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Accueil du site > Tribune Libre > La Méchante Semaine n° 2020-39 du 21 au 27 septembre 2020

La Méchante Semaine n° 2020-39 du 21 au 27 septembre 2020

 

La Méchante Semaine qui vient de s’écouler aura été marquée par l'attentat perpétré vendredi devant les anciens locaux de Charlie Hebdo dont le ministre de l’intérieur a reconnu le caractère manifestement terroriste. Pendant ce temps, notre président de la République s’interroge sur les « séparatismes », aveuglé par les islamo-gauchistes de son entourage ! Alors que la République fête ses 150 ans, celle-ci est attaquée de toute part par des éléments sécessionnistes islamistes. Les élites sombrent dans l’incompétence et la lâcheté, deux caractéristiques que l’on retrouve dans le traitement lamentable de la crise sanitaire ; l’approche de la crise migratoire en Europe ; la folie et les mensonges écologistes ; la gestion des crises internationales… 

Pour répondre à nos légitimes inquiétudes et agacements, Méchant Réac ! ® a compilé les analyses et commentaires de Pierre Vermeren, Mathieu Bock-Côté, Yves Thréard, Céline Pina, Frédéric Rouvillois, Eric Verhaeghe, Jean-Thomas Lesueur, Max-Erwann Gastineau, André Comte-Sponville, Eric Zemmour, Nathalie MP Meyer, Fatiha Boudjahlat, Julia de Funès, Charles Prats, Peggy Sastre, Philippe Bilger, Renaud Girard, Loïk Le Floch-Prigent, Sophie Coignard, Valérie Toranian, Maxime Tandonnet, Benoit Rittaud, Eric Delbecque, Edouard Husson, Nicolas Lecaussin, Olivier Babeau. 

LE TRISTE CONSTAT DE LA SEMAINE 

MAXIME TANDONNET : LE SPECTACLE QUE DONNE LA POLITIQUE FRANÇAISE EST DÉSHONORANT 

Aveuglés par les échéances électorales, les gouvernants renoncent à traiter des sujets de fond, pour mieux œuvrer à leur réélection, analyse Maxime Tandonnet. L’historien s’inquiète pour le devenir de la démocratie française. 

Parler du sapin de Noël ou d’autres futilités, permet d’occulter les vraies questions qui fâchent, par exemple la loi bioéthique, la PMA sans père remboursée ou l’extension des conditions d’interruption médicale de grossesse (jusqu’à la naissance), sujet qui n’intéresse personne. 
La magouille politicienne est évidemment aussi ancienne que la politique elle-même. Mais aujourd’hui, à la différence d’hier, elle occupe tout l’espace. 90% de la politique nationale, visible, médiatisée, se ramène désormais à la question de l’élection ou la réélection élyséenne et les manœuvres qui l’entourent. 
L’enquête CEVIPOF 2020 sur la confiance des Français souligne que 79% d’entre eux ont une vision négative de la politique. 

ATTENTAT ISLAMISTE A PARIS 

TERRORISME ISLAMISTE : ASSEZ D’HYPOCRISIE PAR YVES THRÉARD 

Apprendre à vivre avec… Aussi longtemps qu’une parade ne sera pas trouvée, l’expression peut à la rigueur être de mise à l’heure du coronavirus. Jamais elle ne doit le devenir face au terrorisme islamiste. Elle traduirait une impuissance, synonyme de lâcheté ; trahirait un fatalisme qui vaudrait renoncement. 

La guerre contre le terrorisme va de pair avec le combat contre l’islamisme. Cette idéologie obscurantiste qui se diffuse dans tous les replis de la société et qu’une partie des responsables politiques de gauche refusent de condamner quand ils ne l’encouragent pas. Pas d’amalgame, disent-ils. Dénoncer le terrorisme sans réprouver les effets ravageurs de l’islamisme relève d’une hypocrisie sans nom. 
L’attaque d’hier intervient quelques jours avant le discours d’Emmanuel Macron, le 2 octobre, sur ce qu’il nomme les « séparatismes ». Osera-t-il enfin faire sauter les tabous pour voir la réalité en face ? 

"ATTENTAT À PARIS : S’ATTAQUER AUX AUTORISATIONS SYMBOLIQUES" PAR CÉLINE PINA 

« Manifestement, c’est un acte de terrorisme islamiste », a annoncé hier Gérald Darmanin au 20 heures de France 2. Alors que le procès des attentats est en cours pour porter justice aux 12 innocents massacrés en 2015, le terrorisme est venu hier rouvrir la plaie en bas des anciens locaux du journal Charlie Hebdo. 

Ce drame démontre, pour ceux qui en doutaient encore, que Charlie, symbole de la liberté d’expression et du refus de céder face à la menace terroriste est encore et toujours un journal à abattre pour les islamistes. Il l’est même plus que jamais. 

Des paroles et peu d’actes : Pourquoi ? Parce qu’alors que les ouvrages et témoignages s’accumulent, l’État continue à garder les yeux mi-clos. Sa prise de conscience dépasse rarement le stade des paroles. 
Quid des plans de lutte contre la radicalisation (trois), des plans de lutte contre le séparatisme ? Bref de tous ces discours qui n’ont accouché de rien dans les faits ? 

L’escroquerie de l’islamophobie : On parle de toutes ces contorsions verbales afin d’éviter de dire au nom de quelle idéologie et de quelle croyance les jihadistes tuent ? On parle aussi de ce renversement de valeurs qui fait qu’au moindre attentat, des associations proches des islamistes organisent des marches ou écrivent des tribunes contre l’islamophobie, alors même que nos concitoyens se tiennent remarquablement bien dans le contexte tendu qui est le nôtre ? Personne ne souhaite que les musulmans intégrés payent le prix de la dérive islamiste de nombre de croyants. 

Pendant ce temps, beaucoup disent que les musulmans seraient détestés… : Pour réagir il faudrait commencer par lutter contre l’UOIF, rebaptisé « Musulmans de France », combattre effectivement les Frères musulmans et salafistes, mettre sous tutelle les territoires clientélistes, assécher les financements de l’étranger… Bref agir contre les islamistes au lieu de passer des accords électoraux avec. On en est loin. 

Condamner le terrorisme ne suffit pas : si on refuse de s’attaquer à ce qui le nourrit, ce n’est qu’une posture. 

ÉRIC DELBECQUE : LE SALAFISME EST UN ISLAMISME SILENCIEUX QUI ÉMOUSSE NOTRE VIGILANCE 

L’expert en sécurité intérieure publie Les Silencieux, un essai informé dans lequel il expose la stratégie et les tactiques du salafisme en France. 

Ne nous trompons pas, les salafistes menacent la République. 
Il existe trois salafismes : le salafisme dit quiétiste, le salafisme politique et le salafisme djihadiste. Mais le salafisme quiétiste peut être lui aussi qualifié de salafisme politique, qui mise pour sa part sur une stratégie séparatiste. 
L’Europe, et la France tout spécialement, perd la plupart des combats contre le salafisme en tant qu’idéologie, mode de vie et maillage de réseaux dans l’espace social. 

MACRONISME 

FRÉDÉRIC ROUVILLOIS : COMME MONSIEUR JOURDAIN FAISAIT DE LA PROSE, MACRON FAIT DU SAINT-SIMONISME SANS LE SAVOIR 

Saint-Simon fut l’artisan d’une pensée moderniste, résolument attachée au progrès et à la lutte contre tous les conservatismes, sans toutefois renier une forme de transcendance. Les points communs avec le logiciel intellectuel du chef de l’État sont nombreux, détaille l’écrivain Frédéric Rouvillois. 

Les saint-simoniens, qui appellent à l’élimination de tout ce qui rattache au passé au nom de la loi sainte du Progrès, et à une ouverture, à une fluidification généralisée. 
Symboliquement, le choix du nom « En Marche », ne relève pas du hasard : il s’agit par-là de désigner non seulement un mouvement, mais le mouvement, le changement, l’évolution, désirables en soi. 
Ces hommes qui avaient rêvé à l’âge d’or pour tous vont contribuer à établir l’âge d’argent pour quelques-uns. 
Le Nouveau Monde qu’imagine Emmanuel Macron dans la droite ligne de la pensée saint-simonienne n’est pas dépourvu d’une certaine forme de transcendance. 

ERIC VERHAEGHE : COMMENT MACRON FAIT MÉTICULEUSEMENT LE LIT DE LA TENTATION MADURISTE 

Emmanuel Macron a convaincu les Français, à moins de deux ans des élections présidentielles, qu’il pouvait épargner au pays un effort de redressement malgré une récession égale à 10 points de PIB. Cette démagogie le conduit à revendiquer désormais le droit de ne plus respecter le plafond de déficit budgétaire à 3%. Cette commodité qui devrait exaspérer nos partenaires européens vise à éviter un coup de pression fiscale après 2022. Mais elle prépare surtout un surendettement critique de la France, qui débouchera sur de dangereuses désillusions. 

SOPHIE COIGNARD : "SÉPARATISMES" LE MOT PIÉGÉ DE MACRON 

Le président croyait avoir trouvé le terme magique pour qualifier les ennemis de la République. Il en est, au contraire, bien embarrassé ! 

Il avait semblé prendre un nouvel élan avec l'emploi de l'expression « séparatisme islamiste » lors d'un discours prononcé à Mulhouse en février dernier. Mais, peu à peu, le mot est passé du singulier ou pluriel afin de noyer le poisson et de ne pas se faire taxer d'islamophobie, sans doute. C'est alors que la communication de l'exécutif s'est encalminée. 
Emmanuel Macron ne peut par ailleurs pas ignorer combien sa majorité est divisée entre les partisans de nommer les maux et les choses et ceux qui redoutent par avance les accusations d'islamophobie qui ne manqueront pas de pleuvoir de la part de militants prompts à adopter des postures victimaires. 
Toutefois, l'automne vient de commencer et le président est face à l'obstacle. Il n'a guère d'autre choix que de trancher les ambiguïtés sémantiques qu'il a lui-même contribué à créer. 

LA REPUBLIQUE 

PIERRE VERMEREN : LES ÉLITES DE LA RÉPUBLIQUE DE 1900 SE SENTAIENT UNE RESPONSABILITÉ SOCIALE, AUJOURD’HUI ELLES FONT SÉCESSION 

Dans une œuvre magistrale qui retrace 150 ans d’histoire politique, sociale et culturelle française, « On a cassé la République » (Tallandier), l’historien décrit les valeurs qui avaient permis l’enracinement du régime républicain et leur lent effritement. Servi par un style limpide et vivant, il éclaire avec brio les questions de notre présent. 

Les 80 000 « hussards noirs » (Péguy) ou instituteurs, l’autre élite de la nation, reçoivent une formation intellectuelle, politique et morale de haute tenue. 
La France compte davantage de prêtres et de religieux en 1880 que sous Louis XVI. Et les trois quarts des missionnaires catholiques dans le monde sont français. 
30 à 35 millions de Français invisibles sont passés à la trappe : c’est la grande leçon des gilets jaunes Acte I. 
Dans les années 60, l’Église institutionnelle et les jeunes catholiques basculent à gauche. 
En l’absence de débat parlementaire et démocratique approfondi sur l’immigration, et du fait de l’unanimisme des élites politiques, personne n’a mesuré les conséquences à long terme de cette mutation. 
Jamais les services de l’Etat n’auraient autant bétonné que les maires l’ont fait depuis la décentralisation. 
La financiarisation de l’économie a poussé nombre de hauts fonctionnaires à oublier l’économie nationale, la production et l’industrie. 
Pourquoi La Poste peine-t-elle aujourd’hui à distribuer des paquets ? Pourquoi, en période écologique, a-t-on sacrifié le fret maritime, le fret ferroviaire et l’entretien des canaux ? 
Il fallait des années -voire une vie- pour faire un bon plâtrier ou un cuisinier : il faut maintenant quelques semaines. Cela a des conséquences. 

MATHIEU BOCK-CÔTÉ : LE MOT ‘RÉPUBLICAIN’, DERNIER AUTORISÉ 

On dit désormais républicain pour ne pas dire décence, tout comme on dit République pour ne pas parler de la France. 

La conception dominante du contrat social s’est transformée. 

LE PROGRESSISME DES JUGES 

ÉRIC ZEMMOUR : LE POUVOIR DES JUGES CONTRE LES DROITS DES PEUPLES 

Comme aux États-Unis, l’idéologie dominante des juges français et européens est « progressiste », favorisant les droits des minorités au détriment de la majorité. 

Quand un insolent rappelle que ce n’est pas démocratique, on lui rétorque que c’est conforme à l’État de droit. Le Conseil constitutionnel n’est pas seul : le Conseil d’État, la Cour de cassation, sous l’autorité de la Cour de justice européenne et de la Cour européenne des droits de l’homme, tout le monde y va de sa jurisprudence. Et, comme aux États-Unis, l’idéologie dominante de ces juges est « progressiste » : on favorise le mariage homosexuel, la PMA, les droits des migrants, des femmes et de toutes les minorités qui veulent l’emporter sur la majorité. Au nom de l’État de droit, on a l’émergence des « tas de droit », comme disait le juriste Guy Carcassonne. Pour les adversaires des progressistes, il ne reste que deux solutions : la méthode américaine avec des juges de combat ou la méthode française et le retour à l’origine de la Ve République ; la Cour suprême, c’est le peuple. 

CORPORATISME JUDICIAIRE 

PHILIPPE BILGER : E.N.M. UN VRAI CORPORATISME VA REMPLACER L'AUTRE ! 

Le garde des sceaux a proposé au président de la République Maître Nathalie Roret, actuellement vice-bâtonnière de l'Ordre des avocats de Paris, comme directrice de l'Ecole nationale de la magistrature (ENM). Emmanuel Macron qui semble jouir des foucades de son ministre va certainement valider cette étrange nomination. 

Sa volonté déjà connue de nommer à la tête de l'ENM un non-magistrat n'était pas absurde en elle-même - j'aurais pu l'approuver selon certaines modalités - mais la manière dont il a engagé le processus montre à quel point, dans une continuité belliciste à l'encontre de la magistrature, il recommence à la détester après l'accalmie de convenance due à ses débuts ministériels. Il s'est résolu, en pleine conscience, à opérer le pire choix qui soit : il va remplacer le corporatisme possible des futurs juges par le corporatisme certain, bien plus délétère que le nôtre, du Barreau. 

L’ECOLE DU TOUT ET N’IMPORTE QUOI 

FATIHA BOUDJAHLAT : ARRÊTONS LA DÉMAGOGIE QUI CONSISTE À FAIRE CROIRE QUE TOUT EST PERMIS 

Fatiha Boudjahlat, professeure d'histoire-géographie de Toulouse et essayiste, réagit à cette liberté revendiquée de "s'habiller comme on veut" à l'école. L'école est bel et bien là pour "transmettre des connaissances mais aussi des codes". Ce qui nécessite de "laisser ses identités particulières à la grille". 

PEGGY SASTRE : TENUE LIBRE EXIGÉE OU LES DANGEREUSES IMPASSES DU NÉO-FÉMINISME 

Dans le cadre des débats sur la "tenue républicaine" à l'école, le maire EELV de Grenoble, Eric Piolle a précisé sur BFMTV et RMC que "le problème" était "le regard des hommes (...) pas le nombril des filles". De nombreuses injonctions contradictoires s'immiscent dans ce débat. Assiste-t-on à une profonde transformation culturelle ? 

La biologiste Heather Heying parle de « féminité toxique » qu'elle définit en ces termes : « Les jeunes femmes ont un énorme pouvoir sexuel. Toute personne honnête avec elle-même le sait : les femmes dans leur primeur sexuelle et correspondant aux normes esthétiques de leur culture ont un pouvoir sans pareil. Qu'elles ne sachent pas le gérer, rien n'est moins sûr. La féminité toxique est un abus de ce pouvoir qui consiste à maximiser sa désirabilité et à réclamer un statut de victime lorsque des hommes hétérosexuels ne vous traitent pas en égales. » On ne peut donc pas demander aux hommes, d'autant plus s'ils sont jeunes, d'être les seuls à se domestiquer, cela générera forcément de la frustration et du ressentiment. 

VALÉRIE TORANIAN : TOP-CROP, MINI-JUPE ET FOULARD MÊME COMBAT ? 

Il y a une semaine, pour afficher leur liberté de se vêtir à leur guise sans être regardées comme des objets sexuels, des filles lançaient sur les réseaux sociaux le mouvement #14septembre et #balancetonbahut. Leur mot d’ordre : le 14 septembre, toutes en top-crop (haut qui dévoile le nombril), short ou mini-jupe. Et « balançons » les établissements qui nous empêchent de dévoiler nos jambes, nos ventres et nos décolletés via des règlements normatifs et sexistes. 

Applaudissant l’initiative, des militantes pro-voile, au nom du même principe de liberté, ont dans la foulée lancé le mouvement #gardetonvoile. Et appellent les collégiennes et lycéennes musulmanes à porter le foulard en classe le mardi 22 septembre, malgré la loi de 2004 qui interdit le port de signes religieux ostentatoires à l’école. 
Le relativisme post-moderne a triomphé. Les droits individuels sont portés au pinacle. Les néo-féministes intersectionnelles tiennent le haut du pavé dans le discours idéologique dominant à gauche. 
À la génération féministe universaliste, qui opposait au sexisme de la société les droits des femmes au nom de l’égalité, une jeune génération oppose le droit de chacune à être ce qu’elle veut, à faire ce qu’elle veut au nom d’une liberté absolue, totémisée. 
Emmanuel Macron, qui tremble de se prononcer sur la question « des » séparatismes, ne le sait que trop. La confusion règne dans les esprits. Et peut-être d’abord dans le sien. 

TOTALITARISME ECOLOGIQUE 

NATHALIE MP MEYER : COMMENT FAIRE UN BUDGET GENRÉ ET AUTRES CONTES DE SAPIN DE NOËL 

« Les Soviets ont entrepris pour l’homme la construction d’un monde nouveau, dont le principal obstacle est malheureusement… l’homme. » (Vassili Grossman, 1905-1964). Changez Soviets en écologistes radicaux et la citation marche encore très bien ! 

LOÏK LE FLOCH-PRIGENT ET NATHALIE MP MEYER : EMISSION DE CO2... À CALCULS IRRATIONNELS, CONCLUSIONS (VOLONTAIREMENT) BIAISÉES 

Un rapport de l’OXFAM sur l’émission des gaz à effet de serre affirme entre autres que les 1% les plus riches de la population mondiale sont responsables de deux fois plus d'émissions que la moitié la plus pauvre de l'humanité en l'occurrence 15% pour le 1% et 7% pour les 50% les plus pauvres. 

Les rapports d’Oxfam se suivent et se ressemblent. Qu’ils proviennent de la maison mère comme le célèbre rapport annuel sur les inégalités dans le monde ou de sa remuante succursale française dirigée par l’ancienne ministre et ex-présidente des Verts Cécile Duflot, ils tracent leur petit chemin idéologique selon trois codes aussi éprouvés qu’immuables : 

1.Toujours jeter le pavé dans la mare à quelques jours d’un sommet international ou d’une grande réunion champagne-petits fours afin de bénéficier de l’attention maximale des médias et des décideurs. 
2.Toujours trouver un ratio ou une comparaison numérique propre à stupéfier et culpabiliser l’opinion publique, à défaut d’avoir le moindre sens économétrique réel. 
Le rapport du jour n'échappe pas à la règle si ce n'est que les riches sont non seulement odieusement riches mais également odieusement responsables d'une part odieusement élevée du réchauffement climatique : "Les 1 % les plus riches sont responsables de deux fois plus d’émissions que la moitié la plus pauvre de l’humanité". 
3.Toujours placer la méthodologie au service de la conclusion voulue. 

Conclusion de l'ONG : "Au cours des 20-30 dernières années, la crise climatique s'est amplifiée et le budget carbone mondial limité a été dilapidé au service d'une intensification de la consommation d'une population nantie, et non pour sortir des personnes de la pauvreté." 
Malheureusement pour Oxfam, il se trouve que sur la période 1990-2015 qui est justement la période retenue dans son étude, le taux des personnes vivant dans l'extrême pauvreté est tombé de 37,1 % à 9,6 % (et même à 8,6 % en 2019). Il en résulte que les 50 % les plus pauvres de l'année 2015 sont en moyenne beaucoup plus riches que les 50 % les plus pauvres de l'année 1990. 
Il se trouve également que ce sont les pays riches qui sont les plus avancés dans les méthodes de dépollution, le tri des déchets et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le monde est effectivement en pleine transition énergétique, et en ce domaine, le monde développé qu'Oxfam s’acharne à attaquer est en réalité celui qui innove et montre la voie. 
Selon l’Agence internationale de l’énergie (IEA), en 2019, les émissions mondiales de CO2 liées aux énergies en sont restées aux 33 Gt (gigatonnes ou milliards de tonnes) déjà observées en 2018 – et ceci en dépit de la croissance mondiale qui fut de 2,9 % en 2019 et en dépit de prévisions haussières. 
Mieux, il s'avère que la stagnation est due à la baisse de 400 millions de tonnes enregistrée par le monde développé en 2019, dont 160 millions en moins dans l’UE et 140 millions en moins aux États-Unis, tandis que le monde en développement a émis 400 millions de tonnes de plus que l’an dernier. 

JULIA DE FUNÈS : L’ÉCOLOGIE NE DOIT PAS REFUSER LE PROGRÈS MAIS ACCOMPAGNER AVEC RESPONSABILITÉ LA MODERNITÉ 

Julia de Funès fustige l’attitude des élus écologistes visant à condamner de principe toute innovation et à rejeter les désirs qui font le sel de l’existence humaine. 

L’écologisme radical, brandissant la vie (animale, végétale, humaine, minérale) comme valeur suprême, la nie pourtant dans son principe ! Ou c’est avoir une piètre idée de la vie que de la réduire à la simple existence. 

BENOÎT RITTAUD : LE “DÉRÈGLEMENT CLIMATIQUE” A BON DOS 

Benoît Rittaud, mathématicien et président des climato-réalistes dénonce la cause toute trouvée du “dérèglement climatique” pour expliquer les feux de forêts gigantesques en Californie. Malveillance, négligence, défaillance des réseaux électriques ou mauvaise gestion forestière sont aussi à l'origine de ces incendies. 

En réalité, ces feux ont des causes locales qui n'ont rigoureusement rien à voir avec le fait que vous émettiez du CO2 en continuant à prendre votre voiture le matin pour vous rendre au travail. Évidemment, les autorités de Californie n'ont guère intérêt à le reconnaître : tant que les électeurs sont convaincus que “c'est la faute au climat”, ils ne posent pas trop de questions sur la gestion du patrimoine forestier. 
Dans un silence remarquable, on vient d’apprendre que les incendies qui ont ravagé la Californie en 2018 ont été causés par des défauts de maintenance dans le réseau électrique et ne devaient rien au réchauffement climatique, rapporte Benoît Rittaud, mathématicien et président de l’Association des climato-réalistes. 
Souvenez-vous : il y a deux ans, la Californie était ravagée par d’intenses feux de forêt qui firent quatre-vingt-cinq victimes. Le coupable aussitôt désigné fut le « climat », bien sûr, et donc les humains responsables de son réchauffement. Le raisonnement aussi simpliste qu’imparable nous était asséné entre autres par Le Point : « Avec les températures plus chaudes, la végétation est aussi plus sèche. Il suffit alors d’une simple étincelle pour déclencher un incendie. » 
Deux ans plus tard, c’est dans une certaine discrétion qu’on apprend indirectement le fin mot de l’histoire, révélé par CNN : la société PG&E vient de reconnaître sa responsabilité dans le drame en plaidant coupable devant une cour de justice. Il est aujourd’hui avéré que les nombreux défauts de maintenance des lignes électriques de cette société de production et de distribution d’électricité sont la cause directe de l’incendie meurtrier de 2018. Un rapport accablant publié l’an passé avait déjà pointé de multiples manquements aux règles de sécurité. 

DE LA CRISE SANITAIRE A LA CRISE DU SYSTEME DE SANTE 

ERIC VERHAEGHE : LE NAUFRAGE DE LA BUREAUCRATIE SANITAIRE 

Le reconfinement partiel qui s’annonce est le fruit de l’échec de notre bureaucratie, analyse Eric Verhaeghe. Selon l’ancien élève de l’ENA, l’incapacité à tester massivement et rapidement est emblématique de cette lenteur administrative. 

Les réactions de la population marseillaise, élus compris, donnent au gouvernement une première idée de l’exaspération des Français vis-à-vis d’une gestion chaotique et déceptive de la crise. 
Trois jours d’attente pour subir l’examen, puis trois jours d’attente pour avoir accès aux résultats, parfois même quatre jours. Cette lenteur a donné le temps à donner de nombreuses contagions de se faire. 
L’échec tient aux mêmes causes qu’au printemps. Les lourdeurs, les lenteurs, les rigueurs administratives ont une nouvelle fois frappé, et tout montre qu’elles sont un problème de mentalité et non d’argent. 

ANDRÉ COMTE-SPONVILLE : MONTAIGNE NOUS DIT : “TU NE MEURS PAS DE CE QUE TU ES MALADE, TU MEURS DE CE QUE TU ES VIVANT” 

Après s’être exprimé pendant le confinement pour s’étonner du règne d’un nouveau « pan-médicalisme », il propose un « Dictionnaire amoureux de Montaigne ». Mais que dirait « le plus libre des esprits libres » de notre peur planétaire face à une pandémie de grippe ? 

Je veux qu’on agisse, et qu’on allonge les offices de la vie tant qu’on peut, et que la mort me trouve plantant mes choux, mais nonchalant d’elle, et encore plus de mon jardin imparfait (Michel de Montaigne). 
Ma priorité à moi, ce sont les jeunes en général et les enfants en particulier. Ma santé, je m’en charge. 

IFRAP : COMMENT SORTIR DE LA « SURADMINISTRATION » DE LA SANTÉ ET PARVENIR À ÉCONOMISER 20 MILLIARDS D'EUROS PAR AN 

Le think-tank libéral propose une liste de mesures pour sortir de la « suradministration » de la santé et parvenir à 20 milliards d'économies annuelles d'ici à cinq ans. 

« La France figure parmi les pays qui dépensent le plus au monde [pour son système de santé], commence l'iFRAP dans son rapport. Elle consacre la part du PIB la plus élevée pour sa santé en Europe : 11,2% du PIB en dépenses publiques et privées. C'est nettement plus que la moyenne européenne (9,8%, 2017) ou que la moyenne de l'OCDE (8,9%, 2018). » 
« Augmenter les salaires des infirmières ne suffira pas à résoudre la crise, explique le think-tank. Le mal-être persistera tant que les hôpitaux n'auront pas gagné en autonomie et responsabilité en alignant leur statut sur celui des hôpitaux privés non lucratifs et en s'attaquant à la rigidité du statut de la fonction publique hospitalière (FPH), qui empêche de moduler les carrières selon les besoins et les compétences. » 
Pour l'institut libéral, le salut du système de santé français passe par trois canaux principaux : l'amélioration de la productivité du système de soin, la réduction de ses coûts de gestion et la limitation des soins jugés « peu ou pas utiles » 

CHARLES PRATS : PASSAGE EN FRAUDE 

Magistrat et enquêteur émérite, Charles Prats met un nouveau grand coup de pied dans la fourmilière. Après s'être attaqué à la fraude fiscale en 2013, il réitère cette fois-ci sur la fraude sociale avec la sortie d'un livre retraçant son enquête : Cartel des fraudes (Ed. Ring). Portrait d'un authentique serviteur de l'État. 

Un magistrat de droite déguisé en militant de gauche ? L’étiquette politique n’a pas de sens pour lui. La foi en la nécessité de la force de la loi et une défense acharnée de la liberté lui servent de boussole. 

DIGITAL ET INEGALITES 

LE "NOUVEAU DÉSORDRE NUMÉRIQUE" D'OLIVIER BABEAU : COMMENT LE DIGITAL EST EN TRAIN DE FAIRE EXPLOSER LES INÉGALITÉS. 

Dans un dernier essai passionnant, Le Nouveau Désordre numérique, le président de l’Institut Sapiens montre comment le digital est en train de faire exploser les inégalités. 
Les entreprises normales ont des clients et des partenaires commerciaux. Les grandes firmes numériques n’ont que des serfs et des vassaux. 
Il n’y a plus de place pour le doute et la nuance. Seule reste l’affirmation brutale de désaccords indépassables. 

UNION EUROPEENNE 

JEAN-THOMAS LESUEUR : LE PACTE EUROPÉEN SUR LA MIGRATION OU L’ABSENCE DE VOLONTÉ ÉRIGÉE EN SYSTÈME 

Présenté le 23 septembre par la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, ce pacte traduit une approche exclusivement gestionnaire et procédurale de l’immigration, déplore le délégué général de l’Institut Thomas More. 

L’Union européenne n’est tout simplement pas capable de concevoir une stratégie à la hauteur des tempêtes qui s’annoncent. 
Le problème migratoire est une question existentielle en ce qu’elle touche à l’identité et à l’avenir des peuples et des cultures. 

MAX-ERWANN GASTINEAU : EST ET OUEST NE SONT PAS LES DESCENDANTS DU MÊME TRAUMATISME 

Max-Erwann Gastineau revient sur les raisons qui poussent certains pays d'Europe de l'Est à refuser d'accueillir de nouveaux migrants, dans le cadre de la renégociation du règlement du règlement de Dublin. 

Depuis 2010 en Hongrie et 2015 en Pologne, les électeurs ont sanctionné des orientations politiques sans équivoques, hostiles à l’accueil d’immigrés. 
Est et Ouest ne sont pas les descendants du même traumatisme. 
L’Union européenne s’apprête à conditionner les aides communautaires (dont bénéficient largement la Hongrie et la Pologne) au "respect de l’Etat de droit". 

MAX-ERWANN GASTINEAU : L’UNION EUROPÉENNE S’ATTAQUE À L’HÉRITAGE CULTUREL DES SOCIÉTÉS QUI LA CONSTITUENT 

Le 16 septembre, Ursula Von der Leyen, a prononcé un discours sur « l’état général de l’Union ». La présidente de la Commission européenne a exposé sa volonté de construire une « société européenne », transcendée par des « valeurs » communes. Max-Erwann Gastineau y voit un danger pour la souveraineté des États-nations. 

La prétention d’États ou de partis à défendre une vision de la famille inspirée de traditions nationales et spirituelles singulières, ou à faire primer la cohésion de la nation sur l’avènement d’une société « ouverte » et multiculturelle n’est-elle pas seulement jugée dépassée mais coupable de contrevenir aux termes du contrat que l’Europe post-hitlérienne s’est promise de ne jamais rompre. 
La CEDH joue le rôle de juge fédéral, dans la mesure où sa jurisprudence est aujourd’hui largement reprise par le juge constitutionnel national, qui l’impose ensuite au Législateur. 
L’affirmation de la Commission européenne sur le terrain des valeurs s’inscrit donc dans un paysage institutionnel européen sans cesse remodelé par des avis et des décisions rendus dans le vase clos des prétoires. 
Le devenir de la démocratie comme régime de décision fondé sur le suffrage populaire est remis en question par l’avènement du « Léviathan judiciaire » européen. 

EDOUARD HUSSON : UNE FÉDÉRATION FRANCO-ALLEMANDE, UNE IDÉE VINTAGE 

La proposition d’une fédération franco-allemande portée par Daniel Cohn-Bendit et Claus Leggewie est anachronique. Pour l’historien Édouard Husson, cela revient à vouloir plaquer une solution qui n’a pas marché dans les années 1960, quand l’Europe ne comptait que 12 pays, à l’Union des 27 d’aujourd’hui qui est incapable de dégager un consensus sur les enjeux géostratégiques. 

Aucun de nos pays, du fait de sa langue, de son système éducatif, de son histoire, n’a la même façon de négocier. C’est ce qui fait le profond intérêt de la construction européenne. 
Cohn-Bendit et Leggewie voudraient remettre un moteur en route, avec un pays de 150 millions d’habitants qui imposerait sa méthode aux autres. 

RELATIONS INTERNATIONALE

RENAUD GIRARD : QUELLE DYNAMIQUE APRÈS LA PAIX ISRAÉLO-ÉMIRIENNE ? 

Le président Trump a qualifié ces accords d’historiques. Ils ne le seront que s’ils engagent une dynamique de paix au Levant. 

Ces accords d’Abraham constituent la dernière chance d’appliquer, sur le territoire de l’ancienne Palestine mandataire, la fameuse solution des deux États. 

NICOLAS LECAUSSIN : TRUMP, LE « PRÉSIDENT DES RICHES » QUI A ENRICHI LES MINORITÉS, LES PAUVRES ET LES CLASSES MOYENNES 

Les données que vient de publier le Census Bureau, organisme statistique américain, sont absolument impressionnantes. Fin 2019, le revenu médian des ménages a augmenté de 4.379 dollars pour atteindre 68.700 dollars, en hausse de 6.8 % par rapport à l’année 2018. Après inflation, ces revenus ont atteint leur plus haut niveau depuis 1967. Cette augmentation du revenu médian est presque 50 % plus élevée que celle durant la présidence d’Obama et elle a profité surtout aux minorités. Grâce à la politique économique de Trump, plus de 4 millions de personnes sont sorties de la pauvreté qui chute à son niveau de 1959 principalement pour les Noirs dont le taux de pauvreté n’a jamais été aussi bas.


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3 réactions à cet article    


  • Octave Lebel Octave Lebel 29 septembre 2020 10:31

    Vous nous baladez depuis un moment. Pourquoi ne pas nous dire ce que vous proposez en hiérarchisant et articulant vos priorités .Vous et nous gagnerions du temps. Merci d’avance.


    • Attila Attila 29 septembre 2020 11:49

      «  Condamner le terrorisme ne suffit pas : si on refuse de s’attaquer à ce qui le nourrit, ce n’est qu’une posture.  »

      La posture de l’auteur consiste à ne surtout pas montrer la responsabilité des gouvernements américains successifs pour soutenir et financer les extrémistes musulmans et les utiliser pour déstabiliser les gouvernements arabes laïcs contre le bloc soviétique à partir de la guerre froide.

      Avant ces calamiteuses interventions américaines, beaucoup de pays arabes étaient en voie de modernisation, la religion ne gouvernait plus :

      L’islamisme, c’est le résultat de l’utilisation d’extrémistes religieux, au départ minoritaires comme les Frères Musulmans, pour déstabiliser les pays arabes laïcs coopérant avec le bloc soviétique a partir du début de la guerre froide, opération menée par les gouvernements américains successifs :

      Les islamistes sont des agents du colonialisme occidental.


      Plus de 80 % des victimes du djihadisme sont des musulmans
      .

      Dans les années 1950-70, beaucoup de pays arabes étaient des régimes laïcs en voie de modernisation : Tunisie, Égypte, Syrie, Irak et Algérie.
      Nasser et le voile
      .
      Photos d’étudiants à l’université du Caire de 1959 à 2004.
      .
      Concerts d’Oum Kalsoum : peu de voiles dans le public
      .
      On voit bien que le voile est revenu progressivement après les années 70. C’est le résultat de l’action américaine de soutient et de financement des Frères Musulmans et de pressions sur l’Arabie Saoudite pour qu’elle diffuse son islam wahhabite jusque là confiné à l’intérieur du pays.
      « À l’origine, c’est à la demande de nos alliés que nous nous sommes investis dans la création d’écoles coraniques, de mosquées et dans la propagation du wahhabisme dans le monde musulman »
      .

      Al-Qaeda, les Talibans, c’est nous, les américains, qui avons créé tout cela
      .

      L’absurdité en boucle : tuer les islamistes que nous créons

      .

      Sur les Frères Musulmans :
      Photo d’une réunion à la Maison Blanche où le président Dwight D. Eisenhower s’entretient dans le Bureau ovale avec la délégation des Frères Musulmans conduite par Saïd Ramadan (le second à droite) le 23 septembre 1953.
      Lien
      .
      Obama soutient toujours les Frères Musulmans
      .
      La confrérie des Frères musulmans


      • amiaplacidus amiaplacidus 29 septembre 2020 12:15

        @Attila

        Excellente analyse.
        Rappelons qu’à Kaboul, il y a moins de quarante ans, on pouvait voir des femmes se promenant en mini-jupe, maintenant, grâce à la création et au soutien d’al-qaïda par la CIA (pour soutenir une guérilla anti-gouvernementale et anti-URSS) ...

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