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Accueil du site > Tribune Libre > Le bonheur existe-t-il ?

Le bonheur existe-t-il ?

Qu'est-ce que le bonheur, qu'entend-on par être heureux, nager dans le bonheur ? Il y a déjà le plaisir, la joie, la satisfaction, alors le bonheur de quelle façon est-il autre, de quelle façon se singularise-t-il, comment savoir que nous sommes heureux ?

Etre heureux, ne serait-ce pas seulement ... ne pas être malheureux ? Autant de questions que nous sommes en droit de nous poser, tant il est vrai que l'on parle beaucoup du bonheur sans très bien savoir le définir, sans savoir si nous l'avons jamais éprouvé, s'il est chimère ou réalité ?

L'optimisme de ceux qu'on a appelés au XVIIIe siècle " les philosophes" a placé le bonheur dans le développement des "Lumières", c'est-à-dire dans le développement de la connaissance et de l'intelligence. Après s'être appliqués à libérer les esprits de tout ce qu'ils considéraient comme des préjugés, ils ont pensé affranchir les individus de toutes les servitudes, les oppressions, les despotismes, et ont eu une confiance illimitée dans " le progrès".

Deux ouvrages de Rousseau sont centrés sur le bonheur : L'Emile et La Nouvelle Héloïse. Selon le philosophe, l'éducation de l'enfant devait le rendre heureux. C'était une première approche de ce bonheur tant souhaité. Pour qu'il l'éprouve, il fallait donc laisser l'enfant se développer, jouer, se promener, apprendre librement. L'idée dominante était que la nature humaine est foncièrement bonne et, par conséquent, ne présente aucun obstacle au bonheur individuel. En quelque sorte, le bonheur serait de pouvoir faire ce que l'on veut, comme on le veut, quand on le veut. Vision simpliste des choses que la vie s'est empressée de démolir, car le bonheur est chose plus complexe et mystérieuse que certains ont bien voulu le laisser entendre. Par exemple un Président de la République, qui ambitionnait de contribuer au bonheur des Français, ne fit, en définitive, que des lois pour les contraindre davantage.

Le bonheur humain peut-il être une organisation parfaite de la société telle que Charles Fourier, théoricien socialiste l'espérait au début du XIXe siècle, le fruit de l'usage de la raison et de la recherche de l'intérêt bien compris ? Dans Les frères Karamazov de Dostoïevski, le personnage du Grand Inquisiteur croit que le salut promis aux hommes est la réalisation d'un royaume terrestre de justice, d'amour, d'équité pour tous. Puis, il s'aperçoit que bien peu d'entre eux sont capables de répondre à cet appel. Aussi renonce-t-il à ce rêve déraisonnable pour entreprendre une tâche plus humaine : l'établissement d'un ordre terrestre tel que les hommes puissent l'envisager comme accessible, même si une part de leur liberté est entre les mains de quelques maîtres qui se chargent d'aménager et d'organiser rationnellement leur condition.

D'importants textes bibliques développent l'idée que le bonheur a un caractère aléatoire, hasardeux, improbable. Les guerres, les maladies, les injustices, les famines semblent, en permanence, compromettre le bonheur de l'homme sur la terre. On a parlé de ce monde comme d'une vallée de larmes où le bonheur est considéré comme une aspiration réalisable que dans un autre monde. Shopenhauer, philosophe du XIXe siècle, considérait que durant sa vie l'homme oscille entre souffrance et ennui. Selon lui, le bonheur était inaccessible. Aussi fallait-il s'appliquer à ne pas ajouter au malheur en pratiquant la bienveillance et la compassion et trouver, pour soi-même, la paix intérieure en s'exerçant, comme les sages de l'Inde, au détachement et aux renoncements des désirs.

Aristote, son prédécesseur, était plus optimiste. Il considérait que le plaisir est un élément du bonheur mais qu'il n'en est pas le tout. Il s'ajoute à l'acte comme la beauté s'ajoute à la jeunesse. Un homme n'est heureux que s'il vit conformément à sa nature et se tient à l'écart des perversions de l'esprit et de la chair. La vieheureuse est une continuité d'actions que la raison accompagne - écrivait il. La pratique de la vertu ajoutait un élément supplémentaire en procurant la force de supporter les privations et les inconvénients dont la vie ne cesse de nous affliger.

L'intellectualisme de Spinoza n'a pas séparé la parfaite connaissance de la vertu et la vertu du bonheur. L'homme participant de l'essence infinie de Dieu se sait éternellement uni à la substance divine, et l'amour intellectuel de Dieu est sa béatitude. Pour Kant, la recherche du bonheur ne devait être en aucune façon le mobile de la vertu. L'existence de Dieu et l'immortalité de l'âme devaient représenter des postulats suffisamment importants pour que nous lui sacrifions le bonheur. Il est vrai que les Grecs avaient déjà eu conscience que le bonheur en tant qu'état imperturbable et définitif n'appartenait pas aux mortels. A travers l'histoire, les philosophes ont toujours été convaincus que la vie des êtres soumis au temps, au changement et à ses aléas, était incompatible avec le bonheur absolu, que celui-ci était une conquête toujours fragile, que certains de ses éléments ne dépendaient pas de nous et que nous restions exposés aux bons et aux mauvais coups du sort. Ils ont toujours souligné que le bonheur ne pouvait pas se confondre avec le plaisir, qu'il ne se séparait pas de la moralité, qu'il s'accordait avec les aspirations les plus nobles et les plus élevées. En effet, la permissivité ne rend pas l'homme heureux. On dit de certaines personnes qu'elles ont des natures heureuses, comme s'il y avait une prédispositions au bonheur. Peut-être la recette est-elle simplement de ne pas envier celui des autres...

Le bonheur nous tombe rarement dessus comme le malheur. On ne sait d'ailleurs pas très bien pourquoi et comment nous sommes heureux. Ce n'est pas une immersion subite comme le sont la joie et le plaisir ; plutôt un état où les éléments qui nous composent paraissent être en accord les uns avec les autres. Est-ce l'amour, la réussite professionnelle, une santé à toute épreuve qui concourent à composer ce subtil équilibre ? Je crois que sa définition est impossible pour la bonne raison que le bonheur n'est semblable pour personne, car particulier à chacun. Certains vous diront qu'ils ont éprouvé du bonheur dans des situations difficiles, voire problématiques, simplement parce que de se sentir en mesure de les surmonter leur communiquait un sentiment de plénitude et que cette satisfaction-là s'apparentait au bonheur. Ne cherchons pas non plus à le traquer, ce serait une quête perdue d'avance. Ne tient-il pas à la fois de l'harmonie intérieure et de quelques opportunités extérieures ! On ne s'étourdit pas de bonheur comme on s'étourdit de plaisir ; on s'apaise et se rassure à son contact, on goûte alors à la saveur rare de la sérénité et on l'éprouve sans pouvoir le partager, tant il ne relève que de nous-même.

Néanmoins, l'aspiration au bonheur ne se laisse pas décourager. Elle reste au coeur de chacun, profonde, universelle, incoercible, fermement liée à l'exigence de voir réunis bonheur et vertu et de s'alimenter à la flamme de la sagesse et de la raison. Le bonheur ne se décrète pas mais se secrète comme un suc et c'est pour cela qu'il reste personnel, que chacun le ressent, le perçoit selon sa nature et que l'on ne peut en aucune façon le quantifier ou le cerner. Il est au secret du coeur ce quelque chose qui ressemble au contentement, à la plénitude. Il n'est pas en soi absence de malheur, mais plus précisément quiétude de l'esprit, harmonie et concorde de ce qui compose l'étoffe intime de notre être.

J'ai senti que le bonheur était proche, humble comme un mendiant et magnifique comme un roi. Il est toujours là ( mais nous n'en savons rien ), frappant à la porte pour que nous lui ouvrions, et qu'il entre, et qu'il soupe avec nous ".

Julien Green ( Journal - 1940 )

 

Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE


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29 réactions à cet article    


  • soi même 17 octobre 2014 12:39

    Le sentiment du bonheurs vient toujours d’une maniée rétroactive, ce qui fait que la quette du bonheur peut nous amener à tellement de désillusion, et plus on s’enferre dans le droit au bonheur, plus on en devient égoïste, plus cette recherche de ce soi-disant bonheur se venge !

    Le bonheur si je l’avais à le formuler c’est parce que l’on donne que l’on reçois !

    Celui qui ne sait pas donner, ne c’est pas recevoir, dont il ne pourra jamais dire après un effort, je suis heureux de l’effort qui ma aidé à me dépasser !


    • credohumanisme credohumanisme 17 octobre 2014 13:03

      Peut-être que la quête du bonheur n’est pas la solution mais le problème. Rechercher le bonheur c’est être insatisfait de ce que l’on a, de ce que l’on est.

      L’ataraxie, l’épicurisme (dans son sens premier et non dans le sens commun), se satisfaire de peu, se satisfaire de ce que l’on a, tendre vers la « tranquillité » ...

      En ce sens la société consumériste, le progrès à tout prix sont opposés à un bonheur paisible. Toujours plus, toujours plus loin, toujours plus vite, (et toujours plus que le voisin) voilà l’obstacle principal au bonheur.


    • Armelle Barguillet Hauteloire Armelle Barguillet Hauteloire 18 octobre 2014 09:49

      Il est vrai que celui qui ne sait pas donner a peu de chance de recevoir. Et qu’il y a infiniment de bonheur à partager. 


    • Armelle Barguillet Hauteloire Armelle Barguillet Hauteloire 18 octobre 2014 09:51

      Il est certain que notre société consumériste invite davantage à l’insatisfaction qu’au bonheur simple et paisible. 

    • soi même 18 octobre 2014 13:06

      Le bonheur n’est pas un but en soit de notre vie, il faut arrêter avec cette guimauve, qui concise à ce persuader que le bonheur est un droit, c’est avant tous une grâce que l’on doit pas rechercher mis en abuser !


    • howahkan Hotah 17 octobre 2014 13:18

      Hello there, how are things ?

      pour moi, de ce que je vois, seul un esprit malheureux se pose la question du bonheur....comme la question du sens de cette vie..

      comme hélas pour nous nous ne fonctionnement plus que analytiquement et binairement, on a perdu des morceaux de cerveau en route , alors si je rencontre le malheur sur mon chemin,, de suite ne sachant pas ce que c’est et ne voulant pas le vivre car le cerveau binaire oui/non, vient de le rejeter, non seulement je ne saurais pas ce que cache le malheur donc il va subsister, et augmenter pour finir avec le naufrage mental de la vieillesse coincé dans le malheur , mais en plus d’un problème qui est le malheur que j’essaye de fuir ,....comment fuir ce que je ne connais pas ???.... je viens en plus d’en récolter gratuitement de suite un deuxième qui est la quête du bonheur
      issue du meme principe binaire qui garde et rejette , tout...ce bonheur n’est jamais au rendez vous...

      la frustration que cela n’arrive jamais, augmente le malheur que l’on essaye toujours de fuir ....

      on ne sait pas cela,car tout ceci se passe a un niveau non conscient pour la pensée analytique qui nous reste..

      on est ainsi totalement persuadé de partir à la conquête de rêves, de buts , de bonheur ultime..alors que la réalité profonde est que le mental analytique essaye juste de fuir ce qu’il ne connaît pas en se laissant a corps perdu dans des quêtes psychologiques qui jamais ne seront réalité...

      après on s’étonne du merdier..

      mais faut pas....c’est logique,previsible,normal ,inévitable sauf si..............

      vivre était le miracle.............


      • howahkan Hotah 17 octobre 2014 13:59

        je me disais donc à moi meme ceci :

        alors si je rencontre le malheur sur mon chemin,,

        ce qui est le cas de chaque humain, qui va nier ce fait bien sur..moi malheureux tu rigole, t’a vu ma baraque, mes voitures ,mes femmes, mon cul, ...........bah bah bah j’ai tout...mieux c’est possible mais plus cher......

        ce que je vois est que cette perte d’une partie du cerveau qui nous fait penser la vie et jamais la vivre...c’est quoi çà ?? cette perte qui donne alors pouvoir absolu à la pensée binaire ,entraîne de facto la présence de frustrations, de peurs, d’angoisses ,de souffrances,dont je ne sais rien et que je vais essayer de fuir..la bonne blague, on appelle cela réussir sa vie !! si si, je ne déconne meme pas !! souffrances variées et multiples que ce qui reste de cerveau ne peut pas appréhender..ce qui nous reste de cerveau son truc c’est les choses pratiques..c’est tout, comment ne pas tomber de la falaise, ne pas marcher sur le voisin, manger, faire un abris etc ...il peut imaginer dieu mais c’est du pipeau,c’est une image mentale qui ne repose sur rien du tout ..

        donc on rencontre tous le malheur meme très jeune...la pensée le rejette.ce que la pensée qui est limitée aux champs pratiques ne sait pas c’est que elle ne peut pas le rejeter.........la souffrance, le malheur ,n’est pas dans ses compétences.......

        de fil en aiguille vous connaissez la suite,il y a conflit, violence qui commencent d’abord avec soi meme , puis comme je fuis, cela envahi alors l’extérieur, les autres , la planète...

        ce monde dément est le notre à tous....changing yourself,changing the world ..

        oui mais voila d suite fuse la question : oui mais comment ?
        celui qui fuit,se fuit ...il ne cherchera pas a comprendre tout cela..


      • soi même 17 octobre 2014 14:39

        @howahkan Hotah , l’excès de malheur vient justement que l’on ne comprend pas ce qu’est un bonheurs, vous ne trouver pas cela étrange que ces deux mots évoques justement le heurs, et d’après vous un heurs que doit il faire comme office, si ce n’est une conscience, Con - avec - science savoir, connaissance , con- avec naissance, il s’agit d’une sagesse profonde dans ce que l’on appel un bon - heurs et mal - heurs, c’est de Sagesse d’en avoir la gratitude d’en prendre conscience ! 


      • howahkan Hotah 17 octobre 2014 15:00

         salut, pour moi non, l’excès de malheur ne vient pas de la non compréhension du bonheur,si cela existe ??? je connais un etat ou il n’ y a ni malheur ni bonheur..... ....je n’ai rien su du malheur pour moi meme donc de la souffrance occasionnée en pensant ,analysant...j’ai commencé a « savoir » en le vivant....ce qui est impossible si « je » ne renonce pas au moins pour une seconde à sa dictature sur le cerveau , il ne peut faire cela que sous le poids du malheur,qui alors etrangement devient une sorte de nécessité que nous essayons de fuir mentalement..

        mal et bon -heur...oui ,bien vu, je n’avais pas vu cela dans les mots...on retrouve ce que je vois et dit plus haut ,la binarité oui/non de notre pensée analytique qui dit « je » .

        d’après moi le « heur » doit être libre de ses mouvements...c’est quelque chose que je connais par expériences renouvelées ....c’est une porte.......

        pour moi c’est un sujet « clé »......

        Salutations...........


      • soi même 17 octobre 2014 15:42

        Tous cela n’est que question de heurs, qui dit heurs dit possibilité de conscience, il a autan de force éducative dans le bonheurs vécus que dans un malheurs vécus, rien ne se perd tous ce transforme, et qui dit 30 passés après une épeure pénible n’est pas en réalité un heurs qui voulait ton bonheurs, car que cela bien où mal dans l’absolue cela n’existe pas il y a toujours dans le bonheurs de la souffrance et dans le malheurs une espérance, c’est pour cela hédoniste est une attitude condamnable, c’est prendre la vie pour une abstraction en pensant que le droit au bonheur est un droit ; c’est en réalités préparer à des épreuves qui vont démontré que le bonheur et dans l’instant avant cela il n’existait pas après cela ce reste un souvenir !


      • howahkan Hotah 17 octobre 2014 16:29

        en fait il me semble que ceci , le bonheur est une illusion de + , une des nombreuses quêtes qui sont fuite, de la pensée..mais dire cela c’est si court que ça n’a pas de sens..mais je n’ai pas le temps pour plus là maintenant..

        salut..


      • soi même 17 octobre 2014 19:13

        Court pour qui, celui croit que c’est un but dans la vie !
         Chèque fois que l’on est heureux, l’on est en dette, car c’est une grâce qui nous est accorder !


      • Piotrek Piotrek 17 octobre 2014 13:21

        Neurologiquement, il existe deux formes de bonheur :

        - Le bonheur ressenti au moment
        C’est lorsque le bachelier trouve son nom sur le tableau d’affichage du bac
        C’est le moment ou l’on s’assied avec des amis autour d’une bonne bière fraîche
        C’est le dernier jour au travail avant les vacances
        C’est la glace à la vanille que l’on mange

        - Le bonheur de soi, remémoré
        C’est le bonheur qui ressort de la narration de son passé
        La satisfaction que l’on a eu d’avoir exercé un métier
        La joie d’avoir fondé une famille

        Ces deux formes de bonheurs sont totalement indépendantes l’une de l’autre et vous présentez joliment un panache de combinaisons.

        Une autre approche d’analyse c’est l’analyse du bonheur selon 3 axes : Intérieur/Extérieur/Global

        Intérieur : Le bonheur de soi, sa propre estime, la fierté
        Extérieur : Le bonheur extériorisé, incontrôlable ou affiché
        Global : Les définitions du bonheur dont on s’inspire, le bonheur observable

        On trouve dans votre texte aussi toutes les directions du bonheur.

        Or c’est justement le bonheur et la recherche de bonheur qui fait tourner le monde : La persévérance du scientifique, la concentration du chirurgien, le questionnement de l’écrivain, l’ambition du politique ou la convoitise du trader...
        Aujourd’hui plus que jamais il nous faut nous intéresser à la nature du bonheur en général (ce qui implique l’étude des systèmes de valeur, mais c’est une autre histoire) et s’intéresser aussi à la destination que l’on se fixe pour sa vie. Sinon nous allons continuer à être gavés comme des oies par le bonheur de production de masse, à être ballotés entre Disney et VidéoGag pour nous rendre compte que l’on ne s’est pas accompli (la consommation d’anti-dépresseurs en témoigne)

        Mon commentaire objectif et technique doit faire tâche sous votre texte inspiré. Le bonheur ne se décrète pas comme vous dites, mais je suis persuadé que dans la recherche du bonheur, il faut commencer par être conscient de ce que l’on cherche.


        • Armelle Barguillet Hauteloire Armelle Barguillet Hauteloire 18 octobre 2014 09:59

          Bien d’accord avec vous Piotrek. Le bonheur nous surprend souvent devant un paysage, à la suite d’une rencontre, dans ce que la vie a de plus humble et de plus quotidien.


        • Trelawney 17 octobre 2014 13:21

          Mon petit bonheur aujourd’hui est d’aller sur le site du figaro à l’article « modulation des allocations familiale » et de lire les commentaires smiley


          • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 18 octobre 2014 13:23

            Si Madeleine vient quand même ,là serait le bonheur ...



          • César Castique César Castique 17 octobre 2014 15:33

            Contentons-nous donc d’avoir conscience que nous ne sommes pas malheureux, que nous n’avons pas de raisons de l’être et contentons-nous ensuite de souhaiter que ça dure.


            Ce sera plus facile à atteindre si nous avons cette plaisante disposition de l’esprit qui incite à se comparer à ceux qui ont moins que nous, plutôt qu’à ceux qui ont davantage que nous.

            • Taverne Taverne 17 octobre 2014 17:22

              Oui, mais il y a la question du manque, qui vient corser la réflexion.

              On peut être très heureux sans un tas de choses, du simple fait que nous ne savons pas le bonheur que ces choses peuvent nous procurer. En revanche, si vous avez une conscience forte du manque de ces choses, vous souffrez (le consumérisme est assez sadique en plus...).

              Si, comme vous dites, vous pouvez vous contenter de la situation, alors vous pouvez vous dire heureux. Si vous ne vous sentez pas comblé et que vous ne pouvez pas éviter de souffrir d’un manque, alors c’est pas gagné pour vous.

              Plus que le manque encore : la perte. Elle peut être terrible. Etre heureux exige alors un effort d’adaptation et de courage. La conscience joue vraiment un rôle essentiel dans la recherche du bonheur personnel.

              Car le bonheur est personnel. Il n’existe pas en prêt-à-porter. Ni en interchangeable. C’est du sur-mesure à confectionner tout seul ou à deux, voire davantage.


            • Armelle Barguillet Hauteloire Armelle Barguillet Hauteloire 18 octobre 2014 10:03

              Cela s’appelle la sagesse.


            • soi même 18 octobre 2014 15:03

              @ Arnelle votre réponse ressemble beaucoup à la ligne Oreal à du Bettencourtt social !


            • Taverne Taverne 17 octobre 2014 17:00

              Question de l’article « le bonheur existe-t-il ? »
              Réponse : « oui ». Et voilà, travail terminé ! C’était très facile. smiley

              ***

              Bon d’accord, considérons la suite : "Il y a déjà le plaisir, la joie, la satisfaction, alors le bonheur de quelle façon est-il autre, de quelle façon se singularise-t-il, comment savoir que nous sommes heureux ?"

              Je dirai que le bonheur est un patchwork de tout ce qui est cité, mais avec intervention, en plus, de la conscience et de la personnalité de l’individu. Il relève d’une définition plus intellectuelle et plus culturelle que la joie et le plaisir.

              De plus, ce patchwork est à dimension et à définition variables selon les individus et sociétés, contrairement au plaisir et à la joie pour lesquels on peut se mettre plus facilement d’accord sur la définition puisque ces états sont relatifs au corps.

              Le qualitatif vient aussi supplanter le quantitatif et l’intensité. Avec une exigence de durabilité.

              Mon bonheur n’est pas ton bonheur et réciproquement. Par conséquent la jalousie est absurde ici puisque, parlant de bonheur, nous ne désignons pas la même chose.

              Il y a tout de même des ingrédients indispensables et qui doivent apparaître en quantités minimales pour faire le bonheur de tout un chacun.


              • Taverne Taverne 17 octobre 2014 17:05

                "comment savoir que nous sommes heureux ?« 

                Mais avant tout, de façon générale et en tout, »comment savons-nous que nous savons ?" Mais sans pousser jusqu’à ce scepticisme, et à mon sens :

                le malheur se sait, le bonheur se devine.


              • Pere Plexe Pere Plexe 17 octobre 2014 17:19

                Sont ils cons ces pauvres malheureux...tout est dans la tête !

                Heureusement il y a pour ces handicapés du bonheur les bons conseils d’Armelle
                Et ceux qui railleraient cette débonnaire action au seul prétexte que son patronyme évoque plus
                tailleur Dior et coupé BMW que huissiers et découverts ne sont que des ignorants.
                Sans doute ne sont ils même pas capable d’imaginer à quel point la vie de l’auteure fut difficile et la rend aujourd’hui légitime à donner des leçons de bonheur !
                Ainsi le tragique épisode de la perte de sa belle pouliche, Quarter Horse de lignée prestigieuse, drame sans équivalent possible pour nombre de quidam.Ou encore le traumatisme de l’arrivée au pouvoir de Mitterrand.Et aussi sa rupture effroyable avec jean eude que la décence nous interdit d’évoquer plus longuement.
                Il aura fallu le renfort de Spinoza du soleil des caraibes et de quelques séances de sophrologie pour surmonter de tels cataclysmes.
                Mais aujourd’hui survivante à ces épouvantables épreuves c’est bien à une spécialiste que nous avons à faire.


                • Armelle Barguillet Hauteloire Armelle Barguillet Hauteloire 18 octobre 2014 10:08

                  Vous ne connaissez rien à ma vie alors comment vous permettez-vous, Pere Plexe, d’écrire que je nage dans la soie, ce qui ne fut, certes, pas le cas.


                • Pere Plexe Pere Plexe 19 octobre 2014 12:36

                  C’est vrai.
                  Je ne vous connais qu’a travers vos écrits.
                  Mais précisément vos passions pour le polo, pour la joaillerie, votre faculté à ignorer les difficultés purement matérielles m’incite à croire que votre vie n’est pas celle de l’immense majorité de nos concitoyens.
                  Ceux qui ont connu de réelles galères s’ils sont tout à fait capable d’élévation intellectuelle et de passion décalées ne peuvent aussi facilement ignorer le préalable d’un minimum matériel à toutes quêtes celle du bonheur y compris. 


                • vesjem vesjem 18 octobre 2014 09:58

                  Le mot « bonheur » est un mot « concept » inventé par l’homme ; son sens ne peut être que subjectif et sa diversité infinie ;
                  Le concept « plaisir » est une subdivision temporelle du bonheur ; son amalgame crée sa densité , elle même représentative du « bonheur » au regard des exigences inconscientes intrinsèques d’un individu pour sa quête ;
                  Le niveau d’exigence est en relation avec deux critères , celui du « formatage » sociétal ( éducation , vie en société , influences innombrables ) , celui de la perception « physiologique » ( dont l’état de santé , par exemple )


                  • alinea alinea 18 octobre 2014 14:05

                    Le bonheur ?
                    Juste une adéquation entre soi et le monde... rien de plus fragile
                    Juste l’adéquation de son rythme, avec le rythme de l’autre... magique !

                    http://www.youtube.com/watch?v=QOXj23x5EW8


                    • Passante Passante 19 octobre 2014 13:40

                      « J’aimais, j’étais aimé, je me portais bien, j’avais beaucoup d’argent, je le prodiguais pour mon plaisir et j’étais heureux. J’aimais à me le dire, tout en riant des sots moralistes qui prétendent qu’il n’y a point de véritable bonheur sur la terre. Et précisément c’est ce mot sur la terre qui excite mon hilarité, comme s’il était possible d’aller chercher ailleurs ! Mors ultima linea rerum est. Oui, la mort est la dernière ligne du livre des choses ; c’est la fin de tout, puisqu’à la mort l’homme cesse d’avoir des sens ; mais je suis loin de prétendre que l’esprit suive le sort de la matière. L’on ne doit affrimer que ce qu’on sait positivement, et le doute doit commencer aux limites dernières du possible.


                      Oui, moralistes moroses et imprudents, il y a du bonheur sur la terre, il y en a beaucoup, et chacun a le sien. Il n’est pas permanent, non, il passe, renaît et passe encore, par cette loi inhérente à la nature de tout ce qui est créé, le mouvement, l’éternelle rotation des hommes et des choses ; et peut-être la somme des maux, conséquence de notre imperfection physique et intellectuelle, surpasse-t-elle la somme du bonheur pour chaque individu ; tout cela est possible, mais il ne suit pas de là qu’il n’y ait point de bonheur et beaucoup de bonheur. S’il n’y avait point de bonheur sur la terre, la création serait une monstruosité et Voltaire aurait eu raison d’appeler notre planète les latrines de l’univers ; mauvais bon mot qui n’exprime qu’une absurdité, ou plutôt qui n’exprime rien, si ce n’est un élan de bile poétique. Oui, il y a du bonheur et beaucoup ; je le répète aujourd’hui que je ne le connais que par le souvenir. Ceux qui avouent avec candeur celui qu’ils éprouvent sont dignes de le posséder ; les indignes sont ceux qui le nient tout en jouissant, et ceux qui, pouvant se le procurer, le négligent. Je n’ai aucun reproche à me faire sous ce double rapport. »

                      Giacomo Casanova de Seingalt, Histoire de ma vie.

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