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Le sens du clash historique Trump-Zelensky. Périls sur l’Europe que Trump n’a pas divulgués après l’appel téléphonique à Poutine le 12/02/25

 Que peut-on dire, à l’invitation du président américain Donald Trump, des voyages du président français Emmanuel Macron, du Premier ministre britannique Keir Starmer et du président ukrainien Vladymyr Zelensky, à Washington, fin février ? Voyages qui se sont suivi, à quelques jours d’intervalle, fin février 2025, et se sont terminés par un clash entre le président Trump et le président Zelensky.

Les rencontres entre le président américain et le président français, le 24 février, et le Premier ministre britannique, le 27 février, ont été globalement calmes et aimables, même si le président américain n’a rien promis en termes de garanties sur la paix en Ukraine, préférant exprimer sa confiance en Vladimir Poutine. En revanche, la rencontre de Zelensky et Trump a dérapé, elle a tourné au pugilat, et publiquement et en direct, devant des caméras de télévision aux quatre coins du monde.

Dans une scène d’une tension inouïe, Donald Trump et Volodymyr Zelensky se sont affrontés dans le bureau ovale, le président américain menaçant son invité, en haussant la voix, de « laisser tomber » l’Ukraine s’il ne faisait pas de concession à la Russie. « Trump et Vance, le vice-président américain, ont reproché au dirigeant ukrainien de ne pas lui dire merci pour le soutien que les États-Unis lui ont apporté pendant la guerre.

« Ils lui ont également dit que, sans les armes américaines, la guerre avec la Russie n'aurait duré pas plus de deux semaines [se terminant par une défaite ukrainienne] et l'ont averti que Kiev n'était pas dans une bonne position de négociation. »

« Votre peuple est très courageux, mais soit vous concluez un accord, soit nous sortons. Et si nous partons, vous vous battrez tout seul », a déclaré M. Trump à M. Zelensky.

Le dirigeant américain a affirmé que l'armée ukrainienne souffrait d'une « pénurie de soldats » et qu'elle « ne gagnait pas » la guerre, bien qu'elle ait une chance de « s'en sortir » « grâce à nous ».

« Votre pays est en grande difficulté », a-t-il dit à M. Zelensky, qui a répondu par « Je sais, je sais ». Et le président américain qui a été très explicite sur l’avenir de l’Ukraine assène à Zelensky : « Vous jouez avec la vie de millions de personnes. Vous jouez avec la troisième guerre mondiale (...) et ce que vous faites est très irrespectueux pour le pays, ce pays ».

 Donald Trump, très en colère, juge qu'il sera « très difficile » de négocier avec son homologue ukrainien. « Soit vous concluez un accord, soit nous vous laissons tomber. (...) Vous ne vous montrez pas du tout reconnaissant envers les États-Unis, déclare le président américain. »

« Le président ukrainien a lui assuré que l'Ukraine ne ferait « pas de compromis avec un tueur sur notre territoire », en référence au président russe. »

« Et ce n'est pas une bonne chose. Bon, je pense que nous en avons vu assez. Ca va faire un grand moment de télévision », lance le président américain. Et il pourra revenir quand il sera prêt à la paix », a déclaré le président américain sur son réseau social, peu après leur entretien houleux »

Le monde a été sidéré vendredi après la violente altercation entre Donald Trump, J.D. Vance et Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale de la Maison-Blanche. Comme le rapportent les médias du monde, ils décrivent ce qui s'est passé dans le bureau du président américain comme « un moment de tension extraordinaire et sans précédent ».

Après cette joute verbale historique entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky dans le Bureau ovale qui doit avoir certainement un sens, le président ukrainien quitte prématurément la Maison Blanche sans signer l’accord autour des minerais, et la conférence conjointe qui devait suivre a été annulée.

Et cette brouille a eu de graves répercussions sur l’Europe. En fait, c’est toute l’Europe qui est ébranlée par l’échec et la violence de la rencontre entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, ce vendredi 28 février, à la Maison Blanche. Le problème pour l’Europe est comment résister à Moscou, sans les États-Unis ; et tout laisse penser que le lâchage américain va continuer ; dès lors se pose la question de la sécurité de l’Europe face à une Russie qui se trouve confortée par une administration Trump prête à toutes les concessions pourvu que les cessations des hostilités soient signées au plus vite.

Quant au Premier ministre britannique, Keir Starmer, après les échanges chaleureux qu’il avait eus avec Donald Trump, le 27 février, et l’espoir que son pays allait servir de « pont » entre le Vieux Continent et les États-Unis, l’humiliation subie par Zelensky devant les caméras du monde entier efface d’un coup ses efforts, ainsi que ceux d’Emmanuel Macron, pour plaider la cause ukrainienne auprès de Donald Trump. Et, aussi celle de l’Europe, doit-on comprendre, dans ce qu’ont plaidé les deux dirigeants européens.

Force de dire qu’après la rencontre Trump-Zelensky, la situation change complètement pour les pays d’Europe, ils se retrouvent encore plus seuls depuis l’appel téléphonique de Trump à Poutine, le 12 février 2025. Et, à la Conférence de Munich sur la sécurité, le 14 février, le vice-président américain, J. D. Vance, avait spectaculairement minimisé les menaces russes et chinoises pour critiquer l’Union européenne. Comme l’a reconnu, le vendredi soir de cette conférence, l’Estonienne Kaja Kallas, la pourtant très atlantiste haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères, sur le réseau X : « Aujourd’hui, il est devenu clair que le monde libre a besoin d’un nouveau leader. C’est à nous, Européens, de relever ce défi.  »

L’Europe comme le déclarent Kaja Kallas, le président Macron et d’autres dirigeants européens peuvent-ils relever le défi face au président Trump ? C’est désormais une « question existentielle » pour l’Europe.

Il faut donc s’interroger sur les raisons qui ont poussé le président Trump à se rapprocher du président russe, Vladimir Poutine. Pourquoi ce changement de la politique de Donald Trump à l’égard de l’Ukraine, contrairement à celle de son prédécesseur, Joe Biden ? Certainement, il doit y avoir des raisons arbitraires pour que Donald Trump change radicalement de position sur la guerre en Ukraine, et il se retrouve même en conflit avec ses alliés européens. L’invitation du président français et du Premier ministre britannique n’ont pas changé la position américaine.

Et le plus étonnant est qu’il y a une communion d’idées dans la nouvelle administration américaine. Le vice-président J.D. Vance comme les autres membres de l’équipe dirigeante de Trump sont solidaires avec leur président : ils sont tous convaincus qu’ils servent la bonne cause.

Et si la rencontre du président américain avec le président ukrainien s’est terminée par une grave altercation et en plus, elle a été diffusée dans le monde entier, on peut dire que c’est une bonne chose que le monde entier a été rendu témoin. Pourquoi ? Le monde entier est dans son droit de s’interroger pourquoi cette dispute dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, qui plus est concerne la première puissance mondiale. Il doit certainement y avoir des « raisons terribles raisons qui n’ont pas été dites », et que le président américain sait et qu’il n’a pas divulguées, et qui ont amené à cette rupture sur l’Ukraine.

La seule possibilité pour comprendre ce qui se passe sur cette guerre est de se référer à l’appel téléphonique de Trump à Poutine, le 12 février 2025, et ce qu’ils se sont dits ; et c’est cet appel à Poutine qui a enclenché le changement de politique du président américain envers l’Ukraine.

D’autre part, Donald Trump a annoncé avoir parlé « plusieurs fois » à Vladimir Poutine récemment, ce qui signifie qu’un dialogue s’est instauré entre Washington et Moscou. Ce que confirment les discussions au sommet États-Unis-Russie, à Ryad, le 18 février, suivies d’une réunion de diplomates russes et américain, le 27 février, à Istanbul. Le 28 février, la Russie annonce avoir nommé un nouvel ambassadeur aux Etats-Unis, Alexandre Dartchiev, à Washington. Le ministère russe des Affaires étrangères annonce que les États-Unis ont donné leur accord pour la nomination d'Alexandre Dartchiev en tant que nouvel ambassadeur russe à Washington.

Dans ces événements qui se précipitent, il y a cette impression qu’une « course contre la montre » se joue dans ce processus nouveau pour le règlement de cette guerre en Ukraine. Pour avoir une idée, retenons trois points-clés qui expliquent, dans un certain sens, la position de Donald Trump sur la guerre en Ukraine.

Le premier : « Vous jouez avec la vie de millions de personnes. Vous jouez avec la troisième guerre mondiale »

Le deuxième : « « Soit vous concluez un accord, soit nous vous laissons tomber »

 Le troisième : « C’est toute l’Europe qui est ébranlée par la position de Washington. La question se pose, en cas de lâchage américain, comment continuer à soutenir Kiev et, au-delà, comment assurer la sécurité de l’Europe. »

Au final, c’est une Russie gagnante au détriment de l’Europe, après trois ans de soutien occidental à la guerre en Ukraine. Comment répondre à ce retournement de situation de la guerre en Ukraine ? La seule réponse vient de l’appel téléphonique de Trump à Poutine, le 12 février 2025. Qu’en est-il ?

Le président américain a annoncé sur son réseau social Truth Social ce mercredi 12 février avoir eu une « conversation prolongée et très productive » avec Vladimir Poutine. « Nous avons discuté de l’Ukraine, du Moyen-Orient, de l’énergie, de l’intelligence artificielle, de la puissance du dollar et de divers autres sujets », a-t-il précisé. Quelques heures plus tard depuis la Maison Blanche, le dirigeant américain a indiqué qu’une rencontre États-Unis aura lieu en Arabie Saoudite. Et donc c’est cet appel téléphonique qui a été à l’origine des changements dans la position américaine, changements qui ont plongé les puissances européennes dans la crise.

La question : « Qu’est-ce qu’ils se sont dits lors de leur entretien téléphonique ? » Tentons de nous représenter la discussion qui a eu lieu entre Trump et Poutine sur les différends qui opposent les États-Unis à la Russie, en particulier la guerre en Ukraine.

Le « dialogue imaginé » par l’auteur dans cet entretien téléphonique entre les deux présidents qui suit ci-après cherche à donner une « vision la plus proche de la réalité possible de la conjoncture internationale qui prévaut aujourd’hui, et en même temps «  cibler les enjeux réels de ces trois années de guerre et les conséquences qui peuvent découler et risquent d’être extrêmement néfastes pour l’Ukraine, l’Europe, la Russie, les États-Unis que pour la Chine et le reste du monde. Si bien sûr la sagesse ne l’emporte pas. »

Donc, pour saisir ce qui peut ressortir de cette guerre en 2025 et qui a amené cette « volte-face stratégique » du président américain vis-à-vis de l’Ukraine et de l’Europe, écoutons ce qu’ils se sont dits comme c’est écrit ci-après.

 Appel téléphonique de Donald Trump à Vladimir Poutine, le 12 février 2025 : 

Entretien

Trump. – « Bonjour Poutine. Comment ça va ? »

Poutine. – « Bonjour Trump. Ça va dans l’ensemble. Je vous félicite pour votre réélection. »

Trump. – « Merci. Cela fait un bail que l’on ne s’est vu. »

Poutine. – « Oui, depuis 2018, à Helsinki, je pense. »

Trump. – Je vous appelle à propos de la guerre en Ukraine. Ne pensez-vous pas qu'il faudrait mettre fin à la guerre ?

Poutine. – Si ça ne dépendait que de moi, cela fait longtemps que j'y aurais mis un terme. Mais le problème en Ukraine a été les pays d'Europe soutenu par les États-Unis qui ont compliqué le cours de la guerre. Certes, ce n'était pas vous qui était aux commandes, mais Biden et aussi les pays européens, notamment les deux puissances nucléaires, la France et le Royaume-Uni, qui n'ont rien compris aux enjeux stratégiques de la conjoncture internationale de ce début du troisième millénaire.

Trump. – D'accord avec vous, mais il faut mettre un terme à cette guerre que je trouve absurde. Donc une issue. Biden a terminé son mandat ; c'est maintenant moi qui est aux commandes, et je souhaite mettre fin à la guerre ; elle a trop duré ; trois ans, c'est beaucoup, et je redis, au fond, « cette guerre est absurde. » Beaucoup de morts pour rien.

Poutine. – Totalement d'accord avec vous, Trump, la guerre qui se joue en Ukraine est totalement absurde ; mais Biden, Macron, Olaf, Keir Steimer et avant lui Boris Johnson le comprendraient-ils que la guerre est absurde.

Trump. – Bon, il faudrait trouver une solution à cette guerre, et donc négocier des accords pour essayer de satisfaire toutes les parties.

Poutine. – C'est difficile de satisfaire toutes les parties. La guerre en Ukraine est trop engagée et si j'ai laissé la guerre se prolonger, c'est simplement que j'attendais un changement de situation aux États-Unis. Je me suis dit que si Biden sera maintenu ou un autre (ou une démocrate) le remplacera à la Maison Blanche, à Washington, « c'est foutu, de nouveau, quatre années de guerre, ce ne sera pas possible de prolonger indéfiniment cette guerre. »

Je me suis dit qu’il y a quand même de l’espoir, et j’ai espéré que ce soit vous qui prendriez les commandes de la première puissance nucléaire mondiale. Et vous l'êtes devenu ; c’est un peu comme si Dieu m'a entendu. Et n'oubliez pas, Trump, votre pays est certes la première puissance nucléaire mondiale, mais nous sommes ex aequo, du même rang, la Russie est aussi une superpuissance mondiale ; nous sommes deux sur la planète et nous avons une « responsabilité sur la survie de l’humanité » en tant que détenteurs des plus grands arsenaux nucléaires du monde.

Trump. – C'est vrai ; je vous l'accorde ; et c'est d'ailleurs pourquoi le « téléphone rouge » a été instauré entre la Maison-Blanche et le Kremlin, après la crise des missiles à Cuba, en 1962, pour prévenir tout dérapage nucléaire qui aurait des conséquences apocalyptiques pour nos pays et le reste du monde. Et, c’est dans cet esprit de responsabilité que j’ai décidé d’établir une communication avec vous pour éviter que la guerre en Ukraine ne débouche sur une impasse voire en un conflit plus large et plus grave.

Poutine. – Oui, Trump, vous me comprenez totalement. Et, en tant que deux superpuissances mondiales, nous devons accorder nos violons pour la paix mondiale, et donc éviter à tout prix une guerre apocalyptique. Ce que ne comprenaient pas Biden, Macron et consorts, qui croyaient dur comme fer que la Russie, en cas d'« ultime situation », n’oserait pas recourir aux armes nucléaires parce qu'elle craint une riposte immédiate de l'Otan, et « ce sont les États-Unis qui en donneraient le feu vert.  » Sans penser une seconde sur les conséquences qui suivraient une guerre nucléaire.

Tous pensaient que la Russie bluffait ; et donc pas question de tomber sur du bluff russe. Pour eux, c’est simple, la Russie, par peur de perdre la guerre, fait « monter les enchères ». Ils se trompent totalement. Cette guerre, Trump, pour nous, pour notre patrie, pour notre Russie, est réellement une « guerre existentielle ». Elle ne peut être autrement. Elle n’est pas fondée seulement pour venir en aide aux populations russophones des quatre régions du Donbass, qui ont demandé, par référendum, de rejoindre la patrie-mère, la Russie. « Cette guerre est plus. »

Trump. – D'accord avec vous sur les motifs de cette guerre et « les risques qu’elle peut entraîner. » Qu'il y ait bluff ou non, qu'ils n'aient pas cru à vos avertissements sur l'emploi d’armes nucléaires, il faut néanmoins trouver une solution à la guerre. Que suggérez-vous, Poutine ?

Poutine. – Je pense Trump pour que vous m’ayez téléphoné après avoir été élu, c’est que vous avez déjà une idée sur cette guerre que j’estime, et non seulement moi, mais tous les responsables au Kremlin, qu’« un péril existentiel nous guette », « guette la Russie » et que « nous sommes dans l’obligation absolue d’y mettre fin. » 

Trump. – Poutine, comment vous voyez ce que vous dîtes « un péril existentiel vous guette » ?

Poutine. – « En quoi consiste le péril existentiel sur la Russie ? » Trump, vous l’avez vécu dans votre précédent mandat. C’est lorsque la Corée du Nord, en 2017, venait de procéder à plusieurs essais nucléaires ; elle est parvenue à mener avec succès à l’essai d’une bombe thermonucléaire ; quelques mois après, après plusieurs tirs de missiles, elle a réussi un tir d’un missile balistique intercontinental de portée de plus de 13 000 km, capable de délivrer une ogive nucléaire n'importe où aux États-Unis.

Que s’est-il passé ensuite ? Une rhétorique guerrière entre vous et Kim Jong-un, le président nord-coréen, s’est enclenché avec menaces d’emplois nucléaires par la Corée du Nord contre les États-Unis et riposte de la Maison Blanche, que nous avons suivie avec attention ; pour la première fois, la superpuissance nucléaire américaine, un des deux Grands, est menacée par un petit pays, d’une population de 25 millions et d’une superficie de 120 000 km2. La situation s’est aggravée ; et c’est le début d’une confrontation. Et nous avons tenté nous et la Chine de baisser les tensions ; mais la confrontation a été toujours forte.

Toujours est-il, pour nous cela a été « une situation incroyable » pour une superpuissance menacée par un petit pays parce qu’il s’est doté d’armes nucléaires. Heureusement que la situation s’est calmée en 2018 et vos rencontres avec Kim Jong-un ont fini par mettre fin aux menaces de guerre, qui aurait été un cataclysme en Asie, Et aussi à nos frontières ; tant pour nous que pour la Chine. 

Précisément, « l’Ukraine est en quelque sorte la Corée du Nord pour nous. »

Trump. – Je vous comprends, cependant l’Ukraine n’a pas de prétention de se doter d’armes nucléaires à ce que je sache. Elle cherche seulement à se protéger, et pour assurer sa sécurité, à « intégrer l’Otan ».

Poutine. – D’accord avec vous. Mais qu’est-ce que font l’Union européenne et l’Otan, ils ne cessent de s’étendre. Si, jusqu’à présent, la Russie ne s’est pas opposée, le cas de l’Ukraine est spécial ; c’est une puissance militaire régionale qui est « dotée de quatre centrales nucléaires » et qui a été armée par les États-Unis et l’Europe, depuis 2014 et même avant ; elle s’oppose frontalement à la Russie, en particulier sur les régions russophones, et votre pays comme les pays d’Europe font tout pour l’appuyer.

Le problème qui se pose pour la Russie est cette hostilité flagrante de l’Ukraine qui veut à tout prix réintégrer les régions annexées du Donbass et surtout soutenue par votre pays et l’Europe. Et ce soutien occidental ne s’opère pas « sans arrière-pensées ». Donc l’Ukraine et l’Occident font fi des populations majoritaires ; ils attisent la guerre en soutenant en armements et en finance l’Ukraine contre la Russie. En clair, ils utilisent l’Ukraine contre nous pour leurs objectifs stratégiques propres.

Forcément, en visant une victoire sur la Russie, votre pays du moins depuis que Biden était aux commandes à Washington, et les pays d’Europe, je ne parle pas des pays européens non-nucléaires surtout ceux qui ont des arsenaux nucléaires, la France et le Royaume-Uni, visent en réalité « un but stratégique plus grand ».

Trump. – Je vous pose une question, Poutine. « Au-delà de la guerre pour les régions du Donbass, qu’entendez-vous par « arrière-pensées » et que visent, d’après vous, mon pays et les pays d’Europe ?

Poutine. – Normalement, Trump, vous le savez, par votre expérience que vous avez vécue avec la Corée du Nord. Mais je vais vous le dire. Le plan étasunien et européen est de viser une victoire sur la Russie par « usure », comme ce qui s’est passée pour notre URSS en Afghanistan, qui a duré plus de 9 ans, et, à la fin, l’Union soviétique s’est retirée, et deux années plus tard, « elle a été disloquée ». 

Si le plan étasunien et européen réussit, prenons ce cas extrême, et postulons que nous nous lassons de cette guerre, et que nous nous trouvons très affaibli, et négocions la fin de la guerre, que se passera-t-il ? Tout d’abord notre retrait des régions du Donbass qui sera exigé entraînera une fuite en masse de la population de ces régions vers la Russie. Une population d’origine russe qui perdra son sol natal. Trois années de guerre et plus pour rien pour la Russie. Une défaite et une perte de crédibilité totale pour la Russie vis-à-vis du monde ; ce qui est inadmissible pour une superpuissance nucléaire mondiale.

Le deuxième point, il est plus grave encore. L’Ukraine rejoignant l’Otan ne s’arrêtera pas là ; les « arrière-pensées » de votre pays et de l’Europe seront mises à exécution. Que sont-elles ? Pour que vous ayez une idée, rappelez-vous la crise des missiles à Cuba, en 1962, qui était sur le point de provoquer une guerre nucléaire entre mon pays et le vôtre.

Trump. – Oui, d’accord, les négociations de paix ne doivent pas décrédibiliser la Russie, cela n’aurait pas de sens. Aussi, un partage équitable territorial entre la Russie et l’Ukraine serait tenu et ceux qui négocieront ukrainiens, russes, avec la médiation d’autres pays dont les pays d’Europe et les États-Unis, chercheront à prendre en compte les intérêts de l’Ukraine et de la Russie, notamment les populations russophones. Et la guerre se terminera.

Et vous me dîtes la crise des missiles à Cuba, en 1962, qui était sur le point de provoquer une guerre nucléaire entre mon pays et le vôtre ? Je vois où vous voulez en venir ; mais je préfère l’entendre de vous.

Poutine. – Si des missiles nucléaires soviétiques n’étaient pas entreposés à Cuba, mais aidé secrètement par la Russie, Cuba poursuivant un plan secret pour se doter d’armes nucléaires, et le renseignement américain vient de découvrir ces plans, que feront les États-Unis, en tant que superpuissance nucléaire mondiale ? Accepteraient-ils que Cuba qui est situé à la frontière de votre pays se dote d’armes nucléaires et menaceraient, comme l’a fait la Corée du Nord, l’Amérique ?

Et quand je dis Cuba, tout pays hostile à vos frontières ; heureusement il n’y a que le Canada et le Mexique qui n’ont pas de prétentions nucléaires. 

Que serait alors l’existence des États-Unis si Cuba arrivait à ses buts et deviendrait une puissance nucléaire à vos frontières, avec des vecteurs capables de toucher plusieurs villes américaines ? Ce sera une remise en cause totale de la puissance nucléaire américaine ; un véritable chantage va s’instaurer entre votre pays et Cuba. Dotés seulement de 20 ogives nucléaires, Cuba, même s’il se trouvera nucléarisé, ce sera 20 villes américaines qui seront touchées. Ce sera une guerre monstrueuse tant pour les États-Unis que pour Cuba. Et Cuba s’apparenterait à la Corée du Nord mais aux frontières même des États-Unis. Et donc que feront les États-Unis pour éviter le risque d’une « guerre monstrueuse  » avec Cuba ; c’est de faire comme en 1962, lors de la crise des missiles ; sommer Cuba de mettre fin à son programme nucléaire sinon « il sera occupé » ou, à défaut « nucléarisé ».

C’est pour cette « raison vitale, existentielle » que nous interdisons à l’Ukraine d’intégrer l’Otan pour la simple raison que les « arrière-pensées » vont se faire jour et pousser l’Ukraine à se doter secrètement d’armes nucléaires avec l’aide occidentale d’autant plus qu’elle a quatre centrales nucléaires ; la matière nucléaire est disponible ou lui sera complétée. Et ainsi la Russie aura « sa Corée du Nord » à ses frontières. Ce qui n’est pas seulement inacceptable mais une Ukraine fabricant des armes nucléaires avec l’aide de l’Occident constituerait « un péril réel existentiel » pour la Russie.

La Russie ne peut exister avec cette menace, ce « danger apocalyptique » qui pèserait sur son existence. C’est pratiquement le même scénario qui se répète et qui s’est passé à Cuba, en 1962, pour les États-Unis, et qui a failli à deux doigts de provoquer une guerre nucléaire entre l’Union soviétique et les États-Unis.

J’espère Trump que vous avez compris la situation de notre pays sur cette guerre en Ukraine.

Trump. – Je comprends votre position sur la guerre en Ukraine ; elle se justifie ; nous avons-nous-mêmes vécu cette crise des missiles à Cuba, en 1962, et heureusement, la sagesse a été là et a évité une catastrophe mondiale. Ceci dit, comment terminer cette guerre absurde dans un sens, et ne l’est pas dans l’autre ? 

Je vous pose une question directe : « Au cas où la guerre s’éternise, et vous dîtes que vous avez attendu mon élection, et donc un changement de situation aux États-Unis, mais supposez que ça n’a pas été le cas et que Biden ou un autre ou une autre a été élu, et que la guerre se serait prolongée, qu’aurait été votre réponse ?

Je vous rappelle que vous avez dit : « C’est foutu, encore quatre années de guerre, ce ne sera pas possible de prolonger cette guerre.  » Qu’est-ce que vous entendez par là ?

Poutine. – Simplement ce que j’ai dit auparavant, et j’ai répété maintes fois mes avertissements sur la cobelligérance de l’Occident. Il faut le dire, je ne suis pas un va-t-en-guerre comme on veut le faire croire ; mais j’ai pour devoir, pour mission en tant que président de la Fédération de Russie de défendre la Fédération de la Russie ; un devoir sacré qui m’incombe et que je le dois au peuple de Russie, et Dieu m’est témoin, je ne cherche pas la guerre pour la guerre.

Comme je l’ai dit, je peux autoriser notre armée, en réponse à l’autorisation donnée à l’armée ukrainienne d’utiliser des armes occidentales pour frapper des cibles en Russie, de procéder à des mesures « symétriques ». Et donc, à des frappes russes contre des cibles sensibles en Europe. Et je ne l’ai pas fait, j’ai patienté attendant les événements ; et, comme vous dîtes, si vous n’avez pas été élu, et c’est cette attente qui m’a permis de voir venir « se ferme forcément  ». En clair, il n’y a plus rien à attendre, la guerre va se prolonger et de plus en plus d’attaques en profondeur sur le sol russe ; l’armée ukrainienne en permanence aidée par les États-Unis et l’Europe, malgré des succès russes, mais, avec le temps, affaiblisse la Russie.

Et c’est là où les avertissements de cobelligérance vont se concrétiser ; et peu importe la forme qu’ils prendront, des frappes symétriques contre des cibles occidentales, bases, navires, raffineries, etc., en Europe, et donc contre l’Otan ; forcément, on s’attend à une riposte conventionnelle européenne, par l’Otan ; mais cette riposte va inévitablement déboucher sur une « guerre nucléaire ».

A travers l’Otan, c’est 32 pays dont les États-Unis, la superpuissance mondiale, et la France et le Royaume-Uni, deux puissances nucléaires, qui combattent la Russie. Le seul recours pour la Russie pour tenir en respect les forces de l’Otan, c’est l’« usage de l’arme nucléaire ». Il n’y a pas d’autres solutions.

Notre première frappe nucléaire sera destinée à l’Ukraine puisque c’est avec ce pays que la Russie est en guerre. Si les États-Unis et les pays d’Europe menaceraient de recourir aussi aux armes nucléaires, pour leur montrer que l’on est prêt à tout, bien sûr des avertissements préalables seraient menés en permanence pour arrêter la guerre, il est très possible que la Russie mène une deuxième frappe nucléaire en Ukraine.

Que sera la réponse des États-Unis à cette situation de frappe nucléaire contre l’Ukraine, que le président soit Biden, Harris ou autre, ils sont face à un choix infernal : « Ordonner à l’Otan ou utilises ses propres missiles balistiques nucléaires contre la Russie, ou les deux, ce qui équivaut au début d’une Troisième Guerre mondiale.  »

Les États-Unis sont-ils prêts à sacrifier 50 ou 60 millions d’Américains en quelques heures voire en un jour ou deux, avec plus d’une vingtaine de villes rasées dont Washington, New York, Chicago, Los Angeles, et autres pour un petit pays l’Ukraine, ou même si la Pologne ou l’Allemagne venaient à être touchée par une frappe nucléaire. Il est vrai que la Russie perdra Moscou, Saint Petersburg, et d’autres villes, mais c’est le prix à payer pour une superpuissance face à une superpuissance.

Aussi, je peux sans crainte dire que les États-Unis ne joueront pas l’existence de leur pays pour un pays d’Europe sauf s’ils sont visés ou touchés par une frappe nucléaire. A moins que Dieu a décidé le début de la fin de l’humanité, le début de l’« apocalypse ».

Et l’article 4 du Traité de l’Atlantique Nord n’est pas opérant. Je suis persuadé, Trump, que c’est un « mensonge » ; les États-Unis ne vont en aucun cas se sacrifier pour un pays d’Europe ; cet article est inscrit dans la Charte Atlantique, mais il l’est que pour assurer la confiance, la cohésion de l’Occident sans plus. Dans les faits réels, il est inopérant.

Quant aux deux puissances européennes, la France et le Royaume-Uni, ce sera pire. Leurs faibles arsenaux nucléaires et surtout la très faible superficie de leurs territoires respectifs, en cas de guerre nucléaire, sera plus qu’apocalyptique ; très rapidement saturées par des frappes nucléaires. Pour preuve, un document déclassifié au Royaume-Uni a été révélé au public par les médias que si une guerre nucléaire avait surgi, dans la crise des euromissiles des années 1980, elle aurait fait 36 millions de morts parmi le peuple britannique.

Je pense, Trump, que je vous ai disserté la situation sur la guerre en Ukraine. Par conséquent, je vous dis « Heureusement que vous avez été élu, et vous-même, dans votre discours d’investiture, vous avez dit, « à propos de la balle d’assassin qui a transpercé votre oreille, que vous avez été sauvé par Dieu pour que l’Amérique soit grande ».

Et, par grande, ce n’est pas avec la guerre que l’Amérique sera grande. Donc, Trump, vous croyez en Dieu et j’y crois aussi, et je ne pense pas que Dieu veuille du mal à ce qu’il a créée sauf si on l’aura cherché ce mal. Par conséquent, en tant que président des États-Unis, la balle est chez vous. « Il reste à vous de mettre de l’ordre dans cette Europe belliqueuse et surtout nostalgique de son passé colonial. »

 Trump. – Ce que vous dîtes est très sensé ; il est évident que je n’ai pas été élu pour entraîner les États-Unis dans une Troisième Guerre mondiale qui sera effroyable pour le peuple américain, pour le peuple européen et pour l’ensemble des peuples du monde.

Le problème est comment expliquer ce que vous dîtes aux dirigeants européens qui sont tellement remontés contre la Russie, et veulent construire une force avec nous, et Biden a laissé faire, et y a encouragé sans penser aux graves conséquences qui pouvaient résulter. 

Je vais faire tout pour que cette guerre s’arrête ; elle n’a pas de sens ; elle est réellement absurde : « Pour un pays, entraîner l’humanité entière dans une Troisième Guerre mondiale, ce n’est pas possible. Et j’ajoute que Dieu ne laissera pas faire. »

Aussi restons en contact, et nous devons rester uni pour éviter le pire d’abord à l’Europe. Donc pas de frappes nucléaires même si le conflit se prolonge ; à deux, et au fur et à mesure que le temps passe, et nos alliés européens même s’ils arment et financent l’Ukraine, ils sont trop faibles pour continuer longtemps à aider seuls l’Ukraine ; la guerre va certainement s’arrêter en Ukraine. Et nous négocieront la paix. Il est clair que les régions annexées de l’Ukraine seront reconnues terres russes cependant avec un petit réaménagement territorial pour les espaces habités que par les Ukrainiens, et donc doivent être rendus à l’Ukraine.

Parlons sur le Moyen-Orient et surtout sur le dollar…

(…)

Trump. – Merci pour l’entretien ; il a été bénéfique pour les deux et je crois, on se comprend, Poutine ; on a les mêmes visions ; on recherche la paix mais c’est difficile compte tenu des enjeux qui nous opposent. Voilà, merci, on reste en contact.

Poutine. – Je vous remercie aussi, Trump, et heureux d’avoir discuté avec vous pour le bien de l’humanité. Éviter à tout prix une guerre absurde qui mènerait à l’irréparable. Merci encore Trump pour l’appel téléphonique.

Fin de l’entretien.

Après cet entretien Trump-Poutine, suite à l’appel téléphonique de Trump, le 12/02/2025, que l’on a cherché à représenter le plus fidèlement possible, en se mettant à la place de Trump et de Poutine, selon les événements qui ont cours, et les événements qui ont suivi à Ryad, à Istanbul, l’invitation des deux dirigeants européens, français et britannique, et le clash historique Trump-Zelensky, le constat est là, des périls menacent l'Europe. 

Le monde aujourd’hui est réellement en effervescence ; le monde se cherche ; il cherche une nouvelle voie, un nouveau rapport de forces ; le rapport de forces d'aujourd'hui est éculé ; il ne répond plus aux nouveaux changements dans le monde.

Le clash inattendu, grave, historique entre Donald Trump et Vladymyr Zelensky, en plein dans le bureau ovale de la Maison Blanche, symbole du pouvoir exécutif de la première puissance mondiale, et la volonté du président américain à chercher à mettre fin à la guerre en Ukraine, pour les raisons évoquées plus haut, montrent que le monde est à la croisée des chemins. Une ère nouvelle est en train de se lever pour l’humanité.

La fin de la guerre en Ukraine aura des répercussions dans le monde entier. Cela est certain, en particulier, pour l’Europe, la Russie, les États-Unis, la Chine, le Moyen-Orient. « Et nous ne sommes qu’au début de cette ère.  » L’Occident ne sera plus ce qu’il a été ; la Russie aussi ; les rapports de forces vont changer ; le Moyen-Orient avec la guerre israélo-palestinienne, avec l’Iran, va faire sa mue. En clair, le monde est appelé à changer.

Avec cette guerre en Europe, il y a des forces stabilisatrices en cours qui ne sont pas visibles dans la marche de l’histoire ; cela nous rappelle 1945 avec la fin du Deuxième Conflit mondial, et le « début déclaré de la décolonisation » dans le monde ; cela nous rappelle 1972 avec la guerre du Vietnam, et le « dégel de la guerre froide », et les voyages de Richard Nixon visitant la Chine et l’URSS, une première dans l'histoire ; cela nous rappelle la fin de l’URSS en 1991 et la dislocation de la Yougoslavie qui a suivi en 1992, avec l’« intégration massive des pays de l’Europe centrale et orientale à l’Union européenne et à l’Otan » ; aujourd’hui, un début de rupture de l’Occident qui appelle aussi à une « transformation ».

De toutes les façons, tout changement majeur dans la marche de l’histoire ne fait que régler les conflits et apporter plus de résilience à l’architecture mondiale, et c’est par de nouveaux ajustements positifs que l’humanité avance. Et on peut dire que l’Occident ne sera que meilleur ; il dépassera cette guerre et il renouera la paix avec la Russie, c’est inévitable. Les séquelles des guerres s’estompent ; les nouvelles générations renouent entre elles ; telle est l’humanité dans son essence d’être toujours positive, malgré les conflits, malgré les guerres.
 

Medjdoub Hamed
Chercheur

 


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6 réactions à cet article    


  • xana 5 mars 09:50

    Quelle tartine !

    je n’ai fait que la survoler, juste pour ne pas vous critiquer avant de vous avoir lu (tout de même)...

    Il n’y a pas besoin d’être grand clerc pour comprendre ce qui se passe, il suffit de ne pas avoir des oeillères comme la plupart des commentateurs qui regardent un peu trop la télé.

    Il est clair que Poutine a eu raison de faire ce qu’il a été bien obligé de faire. Il est tout aussi clair que l’Occident lui a tendu un piège, mais qu’il s’en est tiré brillamment grâce à la sottise de ses adversaires.

    Les USA entrevoient une possibiilité intéressante pour eux en reprenant langue avec lui. Les Européens, trop impliqués dans la guerre, n’acceptent pas de l’avouer perdue. Voila où nous en sommes. Comme le disent beaucoup de commentateurs, on assiste à une amusante course de poulets sans tête. 

    .

    Mais la guerre est perdue définitivement pour le camp occidental. Les USA arriveront à laisser la facture aux Européens, mais leur ancienne toute puissance militaire est ruinée.


    • Hamed 5 mars 10:38

      @xana

      Merci xana pour l’intéressante analyse que vous faîtes sur la guerre en Ukraine. Éclairé tout de même, et comme toujours même si parfois vous êtes sarcastique, xana ; peu ont votre force d’esprit et surtout votre objectivité dans une guerre qui intéresse le monde entier.


    • Christophe 5 mars 12:47

      Bonjour Hamed,

      Le changement de stratégie internationale de Trump n’est pas incohérent puisque pour lui et il est très clair dans son discours, l’adversaire principal des USA est la Chine, le revirement américain vers le pacifique en est sans doute l’élément déterminant le plus parlant.

      La difficulté aujourd’hui que doit résoudre l’administration américaine est le resserrement des liens entre la Russie et la Chine.

      Ils abondent dans le sens de cette séparation alors que les réactions occidentales concernant la guerre en Ukraine a resserré les liens entre la Russie et la Chine, il n’est pas incroyable que l’administration américaine prenne le contre-pied de cette tendance. C’est sans doute aussi la raison pour laquelle Trump peut dire que l’Europe actuelle est allée dans le sens inverse des intérêts des USA, Trump considère que Biden n’a pas défendu les intérêts des américains ; on peut supposer que Biden a protégé son clan qui avait des intérêts illégaux en Ukraine, mais cela reste de l’hypothèse, je ne suis pas psychologue.

      Aujourd’hui donc, l’intérêt des USA consiste à fournir plus de liberté à la Russie sans doute en discutant en coulisse de l’influence russe dans les BRICS+ ainsi que dans l’OPEP+. On a pu constater le retrait de l’influence américaine aussi bien dans le monde arabe et surtout producteur d’énergies que dans le sud global qui voit un espoir dans les BRICS, celui de la rupture de l’hégémonie occidentale.


      • Hamed 5 mars 14:49

        @Christophe
        Bonjour Christophe,

        Merci pour le riche commentaire. En effet, votre vision sur la situation du monde se défend ; tous les points que vous énoncez ont leur intérêt ; le problème est que les dirigeants européens vivent encore le XXe siècle, ils se croient qu’ils dirigent toujours le monde avec le soutien des États-Unis.

        Et pourtant ils ont des centres d’analyse très bien renseignés qui peuvent les conseiller ; mais je crois que les dirigeants européens mal élus, qui ne voient que les intérêts de leurs sponsors qui les ont fait élire, sont complètement à côté de la plaque, et donc des enjeux qui sont en train de se jouer dans le monde.

        A mon sens, ce que fait Trump non qu’il leur veut du mal, en les taxant, en voulant mettre fin à la guerre en Ukraine, en fait, il le fait sans lui-même le savoir (en être conscient) pour les réveiller de ce qui se passe dans le monde.

        En Europe, les quatre pays-phares, l’Allemagne en premier, l’Italie, le Royaume-Uni et la France, sont en difficultés économiques et financières, ce qui explique la valse de leurs dirigeants, et la montée de l’extrême-droite ; un processus de déclin économique en fait logique avec l’histoire. 

        Le dirigeant américain cherche à anticiper les graves difficultés économiques pour les États-Unis ; la guerre en Ukraine n’est qu’un épiphénomène ; avec les BRICS + 5 qui veulent inviter d’autres pays à les rejoindre se posent en alternative à l’Occident. Et cela va venir. Et les risques sur le dollar et l’euro.

        Et c’est là l’incompréhension des dirigeants européens qui savent mais zéro de stratégie pour riposter, alors « qu’ils devraient penser à la situation économique à venir pour leurs peuples », et non chercher à tout prix une victoire en Ukraine, ce qui est impossible ; les forces sont inégales. Et les États-Unis ont compris, ils refusent de les suivre.

        Voilà, ce que je peux vous dire, Christophe. Merci 


      • Christophe 5 mars 16:57

        @Christophe

        Mais en portant ma réflexion un peu plus loin, il faut se demander si en fait il n’y a pas une continuité dans la politique étrangère américaine.

        Le but des américains consiste à rester hégémonique économiquement.

        Durant des siècles, les anglosaxons ont tout fait (avec une belle réussite) pour qu’il n’y ait jamais de rapprochement entre l’Allemagne, le pays le plus puissant d’Europe occidental économiquement et la Russie, pays le plus puissant d’Europe militairement et politiquement et riche en ressources naturelles.

        Biden a mené, durant 4 ans une campagne contre la Russie qui a permis de séparer pour longtemps l’Europe occidentale et la Russie, donc l’Allemagne et la Russie. Il faut savoir que Trump, en 2015, appelait à armer l’Ukraine contre la Russie, il n’était pas opposé à ce conflit.

        Mais il y a eu l’effet boomerang avec un lien plus fort entre la Russie et la Chine et il revient à Trump de séparer les deux pays pour avoir une chance de s’en sortir.

        Le but américain reste le même, dominer le monde économiquement, la séparation entre l’Allemagne et la Russie est faite pour longtemps, ils doivent trouver le moyen de séparer la Russie et la Chine et l’Ukraine servira de monnaie d’échange pour se mettre la Russie dans la poche.


      • Hamed 6 mars 12:55

        @Christophe

         « Le but des américains consiste à rester hégémonique économiquement. »

        Oui, juste, votre réflexion, sauf qu’ils le pourront pas. Trump tout en étant conscient sur certains sujets, délire sans qu’il ne se rende compte.

        Et il n’est pas interdit de délirer, il est conçu ainsi. Peut-on interdire à un fou d’être fou ? Non, il n’est pas interdit et on ne peut l’interdire puisque les fous et débile font partis de l’humanité qui ne s’est pas créé mais a été créé.

        Ceci dit, vous avez raison de dire "si en fait sil n’y a pas une continuité dans la politique étrangère américaine."

        Bien sûr, il y a une continuité dans la politique étrangère américaine et dans toute politique d’ailleurs, sauf que les politiques étrangères comme intérieures sont dictées à la fois par les forces qui président aux politiques intérieures et étrangères, elles sont toutes deux liées.

        Prenons la politique étrangère et intérieure suite à la crise de1929, tout fonctionnait bien. Spéculation effrénée à Wall Street ; les États-Unis aidait l’Allemagne qui a subi une défaite historique, puis la crise de 1929 est venue, elle a bouleversée toutes les politiques. Une politique financière et monétaire restrictive ; le chômage aux États-Unis a éclaté ; l’argent investi en Allemagne retournait aux États-Unis ; les Européens, pour se protéger de la crise et de la politique américaine qui a changé, ont riposté par des zones monétaires, ce qui risque de se reproduire aujourd’hui et dans les années à venir.

        « Zone euro, zone dollar, zone yen, zone yuan, zone rouble... » Tout est possible, mais il y a continuité, les changements ne sont dictés que par les forces qui font marcher l’économie mondiale. 

        Vous dîtes : "Durant des siècles, les anglo-saxons ont tout fait (avec une belle réussite) pour qu’il n’y ait jamais de rapprochement entre l’Allemagne, le pays le plus puissant d’Europe occidental économiquement et la Russie, pays le plus puissant d’Europe militairement et politiquement et riche en ressources naturelles.« , c’est à relativiser.

        Une situation peut rester quelques décennies et même des siècles pour la colonisation, mais il vient toujours un »Sursaut majeur« dans l’histoire ou des »Sursauts mineurs« qui viennent produire le »sursaut majeurs« qui casse tout, remet en question tout l’Ordre mondial comme il a été bâti par l’Histoire ; comme cela s’est passé en 1945.

        Vous dîtes : »Biden a mené, durant 4 ans une campagne contre la Russie qui a permis de séparer pour longtemps l’Europe occidentale et la Russie, donc l’Allemagne et la Russie. Il faut savoir que Trump, en 2015, appelait à armer l’Ukraine contre la Russie, il n’était pas opposé à ce conflit"

        Biden, ce n’est pas de sa faute ; il a cru que c’était comme cela qu’il devait mener sa politique ; il croyait qu’il pouvait séparer pour longtemps l’Europe occidentale et la Russie, donc l’Allemagne et la Russie. Comme d’ailleurs les pays européens, et tous ensemble comme une meute d’animaux contre une autre meute d’animaux ; les êtres humains dans les crises et les guerres ne sont pas plus meilleurs que les animaux.


        A voir seulement Israël ; pour 1200 morts israéliens, il a tué près de 50 000 palestiniens dont 70% de femmes et d’enfants, bébés et vieillards ; n’est-ce pas une folie humaine permise par les humains ; en l’occurrence Israël et les États-Unis la première puissance mondiale qui tue par ses bombes des femmes et des enfants par dizaines de milliers. Sans compter plus de 100 000 blessés.

        Les États-Unis, une puissance de quoi ? De tueries, Son complice, Israël aussi.

        Et Donald Trump qui a été sauvé par le Seigneur pour rendre la grandeur aux États-Unis. Hitler racontait cela aussi ; « il se disait qu’il a été désigné par Dieu pour rendre la grandeur de l’Allemagne ». 

        Cette folie de dirigeants est cependant nécessaire à la marche de l’histoire.

        Voilà, Christophe, je vous conseille de méditer sur ce qui peut survenir avec Donald Trump et les conséquences qui peuvent résulter. 

        Une chose cependant, « la marche de l’histoire est ainsi constituée ; des forces qui nous dépassent. » Merci pour le post

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