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Accueil du site > Tribune Libre > Le feu des artifices

Le feu des artifices

J'ai été témoin de l'évolution d'une société formidable. Ou bien : j'ai été témoin de la formidable évolution d'une société, ce qui revient à dire que j'ai été le témoin d'une évolution formidable de la société.

Peu à peu, et sans doute grâce à l'humanisme des Lumières comme seule source prônée d'une politique universelle, ou universaliste, si vous voulez, alors qu'il ne s'agit que d'un humano centrisme, nous avons remplacé l'authenticité qui nous exige humbles, avertis, vigilants, intuitifs, attentifs, spirituels, abandonnés, forts... par l'artifice qui n'exige de nous que passivité ou soumission.

Nous avons remplacé un monde avec lequel nous sommes en relation par un monde que nous dominons.

Si tous ne sont pas passifs : il y a ceux qui les créent, les inventent, les dispensent et les vendent, tous sont dépendants.

Les artifices créent tout un monde où l'on cause, se mobilise, s'extasie, un monde où l'on compte, où l'on nous conte, où l'on se produit, s'expose, mais surtout, un monde où l'on se cache, l'on se protège, s'assure, où l'on compose !

Ça veut dire quoi, tout ça ?

Ça veut dire que l'on a une opinion sur tout, qu'on aime à se retrouver pour râler ensemble, qu'on bée d'admiration devant ce qu'on nous montre comme beau, que l'on passe notre temps à trouver le moins cher, la bonne affaire, qu'on critique ou qu'on écoute l'histoire qu'on nous raconte, mais qu'on y reste collé, que l'on expose ses maigres talents pour récolter une maigre reconnaissance éphémère, mais que derrière toutes ces activités qui ne laisse guère de temps, on ne fait que se fuir soi-même : éviter coûte que coûte, de se rencontrer, se connaître... parce que nos racines, animales, culturelles, génétiques, sociales, ethniques sont maudites, honteuses, sont jetées aux oubliettes.

Et leur perte est brandie comme un progrès.

Rien ne subsiste déjà plus pour la plupart des hommes alors qu'on fonce toujours davantage dans ce nouveau monde globalisé où les frontières sont diabolisées. Ce monde où tout est tenu à bout de bras, en force, où les effets pervers sont dénoncés par les critiques et donnent de l'eau au moulin des causeurs, et jusqu'au clash final il y aura toujours à dire, toujours à faire.

Ainsi, sommes-nous occupés.

Notre temps est pris ; intégralement.

De la quête du moins cher au plus performant, de la fuite éperdue de notre solitude à la quête, non moins importante, de notre tranquillité, tout est permis : l'aveuglement, le consentement, la servitude volontaire ( quoique que...), l'à quoi bonisme, la dérision, le cynisme, l'arrogance, la suffisance, la démission, le fatalisme, l'impuissance,etc.

Il faut tenir éloignés les risques d'atteinte à nos certitudes, à notre confort moral, à notre bonne foi ou à notre découragement.

Pour ce faire, on n'hésite pas à sabrer les intrus, se ruer sur les boucs-émissaires, à gober les leurres, à se fermer à toute atteinte à notre ego.

Ce monde prétendu globalisé, mondialisé, libéral n'a pas d'équivalent dans la réussite de la fabrication d'individus fermés.

Ainsi, on zappe, on surfe... et c'est rien de le dire : mémoriser, retenir, approfondir, synthétiser sont devenus des barbarismes.

Se prendre la tête, être « casse-couilles » sont des tares universellement reconnues.

À moins de les reconnaître comme qualités chez les experts !

Mais pour que ce monde d'artifices tienne le coup, il a fallu en trouver le fondamental, le socle.

Le plus beau est l'individualisme.

On nous flatte d'être unique, on nous caresse dans le sens du poil, on nous achète, on nous paye, tout en continuant une très vieille litanie : l'exploitation de l'homme par l'homme et la mise au rebut.

Aujourd'hui, on ne nous fait plus taire, on ne nous écoute plus.

On ne nous enferme plus dans des goulags, on nous néglige et nous dédaigne.

Pouvoir absolu de l'absence...

Et si toutefois restait une faille de chair tendre, on l'attaque, on l'insulte, on la calomnie !

Le temps est devenu notre ennemi, on le passe donc à le combattre.

Mais on meurt quand même.

L'intimité n'existe plus : on la jette en pâture à la face du monde où elle atterrit, vide.

Et si certains s'arrêtent un moment pour réfléchir, leurs réflexions restent inaudibles dans le tumulte car le surenchérissement, la surabondance les renvoient à leur inanité.

Le désir d'artifices devient une nécessité, un moyen de survie, un sauve-qui-peut !

Diantre ! Mais qu'est-ce donc l'artifice ?

( J'en donne les aspects les plus importants à mes yeux)

Le mensonge.

On ment, pour taire une action peu glorieuse, parce que l'on sait ce qu'est la gloire ;

on ment pour embellir une réalité très ordinaire

on ment par lâcheté

on ment parce que l'on se croit important et qu'il faut que ça se sache

on ment pour protéger l'autre

on ment pour se distraire, pour jouer.

On ment parce que c'est le seul argument qui nous reste ou bien parce que l'on est agacé. Et le mensonge touche juste parce qu'il séduit.

Certains mentent , c'est une seconde nature, ils mentent parce qu'ils sont médiocres et qu'ils se voudraient grands, parce qu'ils sont lâches et qu'ils se voudraient héros, parce qu'ils ont une certaine idée de la beauté.

L'artifice est l'art de tromper.

Le caméléon use d'artifices pour changer ses couleurs. Il y va de sa survie.

Certes tout le monde n'est pas maître dans l'art de tromper mais se tromper soi-même est devenu la condition quasi exclusive de l'intégration ; parce qu'intégration est un joli mot aussi, mais c'est une autre histoire !

Ainsi il n'est plus besoin de dictature pour diriger et opprimer : séduire et mentir suffisent.

C'est ce qu'on appelle « démocratie ».

Tout en douceur...jusqu'aux abîmes de l'horreur.

La persona

C'est le masque que l'on met, le personnage que l'on se compose, c'est le rôle que l'on joue, pour se protéger du monde.

Alors ? Comme le caméléon ?

Oui et non ; car il semble bien que le caméléon soit très avisé de se déguiser en branche, en feuille tandis que l'homme se protège principalement de lui-même. Des autres congénères aussi mais de lui-même principalement. Or cette protection, me semble-t-il, est beaucoup plus une entrave qu'une aide !

L'être s'enferme dans les artifices inventés par son mental !

À un certain niveau de conscience, il est judicieux de faire le large !

Car l'homme qu'on dit à injuste titre « civilisé » s'imagine qu'il peut tout maîtriser ; il a donc promu au niveau le plus haut, son côté rationnel, donc, sa raison, pensant y faire entrer la totalité du monde !

Aujourd'hui encore, il s'accroche à cette illusion.

Or, comme cela ne peut être, la part irrationnelle de son être ( l'instinct, l'intuition, la sensibilité, l'émotion, l'inspiration...) étranglée, jaillit dans tous les désordres possibles, de la croyance au fanatisme, de la drogue à la violence, de l'exhibition à la provocation ; j'en passe, j'en oublie et sans doute des meilleures comme on dit.

On en vient donc naturellement à la notion d'authenticité.

Il me semble que l'authenticité, comme la décence ou le bon sens ne nécessite pas d'explication. Certes ces notions se sont perdues au fur et à mesure que notre capitalisme ultra libéral confisquait sa culture au peuple pour la remplacer par une non-culture de consommation.

Et c'est à cet endroit que je situe le feu des artifices.

La culture populaire avec ses contes, ses mythes, ses dictons et son théâtre, ses superstitions, sa musique et ses chansons, faisait lien entre le monde et l'homme, entre l'être et son inconscient. Entre ses courages et ses peurs.

Si l'authenticité est difficile à décrire puisque multiple et mouvante, nous pouvons au moins dire ce qu'elle n'est pas.

Outre les artifices déjà énoncés, elle exclut les manigances, l'ignorance, la démission de soi, l'indifférence.

Elle est ou n'est pas spontanée mais elle ne cohabite pas avec l'irresponsabilité ; elle n'admet pas l'incompétence ; elle peut tolérer le pouvoir jusqu'à un certain point ; elle a besoin de courage et de vigilance : elle est fragile comme la vérité mais indestructible comme elle.

L'authenticité n'a rien d'une idée universelle , elle n'est que celle d'un individu, d'un groupe ou d'une société à un moment donné.

Elle est comme la vie, si elle n'est pas la vie.

Tous les masques sont mortifères.

L'artifice encombre, embrouille, pipe les dés, triche le jeu...

On apprend quand même à nos gamins, à l'école, en classe de philosophie que les « masques » sont nécessaires à la vie en société.

Cela sous-entend que l'homme est mauvais, si laid qu'il doit se cacher à lui-même avec des dogmes, des lois, des croyances, des interdits qui ont pour principal effet : la névrose.

Mais l'authenticité ne peut rien, ne résout rien car elle l'origine perdue et le but à retrouver pendant que dans la lutte perpétuelle de la vie, l'artifice fait des victimes.

L'artifice a détruit le lien ; il a confiné la peur derrière des murs de carton pâte, il a réduit sa richesse intérieure à quelques données factuelles et temporelles.

Cette authenticité est le vrai, abordable par l'homme ordinaire ou exceptionnel ; elle ne s'apprend pas dans les livres ni sur les bancs de l'école.

Pour l'acquérir il faut déconstruire les idées reçues, les a priori, les conditionnements : rendu au point zéro, le vrai se mélange à la vie.

Tout le contraire de la construction opiniâtre de « trucs » de modèles, de leçons, de recettes, d'apprentissages des comportements.

Il a existé des civilisations – oh ! Pas des empires- ou le seul artifice était les parades, les ornements, les peintures sur le corps, les totems et tout un langage symbolique qui reliait l'homme au monde, par le sacré.

Il n'existe plus aucun langage symbolique qui nous lie au monde par le sacré et rien ne pourra laisser encore longtemps l'humain dans son désert factice.

Je suis convaincue que se dépouiller de tous les artifices que nous dicte un mental habile à nous faire croire qu'il nous protège- alors qu'il accroît nos faiblesses- est la seule voie positive.

Ce que j'appelle « le retour à l'animalité » est le contraire de ce qui est compris dans le langage courant- et qui est dévoyé : nous n'avons de cesse de mettre toutes les atrocités commises par l'homme sur le compte de son animalité.

Ce qui est un contre-sens.

Mais si couramment admis qu'il semble impossible d'en venir à bout.

Toutes les sagesses du monde prônent l'abandon, le vide intérieur qui nous rend disponibles, l'attention donc la vigilance, bref, toute attitude qui exclut l'artifice !

L'amour de soi n'est que cela : l'acceptation de notre être et non plus la contemplation de notre paraître.

Ainsi donc le chemin de notre réalisation ( processus d'individuation) passe par le dépouillement de tous ces falbalas encombrants et évite l'accumulation !

Ce processus devient un défi de plus en plus difficile dans notre « société de spectacle », de surf, de zapping, de courses de plus en plus effrénées vers le plus de tout.

Au niveau social, la décroissance n'a pas d'autre signification pour moi.

J'aime lancer des galets dans l'eau, et qu'ils ricochent !

Quant à ceux qui aiment les liens et les références, je vous conseillerais la lecture exhaustive de C.G. Jung ! Et, pendant que vous y êtes, ajoutez-y l'intégralité des oeuvres de J. C. Michéa.

« … Toutefois, comme je ne suis pas un philosophe mais un empiriste, je ne puis me permettre de donner a priori une valeur générale à mon tempérament particulier, c'est-à-dire à mon attitude individuelle en face des problèmes de pensée. Le seul, apparemment, à pouvoir prendre une telle liberté est le philosophe qui confère une valeur générale à son attitude et ne voit pas – si tant est que cela soit possible- dans sa personnalité individuelle, avec ce qu'elle a de contestable, une condition essentielle de sa philosophie. » C. G. Jung Les racines de la Conscience .

Aussi, comme je considère que chacun se devrait d'être philosophe, je prends cette liberté.


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26 réactions à cet article    


  • alinea Alinea 30 juillet 2012 12:03

    Ben oui ! Qu’il n’y ait plus rien de sacré, c’est peut-être cela que je déplore !
    L’artifice est un mot dans lequel on peut mettre pas mal de choses ! Et quand je parle du caméléon je parle de tous ces artifices « vitaux ».
    Ce que je dénonce, ce sont bien les artifices mortifères.


  • jef88 jef88 30 juillet 2012 11:07

    par l’artifice qui n’exige de nous que passivité ou soumission.


    Nous avons remplacé un monde avec lequel nous sommes en relation par un monde que nous dominons

    je me suis arrêté la !
    difficile de mieux se contredire !!!


    • alinea Alinea 30 juillet 2012 11:24

      jet 88 : vous avez raison : c’est que je ne parle pas « des mêmes » :
      Pour dominer le monde, les dominants rendent passif le peuple ; Quand l’ensemble d’une société a lien avec le monde, la seule soumission est l’acceptation de notre réalité d’êtres dans le monde.
      Quand le dogme est « dominer », chacun se comporte en nuisible alors qu’en réalité il est aliéné.
      Il n’y a pas de liberté dans ce cas ; il ne reste, comme je le dis un peu plus bas, que la perversion des aspects intuitifs ; la seule liberté que le peuple ressent, est l’autorisation de son égoïsme.
      Pour vivre cette tension, il n’a que des artifices comme compensation.
      Néanmoins, les dominants de ce monde sont réduits au même régime !


    • Romain Desbois 30 juillet 2012 22:54

      Alinéa

      De quel monde perdu parlez vous ? j’ai bien peur que ce ne soit qu’un mithe, hélas.


    • alinea Alinea 30 juillet 2012 23:35

      Romain Desbois :
      Les rivières dans lesquelles on peut se baigner ; l’eau du robinet que l’on peut boire ; les chemins où l’on peut marcher avec ses chevaux ou ses chiens sans se faire écraser par une bagnole ; des villages où il y a encore un bistrot ; des vieux qui, assis sur leur banc, causent ou se taisent, devant leur maison ; des enfants qui jouent dans les rues ; des commères qui se parlent d’une maison à l’autre ; des gens qui prennent le temps ; des vieux qui connaissent les herbes et les salades et qui vous les désignent ( sans passer par des associations de pseudo professionnels) ; des échoppes ouvertes ; une simplicité ; un bon sens ; l’absence d’un consensus mou ; espaces ouverts ( foin des étrangers qui ont les moyens de clôturer leurs deux cents hectares de bois) ; des engueulades, des clans, des discussions ; des fâcheries mais des retrouvailles ; des rivières pleines de poissons ;
      Et je ne parle pas des mers, des océans, de tout ce que l’on ne voit pas mais que l’on sait.
      Et je ne parle pas des haies arrachées, des villages aux lotissements qui se ressemblent tous, des « chaînes » de restauration et d’hôtellerie, parfaitement anonymes.
      Un monde de gens....


    • Romain Desbois 31 juillet 2012 07:33

      Chère Alinéa

      Vous avez la nostalgie du monde de votre jeunesse , je vous comprends. Mais hélas ce monde là avait aussi des coulisses pas très belles. Autour de votre monde, il y avait à la même époque d’autres mondes pas plus enviables que dans lequel vous vivez.

      Désolé de casser votre rêve.


    • alinea Alinea 31 juillet 2012 09:54

      Romain Desbois ; pour sûr vous avez raison ; je suis une nostalgique ; mais ce monde, et son rythme, ne convient pas à tout le monde ; tout de même un peu moins de pollution... pour cet être vivant si intelligent, tellement supérieur, ça ne devrait pas poser de problème !
      Non, vous ne cassez pas mon rêve ; il l’était déjà !
      Merci en tout cas


    • Guy BELLOY Guy BELLOY 30 juillet 2012 15:30

      Bonjour Alinea :

      « il n’est plus besoin de dictature pour diriger et opprimer : séduire et mentir suffisent. »C’est ce qu’on appelle « démocratie ».

      Les républiques « bananières » ne peuvent avoir pour nom « démocratie ». Les suédois se gaussent de la France (voir video). 

      http://blogs.mediapart.fr/blog/giuliettalasubversive/190712/rubrique-carottage-transparent-christian-ecker-refuse-la-defi
       
      Et il existe des caméléons qui se déguisent non pour se protéger mais pour mieux tromper.


      • alinea Alinea 30 juillet 2012 17:45

        Elles ne peuvent pas avoir pour nom, j’en suis bien convaincue, mais c’est quand même comme ça qu’on les appelle.
        Il y a tout un glossaire à établir ! Démocratie et socialisme par exemple y auraient une bonne place !!
        Quant à notre pauvre caméléon : il trompe pour se nourrir ; il parait qu’il y a des tas de poissons qui font ça.
        Alors, je veux bien entendre que l’homme n’est rien plus qu’un animal - au sens horrible du terme !- mais alors, qu’il la ferme ! Ou qu’il retrouve cette manière d’être qui fait que, dans la nature, il y a, quand même, une nécessité et un certain équilibre !
        merci pour le lien ; enfin, ça ne remonte pas le moral tout ça !!!


        • Leo Le Sage 30 juillet 2012 18:20

          @AUTEUR/Aliena

          Le zapping est mauvais pour la santé donc j’évite...

          Pour votre article je sens qu’il ne va pas plaire...
          Forcément un article sur la conscience [mensonge] est forcément anxiogène pour certains...

          Ne pas comprendre que le mensonge fait partie de soi est une anerie de première.
          On sait par exemple que lors du sommeil, le cerveau répare la mémoire et donc fait les ajustements nécessaires.
          En clair, il modifie la réalité pour être plus conforme à la [bonne] conscience du titulaire du cerveau en question.
          Un mensonge de plus donc...

          Votre article parle d’artifice comme le cerveau crée une mémoire...
          C’est peut-être beau mais ce n’est pas forcément la vérité...
          Tout est dans la nuance...

           
          Cordialement

          Leo Le Sage
          (Personne respectueuse de la différence et de la pluralité des idées)


          • alinea Alinea 30 juillet 2012 19:05

            La vérité, Léo, existe mais on ne peux pas la fixer ; les mots sont donc impropres à la chose. Elle ne se perçoit que par éclairs, illumination, intuition : du reste, le génie, en quelque domaine que ce soit, fonctionne comme ça.
            Je parle du mensonge comme arme de domination.
            Je toujours haï le mensonge car c’est l’atout du manipulateur !
            À force de vivre avec des animaux,j’ai mieux compris comment on pouvait vivre en société tout en étant vrai.
            Le mensonge, ponctuel... mais une société qui fonctionne sur ce seul... quoi ?
            Les rêves ne sont pas des mensonges, bien au contraire ; ils sont notre rapport au monde des symboles, si essentiel : mais combien se souviennent de leurs rêves ? Les mémorisent ? Les écrivent, les comprennent ?
            Ce n’est pas le rythme de la vie citadine qui encourage l’utilisation de cette bombe de libération !


          • Leo Le Sage 30 juillet 2012 20:53

            @AUTEUR/Par Alinea (xxx.xxx.xxx.84) 30 juillet 19:05
            Vous dites : « Je toujours haï le mensonge car c’est l’atout du manipulateur ! »
            Il va de soi qu’une personne qui se prétend adulte et responsable fuit le mensonge.
            La question ne se pose même pas...
            [Pas pour moi en tout cas]
            A ce propos, on m’a bien accusé d’être un plagiaire, donc je suis un menteur qui assume...
            Je confirme donc que l’arme du faible ET du manipulateur est bien le mensonge !
            [Je crois même qu’une bonne partie des agoravoxiens sont convaincu que je suis un adolescent boutonneux en plus d’être un plagiaire]

            Vous dites : « Les rêves ne sont pas des mensonges »
            Euh...
            Je ne parle pas des rêves.
            De plus je parle de l’aspect strictement scientifique de la façon dont le cerveau répare la mémoire :
            Elle modifie la mémoire pour être plus supportable.
            (Science et Vie)

            Dans un de vos commentaires plus bas, vous me semblez pessimiste...
            Une belle femme dans l’âme qui est pessimiste, n’est-ce pas quelque part de la faiblesse ?
            Si vous savez ce qu’on me fait subir, je crois que vous serez heureuse de votre situation.
            La vie n’est jamais un long fleuve tranquille pour tous et particulièrement pour l’élite.

            Soyez positive, comme moi je le suis.
            Tenez mes détracteurs sont les moins crédibles aussi : le rêve quoi... smiley
            Vous plaisez à Lamouet, cela veut dire que vous valez quelque chose...

            Faites comme toute personne sérieuse :
            « Les chiens aboient et la caravane passe » (proverbe arabe)

             
            Cordialement

            Leo Le Sage
            (Personne respectueuse de la différence et de la pluralité des idées)


          • C'est Nabum C’est Nabum 30 juillet 2012 18:30

            Alinéa


            Quand sera venu l’heure, je ferai don de mon corps à l’absence mais tout comme vous, mes mots circuleront longtemps, mystérieux et actifs sur cette vague magnifique.

            Nous savons qu’ils ne servent pas, qu’ils sont des lucioles dans une nuit imposée par des plus grands, des plus puissants, des plus forts que nous. Pourtant, nos misérables reflets serviront peut-être à éveiller quelques consciences.

            Ne désespérons pas !

            • alinea Alinea 30 juillet 2012 18:56

              C’est Nabum : je suis tout sauf désespérée ; je trouve que la vie est belle, que le monde est beau ; peut-être pas partout ; c’est juste qu’on me l’abîme (!) et que je ne peux rien faire.
              J’ai l’impression de vouloir défendre quelque chose qui se délite de partout ; c’est fatigant mais peut-on trouver du repos dans le chaos ?


            • Guy BELLOY Guy BELLOY 30 juillet 2012 19:38

              @ALINEA :«  je trouve que la vie est belle, que le monde est beau ; peut-être pas partout ; c’est juste qu’on me l’abîme »

              Je ne voudrais pas vous gâcher la soirée ; souvenez-vous simplement de votre article précédent sur le harcélement sexuel. La vie devrait être belle pour tout le monde, effectivement. Mais on n’est pas au pays des Bisounours. Dites-vous bien que certains êtres humains, des deux sexes, sont abîmés personnellement dans des circonstances différentes.
              Vous qui êtes sauf erreur au P.G., devriez le savoir mieux que personne. L’histoire nous apprend que l’homme a toujours été un loup pour l’homme. Il le sera toujours (pourquoi changerait-il ?) Des films comme « l’aveu » ou « Z » nous en donnent un aperçu. Récemment l’anniversaire de la rafle du Vel’ d’Hiv’ nous rappelaient l’horreur, horreur qui se renouvelle régulièrement comme les génocides en Afrique noire orchestrées avec la complicité de certains puissances étrangéres et ce, pour l’accès aux richesses du sous-sol. Des faits qui ont été rapportés par la plupart des journaux indépendants.
              Désolé, Alinéa, mais il faut assumer ces vérités aussi douloureuses puissent-elles être.


            • alinea Alinea 30 juillet 2012 19:52

              Guy ; j’ai passé beaucoup de temps à me protéger, mais j’assume ; je ne crois pas que la vie est belle ( même si je le dis comme ça), il faudrait juste qu’elle soit la vie ; et c’est chacun d’entre nous qui fait la vie ; il y a tellement d’horreurs qui pourraient être évitées, sans aller au paradis des feuilletons, paradis qui ne me plairait pas du reste.
              Je ne déteste pas les combats, ni les rudesses,ni l’inconfort , juste quelque chose de consistant en face de soi ; savoir à qui on a affaire .
              Je serais plus à l’aise dans une vraie jungle, car avec un minimum d’expérience, je saurais m’y débrouiller ;
              Non l’humain contemporain est globalement trop factice pour que je puisse m’y retrouver.


            • Romain Desbois 30 juillet 2012 23:08

              Je ne sais si vous pourriez être à l’aise dans une vraie jungle, à moins d’être dans une fiction genre Tarzan.

              Vous avez raison beaucoup d’horreurs pourraient être évitées, envers les humains mais aussi envers les autres animaux.

              Mais curieusement lorsque l’on même un combat contre le spécisme , l’on est tout de suite affublé de termes tels que : totalitaire, sectaire, intégriste, etc....

              De la novlangue.


            • alinea Alinea 30 juillet 2012 23:16

              Romain Desbois : je ne supporterais pas, déjà au niveau climat, la jungle ; je ne pense pas du reste qu’il en reste beaucoup ; c’était une image : je crois que je réussirais à me débrouiller avec « la nature » ( quoiqu’elle n’existe plus elle non plus !) ; dans les bois, à la campagne ; vraiment. En ville, je ne mettrais pas trois jours pour mourir.
              On trouve toujours partout des cons prêts à nous agresser dès qu’on pense quelque chose qui n’est pas dans la pensée unique !
              Défendre les animaux ? Quelle idée.
              Personne ne réfléchit ou ne sait que tous les grands hommes ( je ne parle pas du genre Napoléon bien sûr !) avait cette sensibilité à leur monde, donc, bien évidemment,, aux animaux !
              C’est, sans aucun doute, un signe de civilisation, une supériorité de conscience.
              C’est fou comme cela agresse !


            • Guy BELLOY Guy BELLOY 30 juillet 2012 20:07

              @Alinéa : « et c’est chacun d’entre nous qui fait la vie ; il y a tellement d’horreurs qui pourraient être évitées »

              Pour conclure :
              Oui mais ayez à l’esprit l’essentiel : ce n’est pas nous qui sommes aux « manettes ».

              Bonne soirée... 


              • Guy BELLOY Guy BELLOY 30 juillet 2012 20:15

                Sans vouloir m’imposer, je me demande pourquoi vous vous engagez ainsi : vous n’avez pas, semble-t-il été blessée par la vie (et j’en suis heureux pour vous) ; pourquoi ne pas « cultiver votre jardin » à l’abri des passions malsaines de ce monde. Musicienne (quelle chance !), linguiste, apicultrice... Pourquoi ne pas rester en retrait ? 


                • alinea Alinea 30 juillet 2012 20:24

                  Parce que j’ai vécu « en retrait » mais pas en retraite, très longtemps ; à un moment, je me suis dit qu’il fallait que je m’engage ; j’ai adhéré au PG ;entre autres pour ça.
                  Mais je fais un jardin, j’ai des chevaux, des chiens et je me remplis de ce bonheur là ; je bosse avec des gens, aide aux chevaux, aux vaches ou que sais-je ; je m’engage dans ma commune, là où c’est quand même assez cool ; non, je ne peux pas m’empêcher de penser ni d’écrire.
                  mais je sais aussi parler de choses plus légères,quoique... !


                • brieli67 30 juillet 2012 21:00

                  Ach Jung ! L’ignoble plagiaire et exploiteur de Sabina Spielrein, malheureuse névrosée qui fut sa patiente, qu’il engrossa et abandonna non sans lui avoir volé nombre de concepts dont il s’attribua la paternité.

                  Le sinistre jeu entre Freud, qui voyait en Jung un émissaire vers un monde scientifique germanique qui ne voyait guère d’un bon oeil la proportion de Juifs dans la Psychanalyse et Jung qui versa dans le National Socialisme et n’eût aucune protestation à formuler quand Freud fut expulsé de Vienne après l’Anschluss..

                  Et quelquefois du cocasse et symptômatiquedans ce trio maudit Freud-Spielrein-Jung quand Sabina décida d’attribuer à l’enfant naturel de Jung le prénom de :

                  ...SIGMUND !

                  Par LADY75 (xxx.xxx.xxx.25) 10 octobre 2011 15:55


                  tout ce qu’on ne trouve pas sous fagots du cellier d’Avox !!

                  • alinea Alinea 30 juillet 2012 21:13

                    Ah Brieli, vous me manquiez, Monsieur je sais tout par internet ; bon, votre lien impossible de l’ouvrir. J’ai lu pas mal de choses, de Jung, bien sûr, mais sur Jung.
                    Je n’’étais pas au courant de cette sordide histoire de vol de génie !
                    En tout cas, des gens comme lui ont subi bien des attaques, de gens comme vous, dirais-je !
                    On l’a traité de nazi, enfin bref, dans le petit monde occidental, il n’a pas fallu attendre 2012, pour que les pauvres d’esprit jalousent les grands.
                    Je comprends bien que ce que raconte ce type soit hors de portée de tous les rationalistes du monde entier !
                    ce fait n’est pas une nouveauté ; mais voyez-vous, nous sommes un certain nombre à nous en foutre !
                    Vous devriez souffler à Onfray votre post ;



                    • alinea Alinea 31 juillet 2012 19:39

                      « ...La rencontre avec mes analysés et la confrontation avec le phénomène psychique qu’eux et mes malades m’ont présenté, dans un déroulement inépuisable d’images, m’ont appris infiniment de choses, non seulement des données scientifiques, mais aussi une compréhension de mon être propre.
                      J’ai beaucoup appris grâce à eux et notamment à travers erreurs et échecs. J’ai analysé surtout des femmes qui s’y adonnaient souvent avec une conscience, une compréhension et une intelligence extraordinaires. Elles ont beaucoup contribué à me faire découvrir des voies nouvelles dans la thérapie....
                      Mes malades et mes analysés m’ont si bien mis la réalité de la vie humaine à portée de la main que je n’ai pu faire autrement que d’en dégager des faits essentiels.. ; »
                      C.G.Jung, souvenirs, rêves et pensées.
                      Désolée de préférer Dieu à ses saints ! ou ses « satans » !
                       bien à vous


                      • C'est Nabum C’est Nabum 1er août 2012 07:08

                        Alinéa


                        Du factice à l’artifice
                        De l’imitation au faux
                        De l’omission au mensonge
                        De la démocratie à l’oligarchie

                        Nous pourrions multiplier ainsi les glissements de notre société.

                        et dans les loisirs 
                        du sport à la guerre
                        du spectacle à la canonnade (feu d’artifice)

                        Rien n’échappe à notre manie du
                        Faux-semblant
                        du maquillage
                        du déguisement
                        des grimaces
                        des paillettes

                        Que reste-t-il d’authentique ?

                        j’espère que nous pouvons être compter dans ce domaine si rare

                        Merci

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