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Accueil du site > Tribune Libre > La méchanceté, tout un art

La méchanceté, tout un art

Le Magazine Littéraire de cet été avait un dossier très complet sur l’Art de la méchanceté. En littérature, c’est par un échange de mots parfois « verts » avec une certaine méchanceté que l’on remplace un coup de poing bien placé. Mais, alors comment exerce-t-elle son art, cette méchanceté et quelle est son histoire ?

La méchanceté, tout un art.jpgQuelques chapitres de ce dossier devraient nous éclairer sur les épisodes d’une mise en condition pour exercer l’Art de la méchanceté.

Un forum n’est pas exempt de ce genre d’exercice. "Parlons peu mais parlons bien" disait, une rédactrice de l’un d’eux qui entamait le sujet avec des yeux féminins, en s’adressant aux "collègues" rédacteurs de cette enceinte virtuelle. Le souci d’annihiler l’agressivité était le maître mot de son article poussé par les inquiétudes de notre époque qui rencontre la concurrence, les barrières et qui empêchent de respirer convenablement, disait-elle. Déshumaniser les relations humaines semblait son plus grand reproche. Pourtant le malin plaisir de refroidir les instincts, les plus humanistes, de nuire son prochain, se cachait derrière quelques répliques qui suivirent. Alors, cette fois, appelons un chat, un chat. Le mot "méchanceté" n’avait même pas été effleuré dans l’article. Etudions-en les arcanes dans le passé et dans notre présent. 

Il y a les critiques littéraires officiels, ceux qui sont là pour orienter les lecteurs, pour donner une leçon, violente à la base ou non vers l’auteur du texte. Ce filtre peut prendre le mauvais chemin et faire dévier l’initiateur de l’œuvre littéraire pour mauvaise compréhension des buts. L’amour de la réplique poivrée vient comme maître-atout. L’oeuvre écrite manque d’aisances dans le droit de réponse et d’interactivité. Alors, l’auteur s’en retrouvera parfois groggy, mais c’est la règle du jeu.

L’interactivité devrait, pourtant, avoir une place prépondérante. Dans les forums virtuels de la Toile, ce n’est pas le cas. Certains auteurs se payent un maximum d’interventions sous forme de trolls sans consistance, haineuses, partisanes, entrecoupés, heureusement, de passages plus intéressants. La propagande n’est pas exempte des forums et mérite des alertes avec réactions bien musclées. Placer son désaccord, sans précisions, n’a pas la moindre efficacité, ça c’est sûr. Mais l’anonymat a permis de descendre le niveau et la valeur proactive des interventions.

"Pimenter" pour faire mouche avec le moins de mots possible est pratiqué depuis la plus haute Antiquité. Des hiéroglyphes prouvent que Les anciens Egyptiens osaient critiquer leur Pharaon par leurs petites faiblesses.

Tout le monde se rappelle du panache de la tirade du nez de Cyrano de Bergerac. De l’humour grinçant, mais de l’humour vrai et bien construit. Pas de méchanceté bête. Une réplique, sans faux fuyant, vaut tous les discours de la Terre. Tout le monde n’est pas à mène de faire usage des bons mots bien salés et poivrés. Il faut de l’expertise et de la connaissance du sujet pour enrayer toute contre attaque. Prévoir l’imprévisible. La rixe oratoire n’en sera que plus belle que si les pouvoirs ne sont pas plus forts d’un côté que de l’autre de la barrière. A armes égales, cela devient un arc et une flèche. Une flèche et un arc. Rapports de forces égaux sans disgrâce politique. De la belle ouvrage. La diplomatie viendra par après.

Le pouvoir, le côté racial cassent tout et s’interpose pour tomber dans l’idiotie. La subtilité est ailleurs et se cache derrière les ambiguïtés de haut vol. Pas de deuxième essais ou alors de la même veine. Les plus beaux succès viennent d’ailleurs suite à une réaction au conformisme et à la bêtise. Énoncé d’une traite presque magique et par surprise avec une technique mortifère sans intention de la donnée. Citations avec le moins de mots possible. Nous en verrons quelques "goals" de la sorte en fin d’article. Art du mal par la persuasion de l’absurde de situation, révélé au vol d’une phrase. Si l’interlocuteur a l’intelligence d’en rire, c’est gagné par ricochet. "Les cris désespérés sont les chants les plus beaux", disait Musset. Les spectateurs se régalerons de l’échange.

Les paroles dans le réel des rencontres physiques ne permettent pas cette répartie. La rapidité et la surprise des réactions à données fait plus partie du hasard.

Dans l’écrit, le temps et la surprise sont d’un autre ordre. La répartie devient un sport dans le recueillement d’une feuille blanche, d’un texte écrit préalable ou par l’intermédiaire d’un écran. Là, c’est du recul, du calcul, de la recherche qui est nécessaire. Le jeu d’échec commence. Le premier qui avance son pion, ne sera pas forcément celui qui fera le "Mat". Le fou n’est pas celui que l’on croit. Pas de limite de temps. Des coups à l’avance pour le bien de la partie. L’expérience de ce "jeu" peut se donner une chance par la pratique de l’humour sans verser dans la rixe et la colère.

Ce qui est désolant, c’est que sous le couvert de pseudos, la méchanceté gratuite a souvent tendance à exploser. La vie actuelle est plus agressive, pourquoi pas leurs reflets. Le pseudo, faussement incognito, donne de l’assurance à l’auteur "disgracieux" ou "irrespectueux". Plus besoin d’être original et humoristique sans étiquette. Les réponses deviennent partielles et partiales. On élimine les points qui dérangent. Le jeu de ping-pong est sans allant. C’est un combat entre un mouton et un moutonné à qui perd gagne. La victoire à la Pyrrhus finale, dégoûtera son vainqueur. Dès lors, si on n’a pas atteint le fond, on commence très vite à en sentir les odeurs.

Chacun a sa technique de réponse aux invectives. Fabriquer sa réplique est affaire de doigté et de persuasion qui se veut un correspondant à la hauteur. Pas de secret, pas d’adaptation d’une situation sur une autre. Du coup par coup. Pas d’ego transposable vers un autre. Seulement des règles de respect de règles implicites du "jeu" mais qui ferait patiner l’originalité. L’art de la méchanceté se joue comme la vie. Rien n’est gratuit. La faille, chez l’autre, se découvre parfois après des recherches. Sans mentir ou pervertir la réalité.

"Le poids des mots face aux idées", écrivais-je un jour pour exprimer les différences de cultures.

Anne Roumanoff caracolait, avec humour, "Dire du mal de soi aux autres, c’est idiot. C’est leur donner des idées qu’ils n’auraient pas forcément eues tout seul".

La presse n’est pas plus tendre et ici, il s’agit de BD et de Tintin.

Il est vrai que c’est surtout "

A cash city" qu’il ne faut pas avoir de faux espoirs.

En remontant le temps, même sans Internet, des querelles ont été épiques et parfois dans des luttes plus meurtrières moralement que physique.

Le magazine littéraire parlait de Catulle et de son émule Martial qui faisaient les délices de la polémique insidieuse et crue, par l’intermédiaire des épigramme. La politique s’introduit, alors, avec le danger de la posture, sans réel argumentaire, dans un rapport de forces au bras de fer, y était-il précisé.

Le venin se retrouve avec Pierre Aretin, redouté pour ses "pasquinades" dans la forme de la médisance.

Pour Léon Bloy, que tout irritait, la critique passait à l’autodestruction. Il s’en était fait une raison d’être par la pureté et par sa solitude.

Saint-Simon avec ses Mémoires ne s’inquiétait plus de savoir s’il était méchant ou charitable, pouvait être considéré comme le roi des piques.

"La méchanceté croît avec le progrès des idées", disait Rousseau avec une philosophie toute particulière aux gens de lettres qu’il considérait comme les êtres les plus vils qui soient. Lucidité d’égoïsme de l’amour-propre tout en récusant cette vision manichéenne et en admettant ne pas s’aimer eux-mêmes chez ses contemporains, chacals savants.

Le 19ème siècle voit naître dans les salons où l’on cause, le pire et le meilleur des jeux de mots. La haine littéraire contre la médiocrité y pousse du grotesque à la farce. La pièce d’"Hernani" d’Hugo marque, par le scandale, l’apogée des batailles entre romantiques et néoclassiques.

La fantaisie de la méchanceté a toujours évolué dans le temps en fonction de la notion que l’on avait accolée au "mal". Celui-ci progresse à pas feutrés. Il est banalisé ou au contraire rehausser d’emphase en fonction du point de réception de l’attaque. Longue tradition de la méchanceté pour dire tout haut ce que le monde n’ose dire que tout bas.

20090227Vacances.jpgAujourd’hui, dans notre époque qui demande d’aller toujours plus vite, la caricature remplace, souvent, une longue tirade par l’image flash. Humour acerbe, sarcasmes qui feront mouche du premier coup d’œil ou se perdra lamentablement. Méchanceté ou critique constructive ? Parti pris, non objectif, si le même regard critique n’était pas donné avec la même virulence de part et d’autres des barrières. On adore ou on déteste ce genre d’approche, pas de demi mesure, si le recul nécessaire n’est pas entrepris. La méchanceté commence, seulement, avec la bassesse, nulle, non productive et subjective.

Pour le spectacle, il y a les amuseurs publiques, imitateurs et autres qui apporteront cet humour grinçant en pointant des personnages politiques ou de la vie publique. Michel Drucker était "cuisiné" samedi dernier dans l’émission "L’habit ne fait pas Lemoine" et constatait que la période Age tendre et Tête de bois était repoussée dans des tournées nostalgiques. Le dixième des réflexions, lancées aujourd’hui, il y a vingt ans auraient fait l’exclusion et le renvoi sur le champ. Mais il est resté le "gentil" de la bande des présentateurs. Les jeunes ne l’apprécient en général plus car il n’est pas assez vindicatif. Pour durer, il est obligé de laisser la place à ceux dont c’est le métier du génie de la "méchanceté" humoristique tel qu’Anne Roumanoff ou Canteloup. Laurent Ruquier, lui, même avec des clashs, s’assure les rires de son parterre d’invités intéressés par sa cause et par la rigolade.

A la télé, les "Guignols de l’Info" ont encore de beaux jours avec en arrière plan "Le canard enchaîné".

La littérature, elle, doit jouer dans la subtilité et l’enthousiasme de la bonne parole. La société policée, sous le couvert de l’éducation jésuitique est (mal)heureusement en perte de vitesse. La vie a été et est un combat, une joute perpétuel. La perfidie de salon du XIX ème siècle, la cruauté des apartés, le théâtre de Molière, de Shakespeare se sont transformés en théâtre de Boulevard. Les arbitres, les modérateurs, c’est le public lui-même qui s’en charge.

La méchanceté a-t-elle progressé avec notre époque ? Pas vraiment. L’histoire montre le contraire. Elle s’est seulement gadgétisée. Elle s’est donnée des outils neufs pour se répandre à toutes les classes de la population dans les pays dits démocratiques. Et cette extension fait la différence. Dans le milieu du travail, le jeu de la chaise musicale a créé le chacun pour soi avec le matérialisme en toile de fond. Dans les tensions, le psychisme verse naturellement dans les conflits verbaux avec la vengeance et le vitriol comme encre "sympathique". 

20090305Fillon.jpgLa méchanceté fait, aussi, partie de la "peopleisation" des personnages que d’être rappelé en permanence comme "The man you love to hate" en écho à un slogan hollywoodien. Il s’agit d’être à tout prix. Tout, sauf l’anonymat, pour les hommes politiques.

Rappel : "le méchant, c’est toujours l’autre".

Henri Bergson dans un discours enflammé présentait la vie moderne comme une ouverture à la diversité des opinions par l’intermédiaire de la politesse, de la générosité, voire de la charité.

L’agacement peut venir du coup par l’idéologie du sympa. Béatitude tout aussi peu productrice de progrès, même si cette pensée est aimée de la population quand on voit les entrées pour le film des Chtis. Alors, ce sera dénoncer les erreurs et la bêtise pour, simplement, ne pas se faire "chier". La panoplie des actions possible est à la hauteur des ambitions : impertinence, irrespect, provocation, blasphème... mais dans les bonnes formes. La méchanceté, tout un art Obama.jpg

Bourreaux ou victimes. Réceptionnaires d’un message bon ou mauvais, organisez vos duels. Soyez présents, détendus, c’est la modernité qui le veut. Soyez original. Privilégiez les faits incontestables avec les sources de vos dires sous le manteau. Soyez actifs, voir radioactifs. Jouez aux figures de style, à l’allégorie, par exemple, mais pas nécessairement à l’« allez gorille ».

Au travail, bons "tortionnaires" de forum dans le respect, la responsabilité et l’humour...

"Une jolie fleur dans une peau de d’vache, Une jolie vache déguisée en fleur", chantait Brassens

Cette méchanceté-là, toute relative, deviendra, peut-être, une relation de type "win-win" pour l’écrivain, le lecteur et pour le spectateur.

 

L’Enfoiré,

 

Citations :

  • "Je préfère le méchant à l’imbécile, parce que l’imbécile ne se repose jamais", Alexandre Dumas

  • "Quelques-uns meurent trop tôt. Beaucoup meurent trop tard. Très peu meurent à temps", Friedrisch Nietzsche

  • "Le singe est un animal trop débonnaire pour que l’homme puisse en descendre", Friedrisch Nietzsche

  • "L’ennui chez l’homme célèbre, c’est qu’il se prend pour ce qu’il est devenu, non pour ce qu’il est resté", Georges Perros

  • "Si on ne voyait que les gens qu’on estime, on ne verrait personne", Crébillon fils 

  • "Les Français ont horreur des inégalités, mais ils adorent les privilèges. Souvent, "inégalité", c’est le nom que tu donnes aux privilèges des autres", Anne Roumanoff

 


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37 réactions à cet article    


  • barbouse, KECK Mickaël barbouse 12 août 2009 10:41

    bonjour,

    je me doutais bien qu’un enfoiré était spécialiste en méchanceté, mais de là a ce qu’il en fasse un bon article... mon seul reproche est qu’il n’est pas assez méchant :))

    amicalement, barbouse.


    • L'enfoiré L’enfoiré 12 août 2009 10:50

      Barbouse,

       Un enfoiré peut en cacher un autre. Il y en a même qui chantent en coeur de nos jours.
       Et je sais bien cacher mon jeu. Vous connaissez, j’en suis sûr, l’histoire du singe et de ses grimaces.
       La méchanceté est très variable. Un rhéostat pour la chaleur en hiver et le curseur pour le conditionnement d’air en été.
       Je précise, parce qu’on me l’a demandé, que je ne touche pas de commissions pour le magazine littéraire.


      • LE CHAT LE CHAT 12 août 2009 10:55

        la méchanceté n’est pas un art ,si ce n’est de savoir rentrer dans le lard ! 

        si c’est bien fait , les imbéciles ne se rendent même pas compte de la cruauté que leur prodiguent les vieux singes !


        • L'enfoiré L’enfoiré 12 août 2009 10:58

          Salut Le Chat,
           T’as tout compris. Je sens la griffe du Chat. Et, ça fait du bien.


          • LE CHAT LE CHAT 12 août 2009 11:14

            « Le singe est un animal trop débonnaire pour que l’homme puisse en descendre », Friedrisch Nietzsche

            on voit que ce pauvre Nietzsche ne pigeait rien à la nature simiesque ; de nos jours ,
            il suffirait qu’il regarde les reportages d’ushaia nature , planète , national géographic tv pour savoir que les singes sont politiciens , calculateurs , ont le goût du pouvoir et sont cruels parfois , notammement les chimpanzés et les babouins ;


            • L'enfoiré L’enfoiré 12 août 2009 11:23

              Le Chat,
               J’ai eu le choix entre plusieurs citations, tu peux t’en douter.
               J’ai pris celle-là, espérant qu’un commentateur, comme toi, sortirait son commentaire dans l’actualité. Ce qui manque chez le singe, c’est la parole. Et encore...
               « La planète des singes », tu t’en rappelles. J’ai beaucoup aimé à l’époque.


            • LE CHAT LE CHAT 12 août 2009 11:44

              Pierre Boule , loin , de perdre la boule a eu une inspiration du tonnerre !

              j’ai revu le premier film avec Charlston heston il n’y a pas si longtemps avec plaisir , mais les autres sont aussi pas mal .


            • L'enfoiré L’enfoiré 12 août 2009 11:31

              Je signale l’adresse qui est incorect devrai être « Le poids des mots face aux idées »


              • L'enfoiré L’enfoiré 12 août 2009 13:19

                Le furtif,
                 Là, je souscris immédiatement.


              • Georges Yang 12 août 2009 12:58

                La méchanceté et l’aggessivité sont les ferments de la culture et du progrès. A condition de ne pas être anonyme ! On se souviendra amèrement des lettres de dénonciations à l’occupant.
                Par contre, oublier le politiquement correct, invectiver, être sarcastique est un excellent moyen d’expression ;
                A force de respecter les autres, on ne se respecte plus soi même.


                • L'enfoiré L’enfoiré 12 août 2009 13:29

                  Georges,
                   Absolument. Mon pseudo a été choisi minutieusement. Mon nom ne dirait rien. Mais je me souviens de forum par emails qui lançait la question de l’anonymat. Certains étaient pour d’autre contre le fait de révéler le nom.
                   Je ne sais si vous avez remarqué que ces derniers temps, il n’y a même plus d’A propos, de « About », plus d’avatar parmi les nouveaux rédacteurs. On ne se laisse plus découvrir et là, le danger devient bien plus grand. 


                • L'enfoiré L’enfoiré 12 août 2009 16:40

                  Excellent. Philippe. Depuis que l’article est passé par ici, il a évolué sur mon site. J’y dit cette phrase très juste « L’amour et la haine sont les meilleurs complices ». Cette citation, je n’ai pas dû la chercher, elle est naturelle.


                • Paul Cosquer 12 août 2009 16:53

                  Salut Guy, attention de ne pas confondre la méchanceté et la haine. Il y a des personnes qui ont les deux à la fois, d’où la confusion mais c’est différent.

                  Prenons un exemple plus parlant : le docteur House (série TV) est méchant mais il n’est pas haineux. Il est seulement méchant !

                  Bon là, pour aller plus loin, il nous faudrait un philosophe à la rescousse car je n’irai pas au-delà : « Dugué siouplaît ! »


                • L'enfoiré L’enfoiré 12 août 2009 16:54

                  Philippe,

                  Je suis passé par votre site. Je ne suis pas sûr que mon commentaire est passé vu les protections de mot de passe et autres.
                  Le voici :
                  « Salut Philippe,
                   Je suis sûr que vous vous seriez très bien senti à l’aise dans l’époque de Victor Hugo.
                   Merci, pour l’appréciation. Je vous conseille ce Magazine Littéraire de cet été. Il foisonne de textes et de citations que j’ai adorées. »


                • L'enfoiré L’enfoiré 12 août 2009 16:58

                  Salut Paul,
                   Pas confondre, en effet. La différence se remarque assez vite. 
                   Mais, il n’y a pas pire que le point zéro, l’ignorance, l’absence.
                   Le NULL pourrais-je dire en étant informaticien. C’est même moins que zéro, c’est rien, indéfinissable. Cela ne peut se tester que par le mot « IS NULL » or « IS NOT NULL »


                • L'enfoiré L’enfoiré 12 août 2009 16:59

                  Sorry Paul, le Dr House, je n’ai jamais regardé. Je ne peux donc jugé. Merci pour la référence, je serai plus attentif.


                • Paul Cosquer 12 août 2009 17:01

                  J’ajouterai que bien souvent la méchanceté a son utilité pour celui qui la reçoit (même si le récepteur ne le voit pas toujours de cet oeil). Mais la haine, elle, est destructrice. La méchanceté est aussi un meilleur moteur que la haine pour la personne qui en use car la haine est aussi auto-destructrice. Bref, la méchanceté fait avancer plus efficacement que les échanges interminables de salamalecks. Mais il faut savoir en user avec parcimonie et pertinence.

                  L’exemple de Tatie Danièle : elle est méchante face à des personnes trop mielleuses, lâches, faibles et hypocrites.

                  Il t’a pas dit tout ça ton magazine littéraire ? Alors, il n’est pas littéraire...


                • L'enfoiré L’enfoiré 12 août 2009 18:52

                  Cher Philippe,

                   A mon tour de jouer les « méchants ».
                   Quand on clique sur l’image de la personne qui émet un commentaire, personne, reconnue sur ce site, on reçoit tous les renseignements concernant cette personne.
                   Alors, quand on y ajoute ses références à son site perso, il n’est pas nécessaire de le répéter à tous les commentaires. J’ai horreur de ça.
                   « Les redites ne sont que les impulsions de son égo ».
                   Citation perso, évidemment. Je suis informaticien, pas philosophe, pas littéraire, mais du côté « logique », j’en connais un bout.

                  Salutations informatives,

                   


                • L'enfoiré L’enfoiré 12 août 2009 19:59

                  Philippe,

                   OK, veni, vidi, vici. Cosmic devrait être ...disons ...plus cosmétique.
                   Je ne vais pas chercher qui étaient les deux goujas.
                   Le Viagros (et pas gras) devrait parfois être affublé à des endroits que ma morale réprouve de préciser. Et cela « Derrière les rideux de leurs fenêtres », comme elle dit.
                   Si c’est pour les nuls, la nullité me va bien.
                   Quant à Italiasempre, elle avait la même remarque, mais je ne cherche pas le contexte.
                   Ce dernier mot est aussi très bizarre, comme si un texte pouvait être « con ».
                   Non, mais... ce n’est que son auteur qui peut l’être.

                  Salutations compensatives... 
                   


                • L'enfoiré L’enfoiré 12 août 2009 17:10

                  Paul,
                   OK. avec ta remarque.
                   Tatie Daniel par contre j’ai vu et j’ai aimé.
                   Le Magazine Littéraire comme je le conseillais à Philippe a étendu l’analyse avec les Monstres illustres.
                   « Des Diaboliques » au « Bonheur dans le crime » , Lady Macbeth, « Apocalypse Now » avec son personnage de Kurtz, Sartre et son salaud et....
                  mais suite à la lecture.
                  Je ne fais pas de promotion. Je répète, je ne touche rien.


                  • Paul Cosquer 12 août 2009 17:17

                    Ah le salaud, si je puis me permettre, c’est un cas encore différent. Il y a des salauds qui s’ignorent (ex : sous Vichy). Il y en a qui ne sont même ni méchants ni haineux, juste cons et lâches. Mais ça fait des salauds. Tiens Brassens l’a dit avant moi, il me semble m’en souvenir...Donc ton magazine, il devrait en parler autrement de ce Monsieur le Salaud de Sartre. Pas tout mélanger, merde...Le salaud concerne tout le monde car chacun peut basculer et se poser la question « suis-je un salaud ? » sans pouvoir y répondre. Un jour un type se regarde dans le miroir et voit soudain un salaud (à tort ou à raison) et se suicide. La question du salaud est distincte de celle de la méchanceté, même si cela peut aller de pair aussi.


                  • Paul Cosquer 12 août 2009 17:30

                    Si tu as vu « L’armée des ombres » de Melville, il y a une scène au début où les résistants doivent exécuter un jeune salaud qui a trahi par ignorance, lâcheté, immaturité. Face à ce qu’il faut bien appeler un assassinat, Ventura, cruel et sans coeur, n’a pas d’états d’âme. L’autre pleure toutes ses larmes. La scène est assez insoutenable et remue la conscience et le tréfonds de l’âme avec violence. Bon voilà, un salaud peut aussi inspirer de la pitié, de la compassion, du remords.

                    Bon allez je pars me baigner tout nu dans l’océan ! Kenavo !
                    - « Quel salaud !
                    - Quelle salle eau ? Mais non. »


                  • L'enfoiré L’enfoiré 12 août 2009 18:56

                    Chantecler,

                     « Diner de cons » modèle du genre. Auquel j’ajouterais « tel est pris qui croyait prendre ».
                     Les cons ne sont pas toujours ceux que l’on croit. 
                     C’est un monde à part et il peut être très dangereux par ses côtés inattendus.
                     Pas encore vu « Danger » sur le dos de l’« édifice » ? 


                  • Paul Cosquer 12 août 2009 20:18

                    à Chantecler : donc si je vous envoie une méchanceté, vous en déduirez que je vous hais. Vous devez être bien seul...


                  • L'enfoiré L’enfoiré 12 août 2009 20:29

                    Paul,
                     Je comprends la réaction de Chantecler et je comprends le tien.
                     La différence est l’âge de celui qui reçoit le « message » et de la forme avec lequel il a été formulé.
                     La subtilité et la susceptibilité est affaire d’époque et d’éducation. Rien de péjoratif, ni pour l’un, ni pour l’autre.
                     Elle existe aussi en fonction de l’endroit et de la culture.
                     Je te conseille d’aller lire le lien que j’ai corrigé « Poids des mots face aux idées »
                     Et cela c’est un « match » entre pratique américaine et européenne. 


                  • L'enfoiré L’enfoiré 12 août 2009 17:26

                    Paul,
                     « Attention, chien salaud » est le titre de la double page. Avec Sartre qui invente la figure du « salaud » et l’image de Jean Villar et Pierre Brasseur dans le Diable et Bon Dieu de J.P.Sartre au Théâtre Antoine en 51.
                     Toute une époque que les moins de 70 ans ne peuvent pas connaître.
                     Je n’ai pas tout introduit dans mon article. Mesure de précaution du côté de la longueur.
                     J’ai horreur de devoir détruire mon texte dans l’éditeur d’Agoravox et de le réintroduire, parce que le coco, dès que t’es trop long, il casse tout.
                     Ca c’est un salaud, et de première, encore, foi d’informaticien.


                    • L'enfoiré L’enfoiré 12 août 2009 17:38

                      Paul,
                       L’armée des ombres. Très bon et quelle brochette d’acteurs, tous disparus, malheureusement. Un film qui ferait très bien en été pour une reprise.


                      • L'enfoiré L’enfoiré 12 août 2009 17:45

                        Léon Bloy, dont j’ignorais l’existence, m’a impressionné par son goût et son entêtement d’Absolu. Très peu d’amis.


                        • rocla (haddock) rocla (haddock) 12 août 2009 18:10

                          Quel salaud ce Kirgegaard , le rencontrant l’ ot jour il m’ a traité de désespoir , pour rien...


                          • rocla (haddock) rocla (haddock) 12 août 2009 21:44

                            Autant se taire quand l’ interlocuteur interlocute plus ... smiley


                            • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 12 août 2009 21:57

                              Votre joli message, Capitaine, a coulé par le fond à peine posé sur les flots boueux de l’impétueux :(

                              Qu’importe, je l’ai lu. Bien sûr, le monde tourne sans lui, d’autant qu’il passe son pauvre temps à s’esbigner sur son clavier, en voyant des complots partout. Je lui ai conseillé, une fois de plus, quelques lectures, récemment. Il n’en a cure. Il n’aime rien tant que ses petits amis, au fond du rade, avec lesquels il repeint de couleurs violentes les murs mornes en jurant que la paix lui importe et en beuglant comme un soudard dès que quiconque pousse la porte de ce triste bar.

                              Le vôtre est chaleureux et l’on y devise en compagnie, avec la nostalgie légère de ceux qui savent la valeur d’une vie. Surtout par ces nuits claires, Sir, et étoilées.


                            • rocla (haddock) rocla (haddock) 13 août 2009 15:21

                              Charlotte  smiley


                            • rocla (haddock) rocla (haddock) 13 août 2009 15:22

                              Il y avait un smiley...rien que pour vous ...


                            • L'enfoiré L’enfoiré 13 août 2009 09:13

                              Rocla, Le furtif, Cosmic,

                              Merci, pour vos commentaires. Voilà, le genre de commentaires qui vu de l’extérieur, par quelqu’un qui n’aurait pas eu la « chance » de vous suivre, et j’en suis, ne pourrait pas comprendre.

                              Les aigreurs ne sont pas pro-actives. Je suis souvent long dans mes commentaires mais j’essaye d’éclairer par le contexte. Il n’y a de complot que pour celui qui y croit. En effet, il faut lire et lire encore pour se forger une idée. Internet est le meilleur et le plus mauvais outil de notre civilisation.

                              Tout dépend de ce qu’on en fait. Je sais, on n’aime plus lire. On aime les images, les vidéos. Est-ce que cela remplace le texte ? Là, je ne suis pas d’accord. Ces moyens modernes écrasent l’imagination et la recherche pour se documenter. C’est de la réaction brute à des actions qui réagissent à des précédentes. La tour de Babel ou le château de cartes ?

                              Ce désintérêt n’est pas une question d’âge. J’ai vu des jeunes et des vieux qui tombent dans le panneau. On ne prend plus le temps de faire les choses. Vitesse et dérapages. Oui, j’ai l’esprit enfoiré. Je ne prends pas parti. Je blablate et puis, à la fin de l’envoi, je touche. Comme Cyrano.


                              • Papybom Papybom 13 août 2009 09:22

                                Bien le bonjour, L’Enfoiré,

                                Plaisant en diable, votre article démoniaque sur la satyre du méchant.

                                C’est pourquoi, je ne veux pas être un mouton. C’est un animal l’haineux.

                                Je ne suis qu’un con qui a tort, ne voulant rien conquérir.

                                Je reste sélectif dans la lecture de certains auteurs, car pour citer Baudelaire  :

                                «  Il m’a fait trop de bien pour en dire du mal,

                                Il m’a fait trop de mal, pour en dire du bien.  »

                                Au plaisir de vous parcourir.


                                • L'enfoiré L’enfoiré 13 août 2009 09:29

                                  Bonjour Papybom,
                                   J’adore la philosophie, la psychologie et au niveau supérieur la sociologie.
                                   Ce sont des sciences de l’humain qui dépassent les particularités des autres.
                                   Cela demande quelques « expériences », donc un certain nombre de piges, pour pouvoir les étudier à bon escient.
                                   L’homme n’est qu’un des résultats possibles de l’évolution.
                                   Il a ses crises, il a « sa crise » aujourd’hui. On espère seulement qu’il en retirera quelque chose et que cela ne restera pas comme une « erreur » sans suite. 


                                  • rocla (haddock) rocla (haddock) 13 août 2009 15:24

                                    J’ aime bien la méchanceté dans la littérature , dans la vie je préfère la gentillesse .

                                    Très bon nartic cependant l’ Enfoiré.

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