• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Le livre noir de la RGPP

Le livre noir de la RGPP

Annoncé officiellement par Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FORCE OUVRIERE, le 26 août suite à son entretien avec le Premier ministre, le « livre noir de la RGPP » (Révision générale des politiques publiques) rédigé par FO est actuellement diffusé.

A travers 136 pages, une quarantaine de sujets touchant directement tous les usagers du service public, des exemples précis et factuels, des chiffres et statistiques en appui, des comparaisons internationales, des témoignages, le « livre noir de la RGPP » décrypte cette casse organisée du service public.

Jamais concertées, jamais débattues, ni au Parlement, ni avec les élus locaux, ni avec les organisations syndicales, ni avec les ministères, 561 mesures de la RGPP ont été élaborées entre 2007 et 2011 en catimini par le Comité de modernisation des politiques publiques (CMPP) : quelques préfets et hauts dirigeants du ministère du budget ainsi que des acteurs du secteur privé, intéressés directement à la privatisation de missions publiques du fait de l’activité de leurs sociétés. Chaque mesure est, de fait, source de conflits d’intérêts.

Par cet ouvrage, FORCE OUVRIERE a voulu mettre en évidence de nombreux impacts néfastes de la RGPP pour tous les usagers (particuliers, salariés, retraités, élus, entreprises, etc) tout en rappelant que la RGPP tue :

  • les emplois publics : Force Ouvrière a évalué à 400 000, le nombre de destructions d'emplois au niveau de l'Etat depuis 2007, soit au niveau de chaque département 2/3 des effectifs publics en moins sur cette période ;

  • des agents publics et des fonctionnaires : comme l'illustre les drames vécus dans l'inspection des finances, à l'ONF, à la police, au ministère de l'écologie, à l’hôpital, etc

  • les territoires en les désertifiant : fermetures de services dans les hôpitaux (11%), de maternités (6%), de commissariats (12%), de gendarmeries (21%), de tribunaux (38%), de bureaux de poste (plus de 8 000 en 5 ans), de classes (1 500 à nouveau à la rentrée 2011) d’écoles, de bases militaires, de sous-préfectures, etc

A travers une quarantaine d’exemples concrets et de cas locaux, rangés selon huit grandes thématiques de la vie courante, ce document caractérise les effets dévastateurs de la RGPP pour les usagers du service public que nous sommes tou(te)s :

  1. Se déplacer, où l'on découvre que l'Etat perçoit des dividendes à la SNCF qui augmente ses tarifs, que les routes ne sont plus déneigées correctement, que griller un stop n'est plus une éliminatoire lors de l'épreuve du permis de conduire, que des voitures volées sont blanchies et remises en circulation légalement.

  1. Travailler, où le livre noir rappelle les conséquences concrètes de la création de pôle emploi et son impact négatif pour lutter contre le chômage, l'éloignement des services destinés au monde économique (DRIRE, CCRF, Inspection du travail, chambres consulaires...), comment la disparation des services techniques publics pénalise le secteur privé et met en danger les populations, ou encore en quoi le logiciel Chorus fait couler des associations.

  1. Se former, où l'on apprend tout sur les fermetures de classes, la disparition rampante du métier d'enseignant, la fin de l'encadrement spécifique pour les élèves en difficultés, l'impossibilité d'accueillir des enfants handicapés et les remises en causes fondamentales de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche.

  1. S'informer, où l'on constate qu'il est de plus en plus difficile d'obtenir des informations de l'administration, de percevoir des allocations familiales, d'obtenir des statistiques publiques, de connaître de temps qu'il fera le lendemain.

  1. Être en sécurité, où l'on prend peur en constatant que la police n'est plus en mesure d'assurer la sécurité des biens et des personnes, que de véritables milices privées prennent le relai, que l'état des prisons se dégrade, que la justice n'est plus accessible à tous, que la défense nationale est à bout de souffle, que de nouvelles catastrophes telles que l'explosion d'AZF et l'effondrement de la tribune du stade de Furiani peuvent se reproduire faute de contrôles.

  1. Se nourrir, où tout est dit sur la sécurité alimentaire lorsque des abattoirs ne sont plus contrôlés ou que les restaurants et même les cantines scolaires n'ont plus d'inspection sanitaire.

  1. Se cultiver, où il apparaît que les missions d'archéologie et de préservation du patrimoine sont marchandisées, qu'il faut maintenant payer pour avoir accès à la culture.

  1. Se loger, où comment que de moins en moins de logements sociaux sont construits et comment les locataires vont payer plus.

  1. Se soigner, où l'on devient malade devant la déshérence de l'hôpital, où se soigner devient un luxe et où obtenir une transfusion sanguine deviendra de plus en difficile.

  1. Consommer, où l'on enrage de constater que les consommateurs ne sont plus protégés, que des marchandises dangereuses sont en libre circulation dans le commerce, que des zones de non-droits livrés aux trafiquants sont créées suite au retrait des douanes.

  1. Avoir des loisirs, où l'on ne s'amuse pas de voir le sport recentré sur le haut-niveau et délaissé l'activité populaire, les services en charge du tourisme orientés vers les activités de luxe et de voir l'accès aux forêts interdite.

Le livre noir de la RGPP est disponible en téléchargement :

http://www.force-ouvriere.fr/page_principal/service-public/pdf/livre_noir_RGPP.pdf


Moyenne des avis sur cet article :  4.69/5   (13 votes)




Réagissez à l'article

4 réactions à cet article    


  • Richard Schneider Richard Schneider 7 octobre 2011 19:05

    Article très instructif. Depuis le temps où on entend parler de ce machin la RGPP ! 400 000 postes perdus pour les citoyens. Si encore la réduction des fonctionnaires se faisait avec discernement, mais non, on coupe, on taille, on éradique à tout-va !

    Et vous voulez en reprendre pour cinq ans ! En 2017, il n’y aura plus que des milices privées pour assurer l’ordre et la sécurité, il n’y aura plus d’enseignants d’état, puisqu’ils seront recrutés par des boîtes privées etc ...
    Citoyens de ce pays, réveillez-vous : avec la Gauche, ça ne sera pas le paradis, mais au moins vous pourrez essayer d’exiger de stopper l’hémorragie dans les services publics.

    • eric 8 octobre 2011 11:01

      Hilarant : on aurait fermé la moitié des des postes (8000 sur 17 000 ! ). 2/3 de fonctionnaires en moins dans les départements ? Et des chiffres sur le logement social qui sont aisément vérifiables ( on vient de battre un record trentenaire en matière de construction).
      150 000 postes supprimés depuis 2007, mais FO compte par exemple les fusions de directions entre Ministère, les postes vacants etc...Ainsi, si on élimine un doublon, c’est une épouvantable agression contre le service public. 150 000 sur 5 ans, c’est del’ordre de 1% par an. N’importe quelle boite privé fait mieux en productivité chaque année, mais là, la fonction publique d’État serait dans un état ou en fait il vaudrait mieux pour les citoyens ne plus vivre tellement cela est devenu dangereux risqué et sans perspective. Cela ne devrait pas manquer de poser des questions sur l’efficacité des survivants. On est pas encore revenu au niveau de 92, après l’augmentation massive des embauches de Mitterrand, et déjà c’est la catastrophe généralisée.
      A ce demander ce qu’ils font !
      Quand aux drames vécus dans les administrations, alors là oui. SI les taux de suicide à France télécom, privatisée sont très inférieurs aux taux nationaux, il n’en va pas de même à la poste et à l’éducation nationale, au point que l’on serait de se demander si une privatisation, certes désolante sur le plan des principes politiques, ne serait pas une urgence humanitaire pour sauver des vies.

      A trop vouloir démonter, FO prouve que sa seule ambition est l’immobilisme et ses seules solution quantitatives.
      Il est désolant qu’un grand syndicats représentatif puisse sortir un document ou visiblement, il n’y a aucune proposition pour améliorer la qualité les coûts et l’efficacité du service public.
      En réalité, c’est même révoltant, car ses gens sont par définition d’excellents connaisseurs du système et devraient plus que d’autre avoir des idées d’amélioration.

      C’est vraiment du toujours plus bête et méchant et puis grand silence sur un des aspects phare de la politique en question : Le candidat Nicolas Sarkozy s’était engagé, en 2007, à reverser 50 % des économies réalisées aux agents, sous forme de revalorisation salariale. Mais la Cour des comptes et Gilles Carrez, rapporteur général (UMP) de la commission des finances de l’Assemblée nationale, ont calculé que les fonctionnaires ont récupéré plus que prévu en 2009 et 2010.
      Curieux cette pudeur ....Non seulement nous somme de plus en plus privé de fonctionnaires, mais ils sont de mieux en mieux payés. Nous nous privons pour payer nos dettes, mais l’argent va dans leurs poches....


      • paul 8 octobre 2011 12:44

        Il faut sabrer à tout prix ( A A A  !!! ) dans les effectifs de la fonction publique .
        Pour cela - culture du résultat et du chiffre obligent ( texte cadre d’un certain ministre de l’intérieur en 2006 ) - rien de tel qu’une bonne prime pour stimuler les bonnes volontés qui appliqueront les principes de cette nouvelle bible de la fonction publique : la RGPP .
        C’est ce qui a permis à la rectrice d’académie de Poitiers de toucher une jolie prime de 22.000 euros : tu supprimes, on te prime !

         http://www.charentelibre.fr/2011/10/08/la-rectrice-interpellee-sur-sa-prime-de-22-000-euros,1058804.php&nbsp ;&nbsp ; 


        • paul 8 octobre 2011 12:49

          Le lien ne fonctionne pas,mes excuses, mais il ne faut pas rater l’article paru dans la Charente libre ce jour, visible sur le Net .

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON

Auteur de l'article

Zainil


Voir ses articles






Les thématiques de l'article


Palmarès