevoir, au delà de la qualité des lettres, celle des personnes ? 

                                  • alinea alinea 13 juin 2014 19:02

                                    Merci bakerstreet, peut-être question d’affinités ?
                                    Je n’ignore pas que d’autres humains évoluèrent « sagement », dans des sociétés claniques dont nous sommes nombreux à rêver, de ce que nous en savons ! Mais l’occidental, qui, d’un certain côté nous donne cette opportunité de rencontres précise, s’est comporté tout autrement ; j’aime l’idée de Néanderthal(s) survivants aux attaques du gros sapiens ! Je ne vois pas d’autres explications ! C’est très humano-occidentalis de vouloir comprendre et tout expliquer, hein !
                                    Voilà !! je suis pleine de contradictions !!


                                  • philouie 13 juin 2014 19:15

                                    J’en profite pour replacer un petit message déjà diffusé (excuse pour la répète) :

                                    Mon chien est le Christ.

                                    Provocation ?

                                    « Car il n’y a pas de créature supérieure au minéral, puis au végétal, selon ses degrés et ses rangs ; et c’est après la plante que vient, dans cette hiérarchie, l’animal. Chacun des êtres de ces trois règnes connaît le Créateur par intuition directe et par signes évidents. Tandis que l’homme est conditionné par la raison, la pensée et le dogme de ses croyances. »

                                    Ibn Arabi.


                                    • alinea alinea 13 juin 2014 20:16

                                      C’est terrible, se conditionner à rester prisonnier de la peur ... pour fuir la peur !
                                      La peur peut être un moteur puissant d’évolution si on la brave, mais ni les croyances ni la raison nous y aident ! On ne fait que cela ici bas de nos jours : occulter, mentir se mentir !!
                                      Tous les sages de tous les continents n’ont pas été assez puissants pour enrayer nos erreurs ; pourtant, la sagesse est universelle et vieille comme le monde !
                                      J’avais lu déjà ce petit texte.. merci


                                    • coinfinger 13 juin 2014 19:50

                                      J’apprécie beaucoup ce texte , sur le fond et la forme .
                                      A votre lecture me vient quelques reflexions . La distinction instinct/intelligence est commode puisque la problématique homme/animal , esprit/corps y a été enfermée , mais elle ne me parait pas la plus pertinente . Je préfére l’opposition controle-cérébral/ouverture .
                                      Dans la sagesse orientale on peut retrouver le corps , oui , mais depuis le yoga selon un biais certain , les membres y sont noués , la respiration controlée , à fin de couper le contact avec l’autre ( jugé comme malade) .
                                      On peut comprendre au travers des ’méditations’ orientales aussi autre chose , l’importance de la kundalini ( la droiture de la colonne vértebrale) . C’est ce qui a fait creer aux médecins Grecs la façon spécifique d’accoucher les esclaves . Renverser le corps de l’enfant de maniére a ce qu’il ne puisse trouver la bonne position pour la téte . Il est alors contrarié dans son accés à lui méme et est exposé à l’insécurité et la peur donc la dépendance .
                                      Enfin : faire des outils ( une ruche) , necessite contrairement au schéma inculqué un recours à la sensibilité en cours d’éxécution . Les vraies idées ( et non les représentations ) viennent à cette occasion . La plupart des découvertes importantes ont été faites on dit par ’hasard’ . Vous avez raison le controle cérébral loin d’étre une condition au progrés et à l’efficacité est au contraire une entrave quand il est érigé en norme .


                                      • alinea alinea 13 juin 2014 20:07

                                        Ce renversement, infligé aux enfants d’esclaves, n’a-t-il rien à voir avec la manière commune d’accoucher en Occident ? Bien que tempéré depuis Leboyer, il y a là, tout de même, un « intrusion » très nette dans le processus naturel ? J’ignorais tout de ça !! J’ai écrit un article sur les femmes, dans lequel je me suis efforcée de tempérer mes sentiments(!), j’y parle d’accouchement ! Toute, ou presque, les femmes me sont tombées dessus !
                                        Oui, l’ouverture, l’abandon ( je n’ai pas relu mon texte et j’ai écrit en même temps un autre article donc je ne sais pas si c’est dans l’autre que je parle de l’abandon !!.), l’attention sans tension...
                                        Les pieds dans le sol, la tête dans les étoiles, les sens réceptifs... pas facile de s’intégrer à notre société comme ça !!
                                        Le génie est intuitif, on le sait ; la raison veut mettre en boîte et n’a pas encore compris que rien ne se met en boîte ; donc notre façon de vouloir nous rassurer est complétement bidon !! Maîtriser, mais rien ne peut se maîtriser, vouloir ainsi être les maîtres du monde est complétement bidon !!
                                        Pas grand chose de vrai dans notre monde, hein ?


                                      • njama njama 13 juin 2014 21:50

                                        donc notre façon de vouloir nous rassurer est complétement bidon !! Maîtriser, mais rien ne peut se maîtriser, vouloir ainsi être les maîtres du monde est complétement bidon !!

                                        rien ne peut se maîtriser, c’est emphatique, exagéré c’est une façon de se rassurer par rapport à l’inconnu. Et pour se rassurer nous avons besoin de nous persuader qu’on le maitrise
                                        en fait peu de gens osent affronter l’inconnu, le mystère ... sauf « ceux que l’on traite de réacs, de décalés, d’utopistes [qui] »sont de ce voyage« .
                                        Si les voyages all included font recette ce n’est pas sans raison. 

                                        C’est le sens spirituel (d’après moi) de la parabole de la brebis perdue Lc 15/1-7 (ou égarée chez Mt 18/12-13) et celle des dix drachmes, ou même une seule, perdues qui lui fait suite Lc 15/8-10

                                        Pourquoi une brebis (ou drachme) serait tellement plus importante que 99 au point de les délaisser et d’aller »dans le désert pour aller après celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il la retrouve«  ?
                                        ce n’est pas une question de patrimoine, de bien ... c’est aller à la recherche de quelque chose d’essentiel que notre intuition nous dit qu’elle nous manque, car sinon pourquoi le fait de retrouver une brebis, dix drachmes ou même une seule manquante, y-aurait-il de la joie devant les anges de Dieu (verset 15/10).

                                        On croit tout contrôler sans ignorer en même temps (même si on se le cache) que dans beaucoup de situations l’improvisation est toujours à un moment ou un autre inévitable, et que l’on ne pourra compter que sur soi-même.

                                        99 % n’est pas suffisant pour faire une vérité, et c’est ce »rien« , ce 1 % qui nous faire dire que rien ne peut se maîtriser.

                                        Instinctivement on le sait tous, qui n’a pas attendu un jour sa chance, qui ignore qu’il suffit parfois d’un rien pour que tout change. Ce »rien" nous fait peur et nous attire.


                                      • alinea alinea 13 juin 2014 22:08

                                        oui njama,
                                        en réalité on maîtrise plein de choses, pendant une période, puis pour ce « rien » la vie change et on oublie ; si on en a à nouveau besoin, il faut réapprendre..
                                        Bien sûr, il n’est pas question de la maîtrise d’un art ou d’une technique, savoir cuisiner ou faire son jardin, mais maîtriser les foules pour les dictateurs, l’expression de nos sentiments, pour les traumatisés, les faits et gestes de nos enfants - que l’on colle devant la télé ( a-t-on idée de l’horreur que cela engendrera) ; les animaux ont aussi besoin de cette maîtrise qui aiment leurs habitudes, mais jamais au point de ne pas transhumer si nécessaire ! Il est là le 1% : être capable de quitter ses habitudes quand elles ne sont plus valides !! Souvent ça se fait « tout seul » !
                                        L’histoire de la brebis, je le vois bien comme un désir de perfection de notre responsabilité ; j’ai été assez comme ça pour le comprendre de cette façon !! et ce désir de perfection n’est pas exempte d’un désir d’héroïsme - se dépasser-, comme je l’évoque plus haut !
                                        L’improvisation, comme son nom l’indique, n’est pas préméditée ; c’est la vie, même si celle-ci ne peut être faite que d’improvisations !! Elle nous surprend, et l’on peut se surprendre soi-même ; j’ai idée qu’il y a des gens qui sont tellement bloqués, qu’ils les laissent passer !!
                                        beaucoup de choses à explorer encore !!!


                                      • alinea alinea 13 juin 2014 22:11

                                        « 99 % n’est pas suffisant pour faire une vérité, et c’est ce »rien« , ce 1 % qui nous faire dire que rien ne peut se maîtriser. »
                                        À voir ! parce que, souvent, ce que l’on croit maîtriser, on ne le maîtrise pas du tout !ça nous échappe ; et là, je pense surtout à la politique actuelle !! ou on croit maîtriser mais on ne fait que « tenir en force » ; ce qui n’a pas grand chose à voir !!


                                      • njama njama 13 juin 2014 22:43


                                        les animaux ont aussi besoin de cette maîtrise qui aiment leurs habitudes, mais jamais au point de ne pas transhumer si nécessaire !

                                        Il s’agit d’animaux domestiqués. Ont-ils encore un sens de leur liberté par instinct ? on voit bien que ce n’est pas évident de ramener à la vie sauvage certains animaux (sauvages)

                                        c’est la vie, même si celle-ci ne peut être faite que d’improvisations !! j’ai idée qu’il y a des gens qui sont tellement bloqués, qu’ils les laissent passer !!

                                        C’est juste une question culturelle. L’éducation ne laisse pas libre cours à l’idée d’improvisation, ou si rarement. En fait on ne peut pas improviser sur commande, il faut un ensemble d’ingrédients, une situation, des acteurs, une action ... Il peut y avoir une certaine improvisation dans l’empirisme, mais l’expérience scientifique, sacro-sainte justification aujourd’hui de nos connaissances interdit l’improvisation, l’intuition.

                                        Quelque chose ne marche pas dans ce monde on parle de « dysfonctionnements » ... et voilà on minimise, c’est comme un patch mis sur notre (vaste) ignorance (celle que l’on a du mal à admettre) car il faut entretenir l’idée qu’on garde le contrôle, de tout, ou presque, sachant intuitivement que la part d’inconnu est (forcément) immense. Peut-être est-ce justement parce qu’elle est immense que l’esprit de l’homme fonctionne instinctivement de cette façon (?) pour se protéger, n’osant sortir de sa caverne


                                      • njama njama 13 juin 2014 23:03

                                        nous sommes « des animaux bizarres. Nous sommes entraînés et, dans notre folie, nous croyons que nous comprenons parfaitement. »

                                        J’avais déjà cité ici dans un sujet d’Oscar Fortin cet extrait tiré de cette représentation des choses d’un homme de connaissance toltèque (cf l’antropologue Carlos Castaneda, Histoires de pouvoir). Il colle tant me semble-t-il au sujet qui est une introspection sur notre façon d’appréhender le monde ; c’est plaisant à lire, il y a un côté théâtral plein d’humour, je l’avais trouvé lumineux en le découvrant, en espérant qu’il vous éclaire.
                                        ------------------------------------------------------
                                        – Je vais te parler du tonal et du nagual, dit-il, en me lançant un regard perçant.
                                        ...
                                         Il se tapa la poitrine, les cuisses et les côtes.
                                        – Tout ça c’est mon tonal.
                                        Il expliqua que chaque être humain avait deux côtés, deux entités distinctes, deux parties contraires qui prenaient force au moment de la naissance ; l’une s’appelait tonal, l’autre, nagual.
                                        ...
                                         – Donc, à juste titre, dit-il, le tonal est un protecteur, un gardien, un gardien qui la plupart des fois se transforme en garde.
                                        Je tripotai maladroitement mon carnet. J’essayais de me concentrer sur ce qu’il disait. Il rit et contrefit mes mouvements nerveux.
                                        – Le tonal est l’organisateur du monde, poursuivit-il. Peut-être que la meilleure façon de décrire son travail monumental serait de dire que sur ses épaules repose la tâche de mettre en ordre le chaos du monde. Il n’est pas abusif d’affirmer, comme le font les sorciers, que tout ce que nous connaissons et tout ce que nous faisons en tant qu’hommes est l’œuvre du tonal. « Dans ce moment-là, par exemple, c’est ton tonal qui s’efforce de comprendre le sens de notre conversation ; sans lui, ce ne seraient que des sons bizarres et des grimaces, et tu ne comprendrais pas un mot de ce que je raconte.
                                        «  Disons donc que le tonal est un gardien, qui protège quelque chose qui n’a pas de prix, notre propre être. C’est pourquoi une qualité inhérente au tonal est d’être prudent et jaloux de ses actes. Et puisque ses actes constituent largement l’aspect le plus important de notre vie, il n’est pas étonnant que le tonal se transforme en chacun de nous, de gardien en garde. »
                                         
                                        Il s’arrêta et me demanda si j’avais compris. Machinalement je hochai la tête en signe affirmatif, et il me sourit d’un air dubitatif.
                                        Un gardien a l’esprit large et compréhensif, expliqua-t-il. En revanche, un garde est un surveillant à l’esprit borné et souvent despotique. Je veux donc dire qu’en chacun de nous, le tonal est devenu un garde mesquin et despotique, alors qu’il devrait être un gardien large d’esprit.
                                        ...
                                        Le tonal est tout ce que nous sommes, continua-t-il. Dis un nom. Tout ce que nous nommons fait partie du tonal. Et puisque le tonal est constitué par nos propres actes, il est donc naturel que tout tombe sous sa coupe.
                                        ...
                                        Le tonal est tout ce que nous connaissons, dit-il. Je pense que cela est en soi une raison suffisante pour conférer au tonal une puissance extraordinaire.
                                        ...
                                        Le tonal est tout ce que nous savons, répéta-t-il doucement. Cela inclut non seulement nous-mêmes, en tant que personnes, mais aussi tout ce qui existe dans notre monde. On peut dire que le tonal est tout ce que nous voyons.
                                        « Nous commençons à le garnir dès notre naissance. En respirant le premier souffle d’air, nous respirons également du pouvoir pour le tonal. Par conséquent nous pouvons affirmer que le tonal d’un être humain est intimement lié à sa naissance.
                                        « Il ne faudra pas que tu oublies ce fait. Il est fondamental que tu comprennes tout ça. Le tonal commence à la naissance et s’achève à la mort. »


                                      • alinea alinea 13 juin 2014 23:05

                                        njama,
                                        je ne vais guère approfondir parce que vous soulevez tout un tas de problèmes assez complexes, mais l’idée que j’ai c’est que l’inconnu est inconnu ; donc, théoriquement il ne fait pas peur, on a peur de ce qu’on imagine et on imagine qu’avec notre connu ; souvenirs peut-être de mauvaises expériences infantiles... d’une chose nouvelle, surprenante et désagréable. Je crois que l’on veut se protéger d’un connu et que quand l’inconnu survient, forcément on est surpris !! On dit toujours que le danger vient de là où on ne l’attendait pas ! Le seul fait de savoir cela devrait faire que personne ne se pare du danger, sauf à être réactifs et vigilants, forts en quelque sorte, tout le temps, ou, protégés par un chef ! Un seul vigilant par groupe, c’est ce que font les bêtes ; le problème c’est que le chef, chez l’homme, il exploite ; maltraite, enfin un cauchemar quoi !!
                                        Oui bien sûr il s’agit d’animaux domestiqués, mais avec un cerveau d’animal voulais-je dire, en comparaison de l’homme. Mais je ne pense pas que les animaux sauvages fassent n’importe quoi au gré du vent ; ils explorent, restent tant que c’est bon, chassent quand ils ont faim, bref, se font un quotidien. Le maternage et l’éducation sont aussi des bons ancrages.
                                        Je pense, bien que ce n’ait que peu de chose à voir, que les juments ont un mois de « battement » pour accoucher, elle accouchent quand elles veulent, et elles veulent, pour les apprivoisées, quand le temps est bon ! sinon, elles peuvent fuir avec le troupeau en cas de danger !....


                                      • njama njama 13 juin 2014 23:06

                                        (suite)
                                        Le nagual est cette partie de nous pour laquelle il n’y a pas de description, ni de mots, ni de sentiments, ni de connaissance.
                                        – C’est une contradiction, don Juan. A mon avis, quelque chose qu’on ne peut ni sentir, ni décrire, ni nommer ne peut pas exister.
                                        – Cette contradiction n’existe que pour toi. Je t’ai déjà prévenu ; ne te casse pas la tête en essayant de comprendre ça.
                                        Voulez-vous dire que le nagual c’est l’esprit ?
                                        Non. L’esprit est un élément de la table. L’esprit fait partie du tonal. Disons que l’esprit c’est la sauce chili.
                                        Il prit une bouteille de tabasco et la posa devant moi.
                                        Est-ce que le nagual c’est l’âme ?
                                        Non. L’âme se trouve aussi sur la table. Disons que l’âme c’est le cendrier.
                                        – Est-ce que ce sont les pensées des hommes ?
                                        – Non. Les pensées se trouvent aussi sur la table. Ce sont les couverts en argent.
                                        Il prit une fourchette et la plaça à côté de la sauce chili et du cendrier.
                                        Est-ce un état de grâce ? Est-ce le ciel ?
                                        Ce n’est pas ça non plus. Tout ça, quoi qu’il en soit, fait aussi partie du tonal. Disons que c’est la serviette.
                                        Je continuai à lui donner toute une série de descriptions correspondant à ce dont il avait fait allusion ; je citai l’intellect pur, la psyché, l’énergie, la force vitale, l’immortalité, le principe de vie. Pour chaque chose que je nommais, il trouvait un élément sur la table qui servait d’équivalent, et le poussait devant moi, jusqu’à ce qu’il eût fait un tas avec tous les objets de la table.
                                        Don Juan avait l’air de s’amuser énormément. Il poussait de petits rires et se frottait les mains chaque fois que j’énonçais une autre possibilité.
                                        Est-ce que le nagual est l’Etre Suprême ? Le Tout-Puissant, Dieu ? demandai-je.
                                        Non. Dieu se trouve aussi sur la table. Disons que Dieu, c’est la nappe.
                                        Il fit le geste drôle de tirer la nappe, afin de la mettre sur le même tas que les autres objets qu’il avait empilés devant moi.
                                        Mais est-ce donc que pour vous Dieu n’existe pas ?
                                        Non. Je n’ai pas dit ça. Tout ce que j’ai dit c’est que le nagual n’est pas Dieu, parce que Dieu est un élément de notre tonal personnel ainsi que du tonal de chaque époque. Comme je te l’ai déjà dit, le tonal est tout ce dont nous pensons que le monde se compose, Dieu inclus, naturellement. Dieu n’a pas d’autre importance que celle d’être une partie du tonal de notre époque.
                                        – D’après mes conceptions, don Juan, Dieu est tout. Sommes-nous en train de parler de la même chose ?
                                        Non. Dieu n’est que tout ce que tu peux penser de lui, et par conséquent il n’est, pour ainsi dire, qu’un autre élément de l’île. Nous ne pouvons pas être témoin de Dieu selon notre bon plaisir ; la seule chose le nagual est au service du guerrier. Celui-ci peut en être témoin, mais il ne peut pas en parler.
                                        – Si le nagual n’est rien de ce que j’ai mentionné, dis-je, vous pourriez au moins décrire sa localisation.
                                        Où est-il donc ?
                                        Don Juan fit un geste circulaire et signala l’espace au-delà de la table. Il balança la main comme si, du revers, il nettoyait une surface imaginaire s’étendant au-delà des bords de la table.
                                        – Le nagual est là, dit-il. Là, autour de l’île. Le nagual est là où le pouvoir plane.
                                        « Dès notre naissance, nous avons l’intuition des deux parties qui existent en nous. A notre naissance, et pendant un certain temps, nous ne sommes que nagual. Nous sentons intuitivement qu’il nous faut une contrepartie pour fonctionner. Le tonal nous manque, et cela nous donne, dès le début, un sentiment d’incomplétude. Puis le tonal commence à se développer et devient capital pour notre fonctionnement, tellement important qu’il offusque l’éclat du nagual et l’écrase. A partir du moment où nous devenons entièrement tonal, tout ce que nous faisons par la suite est d’accroître cet ancien sentiment d’incomplétude, qui nous accompagne dès la naissance et qui nous dit constamment qu’il nous manque une autre partie pour être complets.
                                        « A partir du moment où nous devenons entièrement tonal, nous commençons à nous voir doubles. Nous avons l’intuition de nos deux aspects, mais nous nous les représentons toujours avec des éléments du tonal. Nous disons que nos deux composantes sont l’âme et le corps, l’esprit ou la matière, le bien et le mal, Dieu et Satan. Or nous ne réalisons jamais que nous accouplons simplement des éléments de l’île, comme si on appariait du café et du thé, du pain et des tortillas, du chili et de la moutarde. Je t’ai déjà dit que nous étions des animaux bizarres. Nous sommes entraînés et, dans notre folie, nous croyons que nous comprenons parfaitement.  »


                                      • njama njama 13 juin 2014 23:19

                                        tout un tas de problèmes assez complexes

                                        Ce qui est de l’inné et de l’acquis questionnait déjà les philosophes grecs, ça ne date pas d’aujourd’hui« hui. Je pense que les intellectuels n’ont qu’une très vague idée de l’instinct, ou qu’une image assez sans valeur contrairement aux gens qui vivent près de la nature et qui le »perçoivent" dans leurs fibres.
                                        Ce petit récit de Castaneda était pour mettre en évidence deux aspects de nous-mêmes, indispensables pour nous construire. Il ne s’agit pas de privilégier l’un (les positivistes par exemple) ou l’autre (comme peuvent le faire par exemple les mystiques, les gnostiques, les fous de Dieu)

                                        merci pour l’article ...


                                      • alinea alinea 13 juin 2014 23:22

                                        Merci pour ce don Juan !
                                        Jamais je n’aurais pu retrouver !! J’ai lu tout Castaneda, tout m’a probablement imprégnée, mais j’ai vécu, en vrai, la marche du guerrier à une période de ma vie où j’étais en osmose parfaite avec mon monde, nature et animaux ; et j’ai vécu, en rêve, mais vous savez que les rêves sont aussi vrais que le réel, "les fibres lumineuses qui partent de notre chakra sacré et nous font grimper les cascades"
                                        Je crois que si j’avais vécu au Moyen-âge, j’aurais été une sorcière et que si j’avais vécu chez les indiens Yaqui, j’aurais suivi l’initiation pour en être une. Sauf que naturellement, la femme, avec son trou noir dans le ventre quand elle a eu un enfant, bon, n’est pas au top !!
                                        envie de le relire, bien que je n’aime pas, je n’arrive pas, à relire ce qui m’a construite ! et il n’y a pas que Castaneda !!


                                      • alinea alinea 13 juin 2014 23:27

                                        Plutôt merci à vous njama !


                                      • njama njama 14 juin 2014 00:01

                                        envie de le relire, bien que je n’aime pas, je n’arrive pas, à relire ce qui m’a construite ! et il n’y a pas que Castaneda !!

                                        Idem, j’ai partagé aussi ce vécu et ce sentiment avec Castaneda, et l’art du guerrier. J’avais lu (relu et relu) aussi tous ses livres au fil de leurs publications. Je ne pourrais renier qu’ils m’ont [parmi d’autres lectures passionnantes] imprégné, ouvert les yeux ... permis de corroborer tant de choses.

                                        Sauf que naturellement, la femme, avec son trou noir dans le ventre quand elle a eu un enfant, bon, n’est pas au top !!
                                        pour l’homme c’est pareil. C’est un détail que l’apprenti(e) ignorait [...] il ne faut pas faire de fixation là-dessus. J’ai 3 enfants. Ma fille ainée vit, et travaille au Mexique, elle est mariée avec un mexicain adorable, et ils ont eu un petit garçon l’été dernier. Promis, juré, je ne pouvais pas prévoir cela ... ce qui ne m’amène pas pour autant chez les sorciers toltèques ... quoi qu’un jour peut-être qui sait (?) j’en croiserais peut-être un en passant ...

                                        Comme quoi il faut attendre impeccablement, sans rien attendre quel paradoxe (agaçant parfois  smiley ) !

                                        Ne pleurons pas dessus, le cycle du nagual est fini, le Don de l’Aigle a fait son temps, il nous laisse par le témoignage de Castadena ses admirables héros singuliers, si simples et exceptionnels en leur genre, qui affrontaient impeccablement avec intrépidité l’inconnu, l’infini, la périlleuse magie du nagual ... Le témoignage est bien plus qu’ethnologique il ouvre des perspectives spirituelles ...
                                        bonne nuit, merci Alinéa, la complicité de cet échange va me bercer.


                                      • France 13 juin 2014 20:44

                                        Félicitation, alinea pour cet hymne à l’instinct !

                                        Connaissez-vous cette autre réflexion sur l’instinct ? : http://www.gcburger.com/home/home-1/qu-est-ce-que-l-instincto-/autres-dnominations-1/un-instinct-alimentaire-chez-ltre-humain/instinct-alimentaire-et-plaisir-du-palais


                                        • alinea alinea 13 juin 2014 21:13

                                          Bonsoir France,
                                          Je sais bien qu’on ne peut pas tout dire en trois pages, mais oublier le plaisir, quand même !!!
                                          Quelquefois, plaisir n’est pas le bon mot, j’aime bien l’idée de plénitude, de contentement, surtout si on mêle l’instinct, comme je le fais sans vergogne, à l’intuition et à la sagesse ( qui n’a rien de « retenue » !).
                                          La première cigarette est dégueulasse, le premier verre de vin aussi et pourtant certains s’y attisent tant qu’ils deviennent tabagiques ou alcooliques ; le plaisir devient déplaisir puis maladie ; c’est tout le paradoxe de l’homme qui ne sait plus être lui-même et qui cherche les drogues comme s’il avait quelque chose à oublier... !
                                          J’ai parlé de Neptune une fois, cette planète ( et son symbolisme) qui explique si bien l’homme !! et qui nous perd si souvent entre désir, instinct, besoin et, drogue ( quelle qu’elle soit !!)....


                                        • coinfinger 13 juin 2014 21:24

                                          Je dois ajouter quelque chose à mon post , sur le yoga , la fermeture aux malades . Je pense qu’elle s’explique par des circonstances propres à la culture Indoue . L’intrusion des Parsis , puis des ’Grecs’ d’Alexandre , puis des Musulmans , venant entraver cette culture les a induit à l’idée que le monde est malade , que nous vivons dans le kali yuga : l’age noir . Mais quelques faits aménent l’idée dont ce post que cette situation n’est pas irrémédiable et que l’on peut étre optimiste . Au lieu de Pascal on peut déployer la machine , et s’étonner plutot que croire .
                                          @alinea , vous étes manifestement intelligente , bien sur vous pouvez comprendre que la femme , porteuse de la vie est socialement , un enjeu stratégique . La manipulation n’a pas eu lieu seulement sur l’accouchement mais aussi la grossesse et le sexe .
                                          La priorité va à l’approche , je dirais plutot affective que sentimentale ( qui tient encore du cérébral ) . Vos photos qui représentent des caresses m’indique que vous allez dans le bon sens , vous allez trouver ( au sens d’éprouver ) . C’est une autre engrammation pernicieuse à mon avis d’avoir sexualisé le toucher dans la culture occidentale .


                                          • alinea alinea 13 juin 2014 21:38

                                            Oui, bien sûr, mais la naissance est l’acte premier !!
                                            Je suis entièrement d’accord avec votre dernière phrase, mais j’y vois l’attitude de la mère et puis du père ; il y a eu une mode ( si je puis dire) probablement ( à moins que je ne me trompe) apportée par Dolto, qui disait qu’après deux ans ( vague souvenir !!) il ne fallait pas toucher un enfant, qu’on risquait de dévoyer sa sexualité !
                                            Certes, suivant mon « instinct », je n’ai pas du tout été influencée par ceci, mais j’en connais qui l’on été ; toucher est incestueux ( vous comprenez bien que je parle de toucher sains et spontanés !!!), toucher est une intrusion... le toucher réciproque, le toucher-jeu paraissent entachés de mauvaises pensées !! L’enfant, comme l’animal, ressent et reçoit intuitivement tout ce qui lui arrive !! mais il est vrai que tant ont perdu leur authenticité !!
                                            Je suis très instinctive vous savez, presque totalement intuitive, je ne recherche plus grand chose de ce côté là, je cherche plutôt le moyen de n’être pas trop marginalisée !! smiley ( et j’ai accouchée avec Michel Odent...)


                                          • coinfinger 13 juin 2014 22:58

                                            Intuitive , oui , je vois . Dolto fut une calamité , à mon avis .


                                          • elpepe elpepe 14 juin 2014 02:10

                                            belle prose et article interessant,
                                            J aurais tendance a penser que si l’humain ne depasse pas son instinct de survie, ce meme instinct va le tuer, c’est le pari de Dieu, et le message du Christ.
                                            ’celui qui cherche a sauver sa vie, la perdra’
                                            Aussi j’ai l’intuition comme vous que le regne animal a aussi une ame, et que meme la matiere y participe, on ne sait que tres peu sur ce monde, et cosmos
                                            N’ayant pas eu de parents, l’intuition m’a souvent sauve la mise (intuition mathematique aussi), et suis un peu comme les filles du vent et m’impregne de tout ce qui m’entoure, c’est une grande faiblesse et force, a la fois.
                                            Mais l’intuition me semble bien differente de l’instinct, je la definirait plutot comme une intelligence sublime, une ramification sensorielle et extrapolation du vecu, mais bon.


                                            • alinea alinea 14 juin 2014 09:02

                                              elpepe ;
                                              L’intuition aussi « me sauve la mise » !!
                                              "Mais l’intuition me semble bien differente de l’instinct, je la definirait plutot comme une intelligence sublime, une ramification sensorielle et extrapolation du vecu, mais bon."
                                              Vous avez raison, votre définition est très juste je trouve ; ce que je voulais dire, c’est qu’elle est de la même famille « donnée par la nature » et non pas besogneuse par l’homme ! l’intuition est une intelligence qui « sert » l’instinct, l’instinct a besoin, l’intuition le sert... oui, je les sens très unis ; instinct :
                                              « Le mot désigne plus largement, au moins depuis Montaigne,l’ensemble des pulsions naturelles qui régissent les comportement animal ou humain. En parlant de l’ être humain »instinct« s’emploie à propos de la faculté naturelle de sentir, de deviner et souvent en emploi absolu l’intuition, le sentiment, il est alors opposée à la raison »
                                              C’est peut-être la lecture de Montaigne il y a longtemps qui m’a fait réunir ces deux mots avec une telle force !!
                                              merci de votre post elpepe


                                            • Lisa SION 2 Lisa SION 2 14 juin 2014 15:15

                                              Bonjour alinea,
                                              depuis que j’ai lu votre article je me trouve moins beau, j’ai fait le lien avec Sylvain Tesson qui raconte l’anecdote suivante rapportée du lac Taïga : une vieille gardant un troupeau de vaches est surprise par une meute de loups. les vaches se regroupent et commencent à s’éloigner puis, se ravisant proche de la plus courageuse regagnent du terrain jusqu’à rejoindre la vieille femme et agressent la meute qui finit par fuir. Les plantes sont bien racistes entre elles, les animaux aussi, pourquoi les humains ne le seraient ils pas ? Merci de ne pas l’être non plus.


                                              • alinea alinea 14 juin 2014 16:01

                                                Cela me rappelle une vidéo que j’ai vue sur les loups à Tchernobyl ; ceux-ci avaient tué un bébé bison ; les bisons ( comme les vaches avec qui j’ai vécu) se rapprochent du défunt, la mère le lèche et pleure, les autres sont autour en deuil ; les loups rôdent alentour puis s’en vont : les bisons ne sont pas une proie pour eux !
                                                C’est vrai que les animaux sont racistes ! spontanément mais, au fil du temps, le différent s’intègre ; il doit faire preuve de beaucoup d’humilité et de bonne volonté, mais après, tout va bien.
                                                L’homme est un animal, raciste donc, seulement, je crois que dans le monde actuel, ce n’est pas ce raciste primordial qui est à l’oeuvre, juste une manière d’être de l’autre qui ne convient pas. Ainsi, je m’éloigne de tout être qui ne sait pas se comporter et il se trouve, qu’au long de toutes ces longues années, ce mauvais comportement n’a rien à voir avec la « race » du « contrevenant » !
                                                Le fait d’être « agressif » de la part du faible, du mal aimé,etc, est un fait observé, mais c’est bien malheureux de ne pas savoir qui l’on est ni comment se comporter ; cela est valable pour tout le monde naturellement ! Quand on sait cela, quand on voit qu’il n’y a rien à faire pour améliorer la situation, le mieux est de s’en détourner !
                                                On dit que le taureau est agressif ! Je l’ai vu, se sentant sûrement agressé par l’attitude macho d’un mec, attaquer, sans réellement aller jusqu’au bout du reste ; mais quand on laisse son humanité au portail, qu’on se fond, qu’on s’abstrait... j’ai pu dormir au milieu des bêtes, juste protégée par la vache dominante, et n’être inquiété par personne !
                                                Rien d’abaissant à savoir qui l’on est, et connaître sa place ; tout irait beaucoup mieux si c’était le cas pour tous !
                                                C’est pourquoi je confirme, je ne suis même pas raciste à l’égard des connards agressifs !!!! C’est un instinct d’accepter de n’être rien, aussi !!


                                              • Lisa SION 2 Lisa SION 2 14 juin 2014 17:56

                                                Oui, ce que j’ai voulu dire que vous me confirmez, c’est que vous êtes tolérante envers les connards agressifs et les laissez courir. L’anecdote est citée dans ce filmhttp://www.dailymotion.com/video/xqgmd6_sylvain-tesson-six-mois-dans-les-forets-de-siberie_travel plein de pensées nobles telles : « la seule patrie qui me vaille, l’instant présent  »...au plaisir. L.S.


                                              • alinea alinea 14 juin 2014 18:04

                                                Pas du tout tolérante !! mais pas à force égale, dans ce cas l’instinct nous dicte de foutre son camp !! l’intolérance de l’impuissant, quoi ? smiley
                                                Rien ne peut changer les connards, même pas la violence physique, surtout pas elle ! alors, laissons-les se fondre ; on ne lutte jamais aussi bien pour le bien qu’en instaurant le bien
                                                ( je ne sais pas pourquoi, j’ai de fortes envie de répétition depuis quelques jours !!)
                                                En tout cas, c’est la devise des anarchistes, enfin de la veine à laquelle j’adhère !!


                                              • alinea alinea 14 juin 2014 18:08

                                                Je regarderai tout à l’heure l’homme seul qui se fait filmer ( smiley ) ; je n’ai pas encore trouvé le courage ou le temps ( au sens de moment) de partir quatre jours seule sans rien emporter ; c’est pourtant l’initiation des jeunes sioux ! rien quoi ! smiley


                                              • Nestor 14 juin 2014 16:32

                                                Salut Alinea,

                                                J’ai pensé à toi en lisant ça ... smiley



                                                • alinea alinea 14 juin 2014 16:36

                                                  Je propose qu’on aille faire un tour à la Tour Pages, avec des fourches et des dents acérées, ou bien des poings, voir si ce connard vivra heureux dans sa tour pas d’ivoire maintenant que l’idéaliste a viré du canton !! smiley


                                                • Nestor 14 juin 2014 16:56

                                                  Le gars demande rien à personne il vie dans sa yourte, il travaille tranquille avec ses chevaux ses 6 hectares de vigne et son hectare et demi d’olivier ... Mais non faut qu’une pourriture vienne lui casser les couilles ... Et la justice comme souvent donne raison toujours au même parasite ! 

                                                  Quand j’ai lu, j’ai eu la même réaction que toi ... Un jour il faudra vraiment ressortir nos fourches et au pire nos vieux 16 à chiens ...


                                                • cevennevive cevennevive 14 juin 2014 18:47

                                                  Juste une petite anecdote concernant une affaire semblable :

                                                  Il y a quelques années, une yourte abritait, dans une partie du village, une famille de trois enfants.

                                                  La municipalité (dont je faisais partie) ayant reçu une ou deux plaintes n’a rien fait pour chasser quiconque. Le jeune couple vivait comme nous, avait un jardin, et était installé sur un bout de terrain lui appartenant.

                                                  Eh bien, les connards qui n’en voulaient pas, sont allés, devinez où ? Se plaindre à la DDASS, arguant du fait que les trois enfants ne vivaient pas dans des conditions normales...

                                                  La DDASS a envoyé quelqu’un pour « voir », ce quelqu’un a fait un rapport et la famille était sur le point d’être chassée ou de se voir enlever les enfants...

                                                  Il a fallu que nous recommandions au père et à la mère, de demander un petit permis de construire pour ériger un semblant de maison à côté de la yourte. Ce qu’ils ont fait : une petite maison en bois (mais la yourte est restée, et les plaignants sont partis vivre ailleurs).

                                                  Diogène dans son tonneau dérangeait qui ?


                                                • alinea alinea 14 juin 2014 18:55

                                                  Les bien-pensants ; je vais finir par trouver que ’ je fais ce que je veux chez moi" c’est très bien !!
                                                  Ils faudra qu’ils s’y habituent ces braves gens ; il y en aura de plus en plus, et, une yourte, c’est très confortable à vivre !! j’en avais trouvé une belle d’occasion, mais je crois que ça risque d’être très long pour avoir une autorisation sur un terrain, que je n’ai pas encore acheté(! !!) mais où j’ai mes chevaux, alors je l’ai laissé filer ! C’est pas ce que je préfère comme habitat, j’aime bien être dedans dehors, mais c’est quand même le moins cher !!
                                                  La première à avoir été virée, c’était dans les Cévennes, dans la Vallée Française, là où ils voulaient faire la barrage de la Borie !!!


                                                • Nestor 14 juin 2014 17:08

                                                  Sinon pour ton texte ...

                                                  « Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière violente. Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l’idée même de révolte ne viendra même plus à l’esprit des hommes. L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées.

                                                  Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle. Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste. Que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif. Surtout pas de philosophie. Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, par la télévision, des divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de penser.

                                                  On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme tranquillisant social, il n’y a rien de mieux. En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté.

                                                  Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration, que la seule peur – qu’il faudra entretenir – sera celle d’être exclus du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions nécessaires au bonheur. L’homme de masse, ainsi produit, doit être traité comme ce qu’il est : un veau, et il doit être surveillé comme doit l’être un troupeau. Tout ce qui permet d’endormir sa lucidité est bon socialement, ce qui menacerait de l’éveiller doit être ridiculisé, étouffé, combattu.

                                                  Toute doctrine mettant en cause le système doit d’abord être désignée comme subversive et terroriste et ceux qui la soutienne devront ensuite être traités comme tels. On observe cependant, qu’il est très facile de corrompre un individu subversif : il suffit de lui proposer de l’argent et du pouvoir. »

                                                  [Extrait du « Meilleur des mondes » d’Aldous Huxley (1932)]


                                                  • Xenozoid 14 juin 2014 17:18

                                                    si simple

                                                    Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration, que la seule peur – qu’il faudra entretenir –


                                                  • Xenozoid 14 juin 2014 17:21

                                                    si simple, j’ai un article sur la domestication, et sure, les couteaux seront présents


                                                  • alinea alinea 14 juin 2014 17:25

                                                    Huxley est en bonne place dans la courte liste de ceux qui m’ont forgée !! autorisée dis-je, car ces penseurs m’ont autorisée à être ’(ce que je suis) !!
                                                    Là il parle de l’instinct sur un mode commun !! cela a dû lui échappé car il était fin connaisseur de la philosophie orientale !
                                                    Nous sommes des animaux à pâtes molles, c’est vrai ! on fait ce qu’on veut de nous de zéro à 9 ou 10 ans ! C’est pourquoi peu profitent des failles, ces espaces de libertés qui s’offrent à nous par inadvertance !
                                                    J’adore Huxley, mais pas particulièrement le meilleur de mondes ; éminence grise, les portes de la perception, je ne sais plus, je les ai tous dévorés, digérés, transformés en énergie !!!
                                                    Merci pour cet extrait


                                                  • alinea alinea 14 juin 2014 18:42

                                                    Tiens, un autre qui m’a «  forgée » ; le premier en fait, dont j’adore la folie, la paranoïa :

                                                    « Une autre science :

                                                    … et ces « honorables et impartiaux » savants – physiciens, astronomes, biologistes, auxquels sont venus se joindre aussi des fonctionnaires et des ecclésiastiques- qui affirment exécrer Reich, avoir en horreur l’Orgonomie, n’oublient surtout pas de prendre dans Reich et dans l’Orgonomie les seuls éléments qui donnent quel intérêt à leur entreprise : à savoir que la Science jusqu’à présent est demeurée rigidement enclose dans un positivisme étriqué ; qu’elle a pratiqué de façon obsessionnelle le fétichisme de la quantité ; qu’elle ne s’est préoccupée que du mécanique aux dépens des autres dimensions de la réalité ; qu’elle n’a vu, finalement, que l’Envers de la nature – et qu’il est temps maintenant, de se tourner vers son Endroit et de sentir, à l’aide de l’instinct d’une « conscience cosmique » que l’univers vibre tout entier d’une Énergie cosmique omniprésente et vivante...

                                                    Nous voici donc, au détour de ces insatisfactions, de ces hallucinations, de ces remords de la Science Officielle, retrouvant Reich et sa vision révolutionnaire d’une autre science. »

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON







Palmarès