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Accueil du site > Tribune Libre > L’espèce humaine est-elle menacée ?

L’espèce humaine est-elle menacée ?

La planète va mal et l'Homme en est la principale cause. Epuisement des ressources, érosion de la biodiversité, pollution de l'air mais aussi dissémination dans l'environnement de très nombreuses substances chimiques, la liste des maux est longue. L'homme est un loup pour l'homme. Entre famines, cancers et maladies de toutes sortes l'espèce humaine paye le prix fort. Combien de temps encore ?

Des scientifiques de renom, Jared Diamond et Paul R. Erhlich, rappellent qu'à peu près toutes les civilisations ont connu un effondrement brutal généralement accompagné d'un déclin démographique très fort.

Dans bien des cas cet effondrement a résulté d'une surexploitation et d'une destruction de l'environnement et s'est traduit par la faim. Car la démographie est au centre de tout. En peu de temps l'homme est devenu une espèce envahissante pour la planète. De plus en plus d'hommes à l'empreinte écologique croissante pour la biosphère. Suffisamment pour que la communauté scientifique considère qu'au plan géologique nous sommes passés depuis la révolution industrielle de l'ère de l'holocène à celle de l'anthropocène, c'est-à-dire un monde modelé par l'homme.

La modification de la planète est désormais visible à l'œil nu. Au pôle nord avec le réchauffement climatique lié à nos rejets de CO2 mais aussi, très concrètement ici chez nous, souvent de façon insidieuse.

Il y a la pollution lointaine, à grande échelle comme en Chine. Les niveaux de pollution de l'air dans les grandes métropoles y sont si élevés et inacceptables qu'ils constituent aujourd'hui un risque important de déstabilisation pour le régime en place.

Un record a ainsi été battu le 12 janvier dernier. A Pékin, la mesure des particules PM 2,5 a atteint des taux records de 800 microgrammes/m3 d'air pour un maximum de 993 mg/m3 … quand la norme européenne est de 50 mg/m3 et celle de l'OMS de 20 mg/m3.

Pékin étouffe mais elle n'est pas la seule. Ce sont toutes les mégalopoles émergentes (Dehli, Karachi, Mexico, Oulan-Bantor …) qui sont concernées. Et les habitants sont en première ligne. Dans la capitale chinoise, des études s'alarment de l'explosion du nombre de cancers du poumon. L'hypercroissance économique des pays émergents s'accompagne désormais d'une crise écologique désormais systémique.

Il y a aussi la pollution de proximité. Comme celle au PCB qui touche le Rhin et le Rhône et se traduit pour ce dernier par une interdiction de pêcher et surtout de consommer le poisson issu du fleuve sur la plus grande partie de son cours. Plus récemment, une enquête vient de révéler une contamination généralisée de la faune sur le bassin de la Loire, fleuve "sauvage".

Une mauvaise nouvelle n'arrivant jamais seule, l'OMS dans un rapport mis en ligne le 19 février a reconnu pour la première fois le risque potentiel pour la santé des perturbateurs endocriniens. En clair, les centaines de milliers de molécules chimiques disséminés par l'homme dans son environnement sont autant de bombes à retardement avec des combinaisons possibles dont on ne connaît pas les effets. Le rapport insiste d'ailleurs sur la nécessité d'accélérer les recherches et les évaluations. Au même moment, Pékin, toujours elle, vient de reconnaître, l’existence en Chine de 400 "villages du cancer" situés à proximité de sites industriels polluants.

Autre signal d'alerte, l'alimentation. Au-delà de l'épisode de la viande de cheval, Le Monde publie un grand article de Fabrice Nicolino sur "le scandale alimentaire qui s'annonce". Il ne s'agit plus d'appréciation qualitative sur la malbouffe mais sur ce qui ressemble à un empoisonnement comme nous l'apprennent deux études récentes. L'une qui montre la présence dans le lait - de vache, de chèvre ou d'humain - d'anti-inflammatoires, de bêtabloquants, d'hormones et bien sûr d'antibiotiques. L'autre qui à permis de découvrir dans des petits pots pour bébés contenant de la viande des antibiotiques destinés aux animaux mais aussi des antiparasitaires.

Tous ces éléments vont dans le même sens. Ils confirment la folie de notre modèle de développement devenu universel et la fragilité du "village monde" dont l'avenir ne peut être déconnecté de celui de la biosphère. Il est temps d'agir. Dommage que les mouvements écologiques européens ne soient pas à la hauteur.


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22 réactions à cet article    


  • hunter hunter 26 février 2013 13:16

    L’humanité est surtout malade de sa surpopulation, et de son incapacité à contrôler son lapinisme !

    L’humanité n’a pas compris qu’elle vit sur une planète certes grande, mais tout de même présentant des limites !

    Son manque de compréhension est entretenu, au fil de son histoire, par des concepts erronés et stupides :religions (genre, « croissez et multipliez-vous », "soumettez la Terre, tout est à vous), et ensuite, l’idéologie du pognon et de la surconsommation !

    Soit l’humanité devient un peu intelligente (je dois dire que quand je vois mes contemporains vivre, j’ai peu d’espoir), et perdurera, soit elle sera éliminée par ses propres travers, et l’aide de la biosphère, qui a crée pendant des millions d’années, des équilibres que l’humanité ne peut s’empêcher de rompre.

    Une fois cette espèce éliminée, les équilibres, lentement se remettront en place, et sans doute une autre espèce plus intelligente émergera.

    H/


    • gaijin gaijin 26 février 2013 15:13

      la terre va bien merci pour elle !
      a son échelle toutes nos élucubrations ne sont rien de plus qu’une sorte de petit urticaire passager
      l’humanité par contre ça va moins bien :
      on aurait toutes les ressources pour que chacun vive correctement mais on les gaspille a jouer a celui qui pisse le plus loin, navrant de bêtise .......


      • Traroth Traroth 27 février 2013 11:02

        Je suis d’accord avec vous. La question, ce n’est pas l’avenir de la Terre, mais l’avenir de l’être humain sur Terre.



      • sophie 26 février 2013 17:22

        L’humanité est très malade surtout par le partage des ressources, elle ne disparaitra très probablement pas mais il va y avoir quelques ré-ajustements, par la biosphère et ne pas oublier tous les grands scandales sanitaires non encore révélés.

        Merci de votre article


        • Traroth Traroth 27 février 2013 11:04

          Selon les travaux de Jared Diamond, les ajustements dont vous parlez nous ramènerons à l’âge de pierre.


        • Bilou32 Bilou32 26 février 2013 19:32

          C’est de l’humour ou de l’ironie ???


        • Traroth Traroth 27 février 2013 11:11

          @Melchisedek : Vous devriez vous informez sur ce que Albert Jacquard appelle le principe du nénuphar.



          Le principe est simple : imaginons une lac, et dessus, un certain nombre de nénuphar. La surface des nénuphars double chaque jour. Ça commence petit : disons que 0,00001% de la surface du lac est occupée par les nénuphars. Mais il va arriver un jour où la surface occupée par les nénuphars va atteindre, disons, un huitième de la surface du lac. Ce qui veut toujours dire que les 7 huitièmes ne sont pas occupés.
          Combien de temps après la totalité du lac sera occupée par les nénuphars ? Mais 3 jours après, puisque, je le rappelle, la surface occupée DOUBLE tous les jours !

          On peut présenter les choses de manière encore plus abrupte : vous sautez d’un avion en vol sans parachute. Arrivé à 5 cm du sol, vous êtes encore en parfaite santé !

        • Traroth Traroth 27 février 2013 11:14

          Pour conclure : ce n’est pas parce que les choses vont bien ou ont l’air d’aller bien (ce dont on pourrait discuter) que c’est destiné à durer. Le désastre peut être sur nous sans signe avant-coureur.


          Si nous ne nous servons pas de notre capacité à anticiper, c’est que notre intelligence ne sert à rien.

        • Traroth Traroth 27 février 2013 11:53

          Ce n’est pas une question de mathématique, mais de perception. Vous justifiez votre confiance en un avenir radieux par le simple fait que selon vous, tout va bien aujourd’hui. C’est un raisonnement complètement idiot, comme je viens de vous le démontrer. Visiblement, vous n’avez rien à opposer à cette démonstration, alors vous cherchez à noyer le poisson.


          Quant à appeler Albert Jacquard un pseudo-scientifique, vous feriez mieux de vous renseignez avant de vous ridiculiser...

        • pissefroid pissefroid 26 février 2013 18:09

          Vous auriez dû éviter le couplet sur le CO2 coupable de provoquer le réchauffement climatique.

          Je vous suis pour tout le reste.


          • Bilou32 Bilou32 26 février 2013 19:38

            Le CO2 n’est qu’une petite partie des gaz à effet de serre dégagés par l’activité humaine. il est prouvé que le CO2 autres participent au réchauffement. Le nier ou le négliger semble cavalier... ou irresponsable.


          • doctorix, complotiste doctorix 27 février 2013 00:01

            Ce qui est irresponsable, c’est d’affirmer qu’il y a un réchauffement alors qu’il n’y en a pas eu depuis 15 ans, et que tout indique qu’on se dirige vers un refroidissement, selon un cycle qui n’a rien d’inhabituel, et qui sera autrement dramatique.

            Pointer du doigt le CO2 l’est tout autant, ce n’est qu’un prétexte à taxe mondiale, et ça réjouit juste le système capitaliste qui se frotte les mains. C’est d’ailleurs lui qui l’a inventé, pour taxer un peu plus le crédule qui l’écoute avec ravissement.
            Cette erreur de cible entraîne des retards considérables dans la recherche d’une solution.
            Solution qui passera nécessairement par la fusion froide, mais ni par l’éolien ni le photovoltaïque, solutions bien trop coûteuses et aléatoires. Peut-être par la tour de Nazare, si on se décide à l’exhumer. Une tour aérothermique de 300m produirait 200MW sans apport extérieur et sans piller la planète, sans pollution. Elle est bien décrite sur ce site, faites la connaître jusqu’à ce que cet ingénieur Français génial qu’était Edgar Nazare soit reconnu et glorifié. Il faut crier plus fort qu’Areva.
            Pour le reste, dommage de gâcher un si bon article avec un mensonge aussi éculé et ringard que celui du réchauffement anthropique. Comme les vaccins, c’est un mythe qui a la peau dure.

          • rocla (haddock) rocla (haddock) 3 mars 2013 18:12

            ben , s’ il y a le crédit mutuel il doit bien y avoir l’ amour mutuel non ?


          • rhea 1481971 27 février 2013 09:05

            Il y a une légende qui dit que Gaïa (la planète terre) estime qu’une espèce menace son équilibre, elle la fait disparaitre.


            • Traroth Traroth 27 février 2013 11:29

              Il y a aussi une légende qui parle de petits êtres bleus qui vivent dans des champignons et se nourrissent de salsepareille...


            • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 27 février 2013 11:35

              Ah c’est marrant ça, j’en ai encore vu des comme vous dites hier.

              Ils causent bizarre mais ils sont très rigolos.

              Parait même que certains d’entre eux ont effectué un voyage à New York récemment.

              C’est bien la preuve qu’ils existent sinon ils n’y seraient pas allés hein !


            • Traroth Traroth 27 février 2013 11:46

              La drogue, c’est mauvais pour votre santé mentale...


            • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 27 février 2013 11:32

              Bah

              entre les météorites, les épidémies meurtrières, la pollution dont celle des gsm qui va provoquer une épidémie de cancers du cerveau d’ici dix à quinze ans ( plus de 50 % de la population va y passer, jeunes en premier vu leur usage compulsif de la chose ) , il n’y a pas lieu de s’inquiéter pour la planète, la biodiversité et la surpopulation.

              Le problème majeur consistera à enterrer tous les morts avant qu’ils ne provoquent des épidémies.



              • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 27 février 2013 11:37

                M’est avis que le prix du compost va chuter ....


              • Mani Mani 27 février 2013 14:11

                Bien d’accord avec l’auteur, et Traroth, bien sûr : l’important c’est pas la chute, c’est l’atterrissage comme on dit.

                L’être humain est la seule espèce à (avoir la chance de) pouvoir anticiper la conséquence de ses actes. C’est ce qu’on appelle dans le vocabulaire commun la responsabilité. Nous sommes responsables de nos actes, et malheureusement responsable des actes de nos semblables.
                Ce qui est absurde, c’est que nous nous comportons comme si nous ignorions la conséquence de nos actes, pire, comme si nous nous en moquions, puisque nous savons mais nous ne faisons rien. Je dis « nous » car nous sommes tous concernés, bien que vous et moi n’ayons jamais choisi ni cautionné un tel comportement.
                Et c’est bien là que se trouve le coeur du problème.

                Nos élites, passées et présentes, sont coupables d’une sorte de prise d’otage généralisée, mondiale, sur les générations passées, actuelles et, comble du scandale, futures.
                C’est comme si des sales gosses irresponsables avaient pris le contrôle, sous couvert d’être de grands garçons qui n’auraient de leçon à recevoir de personne.
                Ignorant le bon sens, ignorant les conséquences, ignorants...

                Une seule chose me rassure si je puis dire. NOUS. VOUS. Les peuples Équatoriens et Vénézueliens, Islandais, mais aussi Grecs, Espagnols, Portugais... Et aussi tout ces peuples de ce que l’on appel le tiers monde qui vivent au quotidien le scandale des irresponsables des pays occidentaux et orientaux dits « riches » à leur dépend. Parmi tous ces peuples, et j’en oublie, disons carrément tous les peuples, des individus deviennent des être humains « adultes », responsables, soucieux de la conséquence de leurs actes, soucieux de l’avenir de leurs enfants, et des enfants de leurs enfants. La base. Le bon sens. L’intérêt commun. 

                On observe chez certains enfants ayant subi de forts traumatismes, ayant souffert, une capacité à mûrir plus vite, à être imprégnés de l’importance de la conséquence des actes. A développer une empathie plus naturelle, plus profonde.
                 C’est quelques chose d’analogue qui se produit à l’échelle des peuples, j’en suis convaincu.
                 
                A l’ère des sales gosses qui font la loi dans la cour de récré à coup de vol, d’injures et de poings succédera celle des adultes qui, responsables, permettront à chaque enfant de s’épanouir sans être constamment rabaissés, humiliés, et restreints dans leur développement personnel par une poignée d’enfants gâtés.

                • Mugiwara 27 février 2013 23:34

                  il faut rester résolument humain. toute l’humanité existante en nous est largement suffisante pour trouver des solutions pour toutes choses. point besoin donc de la technologie par exemple (pas d’homme bionique ou un truc dans le style). juste quand c’est temporaire, oui, mais les bras manquants par exemple doivent repousser comme des plantes... rester humains, c’est difficile, mais pas impossible. 


                  • soi même 3 mars 2013 20:25

                    Bof, il y a un karma des civilisations, des peuples et des personnes, ne vous inquiétées pas, le karma de la terre va remettre de l’ordre dans tous cela !

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Auteur de l'article

Henry Moreigne

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