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Accueil du site > Tribune Libre > Kennedy, entre mythe et histoire

Kennedy, entre mythe et histoire

 (Petit) point d'histoire

     La lecture de La malédiction d'Edgar, remarquablement bien écrit, nous en apprend de belles sur les Kennedy.

 Le feuilleton télévisé, qui adapte le roman, est étonnant lui aussi.

 Bien sûr, il s'agit d'une fiction, mais il apprend beaucoup sur l'ambiance politique des USA et de leurs dessous durant les périodes où régna dangereusement le chef des services secrets.

 Mais quand on connaît les exploits de Hoover, 48 ans à la tête du BOI puis du FBI, on se dit que la fiction ne l'est pas tellement. Un homme qui ne s'embarassait pas de scrupules, maniaque des fichiers jusque dans la paranoïa du maccarthysme.

 Il ne donne pas une image très flatteuse de la lignée Kennedy.

Le clan irlandais est l'objet de rares critiques, voire de mépris affiché.
Il est vrai que Joe, le fondateur, à l'ambition politique avorté, a joué de la finance à sa manière. Peu scrupuleuse.
Des relations dangereuses, qui viendront s'immiscer dans la présidence de John et le ministère de Bob. (*)

 Malgré l'histoire tragique de la famille rudement frappée, John ambitionne la présidence, malgré ses maux et ses multiples aventures extraconjugales, connues de Hoover : lancement paternel, victoire indécise, présidence courte, image largement fabriquée, la télévision commençant à jouer un rôle décisif et... Dallas.


L'opacité demeure encore, malgré toutes les versions et les réinterprétations.

 

Un document troublant donne à penser que l'extrême-droite de Dallas n'était pas étrangère à cette issue tragique.

 On retiendra l'énergie affichée, un certain charisme, certaines lois sociales, son action abolitionniste, la relance de l'objectif lune, son étonnant plaidoyer pour la paix du 18 juin 1963 contre le lobby militaro-industriel (1), comme Eisenhower avant lui, son bras de fer avec la Fed, mais aussi les ambiguïtés, le fiasco cubain, l'interventionnisme au Vietnam....Suivra l'ère Johnson, au bilan très controversé.

 Avec le recul, le symbole est effrité, mais le mythe perdure.

 Malgré les aléas, la machine à rêves continue à fonctionner.


(*) Après le mort de John, Bob prit ses distances par rapport à l' establishment et se distingua par des interventions fortes.

 


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17 réactions à cet article    


  • imprécateur 29 novembre 2013 18:19

    Je vais suivre vos conseils et lire« la malédiction d’Edgar ». Permettez moi de vous recommander ( mais c’est sans doute inutile), « American Tabloïd » ainsi que « Underworld USA » de James Ellroy, l’histoire détaillée du clan Kennedy s’y trouve avec toutes ses implications ; le rôle majeur de Hoover y est présent également ; le travail de documentation de J.Ellroy est colossal !


    • L'enfoiré L’enfoiré 29 novembre 2013 19:03

      Merci à Zen et à vous même, imprécateur.

      Oui JFK est depuis cinquante ans, un mythe.
      Comme pour le 11/9, ceux qui étaient en vie à l’époque, comme je l’étais, se rappelle de ce qu’ils faisaient le jour de l’annonce.
      Je revenais du théâtre ce 22 novembre 1963 ; jeune étudiant. Je me souviens dans les rues, des vendeurs de journaux clamaient le nouvelle.
      Nous étions encore à une époque pendant laquelle les Etats-Unis faisait rêver.
      Epoque quand Joe Dassin chantait l’Amérique et que chacun connaissait les paroles par coeur. 

    • amiaplacidus amiaplacidus 30 novembre 2013 03:22

      « ...ceux qui étaient en vie à l’époque, comme je l’étais, se rappelle de ce qu’ils faisaient le jour de l’annonce.... »

      Je m’en souviens parfaitement. À l’époque, je sortais avec une Allemande*, fort jolie fille au demeurant.
      La mort de Kennedy l’avait profondément affectée (comme, d’ailleurs, la plupart des Allemands de l’ouest qui entendaient encore le fameux « Ich bin ein Berliner »**).
      En parlant, elle me fait part de sa profonde émotion. Je lui réponds en disant que c’est bien triste, mais que pour moi JFK était un étranger, je voulais dire qu’il ne faisait pas partie de mes proches, mais elle l’a pris au premier degré en me répondant : « moi aussi je suis une étrangère », ce fut le début de la rupture.

      Quelques mois plus tard, je sortais avec une étatsunienne***, politiquement libérale (c’est à dire de gauche aux USA). C’est elle qui m’a fait comprendre que si JFK avait une grande aura internationale, il était bien plus controversé en politique intérieure. En fait, avec du recul, Johnson a fait bien plus que JFK en politique intérieure, par exemple, pour la fin de la discrimination raciale. Mais il a démoli son image avec la saloperie du Vietnam.

      Voilà, c’était une partie de « Ma vie, mon oeuvre » ! MDR
      .
      .
      .
      .
      * Chose qui me valait quelques remarques acerbes d’une partie de ma famille, on était encore relativement proche de la guerre.

      ** Phrase qui contient d’ailleurs une énorme erreur : « ein Berliner » est une pâtisserie. La phrase correcte est « Ich bin berliner », les services de traduction de JFK ne devait avoir qu’une connaissance approximative de l’allemand.

      *** Je faisais beaucoup dans l’étrangère, d’ailleurs, ma compagne depuis 40 ans maintenant est aussi d’origine étrangère.
      Au passage, cela m’a valu de parler anglais et allemand et m’a été bien utile dans ma carrière.


    • alberto alberto 30 novembre 2013 10:31

      @ imprécateur : tu aurais du ajouter, pour compléter la trilogie de James Ellroy : « Américain Death Trip » qui est, selon moi, le plus sombre de la série et dans lequel la noirceur des intentions délétères d’Edgar s’étend dans toutes les directions !

      Bien à toi.


    • Robert GIL ROBERT GIL 29 novembre 2013 21:42

      a propos du sénateur Joseph Mc.Carthy , voici une date importante de sa chasse aux sorciéres.

      voir : 9 FEVRIER 1950


      • claude-michel claude-michel 30 novembre 2013 08:11


        Les « Kennedy »....un clan aux USA (comme il en existe beaucoup)...Richissime grâce à l’argent gagné pendant la guerre (nombreuses magouilles du père avec Hitler pour son réarmement)...Le dit père qui voulait a tout prix un fils président des états unis..mais le fils choisi meurt pendant la guerre...Il prit donc John F comme futur candidat...et celui ci en bon fils obéissant (pour faire plaisir au père) se porta candidat... !
        l’Amérique est comme son cinéma....Tout en paillettes et en stuc..Une grande vitrine de grand magasin...sauf que l’arrière boutique sent la merde.. !

        • ZEN ZEN 30 novembre 2013 08:45

          Paradoxalement, c’est le Texan Johnson, malgré sa désastreuse politique vietnamienne, qui en a le plus fait en matière sociale.


          • ZEN ZEN 30 novembre 2013 08:58

            Capitaine

            Si vous lisiez l’article et ce lien :
            On retiendra l’énergie affichée, un certain charisme, certaines lois sociales, son action abolitionniste...

            ça vous arracherait les yeux ? smiley


            • ZEN ZEN 30 novembre 2013 09:03

              Un bilan sans proportion avec le mythe fabriqué


              • alberto alberto 30 novembre 2013 10:52

                Salut ZEN

                Bon article, et que de souvenirs...

                Moi ce que je retiens de cette période, c’est la révélation du côté obscur des US avec Edgar aux manettes côté intérieur (indéboulonnable, s’étant constitué des dossiers compromettants sur tous les acteurs de la politiques et des finances) et Allan (Dulles) , côté extérieur, lui aussi, truqueur, menteur, retord, spécialiste des coups tordus !

                FBI et CIA, les deux mamelles de l’Amérique profonde ?

                Bien à toi


                • ZEN ZEN 30 novembre 2013 12:03

                  Salut alberto

                  Edgar savait tout sur les Kennedy, jusqu’ au plus intime, et les Kennedy savaient qu’ Edgar savait...
                  On se tenait par la barbichette
                  Je viens de terminer un livre assez éclairant sur ce sujet

                  Bonne journée


                  • ZEN ZEN 30 novembre 2013 12:04

                    Le bon lien (sans pub)


                    • alberto alberto 30 novembre 2013 13:50

                      Merci, ZEN, je vais l’offrir à ma femme : elle est fan des histoires sur les Kennedy, depuis le vieux couple, Rose et Joe, en passant par Marilyn et l’assassinat de Bobby...

                      Mais as-tu lu qqs bouquins de ce monsieur, redoutable explorateur d’une Amérique violente et corrompue ?

                      @ +


                    • alberto alberto 30 novembre 2013 13:54

                      Sorry, j’ai oublié le lien : James Ellroy
                        smiley

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