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Accueil du site > Tribune Libre > La France abolira-t-elle la prostitution ?

La France abolira-t-elle la prostitution ?

Le nouveau gouvernement français veut concrétiser l’intention votée en 2011 par la gauche et la droite. Il veut mettre en place une loi qui devrait abolir la prostitution en criminalisant le client, qui encourra jusqu’à deux mois de prison et plus de trois mille euros d’amende. Elle passera probablement puisque c’est une loi opportuniste et démagogique.

L'idéologie contre la liberté

J’ai traité ce sujet il y a quelques mois déjà. Je rappelle ici les points d’opposition à cette volonté législative car il n’y a plus de débat sur le sujet. L’intention de lutter contre la traite des humains est louable et logique. Les Etats doivent garantir l’intégrité de la personne. Mais ici il ne s’agit pas que de cela. L’Etat, sous influence dogmatique, s’apprête à faire du déni de démocratie. L'abolition de la prostitution est un symbole pour le féminisme radical :

« La loi contre l’achat de sexe a été introduite par des responsables politiques féministes qui ont fait valoir que la prostitution est une forme de violence masculine contre les femmes, qu'il est physiquement et psychologiquement dommageable de vendre du sexe et qu'il n'y a pas de femmes qui se prostituent volontairement. En outre, il était affirmé que si l'on veut parvenir à une société de genre égalitaire, alors la prostitution doit cesser d'exister - non seulement pour les raisons ci-dessus, mais aussi parce que toutes les femmes dans la société sont lésées tant que les hommes pensent qu'ils peuvent acheter le corps des femmes . Que l'interdiction ait des effets néfastes pour les femmes qui vendent des services sexuels, ou qu’elle viole leur droit à l'autodétermination n’est pas la question. La valeur symbolique d’égalité de genre de la loi contre l’achat de sexe est plus importante. Ce point de vue d'inspiration féministe radical sur la prostitution existe en occident depuis les années 1970, mais n'a pas été appliqué au niveau de l'Etat avant. » (Lien plus bas vers un article du Monde).

Ce point de vue idéologique est évidemment contraire à l’autodétermination individuelle, autodétermination qui a été pourtant l’un des credo du féminisme sous le thème : « Mon corps m’appartient j’en fais ce que je veux.

 

Prostitution volontaire et précarité

Une partie des prostituées et des prostitués défendent leur métier. Ils n’acceptent pas qu’une loi les jette dans l'insécurité d’une prostitution qui deviendra illégale sans pour autant diminuer. En effet l’expérience montre que l’abolition ne marche pas.

« Les détracteurs de la résolution pointent également les enseignements de la Suède, qui criminalise le client depuis 1999. Si la prostitution de rue y a fortement baissé, une large partie de l'activité se déroule désormais sur Internet. Pas sûr, donc, qu'une loi pénalisant le client soit efficace face à la prostitution invisible, celle qui fleurit dans les salons de massage, les appartements et surtout sur Internet, et qui représente la majorité du marché. »

La précarité des travailleuses du sexe va augmenter avec cette prohibition. J’utilise le terme prohibition à dessein car il s’agit d’autre chose que de l’abolitionnisme. Les abolitionnistes comparent la prostitution à de l’esclavage. C’est le cas quand elle est contrainte et pratiquée sous la menace. Mais ce n’est pas le cas quand elle est librement décidée. Interdire crée de nouvelles formes de prostitution, de nouveaux lieux, avec moins de contrôles possibles. Les risques sanitaires et l’insécurité seront accrus.

« Défenseur de la prostitution librement choisie, le Syndicat des travailleurs du sexe (Strass) dénonce sa répression. Le syndicat a de nouveau manifesté à Paris début juin pour critiquer la proposition de loi, avertissant que pénaliser les clients ne ferait que précariser davantage les travailleuses du sexe : contraintes de se tourner vers des intermédiaires, donc des réseaux, elles seraient poussées vers plus de clandestinité et éloignées des associations de prévention. »


FéministaCouv.jpg

Que disent les rapports ?


Un rapport publié dans Le Monde du 25 juin enfonce le clou :

Ce rapport est publié par le Pro Sentret, Centre d’aide aux prostituées d’Oslo en Norvège. Que dit-il ?

« De nombreuses prostituées ont indiqué que cette nouvelle loi avait fait fuir une grande partie de leurs clients fiables, tandis que les clients les plus violents ne se sont pas laissés décourager. Toujours selon ce rapport, elles seraient moins enclines à demander de l'aide, se sentant perçues comme des criminelles. Anniken Hauglie, élue du parti conservateur norvégien, souhaite donc que cette loi soit abrogée : « La réalité est que la loi a rendu plus difficile la situation des femmes dans la prostitution. »

Et plus loin :

« Ce constat ne surprend pas le Syndicat du travail sexuel (Strass) français, pour qui « la pénalisation a des effets catastrophiques », explique Morgane Merteuil, secrétaire générale de ce syndicat. « Elle favorise la stigmatisation, la précarisation et les contaminations par le sida, ajoute-t-elle. Cette loi a déplacé la prostitution à l'extérieur des centres-villes et l'a éloignée de la rue, mais cela se passe de plus en plus sur Internet, dans les bars et les salons de massage. »

Un autre rapport, venant d’une organisation suédoise, affirme :

« ... que la pénalisation des clients favorise la stigmatisation des travailleuses du sexe. Si les chercheuses suédoises reconnaissent que la prostitution de rue a diminué d'un tiers, elles l'imputent directement à une tendance mondiale causée par la généralisation de l'utilisation des téléphones et d'Internet ces dernières années. »

Le ministère suédois de la Justice se félicite pour sa part de la diminution de la prostitution de rue. Une manière de faire l’autruche puisque la prostitution s’est déplacée et qu’elle est clandestine, donc moins repérable.
 


Des chiffres peu fiables

Quelle est la réalité de la prostitution forcée ? L’Etat français la chiffre à 9 prostituées sur 10, sur un total d’environs 20‘000 péripatéticiennes dans le pays. J’ai déjà montré que cette estimation ne repose sur rien de concret. Pourtant c’est le rôle de l’Etat que d’enquêter et de fournir des informations fiables. Ce n’est pas le cas.

La pénalisation du client sera faite sur la base d’une loi absurde. En effet, si les prostituées ne risquent rien, si donc elles fournissent une prestation pour laquelle elles ne sont pas considérées comme criminelles, comment peut-on considérer ceux qui ont recours à cette prestation comme des délinquants ? C’est comme si la vente d’héroïne était libre et sa consommation seule pénalisée. C’est le monde à l’envers, à l’envers de la démocratie. L’influence d’un certain féminisme tend, dans ce cas comme dans d’autres, à contraindre la société et à fabriquer des lois sexistes contre les hommes - puisque ce sont eux que l’on vise de toute évidence.

Sous un bon prétexte, on prépare un mauvais coup pour la démocratie.

Le client paiera pour ce que la police ne fait pas : démanteler les réseaux.

A voir ou à revoir : « Travailleuses du sexe et fières de l’être ».


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Réagissez à l'article

33 réactions à cet article    


  • diverna diverna 27 juin 2012 08:15

    Il y a un autre article plus polémique et je m’étonne de la différence du nombre de réactions...
    Je n’ai jamais acheté les « services » d’ une prostituée etm’ayant pas rencontré de prostituées je ne peux me prononcer que sur le principe ou une certaine idée de la prostitution. Alors que des temps incertains se profilent au lointain (pas si lointain) on a un peu l’impression qu’on cherche surtout l’élimination des effets : c’est un peu comme ces maires qui décident que les mendiants seront conduits hors de la ville pendant la période touristique. 
    Maintenant, je ne peux pas m’empecher de repenser au cas DSK. J’ai été choqué de ces parties avec des filles qu’on fait venir par avion. En fait, il faut faire le parallele avec le cas de la femme de chambre (aussi DSK) : elle est une quantité négligeable et il faut se demander si la prostitution induit le comportement avec la femme de chambre ou, au contraire si les filles sont une dérivation des pulsions et évitent certaines « femmes de chambre ». Je ne sais pas ; ce monde m’est extérieur.


    • morice morice 27 juin 2012 09:14

      m’empecher de repenser au cas DSK. J’ai été choqué de ces parties avec des filles qu’on fait venir par avion. En fait, il faut faire le parallele avec le cas de la femme de chambre (aussi DSK) : elle est une quantité négligeable et il faut se demander si la prostitution induit le comportement avec la femme de chambre ou, au contraire si les filles sont une dérivation des pulsions et évitent certaines « femmes de chambre ». Je ne sais pas ; ce monde m’est extérieur.


      orchestrerce que Diallo est coupable ? Et puis encore quoi ? 

    • Robert GIL ROBERT GIL 27 juin 2012 08:18

      On pourrait surtout mettre les moyens financiers et humains pour lutter contre le proxénétisme, la prostitution subie et les réseaux mafieux. Il faut venir en aide à ces filles à qui on promet un emploi de serveuse et qui se retrouvent sur le trottoir, à ces personnes contraintes à la prostitution par la violence physique, ou par des menaces de rétorsion contre leur famille.................
      http://2ccr.unblog.fr/2011/12/16/prostitution-alors-on-fait-quoi/


      • michel bousselaire michel bousselaire 27 juin 2012 08:27

        « Mon corps m’appartient j’en fais ce que je veux." : mot d’ordre des fémininistes ringardes des années 2000 ! Abolir le proxénétisme oui ! ... pénaliser la prostitution et ses clients c’est un non sens social . Il est temps que DSK revienne au PS !


        • morice morice 27 juin 2012 09:16

          Mon corps m’appartient j’en fais ce que je veux." : mot d’ordre des fémininistes ringardes des années 2000


          Tellement débile que les tournantes existent toujours ...

          Vous n’avez pas deux sous de jugeote à écrire ça. .

        • appoline appoline 27 juin 2012 16:46

          Les filles de joie n’ont pas toujours le sourire aux lèvres et restent méritantes car sincèrement il faut pouvoir se taper les 90 % de poivrots, pervers et gros crads de tous genres, pouah donc l’argent elles le gagnent bien.


          Les salopes ne sont pas celles que l’on pense, elles pensent savoir et ne savent rien, elles prennent des décisions sans connaître le sujet, elles n’ont même pas la moindre idée de ce que veut dire « sacrifice » car ne nous méprenons pas, personne ne fait la pute pour rigoler.

        • iris 27 juin 2012 10:43

          je n’envie pas les prostituées !!
          si elles le faisaient par plaisir oui ! mais est ce le cas ??
          travailler en usine c’est dur mais est ce - dur que faire le métier de prostituée ??en usine on peut se bousiller le dos etre abruti et fatigué par son travail et gagné - qu’une prostituée-qui risque le sida la prison les violences -tout cela pour de l’argent souvent-
          c’est vrai qu’une femme mariée sous le joug et ne travaillant pas dépendante de son maris c’st un peu ça ... et que dire des femmes battues....
          et la routine doit etre la mèmes pour l’ouvrière du sexe ou de l’usine
          je comprends que les hommes souffrent +que les femmes du manque des relatiions sexuelles mais ils devraient trouver d’autres solutions-
          et les femmes sont encore sous domination et infériorité -seul l’éducation et les résistanc es peuvent sauver
          pour une grisélidis réal combien de victimes et de martyres ??
           


          • Romain Desbois 27 juin 2012 11:12

            La prostitution est légale mais tout est fait pour que cette activité soit empêchée par des brimades , des lois sur le racolage etc....

            Quel autre activité accepterait cà ?

            La première raison de la prostitution est l’argent, mais que proposer comme activité de remplacement quand on se vante d’augmenter le SMIC de 20 euros ?

            La mafia ne souhaite pas que cela change.


            • chantecler chantecler 27 juin 2012 17:45

              Si c’est une question d ’argent et non de morale autant encourager la délinquance , le braquage des banques , l’attaque des particuliers, la vente de la drogue etc ..

              Toutes choses que l’on combat mais qui ont toujours existé .

              Mais il faut bien limiter les dégâts .

              Perso ça me ferait chier si j’apprenais que ma frangine se prostituait .

              Il me semble qu’il y a d’autres façons de s’en sortir .

              Il faut de toutes façons étoffer les réseaux de solidarité .

              Beaucoup de prostituées sont sans papier .

              Enfin les call girls , la prostitution de luxe ............. ?

              Si en une nuit une fille gagne le salaire d’une infirmière en un mois .... !

              De toutes façons on se fait tous baiser !


            • hommelibre hommelibre 27 juin 2012 17:50

              @ Chanteclerc :

              « Perso ça me ferait chier si j’apprenais que ma frangine se prostituait . »

              Iriez-vous jusqu’à lui interdire, soit décider pour elle de ce qu’elle doit faire ou non ?

              Limiter les dégâts : il semble que les études et témoignages montrent que l’abolition ne limite pas les dégâts, au contraire.


            • chantecler chantecler 27 juin 2012 19:13

              Je couperais les ponts avec elle .


            • kiouty 27 juin 2012 11:22

              Ce point de vue idéologique est évidemment contraire à l’autodétermination individuelle, autodétermination qui a été pourtant l’un des credo du féminisme sous le thème : « Mon corps m’appartient j’en fais ce que je veux.

              Oui, mais bon, vous avez oublié de traiter le cas où « mon corps appartient à un réseau qui en fait ce qu’ils veulent ». Je ne suis pas en désaccord avec vous, j’estime que plutôt que de s’attaquer aux effets (la prostitution), il faut s’attaquer aux causes (l’appauvrissement et la misère générés par le libre-échange) et se poser la question de POURQUOI il y a de la prostitution volontaire, et si il existe réellement de la prostitution volontaire.

              Ce sont des questions complexes, auxquelles on ne répond pas par « il faut interdire » ou bien « il faut autoriser ».

              L’article présent est aussi idéologique que ce qu’il dénonce, en réalité.

              Donc attention à ne pas tomber dans la simplification à outrance, en ne sélectionnant que les quelques contre-exemples qui vont dans un sens. Ce n’est pas comme ça qu’on apporte des réponses sérieuses à des problèmes sérieux.


              • vfcc 27 juin 2012 13:32

                Evidemment qu’il existe de la prostitution volontaire. Et pas nécessairement des occasionnels.

                Si l’on pouvait compter le nombre d’étudiante parisienne et d’ailleurs qui le font de temps en temps pour payer le loyer pour certaines (donc répondre à un besoin vital), pour pouvoir sortir ou se payer une paire de chaussure pour d’autres (donc superflus), les français seraient probablement étonnés de se rendre compte de l’ampleur du phénomène.
                C’est beaucoup d’argent facile, net d’impôt. Certaines prennent même du plaisir (assez rare d’après elles). Une partie devient « professionnelle », cad que cela devient leur activité principale, car ce mode de vie leur convient ; Pendant un temps.
                Comme l’on ne peut pas mener une enquête sur ce type de personne qui ne veulent évidemment pas de publicité et rester anonyme, le meilleur moyen de se rendre compte c’est de chercher sur internet, site de rencontre, site d’annonce escorte / massage, forum parlant de prostitution, ...
                Je ne sais pas quelle est la proportion de prostitution volontaire / prostitution totale. Mais on peut se douter que les autorités n’ont pas d’intérêt a devoiler les chiffres exact dans la mesure où le gouvernement annonce vouloir abolir la prostitution.


              • vfcc 28 juin 2012 17:06

                Je souhaiterais me corriger en indiquant que le gouvernement ne peut probablement pas fournir les chiffres exact dans la mesure où il ne les connait pas (du fait de l’anonymat des personnes).


              • Anaxandre Anaxandre 27 juin 2012 13:41

                 Entre le porno hard qui éveille nos enfants à la sexualité, le chômage qui ne cesse d’augmenter, la chute du pouvoir d’achat annoncée et la criminalisation des clients de prostitué(es), il va falloir avoir à l’œil la courbe des statistiques concernant les viols !
                 Nos « représentants » sont fous...


                • iris 27 juin 2012 14:27

                  l’humanité est folle et les hommes trop violents-


                • Anaxandre Anaxandre 27 juin 2012 15:01

                  Je ne pense absolument pas que l’Homme soit naturellement mauvais. Je crois par contre que ceux qui se targuent de le diriger furent de tout temps et par nature quasi tous de dangereux mégalomanes prêts à défendre leurs intérêts ou ceux de leur caste et/ou de leur classe par tous les moyens dont ils disposent. Et bien souvent contre leur propre peuple. C’est ce dernier point qu’il est essentiel de bien appréhender si l’on veut comprendre le monde et son histoire.


                • Abou Antoun Abou Antoun 27 juin 2012 14:15

                  La prostitution doit être définie avec précision.
                  Vendre son corps ce n’est peut être pas bien mais vendre son esprit c’est pire.
                  Dans le cadre d’une prohibition totale de la prostitution il faudrait peut être commencer par mettre tous les élus derrière des barreaux.


                  • iris 27 juin 2012 14:29

                    vendre son corps
                    la 1ers fois c’est dur après cela peu til devenir une routine une habitude.... ??


                  • foufouille foufouille 27 juin 2012 15:09

                    « la 1ers fois c’est dur après cela peu til devenir une routine une habitude.... ?? »

                    si c’etait pas le cas, elles arreteraient ..........


                  • mortelune mortelune 27 juin 2012 15:14

                    Le PS arrive et il s’occupe de la prostitution comme s’il y avait urgence à s’occuper de la bonne morale du peuple. Incroyable ! C’est d’un cynisme à toutes épreuves je trouve. C’est un pas de plus dans le nouvel ordre mondial. Le mot ’ordre’ a été choisi avec soin et on en a pas terminé avec ça. Et pendant ce temps les gamines envoient des photos d’elles seins nus sur les smartphones des garçons du lycée. Que va-t-on leur faire à ces jeunes qui ’jouent’ avec leurs corps comme les banquiers jouent avec nos sous ?



                    • Anaxandre Anaxandre 27 juin 2012 15:32

                       Quand on n’a plus les moyens (dette et mondialisation) de mettre en œuvre une vraie politique, on s’occupe de morale. Et l’Histoire nous a montré qu’il fut rarement bon que le politique s’occupât de morale...


                    • iris 27 juin 2012 16:40

                      oui c’est vrai il ya + important-
                      mais s’attaquer à la mafia qui s’est infiltrer partout oyu il ya de l’argent à gagner n’est ce pas la 1ere chose à faire-
                      et c’est dur de faire la liste des priorités


                    • pergolese 27 juin 2012 15:48

                      Je ne crois absolument pas à une législation sur la question...Bien au contraire...

                      Pour une raison simple : Tout ceci fait un peu trop penser aux méthodes zarkoziennes : Une prise de position à l’emporte-pièce, simpliste, « moraliste », fondée sur de la répression...Le tout en contradiction avec ce que pense la majorité des électeurs. Il suffit de lire les commentaires sur Internet pour s’en convaincre...Et en tout début de mandat qui plus est...C’est quand même un très mauvais signal pour un PS qui se veut en rupture avec le sarkozysme.

                      Au-delà de la question de la prostitution, je pense quand même que cette affaire met une fois de plus l’accent sur une réalité : la grande majorité des français considèrent aujourd’hui que les « politiques » sont illégitimes pour prendre à notre place des décisions sur des questions de société en général (et cela vise des sujets comme le mariage des homosexuels, l’euthanasie, etc)...

                      Au minimum, une extension du champ du référendum est absolument nécessaire...


                      • paul 27 juin 2012 16:24

                        Deux semaines à peine de gouvernement, et hop, vite une bonne petite loi - il y avait urgence - pour montrer que la bien pensance , les bonnes mœurs, ne sont pas réservés à la bande à Sarko .

                        Cette société ne sait qu’interdire ( Hadopi et autres ) ,ça ne coute rien , au contraire les amendes rapportent, les féministes sont flattées, et le discours moralisateur est inattaquable .

                        Tiens, la Fondation Scelle, relai français du mouvement européen abolitionniste, n’a pas encore rappliqué sur le site, il ne saurait tarder ...
                        Alors que les vrais problèmes liés aux mafias et proxos ne sont pas abordés : c’est que cela peut concerner du beau monde, hein Dominique ...


                        • Marianne Marianne 27 juin 2012 17:12

                          Ce clip de campagne est une introduction au film ’Pas à vendre’ réalisé en 2006 dans le cadre d’un partenariat entre le Lobby européen des femmes et la Coalition contre la Traite des Etres Humains (CATW).

                          Ce film de 23 minutes met en question les mythes et opinions traditionnels sur l’exploitation sexuelle du corps des femmes. Les femmes exigent des actions et une prise de responsabilité de la part des gouvernements pour lutter contre les violences faites aux femmes, notamment la traite et la prostitution.

                          Partie 1
                          http://www.youtube.com/watch?v=GsUo_RYR-nY&feature=player_embedded
                          Partie2
                          http://www.youtube.com/watch?v=qgjoKed1zIQ&feature=relmfu


                          • alinea Alinea 27 juin 2012 17:20

                            Je déteste les gens qui pensent pour les autres, du haut de leur grandeur. Peut-être vaudrait-il mieux de développer et perfectionner l’intervention ou l’écoute de celles qui sont véritablement prises en otage par des réseaux ou des proxénètes. Mais, c’est beaucoup plus difficile.
                            Il y a une question que je me pose de plus en plus : pourquoi laisse-t-on des gens qui ne savent rien de la vie, s’occuper de nos vies ?


                            • Nangala 28 juin 2012 01:10

                              Quand on travaille auprès de personnes prostituées, on finit par haïr les clients : parce qu’ils nous renvoient à la réalité que nous vivons - des personnes égrillardes qui se moquent éperdument des corps où ils fourrent leur bite.


                              Il y a ici des prostituées qui ont dépassé 70 ans (!), d’autres qui sont enceintes de six mois (! !), d’autres qui pleurent pendant tous les rapports, et je ne crois pas me souvenir que cela dérange le moins du monde la clientèle. Alors maintenant rien à foutre : si les clients doivent se prendre 3000 euros pour être aller chercher des objets vivants pour assouvir leurs fantasmes de toute puissance, perso j’en ai rien à carrer. C’est un juste retour de bâton.

                              Quant à dire que la répression va aggraver la situation des prostitué-e-s, c’est complètement débile : elle est en général déjà tellement grave qu’elle ne peut pas devenir plus grave.

                              PS : il est très improbable que des personnes prostituées inerviennent sur ce genre de forum, et c’est dommage. En général, les seules à prendre la parole, ultra minoritaires, sont celles qui revendiquent avec fierté leur statut (STRASS, etc). Les autres sont trop mortes de honte pour pouvoir bouger d’un pouce.

                            • JMTLG 27 juin 2012 17:28

                              Selon le Larouse, la prostitution est un "acte par lequel une personne consent habituellement à pratiquer des rapports sexuels avec un nombre indéterminé d’autres personnes moyennant rémunération« .

                              Des acteurs et actrices de films pornographiques échangent des rapports sexuels contre une rémunération et pourraient du coup être assimilés à des prostitué(e)s*, et pourtant des projets de loi visant l’interdiction de la pornographie n’ont, à ma connaissance, jamais été proposés et encore moins autant médiatisés ou proche d’être pris au sérieux.

                              Il sera facilement rétorqué que l’idée sous-jacente de la lutte contre la prostition est d’abolir les réseaux mafieux et de travail forcé de la part de proxénètes et autres.
                              Or il est de notoriété publique que tout les acteurs/actrices font ce métier de leur plein gré, que ce milieu est parfaitement exempt de tout lien avec diverses mafias, et que les acteurs/actrices font celà uniquement par amour du métier, sans contrainte aucune (finances, chômages, etc)...

                              Je ne remet pas en cause la légitimité ou non de la prostitution (et de la pornographie), loin s’en faut, mais plutôt l’hypocrisie d’une telle loi et sa justification plus que douteuse (sans parler des conséquences qu’elle entrainerais)...

                              * Ce que certains acteurs/actrices revendiquent d’ailleurs, en temps que »travailleurs du sexe".


                              • Ruut Ruut 27 juin 2012 21:36

                                Le premier des proxénète reste l état, il impose bien les prostituées.


                                • Nangala 28 juin 2012 00:49

                                  Seulement celles qui déclarent leurs revenus.



                                • neurone 27 juin 2012 21:54

                                  ../..

                                  Ah les socialos (les je pense pour vous ce qui est bon) veulent abolir le travail !? (Ce sont les patrons qui vont être ravis)

                                  AHAHHA


                                  • Nangala 28 juin 2012 00:46

                                    J’en ai marre de toujours répéter les mêmes choses !


                                    1/ Il y a plus de viols dans les pays où la prostitution est autorisée —>cela un crée un climat symbolique où l’exploitation sexuelle des femmes est rendue licite (et dieu sait si nous sommes pétris de symboles).

                                    2/ Les pays où la prostitution est autorisée ont plus de prostituteurs : 11 ou 12 % des hommes allemands ont eu recourt à un/une prostitué-e dans leur vie contre 9 en France,... et 64% en Thaïlande... Donc oui, légaliser la prostitution pousse les hommes à la consommer.

                                    3/ Plus il y a de prostituées, plus il y a du trafic. Après la Roumanie, la Bulgarie, la Pologne, nous voyons les camerounaises, les nigérianes arriver par vague. Sans passeport, sans titre de séjour, avec des dettes. Et oui, ces filles sont paumées, et oui, elles sont exploitées. Et oui, parfois elles ont même accepté de venir de leur plein gré parce qu’entre crever de faim là-bas et sucer des bites ici, il y a déjà le début d’un progrès pour elles. Néanmoins, comme on parle bien de traite humaine à fins d’exploitation sexuelle, leur consentement n’entre pas dans la donne (cf. texte de lois internationaux sur la TEH, Convention de Palerme entre autres),
                                     
                                    4/ OUI, les prostituées sont maquées. Dire que les chiffres sont flous est un mensonge, ils ne le sont pas, il suffit de se rendre sur le terrain pour le constater : les prostituées de rue le sont toutes, d’une façon ou d’une autre (mari, frères, enfants, maquereau, réseaux,...). Elles cessent de l’être quand elles dépassent la cinquantaine (plus rentables). Ici, les violences subies par ces femmes, protégées ou pas, incluent coups et blessures graves, le viol (punition) l’amende (payer pour avoir le droit de continuer), le meurtre (trois prostituées assassinées dans l’indifférence quasi-générale ces trois dernières années dans une ville de moins de 20 000 habitants).

                                    5/ Oui la prostitution est le résultats de contraintes : contraintes externes (réseaux, maquereaux, maison de dressage, dettes, chômage, toxicomanie) ET contraintes internes (inceste, viol, troubles psychologiques sevères, comportements à risque, mise en danger de soi, dévalorisation systématique de sa personne), ON ne né pas prostitué, on le devient par un long processus de désagrégation mentale. La preuve ? Même si vous crevez de faim demain, vous n’irez pas vendre votre cul pour survivre : vous essaierez de faire à peu près tout ce qu’il est possible pour ne pas en arriver là.

                                    Quant à parler de métier et de travailleurrs du sexe, faites bien gaffe à ce que vous dites. Parce qu’en Allemagne, depuis que les Eros Center sont légaux et la prostitution « un travail comme les autres », les conseiller du Pôle Emploi proposent à des femmes au chômage d’y travailler. Elles perdent leur droit à l’assurance chômage si elles refusent (normal, puisqu’e « c’est un travail comme un autre »). 

                                    La prostitution , c’est toujours chouette quand ce n’est pas celle de votre femme, de votre fille, de votre soeur, de votre mère. Mais quand on proposera à votre soeur, votre mère, votre fille, votre femme d’aller faire ce métier comme un autre parce que c’est le plus vieux métier du monde, etc etc, comment réagirez-vous ? Parce que c’est ça qui nous pend au nez....................

                                    Quant à parler d’autodetermination, comment peut-on pointer cet argument quand quasiment toutes les personnes prostituées ont un passé incluant des violences sexuelles type inceste ? Les chiffres sont sidérants ! Au Bois de Boulogne, une enquête a montré que 85% des prostitué-e-s en activité avaient été violé-é-s avant d’entrer en prostitution, alors parler d’autodétermination est une belle hypocrisie après ça. Autodétermination de qui ? Du fort sur faible ? Du violeur sur le violé ?

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