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Accueil du site > Tribune Libre > Le débat sur la laïcité par M. de Voltaire

Le débat sur la laïcité par M. de Voltaire

Envoyé par la planète Sirius, planète gouvernée par la Raison, Micromégas arrive sur terre, bien décidé à étudier les moeurs curieuses des habitants de cette contrée. En effet, les terriens se sont longtemps considérés comme habitant le centre du monde et toute leur philosophie s'en est trouvé bouleversée lorsqu'ils se sont rendu compte de leur erreur. Après avoir barboté dans la mer Méditerranée, Micromégas aborde au pays des quatre vents. Se présentant comme ambassadeur originaire d'un pays lointain, il est aussitôt invité à assister, en tant qu'auditeur, au grand débat parlementaire sur la laïcité.

Bien que peu étendu par rapport à la surface de la terre, le pays des quatre vents a joué un rôle très important dans l'histoire de cette planète. Aujourd'hui, il se trouve confronté à de nombreuses difficultés mais ce qui agite le pays est un problème de religion. Il existe trois grandes religions. En les classant par ordre d'ancienneté, ce sont le judaïsme, le christianisme et l'islam.

I. Le judaïsme.

L'histoire de cette religion se trouve relatée dans un livre connu sous le nom de Bible. Il débute par un texte fondateur considéré comme très ancien. C'est une allégorie évoquant la naissance d'une des premières cités de Palestine comme s'il s'agissait de la création du monde. Le génial poète - ou poètes - qui en est à l'origine y évoque un amour presque conjugal qui lie le clan à sa tribu, ou pour être plus précis, le conseil qui gouverne - Adam - à sa population - Ève. Chassés de leur pays d'Eden, leurs descendants (Caïn puis Lamek) auraient ensuite fondé des colonies en pays de Sumer où l'on dit que la civilisation serait née.

Les terriens sont d'une crédulité incroyable. Ils n'ont pas encore compris que si Pharaon a désiré la belle Sarah, ce n'est pas par concupiscence charnelle mais parce que c'était une très belle troupe militaire qu'il a voulu intégrer dans son armée de mercenaires. Ils n'ont pas compris qu'Abraham, son mari, était son conseil de chefs/prêtres qui, pour ne pas être éliminé, s'est fait passer pour son frère.

Ils croient dur comme fer que Moïse - qui vécut 120 ans - fut un individu alors que c'est le nom d'un conseil, d'abord conseil révolutionnaire ayant réussi à soulever le peuple juif alors en servitude, ensuite conseil de guerre guidant le peuple élu jusqu'à la terre promise, puis cédant la place au conseil Josué chargé de la conquête.

En revanche, les terriens ont toujours fait preuve d'une grande imagination pour conduire les peuples au combat. Un des meilleurs exemples est le livre de Daniel. C'est un nom collectif que s'étaient donné les prêtres juifs revenus de l'exil à Babylone. Dans ce texte, ils y relatent la résistance du peuple déporté face à un Nabuchodonosor méchamment surnommé Balthazar. Puis, sans aucune transition et sans changer de temps, ils poursuivent le récit en prophétisant la grande guerre de reconquête de Jérusalem comme si c'était déjà écrit dans le ciel, un écrit qu'il suffisait d'accomplir.

C'est cette trop grande imagination accompagnée d'une très grande crédulité qui a conduit le peuple juif à la désastreuse guerre de Jérusalem de l'an 70 où il a failli disparaître. Car, bien que les Juifs n'aient pas vu la prophétie de Daniel s'accomplir dans les termes annoncés, ils s'étaient persuadés que les temps étaient venus en l'an 70 et que le Fils de Dieu devait apparaître, à ce moment-là, dans l'apocalypse de la guerre, pour restaurer les douze tribus d'Israël dans leurs anciennes prérogatives.

II. Le christianisme.

Issue d'une refondation du judaïsme, née à la fois dans la diaspora juive et dans la prolongation de la pensée essénienne des documents de la mer Morte, le christianisme fut la grande religion du pays des quatre vents. Elle a fécondé le pays pendant près de deux mille ans, lui donnant ses valeurs, sa façon de vivre et son patrimoine, jusqu'à enfanter la modernité et la démocratie comme l'explique le philosophe Marcel Gauchet. Il s'agit là d'un phénomène très étonnant où une religion qui, après avoir rayonné pendant des siècles sur la terre, revient, sa tâche accomplie, dans l'humble pratique de la sphère privée, et s'efface.

Si elles revenaient aujourd'hui sur terre, les quatre communautés esséniennes qui ont rédigé les évangiles seraient très étonnées en constatant comment leurs successeurs, depuis les pères de l'Eglise, les ont interprétés. Imprégnés d'un profond humanisme, ces textes sont un sommet de la littérature et de la pensée antiques. Dans la tradition allégorique bien connue de la littérature juive pesher, on y trouve relatée l'histoire pleine de foi mais douloureuse de quatre communautés dans lesquelles s'était incarnée l'idée d'un Jésus idéal qui souffre anonymement dans le corps des communautés mais qu'on espère se voir révéler "en gloire" sur la croix... espérance déçue. Il faudra toute l'habileté de saint Paul pour transformer une non réponse/intervention de Dieu en théologie fondatrice, s'appuyant, il est vrai, sur les quelques témoignages qu'il a pu recueillir.

Replacés dans leur ordre logique, les quatre évangiles retrouvent toute leur cohérence, en commençant par celui de Jean à sens plutôt prophétique jusqu'à celui de Mathieu, évangile de synthèse, dans lequel le conseil de Dieu des Esséniens se résoud au sacrifice ultime et volontaire de ses dirigeants sous la pression mystique populaire.

Mais au-delà de cette pression mystique populaire, c'est l'histoire tout à fait prosaïque d'une lutte d'influence entre un judaïsme de Jérusalem sous influence civilisatrice romaine, et un authentique judaïsme essénien de retour de Babylone qui, sous écrits allégoriques, veut restaurer dans une profonde réforme l'ancienne royauté des conseils de Dieu d'Israël... autrement dit un nouveau royaume gouverné par un Jésus/conseil ou, à défaut, par le nouveau conseil de Galilée habité par l'esprit de Jésus. Car comme le dit encore l'Eglise "Je serai toujours parmi vous".

III. L'islam.

Arrivé depuis peu au pays des quatre vents, l'islam est la religion qui tend à prendre la première place jusqu'à introduire des préceptes étrangers qui surprennent alors qu'après la révolution de 1789 et divers aménagements, les habitants pensaient avoir tourné définitivement la page des conflits religieux.

Les musulmans considèrent Mahomet comme le fondateur de leur religion. Mahomet étail-il un homme ou un conseil ? L'islam s'inscrivant dans la continuité du judaïsme et du christianisme, on peut se poser la question. Il est vrai que la durée de vie de 62 ans du Prophète peut correspondre à celle d'un individu, mais celle de son grand-père, Abd al Muththalib, mort à 110 ans, évoque plutôt la durée de vie d'un conseil ; de même que la vie des grands ancêtres : Ismaël mort à 137 ans et Abraham à 175 ans. Dans le contexte de ce type de filiation d'ordre spirituel et religieux, on peut comprendre que les chroniqueurs musulmans aient relaté la vie de ce conseil comme les juifs l'ont fait pour Moïse et comme les chrétiens l'ont fait. Racontée dans le style merveilleux et épique du genre, surtout pour les récits de l'enfance, ces histoires avaient manifestement pour but "d'enchanter" les populations naturellement naïves et désireuses d'intervention divine. Quant aux témoignages extérieurs à l'islam, force est de constater leur absence ou leur hésitation. Mahomet n’est qu’un nom, lointain, souvent abrégé dans la forme mt. On y met la bataille de Mouta sous Abou Becker alors qu’elle a eu lieu sous Mahomet. Seul, Théophile d’Edesse considère Mahomet comme un marchand mais son témoignage est si inconsistant, voire fautif, qu'il ne faut y voir qu'un simple supposé.

La guerre de Mahomet s'explique parfaitement dans le contexte du VII ème siècle. Dans la pluralité des croyances religieuses qui divisait alors le Proche-Orient, on peut comprendre qu'un certain courant ait voulu réunifier la région en y imposant une seule et unique religion. En faisant de la religion le moteur de la guerre suivant le triste exemple donné avant lui par l'Occident, Mahomet a réalisé l'unité de l'Arabie mais c'est Omar qui fut le grand artisan de l'expansion de l'islam.

Derniers arrivés au pays des quatre vents, les plus exaltés des musulmans estiment qu'ils sont stigmatisés par le reste de la population. Suivant l'exemple donné par le fondateur, ils pensent que lorsqu'ils seront en nombre et en force, ils pourront imposer leur loi.

IV. Et Micromegas conclut.

Ces trois religions sont persuadées de détenir, chacune, la Vérité. Elles disent que c'est dans leurs livres que Dieu s'est révélé. Brûler ces livres est considéré comme un très grand sacrilège. Chacune pense que sa doctrine gagne à être connue même si elle diffère des autres, mais quand on propose aux adeptes des explications rationnelles, ils ne les prennent pas en considération pour ne pas mettre leur foi en péril.

Aujourd'hui, presque tout le pays des quatre vents mange de la viande hallal.

Nota bene : pour retrouver les articles agoravox argumentés de l'auteur, le mieux est de lancer un moteur de recherche sur le web en associant les mots mourey et agoravox au mot désignant le sujet recherché.


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29 réactions à cet article    


  • Cocasse cocasse 8 avril 2011 10:21

    Je profite de ce sujet sur la laïcité pour réitérer mon message d’alerte.
    L’islamisme radical, intolérant et conquérant sur notre territoire est une réalité.

    Nous sommes à J-1 d’une de ses manifestations :

    http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/les-laiques-ne-sont-pas-a-genoux-91867#forum2876630

    Alertez vos concitoyens, faites pressions sur vos élus, la situation se dégrade dangereusement !!


    • philouie 8 avril 2011 13:19

      Salam,

      c’est clair, il y a plein de frapadingues qui vivent d’obsession phobique.

      philouie


    • Cocasse cocasse 8 avril 2011 13:54

      Vous avez lu l’idéologie de ce groupuscule au lieu de critiquer bêtement ?

      Et t’as toujours pas appris à parler français fhiloui ? Tu fais peut être partie de ce genre de milice islamiste ? Imposer le « salam » au lieu du « bonjour », c’est ta façon à toi d’imposer la sharia ?


    • philouie 8 avril 2011 18:41

      Salam mon z’ami,

      c’est comme si je me faisais une idée des français à partir des gropuscules d’extrême droite.
      Ce n’est parce qu’il y a des fachos tarés que les français sont des fachos tarés.

      philouie


    • Cocasse cocasse 8 avril 2011 20:06

      Ouais, et bien on a déjà assez à faire pour limiter le nombre de fachos taré français, sans avoir à se coltiner en plus les fachos tarés d’importation !


    • tikhomir 8 avril 2011 11:29

      Article que je ne cautionne pas mais bien écrit. Dommage que vous n’ayez pas exploré en profondeur la foi des juifs, des chrétiens et des musulmans à l’heure actuelle.

      En ce qui concerne ceci :

      Citation : Ces trois religions sont persuadées de détenir, chacune, la Vérité.

      C’est en contradiction avec les récents propos de Benoît XVI dans son livre « Lumière du monde » où il déclare :

      « Quand quelqu’un dit ’’je détiens la vérité’’, cela nous fait peur. Nous n’avons jamais la vérité, dans le meilleur des cas c’est elle qui nous a. » Être membre du Corps mystique du Christ exclut toute possession, y compris la possession d’une doctrine ; prétendre « détenir la vérité » est la plus sûre façon de la perdre, c’est-à-dire d’en sortir. Ce n’est pas nous qui la « détenons », c’est elle qui nous détient, ou plutôt qui nous englobe dans sa communion. Et sa première injonction est de nous prier de ne plus prétendre posséder ou « détenir » quoi que ce soit. Surtout pas... la vérité.

      C’est à méditer je pense et cela n’a que peu à voir avec les propos que vous tenez. Pour les autres religions, je ne sais pas, mais au moins pour une, c’est tombé à côté.


      • Emile Mourey Emile Mourey 8 avril 2011 12:11

        @ tikhomir

        Question à débattre entre exégètes, surtout depuis que le dernier concile a confirmé les dogmes.

        Pilate lui dit : Tu es donc roi ? Jésus répondit : Tu le dis, je suis roi. Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix. Pilate lui dit : Qu’est-ce que la vérité ? (évangile de Jean, 18, 37-38).


      • tikhomir 8 avril 2011 12:32

        Et Jésus dit : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » Jn 14:6.

        On ne peut pas posséder un chemin, on le suit, tout comme on ne possède pas Jésus, on le suit, tout comme on ne possède pas la Vie, il est la Vie.

        Mais effectivement, tout ceci peut faire l’objet d’une discussion passionnante.


      • philouie 8 avril 2011 13:16

        Salam,

        d’un point de vue islamique, c’est clair : « Dieu Seul Savant ».

        philouie


      • MICHEL GERMAIN SO ! 8 avril 2011 12:02

        On ne voit pas où se place la loi de 1905 dans ce texte. S’il s’agit de la question des religions monothésistes et de Voltaire, ce qui est tout de même bien différent, autant lire, du même auteur, « Le catéchisme de l’Honnête Homme »... 


        • Emile Mourey Emile Mourey 8 avril 2011 12:47

          @ SO

          Si votre souci est la loi de 1905 et ses aménagements éventuels, acceptez que le mien soit une interrogation sur ce que les religions enseignent. Où est le débat sur les textes fondateurs dans les médias ? Où sont les émissions qui pourraient permettre à nos concitoyens de se faire une opinion argumentée ? Où sont les intellectuels qui devraient s’emparer de ces sujets au lieu de considérer que ce n’est pas de leur domaine, laissant ainsi un boulevard aux nouveaux prêcheurs ? Comment jugez-vous Jean-François Coppé quand il dit vouloir laisser le « sacré » aux religions ? Pourquoi Luc Ferry ne réagit-il pas, lui qui pense justement qu’il faudrait retrouver le sacré en dehors des religions ?

          Vous vous focalisez sur la loi de 1905 et sur ses aménagements éventuels. C’est l’écran de fumée qui cache le vrai problème que je soulève... celui de la vérité historique que tout un chacun devrait défendre.


        • tikhomir 8 avril 2011 13:21

          @Emile Mourey

          Vous avez avec ces propos que vous tenez, une haute place dans mon estime. Sans avoir besoin d’être tous d’accord à tout prix, cela ne peut que favoriser la compréhension et l’entente mutuelle dans la société, clarifier bien des choses et donc revenir à quelque chose de plus sain. Merci.

          Peut-être que sans attendre obligatoirement quelque chose des politiques et « intellectuels », c’est aux gens, au peuple de le faire et ils finiront bien par suivre. C’est difficile de mettre ça en œuvre à grande échelle par contre. Effectivement, ce serait plus facile si l’initiative partait de « la tête ».


        • MICHEL GERMAIN SO ! 8 avril 2011 14:41

          Il me semblait avoir lu dans le titre de votre article les mots « Voltaire » et « Laïcité »...

          Permettez moi par ailleurs de douter de la profondeur de pensée de Ferry et Coppé. Pourquoi pas Lefebvre tant qu’on y est qui pourrait surement monter le cintre du prêt à penser en tête de gondole. Il ne manquerait plus que BHL et son contre Non-poids Soral pour s’inviter dans le débat sur Voltaire et la Laïcité.

          Convoquez Nietzches, Camus, Kant, Bergson, Dalembert, Pascal qui vous voulez mais, de Grâce épargnez nous les sous marques made in TF1 et consoeurs...

          Flavius Josephe . 


        • philouie 8 avril 2011 18:49

          Salam,

          Vous vous égarez.
          La laicité, qui concerne la république, c’est l’absence de discours religieux ou de discours sur le religieux au sein de l’état.

          Le discours sur le religieux est un discours soit religieux, soit philosophique et concerne non pas la république mais la société civile.

          La séparation des églises et de l’état interdit le discours de l’état sur les questions religieuses. Il n’interdit pas , bien sûr, le discours sur les questions religieuses, mais entre-nous, en dehors de l’état. Il faut donc sortir du cadre de la laîcité (qui concerne l’état je repette) pour discourir des religions.

          philouie


        • MICHEL GERMAIN SO ! 8 avril 2011 14:48

          ...quant à la « Vérité Historique », je ne citais pas le texte de Voltaire pour rien dans ma première intervention...

          Et je ne signe pas « Josephe » gratuitement non plus..

          .Humain trop humain ( de mémoire : deuxième chapitre : Religions). Facile à lire.


          • Emile Mourey Emile Mourey 8 avril 2011 16:19

            @ SO

            Les anciens philosophes que vous citez sont morts et ne peuvent donc pas débattre sur les interprétations que je propose dans mes articles. Voltaire a eu le grand mérite de faire une critique argumentée point par point mais il l’a fait en partant des interprétations historiques de son temps. Flavius Josèphe parle longuement dans ses ouvrages de l’agitation galiléenne et certains événements qu’il relate se retrouvent également dans les récits évangéliques mais, évidemment évoqués dans un style autre. Quant à l’ambiance, c’est tout à fait ça.

            Il ne nous reste donc que les philosophes de notre temps. J’ai cité Luc Ferry car il a développé sa position sur le sacré qui contredit ce qu’a dit M. Coppé, mais j’aurais pu évoquer M. Finkelkraut dont je ne sais toujours pas comment il comprend son judaïsme. Et il y en d’autres. Pourquoi ne s’expriment-ils pas ? Les questions d’exégèse ne sont pas seulement réservées aux seuls exégètes, sinon chacun continuera à dialoguer dans son coin. Voyez Claude Tresmontant qui a fait un travail remarquable de scientifique mais que ses collègues n’ont pas soutenu parce que ce n’était pas dans la ligne. Et les exégètes musulmans qui ont le courage de remettre en question leurs textes, où sont-ils ? Je ne vois que deux prêtres qui ont le courage de le faire : Edouard Galloz et le frère dissident Aymard (orthographe non garantie).

            Pour en revenir à pourquoi Voltaire dans mon titre ? Parce que c’est une belle figure de référence et qu’il aurait pu écrire cet article aujourd’hui mais en nuançant ses anciens propos. En ce qui me concerne, je fais l’effort de toujours me replacer dans l’esprit de l’époque quand j’étudie un texte. Que cela soit l’histoire du peuple juif, les manuscrits de la mer Morte, l’aventure évangélique ou l’histoire de Mahomet, je vois dans ces tranches d’histoire de véritables épopées dignes du plus grand intérêt. Il s’agit là de l’histoire de l’homme et de l’humanité. Certes, il y avait beaucoup de dommages collatéraux, mais aujourd’hui est-ce mieux ?


          • Emile Mourey Emile Mourey 8 avril 2011 16:29

            @ SO

            Claude Tresmontant
            Bruno Bonnet-Eymard
            Edouard-Marie Gallez


          • Emile Mourey Emile Mourey 8 avril 2011 17:00

            @ SO

            Je sais que la mode est de dire aujourd’hui que chacun a sa vérité historique. Ce n’est pas mon point de vue. Il y a une vérité historique. La difficulté est de s’en approcher au plus près. La faute intellectuelle et politique de notre société libérale est de laisser les faux prêcheurs « manipuler » l’Histoire sans leur apporter une contradiction forte, ultra-médiatisée et définitive. Je ne dis pas qu’il faille systématiquement censurer. Je suis pour la liberté d’expression mais avec contradiction et possibilité de réponse, (ce qui, en ce qui me concerne, m’a été refusé par la presse et la télévision, Agoravox excepté).

            Quelle formation allez-vous donner aux futurs imans souhaités par le pouvoir politique ? Si cette formation est en accord avec les articles que j’ai publiés (mes articles ne sont absolument pas anti-musulmans), je suis bien d’accord. Sinon, donnez-moi la réponse.


          • Antenor Antenor 8 avril 2011 19:32

            Le débat actuel autour de l’islam donne lieu à des prises de position assez déroutantes. La vieille droite « catholique-tradi » découvre tout d’un coup les mérites de la laïcité et la gauche « bouffeuse de curés » fait preuve à l’égard de la religion d’une mansuétude inédite.

            Ce qui menace l’avenir de notre pays, c’est moins l’islam que la connerie. Les replis identitaires sont causés par une absence de projet collectif fédérateur. Le mot « idéologie » est presque devenu tabou. Mais sans idéal pour unir les individus de notre socièté, on n’a plus qu’à aller chacun se creuser un terrier et dormir à côté de son fusil.

            Si la guerre est une affaire trop sérieuse pour être laissée aux militaires, la religion est une affaire trop sérieuse pour être laissée aux religieux.


            @ Emile

            Remarquez que l’Egypte antique aussi s’est retrouvée confrontée à la rivalité entre trois grands cultes (Ptah, Ré et Amon). Puis un prêtre hapirou a réfléchi à tout cela et a fini par créer la religion la plus moderne de son temps...


            • Emile Mourey Emile Mourey 8 avril 2011 20:40

              @ Antenor

              Tout à fait. Cela fait longtemps que je suis conscient du problème et que la solution, me semble-t-il, serait de faire ensemble un pas d’évolution dans le sens de la modernité et de la Raison. Il n’est pas question de nier ni son passé ni ses racines de quelque origine que l’on soit. En ce qui me concerne, j’ai toujours condamné la stérilité des basses polémiques. J’ai rédigé des articles sur les batailles de Mahomet et des musulmans de la même façon que je l’ai fait pour celles des Gaulois ou que je l’aurais fait pour Napoléon. Autant que lui, Omar est une belle figure de chef militaire qui a marqué l’Histoire.

              Dans ce présent article, je ne pense pas que l’on puisse dire que je prends parti plus pour l’un que pour l’autre puisque je pose aux trois le même problème d’interprétation.

              Ce que je crains est le malentendu qui vient, je pense, du sens que l’on donne ou que l’on sous-entend dans le terme musulman. Ce terme est, en effet, presque systématiquement utilisé par le dignitaire religieux pour présenter toute la communauté d’origine musulmane comme pratiquante et adhérente sans restriction à son discours, ce qui est loin d’être le cas. Il faudrait arriver à trouver une solution pour permettre à nos concitoyens d’origine musulmane de s’exprimer tout en se démarquant du discours religieux, surtout quand il est radical.


            • Emile Mourey Emile Mourey 8 avril 2011 21:18

              Rectificatif

              Au lieu de « communauté d’origine musulmane », lire « partie intégrante de la communauté française de culture d’origine musulmane par ses ancêtres ».


            • le journal de personne le journal de personne 10 avril 2011 06:50

              Le faux débat
              Qu’est-ce que je fais ?
              Un peu tout et pour rien par-dessus le marché…
              Et comme je ne suis pas rémunérée
              Il n’y a personne pour m’empêcher de faire ce que je fais…
              Vous n’avez pas idée comme je me sens libre de vivre de ma liberté.
              Vous n’avez toujours pas deviné ce que je fais ?
              Je défends la veuve et l’orphelin… Il n’y a pas de sot métier.
              Hier ou peut-être avant-hier, j’ai eu droit à mon premier client.
              Ils étaient deux : une veuve et un orphelin. Deux français de souche.
              Le père décédé prématurément, et la mère s’est retrouvée seule pour élever son enfant.
              Seulement voilà, la malheureuse habitait au cœur d’une cité d’immigrés dans le Nord pas de Calais.
              Son enfant est agressé, insulté et raquetté tous les jours. Pour un oui, pour un non, traité de c.franc, de français en verlan, maltraité pour son faciès et sa mauvaise adresse… pendant que la mère, plus pauvre que jamais, fait du ménage dans les immeubles d’en face pour subvenir à ses besoins. Elle n’a jamais porté plainte et fait tout son possible pour y faire face.
              Parce que les menaces sont bien réelles alors que les autorités restent virtuelles.
              Pour ne pas être la proie d’une agression sexuelle, et ne pas tomber sous la tutelle des petits caïds, elle a dû se voiler la face, pour passer à travers les mailles du filet.
              Quand elle monte les étages de son immeuble délabré, elle prie chaque jour le seigneur pour ne pas tomber dans un guêpier. Et à chaque jour suffit sa peine… comme dit la chanson.
              Je lui ai demandé dans la foulée pour qui elle votait ?
              Comprenant pour une fois pourquoi les petites gens votaient pour le parti le plus sécurisant.
              Et qu’elle fut ma surprise d’apprendre ce que j’ai appris… de la bouche de cette veuve que j’ai crue complètement désarmée. Elle m’a répondu avec une voix assurée qu’elle votait pour le Tout puissant… pour Dieu…
              Que ses bourreaux étaient aussi des victimes. Que leur sort était encore pire que le sien… que depuis la mondialisation, ils sont désormais tous logés à la même enseigne : miséreux et misérables… tout juste bons pour fournir leur sueur et le fruit de leur labeur à la puissance de l’argent.
              Et le débat sur l’Islam ? Lui dis-je pour changer de sujet
              Elle me regarda fixement puis furieusement et me dit : il n’y qu’un seul débat : A QUOI SERT L’ETAT ?
              Sinon à aggraver les tensions entre les uns et les autres pour détourner l’attention de l’argent volé aux uns et aux autres.
              Le pouvoir de l’argent est entre leurs mains et la merde est dans nos yeux... sans distinction ni de race, ni de nation, ni de religion.
              Il n’y a que l’argent… pour nous séparer… alors que nous nous ressemblons plus que jamais !
              Vaincre l’ignorance voilà, me dit-elle ce que je ne cesse de dire à mon fils.
              Je lui ai demandé dans ce cas ce qu’elle attendait de moi ?
              Elle se leva et me claqua la porte au nez.
              J’ai aussitôt compris qu’elle était française de souche… mais … de confession musulmane…
              Cherchez l’erreur !

              http://www.lejournaldepersonne.com/2011/03/le-faux-debat/


              • gordon71 gordon71 5 mai 2011 12:22

                Bonjour mon colonel, bravo pour votre à prpos et votre pertinente impertinence, comment se fait il que votre site soit toujours inaccessible ?


                • Emile Mourey Emile Mourey 6 mai 2011 21:24

                  @ Gordon 71

                  Bonjour. En effet, notre site est sans cesse victime de hackers. Nous envisageons de le transférer sur un site mieux protégé.


                  • Antenor Antenor 26 août 2011 23:22

                    Les Gaulois avaient tellement peur de s’adresser au dieu principal de leur panthéon (le Dis Pater ? ) qu’ils se sentaient obligés de passer par une divinité intermédiaire que César appelle « Mercure ».

                    Il n’a sans doute pas été très compliqué de remplacer ce « Mercure » par Jésus. Les saints catholiques ont remplacé les divinités mineures aux pouvoirs spécifiques et Marie a sans doute supplanter une divinité féminine parèdre du dieu principal, ce dernier étant lui-même supplanté par le dieu d’Israel.

                    C’est peut-être le « Mercure » gaulois qui est représenté sur leurs pièces de monnaie et non les rois.


                    • Emile Mourey Emile Mourey 27 août 2011 18:39

                      @ Antenor


                      Merci, Antenor, de continuer le débat, mais il n’y a qu’en hiver que je vais sur l’internet et sur Agoravox. Pendant les bonnes saisons, printemps été et automne, je suis très occupé à restaurer mon château de Taisey http://www.lejsl.com/edition-de-chalon/2011/08/03/le-chateau-de-taisey-comme-au-temps-de-louis-xiv.

                      Et puis, je suis bien obligé de constater qu’il y a une mauvaise foi absolument désarmante de la part des responsables de la Culture et de l’archéologie, notamment au sujet de la localisation de nos capitales gauloise. C’est en effet le problème n° 1 qui conditionne tout le reste. Bien sûr, je suis toujours l’affaire et les contorsions des responsables du musée archéologique européen qui présentent des objets venus d’ailleurs en laissant entendre que certains d’entre eux parmi les plus intéressants auraient été trouvés sur le site (voir le dernier numéro de L’Archéologue).

                      Christian Goudineau est parti à la retraite. Alors qu’il faisait souvent l’objet d’articles élogieux, rien sur son départ, curieux !

                      En Auvergne, les collectivités locales se lancent, tête baissée, dans un grand projet de soi- disant mise en valeur des pseudo-sites de Matthieu Poux et consorts. Et à Alésia, on a repoussé l’ouverture du muséo-parc en promettant qu’on expliquera la bataille aux visiteurs.

                    • Emile Mourey Emile Mourey 28 août 2011 10:44

                      @ Antenor


                      Ancien directeur du patrimoine, Michel Clément, si prolixe à dénoncer les scandales archéologiques à l’exception de celui dont il est coresponsable, a été écarté et placé dans un emploi fictif comme notre république en a l’habitude.

                      Directeur du musée archéologique européen, Vincent Guichard, après avoir espéré un temps se refaire une virginité en d’autres lieux, a été maintenu au mont Beuvray - sauf en hiver because le froid - et continue à jouer avec l’archéologie.

                      Quant aux dames, que j’avais bien pris soin d’alerter sur le scandale des localisations de nos anciennes capitales gauloises, leur choix de ne pas remuer l’affaire a été récompensée par de flatteuses promotions : Isabelle Balsamo, ancienne sous-directrice de l’archéologie a été promue inspectrice du patrimoine et Marie-Christine Labourdette est passée de la DRAC Bourgogne au poste de Directrice des musées de France.

                      Enfin, l’ancien adjoint à la sous-direction de l’archéologie, administrateur chargé de rédiger les réponses à mes interrogations, est parti à la retraite.

                      Pour répondre plus précisément à votre commentaire, l’exemple le plus évident est la virgo paritura des druides, la vierge qui devait enfanter, devenue vierge romane, vierge noire, vierge Marie. C’est très étonnant de constater comment du symbolisme de la cité de Gergovie qui devait enfanter un sauveur, on est arrivé à la vierge Marie du christianisme.

                      • Antenor Antenor 28 août 2011 16:45

                        Je viens de lire que les Esséniens priaient face au soleil, ce qui paraît étonnant de la part de juifs plutôt rigoristes.

                        On peut se demander s’il n’y a pas une dimension solaire dans les Evangiles. La barque de Jésus vers laquelle se tourne les disciples serait-elle la même que celle de Ré ? Comme pour le vieux dieu héliopolitain, les croyants pensaient peut-être que le messie parcourait la terre chaque jour sur son navire solaire. Guidant le monde pour le compte de l’inaccessible et incompréhensible dieu démiurge. Le christianisme est une sorte de renoncement à s’adresser directement à ce dieu lointain.

                        Parallèlement, on a ce « Mercure » que les Gaulois appellent « Lug » dans leurs inscriptions. Les linguistes pensent que Lug signifie « le lumineux ». On retrouve cette idée de la lumière qui descend du ciel.

                        Il est possible qu’au début de l’Empire Romain, les anciennes conceptions de dieu (Jupiter, Ré, YHW...) se soient toutes effritées pour aboutir au souhait commun d’une nouvelle cosmogonie où l’homme ne prétend plus s’adresser directement au dieu créateur mais ne se satisfait pas non plus du faible pouvoir des divinité secondaires. D’où l’idée d’un dieu intermédiaire mais central.

                        Dommage que les archéologues ne retiennent du Mercure gaulois que l’idée d’un dieu du commerce alors que Mercure est avant tout le messager des dieux.


                      • Emile Mourey Emile Mourey 29 août 2011 22:15

                        @ Antenor


                        Vous dites : Dommage que les archéologues ne retiennent du Mercure gaulois que l’idée d’un dieu du commerce alors que Mercure est avant tout le messager des dieux.

                        Tout à fait d’accord. Il faut imaginer l’immense statue de MERCURE par Zénodore sur le Puy de Dôme et on comprendra que son ombre venait recouvrir la ville arverne quand le soleil se couchait, ce qui veut bien dire qu’il était l’envoyé céleste. Dommage également qu’on n’ait pas compris que la cathédrale d’Autun a été élevée au temps de Constance-Chlore. Il s’y trouve un chapiteau qui représente un Jésus dans le ciel apportant la bonne nouvelle aux cités éduennes. Il porte en bandoulière la sacoche du messager.

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