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Le Darfour et ses faux amis

C’est une règle d’or du système médiatique : plus la dénonciation de l’indifférence se fait entendre, plus elle contribue à ruiner son propre objet. Indifférente au drame du Darfour, l’opinion mondiale ? En partie peut-être, car ce drame humanitaire n’est hélas pas le seul sur la planète. Mais peut-on en dire autant de la « communauté internationale » ?

Hormis le Liban, peu de pays ont récemment bénéficié d’une telle activité onusienne. En trois ans, le conseil de sécurité de l’ONU a adopté onze résolutions sur un conflit qui aurait fait 200 000 victimes depuis le printemps 2003. La dernière en date est la résolution 1706, du 31 août 2006, qui prévoit de transférer à l’Organisation des nations unies la mission de paix confiée en 2004 à l’Union africaine.

Depuis l’adoption de ce texte, un véritable bras de fer oppose le gouvernement de Khartoum à l’ONU qui veut lui imposer l’envoi de plusieurs milliers de « casques bleus ». Défenseur sourcilleux de la souveraineté nationale soudanaise, le président Omar el-Béchir a néanmoins consenti, du bout des lèvres, à la formation d’une force hybride ONU-UA. En attendant, il fait traîner en longueur les négociations, ce qui suscite l’impatience américaine. La secrétaire d’Etat, Condy Rice, a ainsi annoncé que « de nouvelles options étaient à l’étude ». Animant une conférence conjointe avec son homologue israélienne, elle a déclaré que « le Soudan doit comprendre que la communauté internationale ne peut pas rester inactive alors que les gens souffrent ». (AFP, 15 mars 2007)

Si seulement ce message avait une portée universelle, et concernait aussi les Palestiniens sous occupation militaire depuis quarante ans, nul doute qu’il emporterait une large adhésion. Malheureusement, il n’en est rien. La présence de la ministre israélienne des Affaires étrangères à cette conférence de presse, au demeurant, délivre un message limpide : la sollicitude américaine pour le Darfour n’a d’égale que sa complaisance pour Israël. Avec la même ardeur, Washington dénonce les atrocités commises par les sbires de Khartoum et fournit à Tel-Aviv les armes lui permettant de terroriser la population palestinienne. Volontairement schizophrène, l’hyperpuissance immunise Israël contre la machine onusienne tout en voulant la déchaîner contre le Soudan.

Le paradoxe est d’autant plus flagrant que la crise du Darfour, en droit international, est une affaire intérieure soudanaise. En Palestine, frappée d’impuissance par le veto américain, la communauté internationale laisse impunie une violation flagrante de la légalité internationale. Au Soudan, elle a pris soin d’étayer la légitimité de son intervention, tandis qu’en Palestine elle s’interdit même d’y songer. L’ingérence internationale dans les affaires intérieures d’un Etat, en effet, tire sa légitimité du soupçon de crimes contre l’humanité. D’où l’importance cruciale, pour l’issue de la procédure, de la qualification des crimes commis. Mais encore faut-il que les instances internationales aient été saisies.

Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a été officiellement saisi, à juste titre, de la situation qui prévaut au Darfour. A peine créée, cette nouvelle institution internationale a trouvé dans le drame soudanais un champ d’action privilégié. C’est le rapport de la mission d’évaluation du CDH, remis le 12 mars 2007, qui a provoqué le récent durcissement de la politique américaine. Dénonçant à nouveau « des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité » au Darfour, le rapport est particulièrement accablant pour Khartoum.

La résolution de l’assemblée générale du 15 mars 2006, qui a créé le Conseil des droits de l’homme, affirmait « qu’il importe d’assurer l’universalité, l’objectivité et la non-sélectivité de l’examen des questions relatives aux droits de l’homme, et de mettre fin à la pratique des deux poids deux mesures et à toute politisation. » Un vœu pieux, assurément, car il y a peu de chances de voir la politique israélienne dans les territoires palestiniens soumise à une enquête similaire du Conseil des droits de l’homme.

Souvent stigmatisée pour sa prétendue pusillanimité à l’égard du Soudan, l’ONU y déploie, au contraire, une activité d’autant plus fébrile qu’elle veut exorciser son impuissance passée face au génocide rwandais. Usant tour à tour de la menace et de la persuasion, cette action diplomatique s’accompagne, de surcroît, d’une véritable action judiciaire. Le 15 mars 2005, le conseil de sécurité de l’ONU a déféré la situation au Darfour au procureur de la Cour pénale internationale. Une liste de 51 chefs d’accusation pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité fut livrée en pâture à l’opinion publique, exerçant une pression considérable sur les autorités soudanaises et leurs alliés locaux. Car même si les noms des présumés coupables n’ont pas été divulgués, nul n’ignore que de hauts dignitaires soudanais figurent sur cette véritable liste noire.

Aide humanitaire massive, avalanche de résolutions, saisine de la CPI : cette débauche de moyens s’est avérée jusqu’ici d’une efficacité douteuse. Elle eût été impensable, en tout cas, sans le puissant aiguillon de la politique américaine. Le Darfour cumule trois avantages, il est vrai, de nature à susciter un réflexe compassionnel outre-Atlantique : il est géographiquement éloigné (exotisme propice à l’épanchement), son malheur est étranger à toute influence américaine (bonne conscience garantie), il est victime de la cruauté supposée du monde arabo-musulman (confort idéologique assuré). Du coup, il n’est pas étonnant que 50 000 personnes aient défilé à Washington en avril 2006 contre le « génocide » du Darfour, soit autant que lors du dernier défilé contre la guerre en Irak.

Don Cheadle, George Clooney, Angelina Jolie, le Congress Black Caucus, le musée de l’Holocauste, les associations juives, les milieux chrétiens évangélistes : la vaste coalition « pour sauver le Darfour » affirme représenter 130 millions de personnes à travers 178 associations. Les plus dynamiques sont incontestablement les associations juives. Mais les institutions mémorielles sont aussi de la partie. Ainsi « l’Initiative de prévention du génocide du musée de l’Holocauste », à Washington, qui s’est fixé pour mission d’ « honorer la mémoire de l’Holocauste en agissant contre les génocides contemporains ». Elle a décrété une « urgence spéciale » pour le Darfour en 2004, après avoir conclu que « les victimes étaient ciblées en raison de leur origine ». L’administration Bush lui a aussitôt emboîté le pas en qualifiant la guerre civile au Darfour de « génocide », alors que l’ONU et les Européens parlent de « crimes contre l’humanité ». (Libération, 20 mars 2007)

En France aussi, un mouvement d’opinion médiatiquement orchestré se dessine en faveur du Darfour. Julien Clerc prête sa voix à un message vidéo au profit de l’appel lancé par Bernard Kouchner dans Le Pèlerin pour l’ouverture de « couloirs humanitaires ». Artistes et intellectuels se rassemblent autour du collectif « Urgence Darfour » qui, précise Libération, « compte des francs-maçons, des chrétiens, des associations juives, noires (le CRAN), mais quasiment pas d’Arabes ou de musulmans ». Le Nouvel Observateur s’associe avec enthousiasme à l’appel lancé par « Urgence Darfour » au Parlement européen en faveur de l’envoi d’une « force de protection internationale ».

Bernard-Henry Lévy, lui, publie cinq pages touffues dans Le Monde après avoir erré une semaine en 4-4 climatisé à la frontière tchado-soudanaise. Participant à la soirée organisée par le collectif « Urgence Darfour » le 21 mars, Ségolène Royal et François Bayrou ont signé un « engagement en huit points pour sauver le Darfour ». Les autres candidats à l’élection présidentielle s’empressent d’en faire autant. Pour finir, un message du président de la République lu par BHL a menacé le Soudan de « sanctions » si les « exactions » se poursuivent. C’est « le réveil des consciences », résume Libération.

Si cette mobilisation avait pour effet d’améliorer le sort des habitants du Darfour, qui refuserait sincèrement de s’en réjouir ? Mais c’est peu probable. D’abord parce que ces initiatives médiatiques reposent souvent sur une analyse erronée de la situation. Ensuite, parce que cette partialité dans l’analyse produit précisément l’inverse de ce quelle prétendait obtenir. En proférant des généralisations abusives, on fournit à Khartoum le prétexte idéal pour justifier son immobilisme. C’est le cas, par exemple, lorsqu’on ressasse le réquisitoire simpliste contre « les milices arabes issues des tribus nomades qui massacrent les populations du Darfour au seul motif qu’elles sont négro-africaines ».

A entendre d’authentiques spécialistes de la région, ce genre d’assertion mérite d’être sérieusement nuancé. Certes, un certain « racisme » à l’égard des populations périphériques est le fait d’une partie des élites soudanaises d’origine arabe vivant dans la vallée du Nil. Détentrices du pouvoir à Khartoum, elles sont les véritables commanditaires des exactions commises par les miliciens « janjawids », ces « cavaliers diaboliques » qui font régner la terreur dans les zones rebelles. Mais les « janjawids », eux, sont aussi noirs que leurs victimes, explique Marc Lavergne, directeur de recherche au CNRS et spécialiste du Soudan : « Pour moi, tout le monde est noir dans cette histoire. La notion de racisme n’a pas sa place. Les milices tribales janjawids sont des mercenaires qui ne se revendiquent pas du tout arabes. Ils ne sont pas le vrai problème. En exagérant, on pourrait dire que ce sont des pauvres qui se battent contre des pauvres. » (Afrik.com, 16 juillet 2004)

Rien n’est plus pernicieux, par conséquent, qu’une racialisation intempestive de la grille de lecture appliquée au conflit. Elle occulte le fait que toutes les ethnies vivant au Darfour, en réalité, ont été arabisées et islamisées au cours d’un long processus historique. Les tribus nomades du nord-Darfour, les Bagaras, l’ont été avant les autres, mais toutes utilisent l’arabe, même si elles continuent de pratiquer les parlers africains. Au surplus, le brassage multiséculaire des populations interdit de faire des distinctions « raciales » que les mariages interethniques ont rendu imperceptibles. « Tout autant victimes de la discrimination sociorégionale que leurs concitoyens noirs, les Bagaras ne se trouvent du côté des élites tueuses de Khartoum que par le jeu de la fausse conscience d’une arabité plus fantasmée que réelle », explique Gérard Prunier, chercheur au CNRS. (Le Monde diplomatique, mars 2007)

Ces milices manipulées par le gouvernement soudanais, du coup, sont loin d’être l’expression armée des « pasteurs nomades arabes ». Repris de justice libérés contre la promesse d’un engagement milicien, ex-déserteurs de l’armée gouvernementale dans le sud, membres des tribus chamelières victimes de la sécheresse, ressortissants de certaines ethnies négro-africaines qui attendent une rétribution pour leur ralliement : la composition des milices « janjawids » est extrêmement variée. Marc Lavergne y voit même un « lumpenproletariat  » (« prolétariat en haillons », selon la célèbre formule de Karl Marx), cyniquement utilisé par Khartoum pour « chasser les habitants du Darfour et installer à leur place de grandes fermes mécanisées confiées à des entreprises agricoles ou à de grandes familles ». Inversement, on oublie souvent de le mentionner, la principale ethnie arabe du Darfour (les Bagaras Rezeigats) a créé son propre mouvement de guérilla antigouvernementale pour protester contre la misère des populations et l’incurie de Khartoum.

Cet entrelacs de faits qui paraissent contredire les idées reçues devrait donc inciter à la prudence dans l’analyse. Les mêmes précautions méthodologiques, en outre, devraient être employées lorsqu’on aborde la dimension religieuse. Au Darfour tout le monde est musulman, et le conflit n’a aucune connotation religieuse. C’est l’une des différences majeures avec la sanglante guerre civile qui opposa Khartoum et la rébellion sudiste entre 1983 et 2005. Mais cette évidence ne gêne nullement BHL.

De passage au Darfour, le philosophe itinérant a eu une révélation : « J’ai vu, en fin de compte, peu de mosquées dans ce Darfour dévasté. Je songe que je n’ai pas croisé de femmes voilées. Je repense à l’école bombardée de Deissa, où l’on m’a montré les classes de filles à côté des classes de garçons. Et l’idée me vient que c’est peut-être là, après tout, un autre trait de cette guerre, et une autre raison, surtout, de se mobiliser : islam radical contre islam modéré ; le régime qui, à la fin des années 1990, donnait asile à Ben Laden contre des populations musulmanes rebelles à l’islamisme ; au cœur de l’Afrique, dans les ténèbres de ce qui peut devenir, si nous ne faisons rien, le premier génocide du XXIe siècle, un autre théâtre pour le seul choc des civilisations qui tienne et qui est celui, nous le savons, des deux islams. » (Le Monde, 12 mars 2007)

Décidément, on ne voit que ce qu’on a envie de voir. Mais plus grave encore, on procède à la reconstruction imaginaire d’une réalité qui est toute différente. Le conflit du Darfour a éclaté en février 2003 avec la rébellion de deux groupes armés, le Mouvement pour la libération du Soudan (MLS), puis le Mouvement pour la justice et l’égalité (MJE). Doté d’une réelle influence politique, ce dernier est d’obédience islamiste, et même suspecté d’être proche d’Hassan-al-Tourabi, chef de file des Frères musulmans et ex-éminence grise du régime issu du coup d’Etat militaire de 1989. A l’inverse, le pouvoir soudanais a clairement pris ses distances avec l’islamisme radical au lendemain des attentats du 11-Septembre. Le président Omar-el-Béchir a évincé le courant « tourabiste », et Khartoum a fini par accéder au rang de partenaire des Etats-Unis dans la lutte contre Al-Qaida.

Le Soudan expiait de la sorte ses compromissions passées avec Ben Laden, et présentait une apparence respectable dans la perspective d’un accord de paix dans le sud. En tout cas, s’il y a des « islamistes » au Darfour, ils sont manifestement dans les deux camps. Une situation complexe qu’a récemment résumée Rony Brauman : « Il ne s’agit pas d’un conflit entre islamistes extrémistes et musulmans modérés. Le front de résistance, à peu près uni jusqu’en 2006, s’est fragmenté en une douzaine de groupes qui se combattent entre eux tout en continuant à lutter contre les forces gouvernementales et les milices. Parmi les plus acharnés, parce qu’ils estiment que le Darfour ne leur a pas fait la place qu’il convenait, il y a les islamistes radicaux. » (Le Nouvel Observateur, 15 mars 2007)

Pourquoi, dans l’axiologie du conflit, privilégier de manière systématique la grille de lecture ethnique et religieuse ? Et ne pas se résoudre à considérer le conflit du Darfour, d’abord, comme un conflit politique ? « Les mouvements de libération, expliquait Marc Lavergne en 2004, ne revendiquent ni l’indépendance ni l’autonomie, mais un meilleur partage du pouvoir et des ressources. Ils considèrent que leur région est défavorisée par rapport à d’autres, en particulier celles du centre. La rébellion a éclaté, entre autres raisons, parce qu’un accord était sur le point d’être conclu entre Khartoum et la rébellion sudiste. Les gens du Darfour ont peut-être été tentés d’imposer, comme les gens du sud, un partage du pouvoir et des richesses. La répression a été disproportionnée. L’armée est intervenue avec des bombardements massifs, et le pouvoir a fait appel à des milices tribales, les janjawids. » (Le Nouvel Observateur, 5 août 2004)

Conflit politique entre un pouvoir accapareur et une région déshéritée, entre un centre hégémonique et une périphérie livrée à elle-même, la guerre du Darfour est une véritable tragédie. Le gouvernement de Khartoum, à l’évidence, porte une lourde responsabilité dans ce désastre, auquel les populations civiles paient un lourd tribut. Sur le sombre bilan de cette guerre, les estimations divergent, mais le chiffre de 200 000 victimes est retenu par l’ONU. Selon Rony Brauman, « on peut estimer que durant la période la plus violente, du printemps 2003 à l’été 2004, entre 30 000 et 70 000 personnes ont été tuées. Auxquelles il faut ajouter, comme dans tous les conflits, les victimes de la surmortalité provoquée par la malnutrition, soit 200 000 personnes environ. » (Le Nouvel Observateur, 15 mars 2007)

C’est une guerre civile terriblement meurtrière pour une région qui compte environ 6 millions d’habitants. Mais peut-on parler pour autant de génocide ? Pour l’ancien président de MSF, « ce n’était pas l’enjeu de cette guerre. A aucun moment, les dirigeants soudanais n’ont tenu des propos évoquant l’idée de détruire un groupe donné. Ils veulent marginaliser ce peuple et le garder sous la botte, c’est indiscutable. Mais pas l’exterminer. » 30 000 à 70 000 victimes directes des tueries commanditées par Khartoum, c’est un chiffre terrifiant et révoltant. Mais guère plus que les 30 000 morts provoquées par l’invasion israélienne du Liban, en 1982, dans un pays qui comptait à peine 3 millions d’habitants. Et aucun Conseil des droits de l’homme, ni aucune Cour pénale internationale n’a cru bon d’en blâmer les dirigeants israéliens.

Orchestrée par les médias américains, l’accusation de « génocide » permet de stigmatiser un régime arabe ayant longtemps flirté avec l’islamisme. Elle vise aussi à accréditer l’idée d’une intervention musclée des pays occidentaux. Mais hormis « l’hybridation » entre forces de l’ONU et forces de l’UA, dont Khartoum a accepté le principe, cette solution militaire a-t-elle un sens ? Comment une intervention étrangère, dans une région grande comme la France, aurait-elle la moindre chance de succès ? Le réflexe compassionnel occidental débouchant sur l’envoi d’un corps expéditionnaire : gardons-nous, ici comme ailleurs, de ce couple infernal.

Les partisans enthousiastes de la « solution militaire », outre qu’ils comptent sur les autres pour se faire trouer la peau, sont pour le Darfour de véritables faux amis. Non contents de réduire à sa dimension ethno-religieuse la perception du conflit, ils s’inscrivent dans un courant dominant dont la lutte contre « l’islamo-fascisme » constitue l’article de foi. Apologistes du bombardement humanitaire en Irak et supporters délirants de la « démocratie israélienne », ce sont eux qui fournissent à la politique néo-impériale de l’administration Bush ses cohortes d’idiots utiles.

Cumulant les infortunes, la population du Darfour voit ainsi s’ajouter à ses misères l’encombrant soutien de ceux qui applaudirent aux massacres israéliens en Palestine et au Liban, s’extasièrent sur les prouesses des B 52 en Irak, et considèrent toujours Abou Ghraib et Guantanamo comme de simples commissariats de police. Coincée entre les associations juives américaines et les intellectuels organiques hexagonaux, la cause du Darfour aura du mal à se faire entendre en dehors de la sphère d’influence des médias occidentaux. Il est infiniment regrettable que ses défenseurs les plus sincères ne l’aient pas compris, comme est particulièrement scandaleux le silence complaisant du monde arabe à l’égard des responsabilités de Khartoum dans la tragédie du Darfour.

A l’évidence, la seule solution au conflit est de nature politique. Le Darfour n’est pas un Etat indépendant, mais une région du Soudan. Toute démarche reposant sur le déni de la souveraineté nationale soudanaise conduira à une impasse. Catastrophique, la situation humanitaire au Darfour justifie une intervention massive de l’ONU pour nourrir et protéger les populations. Mais cette intervention doit surtout obtenir des parties en présence un accord politique permettant de mettre fin aux combats.

Simultanément, seule une pression de la communauté internationale peut infléchir Khartoum, mais à condition qu’elle n’apparaisse pas comme discriminatoire à l’égard d’un Etat arabe. Les imprécations antisoudanaises des lobbies pro-israéliens relèvent d’une indignation sélective qui fait la différence entre « bonnes victimes » au Darfour et « mauvaises victimes » en Palestine. Mais surtout, et c’est plus grave encore, elles desservent la cause du Darfour sur la scène internationale, où Khartoum a beau jeu d’invoquer la solidarité arabe contre l’ingérence occidentale et la politique des « deux poids, deux mesures ».

A l’issue de son équipée dans les pick-up du Mouvement de libération du Soudan, BHL a proposé de livrer des armes à cette fraction irrédentiste de la guérilla. Rejetant les accords de paix signés à Abuja sous la houlette de l’ONU en mai 2006, le MLS poursuit le combat au côté des « islamistes » du Mouvement pour la justice et l’égalité. Peu importe que le Conseil des droits de l’homme de l’ONU ait accusé la guérilla, elle aussi, de crimes contre l’humanité, ni que le retour à la table des négociations soit l’unique issue à la guerre civile. Indécrottables, les muscadins fortunés de la philosophie et les chantres hypocrites de l’humanitaire appellent leurs protégés à se battre jusqu’au bout, et pour les convaincre, ils leur promettent monts et merveilles. Véritables héros par procuration, ils sont prêts à se faire tuer jusqu’au dernier Darfouri.


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24 réactions à cet article    


  • Niamastrachno Niamastrachno 14 juin 2007 12:07

    Article très intéressant qui m’a permis au moins d’étayer les divers aspects de ce conflit on ne peut plus complexe.

    Une question que je me pose concerne le gouvernement américain : n’aurait-il pas tout intérêt de remettre les pieds dans cette région autrement que par le prisme du salut des populations, ou sous la pression des associations aussi nombreuses soient-elles ?

    L’Irak est perdu, autant dire, il leur faut au moins une petite victoire pour justifier par la partie le tout. Ensuite, les dernières interventions qui ont été effectuées en Afrique se sont faites à distance : missiles, bombardiers etc... mais mis à part les quelques bases sur le sol Africain comme celle de Djibouti, ils n’ont guère de zone d’influence sur ce continent. Ce pays serait géostratégiquement (l’afrique), politiquement (satisfaire l’opinion mondiale) très intéressant et vis-à-vis de l’Irak sûrement moins onéreux.

    Enfin, visent-ils aussi la région pour se mettre en concurrence vis-à-vis d’industriels chinois de plus en plus pressants au Darfour et par ailleurs ?

    Quel est le rôle de la Chine au Darfour ? Thématique qui revient relativement souvent dans la crise mais de manière assez diffuse, un peu comme si on cherchait à ne pas froisser un état succeptible de complexifier le problème.

    Bref des questions, des questions peut-être un peu idiotes mais sur le sujet, il me semble que peu de choses semblent cohérentes.

    Merci beaucoup


    • aquad69 14 juin 2007 12:24

      Bonjour Bruno,

      merci pour votre article.

      « Le Darfour, c’est une affaire de pétrole, idiot ! »

      A voir l’article « Chine et USA engagés dans une nouvelle guerre froide pour l’or noir africain », de F. William Engdahl, en anglais sur son site, ou en français sur les sites www.mondialisation.ca ou www.tlaxcala.es

      Dans -toutes- les guerres civiles qui sévissent ou ont sévi dans les pays du tiers-monde, il y a -toujours- la main des puissances économiques modernes ; c’est une règle absolue, 100% des cas !

      Tout le reste est cinéma médiatique pour naîfs.

      Cordialement Thierry


      • faxtronic faxtronic 14 juin 2007 14:31

        Parfaitement d’accord. Il y a le petrole, les matieres premieres, et le reste c’est du cinema pour charlots.


      • LE CHAT LE CHAT 14 juin 2007 12:41

        bel article ; un des problèmes est le soutien de la Chine au régime soudanais qu’on pourrait faire fléchir en menancent de boycotter les J.O . Les enjeux pétroliers et géostratégiques sont complexes et débordent largement maintenant sur le Tchad et le Centrafrique . Il faudra un véritable mandat de protection et non pas d’observation comme actuellement pour avancer vers une résolution du problème , les troupes africaines présentes étant faiblement équipées et corrompues .


        • frédéric lyon 14 juin 2007 15:36

          L’intervention de la communauté internationale au Darfour est une bonne nouvelle, il faut mettre fin aux massacres et il est urgent de soustraire DE FAIT les populations du Darfour à la juridiction de Khartoum.

          Il y a bien sûr d’autres génocides dans le monde, par exemple aux Moluques et dans les Iles de la Sonde, où les populations chrétiennes font l’objet d’un génocide de la part du pouvoir musulman de Java.

          Rappelons en passant que le pouvoir musulman de Java avait déjà procédé au massacre des populations chrétiennes de l’Est de Timor, avant que la communauté internationale n’intervienne pour chasser les tueurs musulmans.

          L’Est Timor est à présent un Etat indépendant.


          • NPM 14 juin 2007 19:39

            « Orchestrée par les médias américains, l’accusation de « génocide » permet de stigmatiser un régime arabe ayant longtemps flirté avec l’islamisme. »

            Deux millions de morts danes les années 90, tous de même...


            • Bruno GUIGUE 16 juin 2007 08:01

              Les deux millions de morts que vous évoquez sont probablement ceux de la guerre civile entre le régime soudanais et la rébellion sudiste, entre 1983 et 2005. Au Darfour, l’ONU et les ONG s’accordent sur le chiffre, évidemment terrifiant, de 200 000 morts (dont les deux tiers sont dus à la malnutrition) et deux millions de dépacés. Qu’on qualifie cette tragédie de génocide, ou pas, n’enlève rien aux horreurs subies par la population et aux responsabilités crimininelles de Khartoum. Mais cette qualification n’a jamais été retenue par l’ONU, qui a pourtant dépêché sur place de multiples commissions d’enquête. Aujourd’hui, seule l’administration Bush s’obstine à parler de génocide à propos d’un conflit qui a fait deux fois moins de victimes que l’occupation militaire de l’Irak. Bernard Kouchner, qui disait le contraire jusqu’à sa nomination, a rappelé récemment que la France s’y refusait elle aussi. Peut-être parce qu’il n’y a pas de génocide au Darfour, mais une effroyable guerre civile entre une douzaine de factions rebelles, le gouvernement soudanais et les milices janjawids, sans parler des bandes de pillards que personne ne contrôle.


            • ZeusIrae 14 juin 2007 19:42

              « Dans -toutes- les guerres civiles qui sévissent ou ont sévi dans les pays du tiers-monde, il y a -toujours- la main des puissances économiques modernes ; c’est une règle absolue, 100% des cas ! »

              Ah, bravo !quel puissance !quel realisme !Vous avez des arguments pour affirmer cela.

              Les guerres civiles ne tombent pas du ciel.Le darfour est un cas standard ou un etat central tente d’affirmer son autorité sur une region excentré, pauvre et difficile d’acces(territoire enorme et peu peuplé). Les grandes puissances ont leur propres interets mais ce n’est pas determinant(france au tchad destabilisé par les flux de refugié,chine avec le petrole soudanais,etat-unis qui y voit une bonne operation de relation publique,etc).


              • fouadraiden fouadraiden 14 juin 2007 21:25

                excellent.

                au fait ,étant moi-meme marocian j’ ai été étonné quand j’ai entendu parlé des janjawids ,sanguniares arabes selon la propagande des médias français relayé par ses idéologues médiatiques, commettant les pires crimes au Darefour.J’ai pensé tout naturellemnt à des arabes qu’une conscience ordinaire se représente spontanément,cad des blancs arabisés(les Arabes) et quelle fut ma surprise quand j’ai constaté en image que ces tribus étaient composés d’hommes exclusivement noirs.

                delà je me suis lancé dans une controverse interminable pour savoir si un groupe exlusivmlent noirs pouvait etre considéré comme représentatif des arabes ?

                attention,car il semble qu’il existe des noirs se prétendant directement descendre de tribus arabes là-bas.

                en tout cas les medias français sont rigolo ainsi que l’homme à la chemise blanche.


                • Paradisial Paradisial 14 juin 2007 22:00

                  Fouad,

                  L’arabité est une identité linguistique. Est arabe celui qui parle arabe. Tous les soudanais sont noirs (bon, les humains ont la même couleur, mais avec des nuances différentes), et ils parlent tous arabe (sont donc arabes) (l’arabité est racialisé en Occident, et par quelques cons en Orient).

                  Je dispose. Salut. Salam.


                • Bruno GUIGUE 16 juin 2007 08:05

                  Je suis entièrement d’accord avec vous. Une racialisation intempestive, implicite ou explicite, gangrène la grille de lecture occidentale des conflits du Moyen-Orient. BG


                • Paradisial Paradisial 16 juin 2007 12:43

                  Bruno GUIGUE,

                  Vous avez absolument raison.

                  A propos du Darfour, connaissant en partie les spécificités démographique, ethnologique et linguistique du Soudan, j’avais toujours trouvé très irritante la fameuse formulation passant à la télé comme dans les journaux : janjawides, milices arabes s’attaquant aux noirs africains.

                  Dans le subconscient occidental (ne connaissant majoritairement rien de cette région du monde) cela donnait une image très très singulière dans l’esprit, contrastant énormément avec une réalité bonne à savoir :

                  • tous les soudanais sont africains, noirs et arabes (entendre arabophones),
                  • au Darfour particulièrement tous les bélligérants sont musulmans (comme vous n’ométiez pas de le préciser).

                  J’ignore qui avait sorti une telle formule, et dans quel objectif, et pourquoi tous les médias occidentaux se la relaient-ils encore sans se soucier de la véracité de tels détails !!! smiley

                  Merci encore pour votre excellent article.

                  Tous les analystes ne sont pas aussi intégres que vous.

                  Réputation et intégrité ne riment pas souvent ensemble, surtout dans le journalisme de ces derniers temps.

                  Ne changez pas. C’est tout en votre honneur.


                • fouadraiden fouadraiden 16 juin 2007 18:43

                  paradi,

                  c’est faux.nombre de populations arabisés ne connaissent absolument rien à la langue arabe et sont néanmoins considérés comme des arabes.

                  l’ensemble des noirs africians devenus francophones depuis les différentes colonisations occidentales sont-ils pourautant des occidentaux ?

                  évidemment que non.

                  un antillais ,qui parle français ,n’est pas un ocidental.c’est d’abord un noir qui secondairement peut-etre français.

                  c’est kifkif avec nos janjawids et la majorité des soudanais(le soudan fait partie de la ligue arabe)


                • Paradisial Paradisial 14 juin 2007 21:55

                  L’article est plus qu’excellent. Le décryptage qu’il expose des problématiques du Darfour sont de très très haut niveau.

                  On ne peut qu’objectivement y adhérer, et se taire (car on ne pourrait dire mieux). Une vraie perle.

                  Dommage que les médias traditionnel (la lornière des con-cièrges) ne puissent relater ces vérités avec une telle qualité et une telle intégrité.


                  • Christoff_M Christoff_M 15 juin 2007 04:53

                    Article très intéressant ; il faut souhaiter que le Darfour soit le théâtre d’un réel engagement de l’ONU et pas un alibi pour se donner bonne conscience par rapport aux erreurs du passé, et prétexte à ne pas pointer du doigt d’autres conflits plus gênants à évoquer et à gérer...


                    • frédéric lyon 15 juin 2007 10:04

                      « ....pas un alibi pour se donner bonne conscience par rapport aux erreurs du passé, et prétexte à ne pas pointer du doigt d’autres conflits plus gênants à évoquer et à gérer... »

                      Vous avez parfaitement raison : La communauté internationale devra sans doute intervenir prochainement dans la bande de Gaza, où les belligérants jettent leurs prisonniers du haut des immeubles et abattent des civils qui ne sont pas parties prenantes aux combats entre factions rivales.

                      Tous ces crimes sont des crimes de guerre, au regard de la Loi Internationale. La communauté internationale sera donc fondée à intervenir demain à Gaza, comme elle est intervenue hier en Irak, au Liban, en Afghanistan, au Timor.


                      • dareun 15 juin 2007 13:37

                        Si je lis l’article j ai l impression que le Darfour = somalie avant l intervention US (seigneurs de la guerre, tribu en guerre) mais reduit a l echelle d une region.

                        ok.

                        maintenant question : on fait quoi ?
                        - on intervient et on veut creer un pays independant (type Kosovo) ? apparemment y a pas d homogeenite de population et de toute facon ils se battent pour avoir des subsides d etats (donc y a rien a gagner a devenir independants)

                        - on veut retablir la paix ? Une division dans chaque village, ca va pas le faire non plus. En plus les soldats de UA risque de s y mettre aussi... pas bon

                        - on tope le chef, on lui met un couteau sous la gorge pour qu il mette un terme a tout ce merdier. Ok, bon comment on mets un couteau sous la gorge d un etat souverain ? surtout si il s en fout et n achete pas US...

                        Faut trouver une solution, un levier psychologique comme dirait l eglise de la scientologie (etonnant qu ils n’aient pas encore trouver d ailleurs)

                        Bon on parlait du petrole dans un post, y a quoi comme ressource au darfour ou a proximite ?


                        • Bruno GUIGUE 16 juin 2007 07:42

                          Je trouve votre résumé, cher Dareun, très pertinent. En réalité, on voit bien qu’au delà d’une intervention humanitaire massive, seules des pressions diplomatiques sur Khartoum, accompagnant la recherche d’un règlement politique avec la guérilla, pourraient mettre fin à ce désastre. BG


                        • E-fred E-fred 23 mars 2008 18:03

                          Monsieur le Préfet, je viens de lire un article sur Orange où j’ai appris votre "limogeage". Suite à une recherche sur le net, je trouve un lien sur vos publications et sur l’article d’ Agoravox (où je suis également depuis peu). Je suis très surpris par la décision du Ministre de l’Intérieur. Je vous exprimes toute ma sympathie et trouve que vous avez fait preuve de courage, de détermination et d’abnégation. Quand certains préfèrent ne rien dire et se terrer, pour ne pas dire se coucher devant , ce qui semble être, une véritable Omerta sur ce que fait israël. Je suis fier de voir qu’il y a encore des hussards de la République !

                          E-fred


                          • armand armand 24 mars 2008 14:36

                            J’ai plutôt le sentiment que ce fier ex-sous-préfet est le digne descendant non pas des ’hussards noirs’ mais de ceux qui ont endossé un autre uniforme noir, il y a une soixaintaine d’années. Ou des camarades-complices d’autres organisations totalitaires, rouges cette fois.

                            Faire d’évenements tragiques que sont les morts civils dans un contexte de guerilla urbaine une véritable politique d’état tout en exhonérant ce ceux qui envoient délibérément d’autres enfants exploser dans des cafés et des supermarchés ne peut pas être simplement un cafouillage intellectuel ou un sursaut émotif chez un énarque normalien. C’est une prise de position claire et nette. En d’autres temps les Normaliens ont soutenu Staline, Pol Pot, Mao.

                            M. Guigue a sa place sur le site Oumma, je n’en doute pas. Il n’a rien à faire dans la haute fonction publique. Ou alors qu’il s’en tienne à son devoir de réserve.


                          • E-fred E-fred 24 mars 2008 19:23

                            Bonsoir Armand.

                            Alors avec vous, soit on est chemise brune ou chemise rouge. Chemise ou pas, Bruno Muigue a exprimé beaucoup de chose. Il n’a pas fait fis de son devoir de réserve. Souvenez vous des mots de notre Yama Rade : "La France n’est pas qu’une balance commerciale" et que "notre pays n’est pas un paillasson sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s’essuyer les pieds du sang de ses forfaits" sans oublier que "La France ne doit pas recevoir ce baiser de la mort". Devoir de réserve ?
                             

                            Ce dont parle Bruno Guigue, il le fait sur Oumma.com, évidement, il ne va pas le faire sur Ashomer.com !

                            Alors lisez un peu l’article et discutons du fond, " En revanche, l’Irak et la Syrie baasistes, plus proches de la norme occidentale en matière de condition féminine, n’eurent pas droit aux mêmes égards. Le premier a été pulvérisé sous les bombes US, la seconde est rangée dans la catégorie des "Etats voyous". Plutôt que de parle des Normalien qui supportaient PolPot il y a 30 ans !

                            Pas la peine de mettre des + ou des - . J’ai fini ma collection d’images.


                          • E-fred E-fred 24 mars 2008 11:42

                            Monsieur.

                            Suite au débat sur orange, un lecteur m’a donné un lien vers un article très intéressant et fort instructif. Je me permet de le déposer suite à votre article sur le Darfour.

                            Si toutefois les informations mise à la suite de cet article ne vous semble pas opportun, veuillez me le faire savoir.

                            E-fred


                            • E-fred E-fred 24 mars 2008 20:21

                              Je me permet encore de rajouter ceci, pris d’un article sur le net : "Bruno Guigue souligne qu’il fait "des analyses géopolitiques depuis dix ans". "Je le fais en dehors de mes fonctions. Je le fais sans les mentionner et en dehors du département où sont mes fonctions. Il s’agit d’une matière qui n’a rien à voir avec l’activité professionnelle qui est la mienne et les responsabilités que j’exerce localement", plaide-t-il.

                              Il affirme être "le premier surpris par la médiatisation excessive de cette affaire".

                              Dimanche, le préfet de Charente-Maritime Jacques Reiller a justifié le limogeage de Bruno Guigue en expliquant que "toute la fonction publique repose sur un devoir de réserve, une obligation de neutralité".

                              Dans un communiqué publié hier, Oumma.com défend son collaborateur : « L’usage d’une saine critique ne peut s’exercer équitablement en France. Si chacun a le loisir dans notre pays, fonctionnaire ou pas, de critiquer, condamner, dénoncer à peu près n’importe quel Etat, n’importe quelle religion, n’importe quelle personnalité, il existe une exception à cette règle et notre ami Bruno Guigue est puni d’avoir cru à l’existence d’une véritable et totale liberté d’expression au pays des droits de l’homme."
                               


                              • gheraia 11 avril 2008 20:25

                                Bonjour,

                                à l’attention de l’auteur,

                                Concernant cet article : je suis un peu et même trés gêné par le mot "juif" que vous utilisez pour qualifier des organisations sionistes. Profondément antisioniste mais par contre ennemi de toute xénophobie et de l’antisémistisme en particulier,je crains que l’usage du mot "juif" au lieu de "sioniste" n’aille précisément dans le sens du projet criminel sioniste qui entend que tout juif soit un soutien inconditionnel de l’entité sioniste.

                                Concernant l’article qui vous a valu votre "limogeage", permettez moi de vous dire tout mon respect et mon admiration pour la qualité et la pertinence de vos propos.

                                Mais permettez moi aussi de vous exprimer mon étonnement : vous avez consacré de votre précieux temps à lire puis à rédiger une réponse pour des propos qi relèvent au mieux du mépris et au plus de l’indifférence.

                                Recevez l’expression de mon plus profond respect

                                Ghéraia

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