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Le titre d’un livre de D. Wolton cruellement contredit par sa couverture

Ce sont les journalistes qui vont être contents ! Ils ont la caution de « la Science » ! Voici que les Éditions du CNRS publient un livre, signé de Dominique Wolton, dont la couverture confirme ce qu’ils ne cessent pas de répéter partout : « Informer n’est pas communiquer ». C’est même le titre du livre dont une publicité vient de paraître dans Le Monde.

Ça ne donne pas envie de pousser plus loin la lecture. On s’est si souvent expliqué sur ce dogme journalistique (1). Mais puisque même les Éditions du CNRS s’y mettent pour répandre les erreurs de la théorie promotionnelle de l’information diffusée par les médias, il faut bien opposer la même obstination dans leur réfutation.

La prétention insensée de ne pas influencer

Ce dogme, « Informer n’est pas communiquer », repose sur une prétention insensée que l’expérience quotidienne invalide : il veut faire croire qu’un être vivant, homme ou animal, peut être en présence d’un autre sans que l’un et l’autre s’influencent. Or, c’est rigoureusement impossible. On en fait l’expérience tous les jours quand une personne survient dans un lieu où l’on était seul jusque-là, un bureau, un ascenseur, une salle d’attente, etc.. La loi d’influence est à « la relation d’information » ce que la loi de la pesanteur est à la relation des corps avec la terre : comme les corps tombent sous l’attraction terrestre, les êtres ne peuvent pas ne pas s’influencer mutuellement, même malgré eux.

Or, la maxime, «  Informer n’est pas communiquer », prétend le contraire au prix de leurres qu’il importe de déjouer.

1- D’abord peut-on opposer l’acte d’ « informer  » et celui de « communiquer  » ? Non ! Qu’est-ce que "communiquer", sinon entrer en relation avec quelqu’un ? Et qu’est-ce qui crée cette relation, avant même tout échange explicite, par les seuls apparences physiques, postures ou silences, sinon ces informations que l’un et l’autre s’échangent instantanément pour s’adapter l’un à l’autre et d’abord répondre, comme tout animal, à la première question vitale : est-ce un ami ou un ennemi ? Est-il bienveillant ou malveillant, sympathique ou antipathique ?

Inversement, qu’est-ce qu’"informer", sinon livrer "une représentation de la réalité" à quelqu’un d’autre avec qui on communique, c’est-à-dire avec qui on est en relation, c’est-à-dire en situation d’échange d’informations ? On touche à la tautologie : "informer, c’est communiquer" et réciproquement !

On ne peut donc pas ne pas communiquer, ni davantage ne pas livrer d’informations autour de soi même à son insu et à son corps défendant, et, ce faisant, les êtres en présence l’un de l’autre s’influencent.

Le leurre d’ « une communication » sans influence, selon les publicitaires

2- D’où vient alors cette distinction byzantine selon laquelle « informer n’est pas communiquer  » ? De deux stratégies identiques conduites par la profession des journalistes et celle des publicitaires, soucieux les uns et les autres de nier leur projet ou effet d’influence.

Ces derniers qui ont pour métier de brouiller les cartes afin de mieux séduire leurs cibles, ont cru astucieux d’abandonner les mots « réclame » et « publicité », jugés discrédités par "la représentation de la réalité" partiale et peu fiable à laquelle ils avaient fini à l’usage par s’identifier : par nature, il est vrai, une publicité vante un produit en en masquant les défauts. Le coup de génie des publicitaires a été de réussir à imposer à la place du mot « publicité » le mot « communication » dont ils voudraient qu’il désigne seulement « une relation entre un émetteur et un récepteur exempte de tout projet ou effet d’influence ». Quoi de plus merveilleux que de faire passer la promotion d’un produit sous l’appellation de « communication » comme si aucune influence n’était recherchée sur « les cibles » ? La meilleure des publicités n’est-elle pas celle qui se fait oublier ?

Le leurre d’ « une information » sans influence, selon les journalistes

Du coup, c’est le milieu journalistique qui s’est ému de la prétention des publicitaires à le concurrencer en prétendant ne pas influencer par leurs informations. Leur abandonnant le mot « communication » qui désormais signifie « publicité », les journalistes ne cessent pas depuis de se démarquer en voulant protéger les mots « informer » et « information » de toute visée d’influence. Ils en sont ainsi venus à inventer des chimères comme le texte et le titre «  informatifs » - repris avidement par l’École - dont la particularité serait de livrer « un fait », qualifié même parfois de « brut », sans effet ni projet d’influence ! Ils prétendent être « factuels » pour préserver leurs informations épurées de toute souillure d’opinion. On a vu récemment que c’était aussi l’ambition de la direction de France Télécom (2).

- La représentation d’un fait

Malheureusement, seule « la représentation d’un fait » est accessible à l’être humain puisqu’il ne perçoit la réalité qu’au travers du filtre de ses médias personnels que sont ses cinq sens, son cadre de référence, ses images et ses mots, avant ceux des médias de masse. Rien à faire ! Tous ces médias ne donnent pas accès au « terrain  » mais seulement à « une carte plus ou moins fidèle » qui le représente.

- Le principe fondamental de « la relation d’information »

Au surplus, le principe fondamental auquel obéit la « relation d’information » - expression désormais préférable au mot corrompu de « communication » - accroît même cette influence, puisque nul être sain ne livre volontairement une information susceptible de lui nuire. Un émetteur n’influence donc pas seulement par « la représentation de la réalité plus ou moins fidèle » qu’il livre, mais aussi et surtout par celle qu’il ne livre pas et dissimule.

Les médias sont confrontés à ce choix draconien tous les jours : livrer cette information ou ne pas la diffuser, dire ou ne pas dire que le président a un cancer, qu’il a des maîtresses, que le scrutin a été falsifié, que le ministre était aviné, que la présomption d’innocence a été violée par le président ou encore que le parterre d’employés qui l’applaudit a été choisi sur un critère de taille ou d’appartenance partisane ? Ce sont, bien sûr, les contraintes qui pèsent sur l’information qui en décident et, en particulier, « celles des motivations de l’émetteur  » dont la première, par priorité, est de ne surtout pas s’exposer aux coups d’autrui.

Dès lors, on peut même soutenir qu’il n’y a pas de différence de nature entre une publicité - ou communication - et « une information donnée », c’est-à-dire volontairement livrée par un émetteur, comme celle des journaux. Si, comme on l’a dit plus haut, la publicité vante les qualités d’un produit en en masquant les défauts, est-ce que chacun n’en fait pas autant en parlant de lui-même ? Tout juste admettra-t-on que la publicité peut être plus subtilement élaborée que « l’ information donnée » ordinaire transmise par un émetteur qui veille à ne pas livrer volontairement une information susceptible de lui nuire. Mieux, en prétendant livrer une information dénuée de tout projet ou effet d’influence, les journalistes ne font rien d’autre que de "la communication", entendue comme synonyme de publicité ! 

M. Wolton pris au piège de sa propre contradiction

M. Wolton, lui-même, offre une bonne illustration de cette « information donnée » publicitaire et de la contradiction où sa maxime l’enferme. Que fait-il sur la couverture de son livre ? Il informe ou il communique ? Selon la critique que l’on présente ci-dessus, la réponse est claire : il fait les deux, parce qu’on ne peut faire l’un sans l’autre et que l’un et l’autre influencent.

Il informe en livrant sa représentation personnelle de l’information qui diffère, selon lui, de la communication. Mais ce faisant, il cherche à influencer et à faire admettre son point de vue fort légitimement. Mais, dans ce cas, n’est-ce pas ce qu’il appelle « communiquer », dans le sens que lui ont désormais imposé les publicitaires ? Il fait tout bonnement de la publicité pour défendre son point de vue et nul ne peut le lui reprocher.

 Et d’ailleurs, pour être plus convaincant, il recourt à un leurre redoutable fort prisé et pas seulement des publicitaires : par deux fois, la mention « CNRS Éditions  » figure sur la couverture ! Pourquoi ? C’est le leurre de l’argument d’autorité. La science est une autorité et donc le Centre National de la Recherche Scientifique qui s’y consacre, en est une aussi. Le propre du leurre de l’argument d’autorité est de stimuler le réflexe de soumission aveugle à l’autorité, car une autorité fait toujours croire qu’elle ne se trompe pas ni ne trompe ! Autrement dit : vous qui allez ouvrir ce livre, agenouillez-vous et entendez la parole sacrée : « Informer n’est pas communiquer » ! On ne saurait mieux s’y prendre pour influencer le lecteur, donc informer et communiquer à la fois, et ce, dans tous les sens qu’on voudra donner à ces mots !

Hélas ! L’Histoire fourmille de cas où une autorité non seulement s’est trompée mais a délibérément trompé ceux dont elle exigeait la soumission. Chacun est à même de puiser dans sa réserve d’exemples. M. Wolton a beau se parer des atours de l’autorité : celle-ci ne peut changer l’eau en vin ni ne peut faire qu’une erreur devienne "une représentation fidèle de la réalité". Les Éditions du CNRS , elles-mêmes, ont beau prétendre le contraire, informer et communiquer, c’est du pareil au même ! Paul Villach

(1) Paul Villach,

- « Un journalisme sous un réverbère à la recherche de son crédit perdu... ailleurs : réponse à Jean-Luc Martin-Lagardette  », AGORAVOX, (8 novembre 2008.

- « La jolie déontologie de Bruno Frappat que voilà : ériger des leurres en devoirs pour les journalistes !  » AGORAVOX, 24 juin 2009. 

(2) Paul Villach, « Une suicidaire leçon d’information donnée par la direction de France Télécom  », AGORAVOX, 19 septembre 2009.


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63 réactions à cet article    


  • HappyPeng 7 octobre 2009 11:33

    Le meilleur Villach de tous les temps a mon sens.


    • french_car 7 octobre 2009 15:29

      A prendre au premier degré ?


    • Pyrathome pyralene 7 octobre 2009 11:43

      Excellentes réflexions ! communiquer est informer , qui pourrait dire le contraire ? nos médias !! désinformer et propagander...............voilà la triste réalité, ils faillissent dans leur fonction première , la corruption et l’auto-censure par peur de perdre leurs petits plaçous grassement rémunérés , mauvais calcul ! ils devront rendre compte , un jour , de leur forfaiture !


      • Francis, agnotologue JL 7 octobre 2009 11:46

        Très bonne analyse. Pourrait-on dire : « communiquer n’est pas informer » ?

        La question prend tout son sens si l’on considère le message. En effet, la communication c’est le message. L’information est quelque chose entre ce que le messager a voulu transmettre et ce que le récepteur a interprété. Par exemple, les soviétiques assuraient que La Pravda disait la vérité : il suffisait de comprendre le contraire de ce qu’on y lisait.

        De sorte que tout est information, mais quelle information ? Et c’est là que cette analyse est utile.


        • jakback jakback 7 octobre 2009 11:54

          Volton, n’informe, ni ne communique, il est péremptoire et prétentieux, comme beaucoup au CNRS.


          • L'enfoiré L’enfoiré 7 octobre 2009 12:13

            Paul,
             Qui s’est ce Wolton, me suis-je dit, pour dire des conneries ? Complètement à côté de la plaque, son titre. 
             Et il fait de la sociologie, en plus...
             Mon article en ligne, dit tout le contraire.
            Salutations
             


            • Paul Villach Paul Villach 7 octobre 2009 12:20

              @ Cher Guy

              M. Wolton a pignon sur rue en France ! Chaque fois qu’il s’agit de parler des médias... dans les médias (radiios et télés), c’est M. Wolton qui est invité.
              On peut le comprendre : il épouse les erreurs de la profession !!!

              Vous pouvez taper « Wolton » sous Google, vous verrez la surface du Monsieur. Paul Villach


            • Antoine Diederick 7 octobre 2009 21:27

              Villach, je ne suis jamais arrivé à lire Wolton jusqu’au bout, je lâche au bout de 20 pages.

              Wolton publie depuis 20 ans, et depuis ma première expérience malheureuse de lecteur de ses « briques »....j’en suis resté là, lorsqu’un auteur ne réussit pas à me convaincre au bout de 20 pages, j’oublie....la nature est capricieuse, moi de même, le sillon du savoir passe par les répétitions invisibles ( on y revient et on relis avec humilité) , Wolton n’est pas pour moi de ceux là....


            • lord_volde lord_volde 8 octobre 2009 01:43

              Je viens d’écouter les vidéos effarantes de Wolton qui exige des mesures juridiques contraignantes pour bailler la parole émanant du monde libre des internautes. En gros, il diabolise le média internet en laissant entendre qu’il s’agit d’un espace public facilitant la cybercriminalité organisée (pédophilie, gangstérisme, rumeurs dangereuses, propagandes,...). Ce type a été de toute évidence corrompu par les zélites pour déverser des thèses favorables au nouvel ordre mondialiste voulant imprimer des lois liberticides et répressives en vue de museler les paroles dissidentestout tout en laissant libre cours aux médiapoles institutionnels diffusant la propagande puantes des pantins des maîtres du monde. 


            • dup 7 octobre 2009 12:31

              c’est pas lui qui disait que seul les journalistes avaient la vérité et qu’a la limite il faudrait censurer le net . les has been sortent du bois mais il y a plus rien à sauver
               .
              http://www.omegatv.tv/video/1785277295/societe/medias/Internet—medias—les-grandes-differences-.php

              http://www.dailymotion.com/video/x6ryy3_regardez-comment-les-medias-vous-ma_news


              • ZEN ZEN 7 octobre 2009 12:40

                Wolton m’a intéressé il y a 30 ans
                Il est devenu le prince du conformisme


                • Antoine Diederick 7 octobre 2009 23:07

                  a Zen, chuis jamais arrivé au bout de ses bouquins, il m’a achevé avant, je dois être bête smiley


                • finael finael 7 octobre 2009 13:35

                  Très bon article.

                  Pour un scientifique, un vrai, il n’y a pas de « vérité » objective : « On trouve ce que l’on cherche et l’on cherche ce que l’on a dans la tête ».

                  Dans leurs communications d’ailleurs les phrases courantes sont « tout se passe comme si ... », « les résultats peuvent mener à l’hypothèse que... », « dans la mesure des données disponibles ... », etc ...

                  Et les débats tournent souvent autour des interprétations personnelles (ou plutôt des équipes), de tel ou telle résultat ou observation.


                  • xbrossard 7 octobre 2009 15:47

                    à mettre dans le même sac que le « pragmatisme » très à la mode actuellement ; on fait « ça » parce que la logique « mathématique » le veux : aucune influence, aucune idéologie derrière tout ça, juré craché...

                    on ne cherche pas à vous changer ni à vous influencer, on cherche à vous informer sur le 11 septembre, l’axe du mal, le rôle néfaste des syndicats (quelques exemples parmi des millions possible)

                    On n’a jamais été aussi près de Big brother et sa novlangue ; ce n’est plus un nouveau langage, c’est la négation même de l’existence d’« autre » chose que ce qui es défini comme la norme

                    PS : bravo à l’auteur


                    • Daniel Roux Daniel Roux 7 octobre 2009 16:26

                      A quoi servent les mots ? Ne serait ce pas à distinguer, par exemple, un objet d’un autre, un concept d’un autre ?

                      Une chaise est elle la même chose qu’un fauteuil ? On s’assoit. Il y a un dossier et 4 pieds. Tiens, l’un est dépourvu d’accoudoirs. Ce n’est donc pas tout à fait la même chose.

                      Une pub d’un marque automobile, avec une jolie fille savamment alanguie sur le capot, et une voiture rouge. Image destinée aux mâles pour agiter leurs hormones et provoquer un violent désir. Désir de quoi, de la voiture ou de la femme ? Une communication qui s’adresse plus au cerveau reptilien qu’à l’aire frontale mais qui peut provoquer un réflexion sur un achat éventuel.

                      Une information lue sur Agoravox, « L’Etat pompe l’argent de la Sécu ». Preuves et arguments à l’appui. Un peu ennuyeux comme article mais n’est ce pas important de savoir que derrière le trou, il y a un fossoyeur ? L’article s’adresse clairement à la conscience citoyenne mais provoquera peut-être un sentiment de colère chez certains et de fatalisme chez d’autres.

                      Au fond, on peut ergotter sans fin sur l’infime différence de sens entre les 2 mots, mais non vraiment, malgré le talent de Paul Villach, le concepts « communiquer » est différent du concept « informer ».


                      • Paul Villach Paul Villach 7 octobre 2009 16:49

                        @ Daniel Roux

                        Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir !

                        Oui, les mots permettent de distinguer les objets, mais, disait Guillaume d’Occam (13ème/14ème siècle), il ne faut pas multiplier les catégories sans nécessité. 

                        Et, que vous le vouliez ou non, quand la profession journalistique prétend qu’ « informer n’est pas communiquer », elle cherche à influencer en faisant croire qu’elle ne le fait pas.

                         C’est le projet ou l’effet d’influence qui importe et qu’on retrouve et dans l’acte d’informer et dans celui de communiquer, dans quelque sens qu’on veuille leur donner.
                        Qu’ensuite, il y ait des « informations données » plus finement présentées les unes que les autres, avec leurre d’appel sexuel ou humanitaire ou encore, comme ici, leurre d’appel autoritarien, cela ne change rien à l’affaire. Paul Villach

                         
                         


                      • finael finael 11 octobre 2009 20:05

                        @ Paul Villach

                        Bien entendu le fait de dire ou taire est l’un des touts premiers moyens d’influencer.

                        A ce sujet il est à noter que seules les présentatrices d’Arte-Info, au moment des « brèves » énoncent : « et voici des information que nous avons choisi de vous montrer. »

                        Tout est dit


                      • StopAndGo StopAndGo 7 octobre 2009 17:25


                        bof, de toute façon ce mec est à la pensée sociologique ce que le camembert président est au fromage : un sous produit sans substance.
                        moins on en parle de ce médiocre wolton, mieux c’est à mon avis.


                        • ocean 7 octobre 2009 17:28

                          en entreprise, en matière d’évaluation des personnels, on pratique couramment, entre information et communication, une distinction fondée sur la factualisation, regardée comme critère d’incontestabilité.

                          la contestabilité n’est pas une notion binaire : on ne peut pas dire que quelque chose est contestable ou pas, en réalité les choses sont plus ou moins contestables (sinon les avocats mettraient la clé sous le paillasson). Il existe un gradient de contestabilité.

                          la factualisation peut donc être considérée - et c’est le cas dans l’éval des personnels - comme un repère d’inconstestabilité : plus on est factuel, moins on est contestable.

                          « vous arrivez à 10 h. » c’est un fait qui ne peut pas se discuter facilement ; « vous arrivez en retard » ouvre déjà la voie à interprétation, « vous arrivez tard » est une opinion personnelle, et « vous avez vu l’heure ? » est une engueulade qui relève de l’affect. En factualisant de moins en moins, on passe progressivement de l’info à la com.

                          pour clarifier le vocabulaire, toujours dans le contexte que j’évoque, on peut dire qu’avec « ça coûte 10 € » j’informe, et qu’avec « ça coûte pas cher » je communique. La communication est alors « une information orientée », comme dans « il fait froid » (vs « il fait 3°C »), ou dans « ils sont très nombreux ». « 2 millions de votationeurs », c’est de l’info, « mobilisation énorme », c’est de la com.

                          que l’information et la communication soient toutes deux, comme vous le dites justement, un lien entre deux personnes, me semble de nature à permettre l’introduction du qualitatif, comme valeur ajoutée aux données qu’on échange : le QG opérationnel informe le ministère de la mort du soldat untel, mais le ministère ne transmettra pas telle quelle l’information à la famille : info dans un cas, com dans l’autre, et heureusement. Communiquer peut être tromper - le mensonge relève de la communication, pas de l’information - mais communiquer peut aussi humaniser.

                          ce qui brouille les pistes, en fait, c’est que si l’information n’est pas en soi un objet politique (elle est neutre), le politique est si avide qu’il s’en empare immédiatement, toujours, de toutes les façons possibles, à toutes fins utiles, et à tout prix.


                          • Paul Villach Paul Villach 7 octobre 2009 18:13

                            @ Océan

                            Bonjour, cher Océan. heureux de vous voir de retour !

                            « La communication est alors « une information orientée » », dites-vous !

                            Mais toute information est orientée ! Le seul fait de l’énoncer plutôt que de la taire est la première orientation conférée à « une représentation de la réalité » que vous estimez utile de livrer ou du moins non nuisible à vos intérêts.

                            « Vous arrivez à dix heures » est « un fait qui ne peut pas se discuter facilement », dites-vous. ce n’est pas le problème. Le seul fait de le faire remarquer au retardataire, plutôt que de ne pas le faire, implique en soi tout un projet d’influence. Sans compter l’intonation avec laquelle la remarque est faite !

                            «  2 millions de votationeurs », c’est de l’info, « mobilisation énorme », c’est de la com.
                            NON ! Dans l’un et l’autre cas, « l’information donnée » vise à influencer, dans le premier cas en prétendant vaguement à la précision scientifique, dans l’autre en émettant une appréciation que vous jugez conforme à l’événement. Notez que passer l’information sous silence viserait aussi à influencer !

                            ... Sans compter que tous ces exemples que vous donnez vous-mêmes, visent à influencer en donnant votre représentation de l’information et de la communication, comme moi je donne la mienne ! On ne peut pas en sortir ! L’un et l’autre nous cherchons à nous influencer !

                            Ne jamais oublier que la prétention journalistique est de faire croire que l’information n’influencerait pas, à la différence de la communication qui aurait seule vocation à influencer.
                            C’est faux ! Mitterrand qui cache sa maladie pendant des années a influencé le cours de la vie politique française : grâce à la dissimulation de cette information, il a pu se représenter en 1988.
                            Une information, quelle quelle soit, donnée, cachée ou extorquée influence !

                            Qu’ensuite l’information livre « une représentation plus ou moins fidèle de la réalité » (« vous arrivez à 10 h », « vous arrivez en retard », « c’est à cette heure que vous arrivez ? ») ne change rien à sa fonction d’influence.

                            La distinction entre information et communication est une distinction oiseuse, byzantine, si vous préférez , mais qui entre dans une stratégie d’influence pour gagner en crédit auprès des lecteurs qu’on trompe !

                            « Il ne faut pas multiplier les catégories sans nécessité » (Guillaume d’Occam), sinon on crée la confusion dans les esprits, ce qui est précisément recherché par les médias, journalistes et publicitaires ! Paul Villach


                            • Antoine Diederick 7 octobre 2009 21:19

                              « La distinction entre information et communication », oui, c’est une sorte de piège pour l’esprit...


                            • Ropi 8 octobre 2009 10:59

                              «  2 millions de votationeurs », c’est de l’info, « mobilisation énorme », c’est de la com.
                              NON ! Dans l’un et l’autre cas, « l’information donnée » vise à influencer« 

                              Je ne suis pas d’accord.

                              Dans le premier cas, l’info vise à informer...
                              Il s’agit ici d’une information objective - un simple constat d’un fait précis.
                              Elle va, de toute évidence, influencer, certes (comme toute info le fait), mais ce n’est pas sont but initial ; ce n’est pas ce qui a motivé sa publication.

                              Dans le deuxième cas, il s’agit d’une interprétation (subjective donc) de la réalité, et son but de »manipulation" (dont le sens ici ne doit pas être forcément péjoratif) est évident en l’occurence.


                            • Paul Villach Paul Villach 8 octobre 2009 11:25

                              @ Ropi

                              «  2 millions de votationeurs », c’est de l’info, « mobilisation énorme », c’est de la com.
                              NON ! Dans l’un et l’autre cas, « l’information donnée » vise à influencer« 

                              Je ne suis pas d’accord.

                              Dans le premier cas, l’info vise à informer...
                              Il s’agit ici d’une information objective - un simple constat d’un fait précis.
                              Elle va, de toute évidence, influencer, certes (comme toute info le fait), mais ce n’est pas sont but initial ; ce n’est pas ce qui a motivé sa publication.

                              Dans le deuxième cas, il s’agit d’une interprétation (subjective donc) de la réalité, et son but de »manipulation" (dont le sens ici ne doit pas être forcément péjoratif) est évident en l’occurence.« 

                              Le problème n’est pas dans la représentation plus ou moins fidèle de la réalité, mais dans le projet et l’effet d’influence qui existe dans toute »relation d’information« . Mais pour le comprendre il faut replacer les exemples dans leur contexte, sinon on ne comprend pas.

                              C’est sur ce critère que se fondent les journalistes pour distinguer leur information de celle des publicitaires, avec leur »texte ou titre informatif« (Cf. »L’esprit du Monde", janvier 2002)

                              Je vois que vous êtes convaincu : toute information influence, admettez-vous ! C’est la seule idée que je soutiens dans cet article ! On ne peut donc pas distinguer information et publicité (sous le masque de la communication). Paul Villach


                            • finael finael 7 octobre 2009 19:09

                              FAUX !

                              La distinction n’a rien d’oiseux : Si je dis : « la pression au sol est de 1017mb et le vent de 35 noeuds au 240 » je donne une information.

                              Si je dis : « il y a un fort vent de travers », alors là je communique mon inquiétude.


                            • Antoine Diederick 8 octobre 2009 00:39

                              alors Vassilissia, vieux prénom germain, cela boume dans la campagne berrichonne ?  smiley smiley smiley


                            • Antoine Diederick 8 octobre 2009 00:42

                              tout germain qui se respecte outre l’alambique aime aussi la fermentation naturelle ou dite carbonique, vin, bière de fermentation naturelle, hydromel, etc....ya pas que l’alambiqué smiley


                            • Paul Villach Paul Villach 8 octobre 2009 09:25

                              @ Finael

                              "FAUX !
                              La distinction n’a rien d’oiseux : Si je dis : « la pression au sol est de 1017mb et le vent de 35 noeuds au 240 » je donne une information.
                              Si je dis : « il y a un fort vent de travers », alors là je communique mon inquiétude."

                              HÉLAS !
                              1- Votre exemple contredit ce que vous soutenez puisque dans le contexte de notre échange, en me le présentant pour me montrer qu’une information n’influence pas à la différence d’une communication, vous cherchez fort légitimement à m’influencer !
                              2- Si vous le placez maintenant dans un autre contexte que celui de notre échange, vous influencez la personne à qui vous transmettez cette information !
                              On ne peut pas s’affranchir de LA LOI D’INFLUENCE, pas plus que de la loi de la pesanteur !
                              Car c’est cela le débat : les journalistes veulent faire croire qu’en livrant une information, même la représentation la plus fidèle de la réalité, ils n’influencent pas ! Ils influencent même en ne livrant pas les informations qu’ils possèdent ! Paul Villach


                            • Ropi 8 octobre 2009 11:04

                              Il ne s’agit pas ici de démontrer qu’une information n’influence pas, mais que son but n’est pas d’influencer.


                            • Ropi 8 octobre 2009 11:07

                              Zut, mon message n’est pas passé en entier !!

                              Donc :

                              il est EVIDENT qu’une information influence, et ce dans 100% des cas.

                              Mais quand le but du rédacteur de l’info est précisément de vous manipuler dans le sens où il l’entend, là, il y a en effet « communication » (je trouve ce terme inaproprié, d’ailleurs, mais je n’en ai pas d’autre !!)


                            • Paul Villach Paul Villach 8 octobre 2009 11:33

                              @ Ropi
                              « Il ne s’agit pas ici de démontrer qu’une information n’influence pas, mais que son but n’est pas d’influencer. »

                              Le byzantinisme a des ressources insoupçonnées. Vous avez les moyens de sonder les reins et le coeur de votre interlocuteur qui vous livre une information, pour savoir s’il veut ou non vous influencer ?
                               En somme l’émetteur peut livrer une information qui influence sans avoir pour but d’influencer ? On ne saurait mieux entretenir la confusion.
                              Il ne faut pas sonder les intentions seulement, mais les effets pour juger ! Et l’effet produit par une information, quelle qu’elle soit, donnée, dissimulée ou extorquée, est d’influencer ! Paul Villach


                            • cariboo cariboo 7 octobre 2009 19:51

                              D’abord peut-on opposer l’acte d’ « informer  » et celui de « communiquer  » ? Non !

                              A partir de là, la messe est dite ! Vous voulez démontrez votre point de vue, Monsieur Willach ?
                              Alors ne commencez pas par imposer des axiomes avant toute discussion.

                              Informer, c’est porter à la connaissance de machin, la nouvelle x.
                              Communiquer, c’est dans le meilleur des cas, présenter la chose sous un éclairage qui va favoriser une bonne entente avec le communicateur.
                              C’est même devenu le fin du fin de la manipulation.
                              L’étiquette de la composition de mon yaourt m’informe sur la nature de ce que je vais manger.
                              La communication du fabricant de mon yaourt est faite pour me persuader de le manger.

                              n’y aurait-il pas comme une nuance ?


                              • Paul Villach Paul Villach 8 octobre 2009 11:37

                                @ cariboo
                                « Informer, c’est porter à la connaissance de machin, la nouvelle x. »

                                Et alors ? N’influence-t-on pas machin en portant à sa connaissance la nouvelle x ? Y compris en se gardant de la porter à sa connaissance !
                                Que fait France 2 en ne portant pas à la connaissance de ses téléspectateurs certaines informations sur le comportement de certains ministres ? Paul Villach


                              • Antoine Diederick 7 octobre 2009 21:05

                                wolton, n’est pas un sociologue, il se définit comme un spécialiste de la communication....


                              • Antoine Diederick 7 octobre 2009 21:35

                                dacco dac, mais il fait son marketing, lui-même noie le poisson puisqu’en effet parfois, il apparait comme un censeur avec des interprétations du fait sociétal, alors que la communication n’est pas tout le sociétal, et ma remarque rejoint ton propos, en effet, il mélange les genres.

                                bon la critique est facile, nous tous ne « pondons » pas des briques pleines de lettres et de bon sens imparable, tous les jours. C’est ce mérite d’une faconde littéraire qui fait le talent de Wolton smiley


                              • Antoine Diederick 7 octobre 2009 21:16

                                informer est une communication, mais cela ne suffit pas à définir, la qualité de cette information.

                                ds la théorie de l’information tout est communication, à la fois, le verbal, le comportement, le non-dit etc....

                                l’information est tout ce que nos sens peuvent capter comme ajoutant une différence à l’état présent.

                                Bateson disait que l’inforamtion est une différence qui produit une différence....

                                finalement mieux vaut adopter l’attitude d’un entomologiste pour aborder la communication, il faudrait donc, voir la communication comme un comportement avant de la voir comme une volonté de communication.

                                la communication est une globalisation comportementale, dans laquelle le verbal n’est qu’un des éléments.

                                la volonté de communiquer suggère que la communication est au service d’un message...même si tout est valeur de message...complexe, hein....

                                 smiley


                                • Antoine Diederick 7 octobre 2009 21:20

                                  ’information’ correction de supra


                                  • Cher Paul Villach,
                                    Belle charge et salutaire mise au point à destination de D.WOLTON ....et de bien d’autres.
                                    Je ne désespère pas que vous soyez un jour invité dans une école de journalisme .... et que vous y soyez ...entendu !!


                                    • Paul Villach Paul Villach 8 octobre 2009 09:34

                                      @ Lt-Colonel Beau

                                      Cher Colonel,
                                      Je suis sensible à votre hommage. Mais je crains que votre souhait reste chimère. C’est à une révision déchirante que ces écoles de journalisme devraient se résoudre.
                                       
                                      Ce qui est tout de même sidérant, c’est que proférer des erreurs ne disqualifie pas leurs auteurs, bien au contraire ! Ils prêchent leur mythologie avec sérénité ! Paul Villach


                                    • lord_volde lord_volde 7 octobre 2009 22:49

                                      @ l’auteur

                                      L’Information est le pendant de la communication et son influence commence dés le plus jeune âge. L’environnement exerce d’emblée une emprise sur la personnalité des enfants et la scolarité institutionnalisée est l’autre relais médiatique qui façonne et reconstruit les traits et caractéristiques saillants a personnalité au diapason de l’ordre établi. Il peut y avoir des perturbations entre ces deux puissants modèles d’influence qui structurent ou déstructurent l’organisation de la pensée et de l’intelligence. Les médias sont perçus (d’après les codes et les conventions établis) comme une autre source d’influence positive sur les lecteurs réguliers (surtout ceux qui ne s’informent pas sur les réseaux internet) qui se laissent prendre par les subtiles propagandes qu’ils diffusent massivement. A partir d’un certain âge, maturité aidant, et selon les caractères plus ou moins affirmés, l’influence de la communication se réduit en s’estompant à l’aune des intérêts égoïstes des uns et des autres. Vous avez raison de souligner avec force et vigueur, que communiquer et informer sont la face d’une même mamelle appelée sphère ou zone d’influence plus ou moins diffuse, et plus ou moins sensible. 


                                      • Hieronymus Hieronymus 7 octobre 2009 22:55

                                        on se demande a quoi sert un type comme Wolton ?
                                        et les editions du CNRS ? consternant de mediocrite !
                                        « inutile et incertain » comme l’a exprime Pascal a propos de Descartes est sans doute le commentaire qui serait le mieux approprie a la « pensee » de Wolton ..


                                        • Antoine Diederick 7 octobre 2009 23:10

                                          cnrs, oui mais, il y aussi des choses intéressantes au cnrs.


                                          • cubitus cubitus 7 octobre 2009 23:39

                                            « volton »/juste un chiantifique de plus


                                            • curieux curieux 7 octobre 2009 23:42

                                              Jeux de mots sans intérêt :
                                              Un avion a percuté le WTC1  : C’est de l’information
                                              Al Qaïda a perpetré un attentat contre le WTC  : Ca, c’est de la désinformation

                                              Je m’engueule avec ma femme  : Ca, c’est de la communication


                                              • Golden Ratio Golden Ratio 8 octobre 2009 01:18

                                                je conseille à tous les interventions televisées de ce monsieur Wolton (notamment un « débat » avec Eric Zemmour), ça vaut son pesant de cacahuetes…


                                                • R.L. 8 octobre 2009 11:38

                                                  Communiquer :
                                                  vt :
                                                  Rendre commun, faire part, transmettre.
                                                  vi : Avoir des relations, être en rapport avec quelqu’un.
                                                  Lorsqu’il est intransitif, le verbe communiquer sous entend un aller-retour plus ou moins équilibré, un échange au moins possible.
                                                  Maintenant, un communiqué d’un parti, d’un gouvernement, d’une agence... et à sens unique, par définition, ne fait que délivrer une information, vrai ou fausse, partisane ou non, objective ou non, honnête ou non... sans possibilité de réponse.
                                                  Le mot communication, aujourd’hui, est très proche de ce sens : il ne permet la contradiction, de réponse, et utilise toute les techniques modernes de mise en condition, de manipulation, de déformation...


                                                  • Paul Villach Paul Villach 8 octobre 2009 11:43

                                                    @ R.L.

                                                    Et l’acte d’informer ne suppose-t-il pas une relation entre une personne et une autre voire plusieurs ?
                                                    Le débat porte exclusivement sur le projet et l’effet d’influence qu’implique nécessairement cette relation. Il est impossible de faire autrement.

                                                    Même si vous me lisez le dictionnaire, vous cherchez à m’influencer en recourant à l’argument d’autorité qu’il représente. Paul Villach


                                                  • Antoine Diederick 8 octobre 2009 21:21

                                                    dans la com. il faut aussi s’intéresser au destinateur tout autant qu’au destinataire car ils sont reliés par un fil invisible....ce fil invisible est en partie le contexte (pratique culturelle, croyances du groupe etc....)

                                                    intéressant article...

                                                    bonne nuit.


                                                    • Criticus Criticus 10 octobre 2009 15:09

                                                      Excellent article.


                                                      • Paul Villach Paul Villach 10 octobre 2009 15:26

                                                        @ Criticus

                                                        Seulement, comment faire passer cette réflexion dans les classes et les amphis ? Paul Villach


                                                      • jeromew 11 octobre 2009 20:14

                                                        Messieurs, je n’ai pas le sentiment d’avoir lu le même livre que vous. (Pour ceux qui l’on lu)

                                                        j’y ai vu une forme de modernité dans l’analyse et surtout la compréhension des nouveaux mécanismes de construction de l’opinion pour la nouvelle génération (la génération Y), celle qui, bombardée d’informations, passe son temps a négocier entre ces différentes sources et qui apprend naturellement la communication (la vrair, pas la com !).

                                                         

                                                        Il me semble que dans informer n’est pas communiquer, il faut lire informer n’est plus suffisant, il faut apprendre a communiquer en interrogeant les nouvelles pratique de cette génération, en sortant de la logique d’influence pour entrer dans celle de la conversation (information égale + échange +sens critique = opinion)

                                                         

                                                        Je trouve ce livre terriblement moderne !

                                                         

                                                        Ce que nous sommes en train de faire, ou presque. smiley

                                                        En effet, la règle d’une bonne conversation est d’être au même niveau d’information.

                                                         

                                                        Petit sondage ! Qui a lu le livre parmi ceux qui en parlent  ?

                                                         

                                                        Merci

                                                         

                                                        Jerome Wallut


                                                        • jfgarsmeur 11 octobre 2009 21:36

                                                          Bonsoir,

                                                          Votre post aura au moins la vertu de faire sourire les chercheurs et étudiants en SIC (sciences de l’information et de la communication) qui savent que Wolton défend les mêmes idées que vous , l’information étant présente dans chaque acte de communication. j’ai entendu Wolton dans un colloque scientifique exprimer dans le fond les mêmes idées que vous, avec plus de causticité et de panache. Si vous chercher sur Google vous lirez le post d’un bloggueur qui a lu, lui, le premiier chapitre où Wolton dit la même chose que vous et que les commentateurs qui font autre chose que de dégueuler leur frustation de ne pas passer à la télé (http://bit.ly/2a9B9 ). Et je suis sûr qu’avec l’honneté du Costamoricain (je suis Quinocéen) vous écrirez un autre billet, élogieux celui là sur ce livre que vous aurez enfin lu. Parce qu’il y a une différence entre DW et vous. Je suis certain que dans son bouquin il cite des livres et des articles scientifiques qu’il a lu, comme vous en avez lu aussi pour écrire les vôtres. Les idées que vous émettez montre que vous vous êtres frotté à des scientifiques des Sic, sans le savoir peut être.

                                                          Je ne veux pas défendre Wolton, qui alerté par ses dispositifs de veille doit se marrer franchement en lisant votre « affirmation ». je pense que dans votre cas, la lecture d’un autre scientifique des Sic (Olivier Le Deuff) serait salutaire tapez donc « Besoin d’affirmation versus besoin d’information (et de formation) » (via Cordier) dans Google puis que vous utilisez ce moteur populiste.

                                                          Je ne veux pas non plus défendre les journalistes qui eux ont raison de distinguer information et communication puisqu’ils ne donnent pas là ces les mêmes sens que Wolton et vous leur prétez. Pour eux l’info c’est quand c’est le lecteur qui paie la com c’est quand c’est la source qui paie. Ce n’est pas scientifique, ce n’est pas compliqué. Ici, à AgoraVox qui paie ?

                                                          Je voudrais juste défendre AgoraVox créé co-créé par un scientifique (MIT....) enrôlé (un peu vite à mon goût) dans les Sic. Et qui semble vouloir illustrer la belle idée « d’intelligence collective » du à Pierre Lévy Ce qui reste de votre coup de gueule, une fois que l’on a retiré les erreurs d’interprétation, c’est la vague platitude selon laquelle les scientifiques se tromperaient toujours, qu’ils sont inutiles, au moins dans les domaines où chacun peut avoir des idées : la com, la littérature, la politique, la vie...
                                                          Vous avez été pendant 30 ans prof de lettres, d’histoire etc,. Vous mettez des majuscules inutiles à ces mots parce que, confusément, vous savez qu’il s’agit de disciplines, de savoirs créés par des scientifiques, validés, jugés dignes d’être enseignés par vos anciens collégues. vous avez l’intuition sans doute qu’il a fallu des scientiques pour définir la monarchie absolutiste ou les 30 glorieuses. Vous avez entendu dire que quelques travaux scientifiques ont été nécessaires pour qu’Internet existe et votre pc, et la photo qui est punaisé devant vous, et la plupart des matériaux qui vous entourent. Sans les scientifiques vous n’auriez pratiquement aucune de ces certitudes que vous pensez naturelles la loi de la gravitation universelle que vous évoquer sans citer vos sources n’est elle pas due à Newton ?
                                                          Dans l’histoire, vous avez raison les autorités se sont opposées à des gens qui avaient raison : Galilée, Erasme, Descartes, Socrate... Ces gens là, à votre avis, étudiaieint-ils les thérories qu’ils combattaient ? Et ceux qui les ont condamnés à mort, exilés, baillonnés étaient-il du camp de la science, ou de celui d’en face, où l’on défend le créationnisme, comme autrefois la terre plate et la hiérarchie des « races ».
                                                          Vous ne croyez pas aux sciences humaines ? Soumettez votre article à un spécialiste du discours, il vous montrera où vous trahissez votre catholicisme, où l’on lit vos comptes à régler... Un étudiant en sciences de l’éducation vous expliquera ce qu’est le conflit socio-cognitif.

                                                          Il ne faut pas s’attaquer aux gens intelligents, aux savants aux artistes aux poètes dont les voix parfois sont mal entendues parce qu’elles sont lointaines. Mais c’est parce qu’is sont déjà trop au dessus ou trop loin devant nous " Ils font la loi demain quand tu vivrais hier" disait déjà Ferré. Il ne faudrait pas opposer le discours scientifique, le travail journalistique, la vision artisitque, et la vox populi. Il faudrait juste tenter de discerner entre la vérité et le mensonge. Nous pensons pouvoir le faire, la science sait le faire. ne souhaitons pas la mort des intelligents, de Gaulle prposait en son temps un plus vaste programme.

                                                          Vous aurez compris en lisant ce (trop) long message qu’il réagit moins à vos propos qu’aux autres commentaires qu’ils ont suscités. Je n’ai rien contre vous, et en parcourant les titres de vos nombreux posts, je pense que nous ne partageons pas seulement l’amour du beurre salé. je viendrai désormais de temps en temps m’amuser de vos bonnes colères.
                                                          Bonne fin de soirée
                                                          Jean-François Garsmeur

                                                          PS : je suis d’accord sur un point avec vous, vous ne serez pas invité dans des écoles de journalisme où on demande aux étudiants de lire les livres dont ils parlent.

                                                          PPS : une curiosité : vous enseigniez quoi dans le supérieur ?


                                                          • Antoine Diederick 11 octobre 2009 23:13

                                                            A jfgarsmeur

                                                            waww.....pas mal....manque un peu d’empathie, mais beau manifeste.


                                                          • Paul Villach Paul Villach 12 octobre 2009 10:27

                                                            @ JF Garsmeur

                                                            Réaction normale d’un partisan de « la théorie promotionnelle de l’information répandue par les médias » qui n’est pas à une contradiction près !
                                                            « Wolton défend les mêmes idées que vous, dites vous, l’information étant présente dans chaque acte de communication ».
                                                            - Or, il choisit pour titre de son livre « informer n’est pas communiquer ».
                                                            - C’est exactement le contraire que je défends : la distinction entre information et communication est un leurre de l’univers médiatique qui n’a pas lieu d’être, sauf à tromper son monde et de faire croire à la possibilité de ne pas influencer !

                                                            Mais, je le reconnais, il est normal que, quand on défend la théorie de l’information du pêcheur, on tente de disqualifier la théorie de l’information du poisson, si on ne veut pas revenir bredouille de sa pêche ! Figurez-vous qu’il peut se trouver des poissons qui se méfient du pêcheur et de ses leurres. 

                                                            Le reste n’est qu’attaques personnelles sans intérêt ! Quand on est à l’aporie, on se défend comme on peu, en faisant flêche de tout bois. Paul Villach


                                                          • Paul Villach Paul Villach 13 octobre 2009 12:01

                                                            @ Jfgarsmeurs

                                                            Un mot encore !
                                                            "Pour eux, (les journalistes), écrivez-vous, l’info c’est quand c’est le lecteur qui paie la com c’est quand c’est la source qui paie. Ce n’est pas scientifique, ce n’est pas compliqué.« 

                                                            Admirable récitation d’un poncif de cette »théorie promotionnelle de l’information diffusée par les médias«  ! On ne peut faire plus bête !
                                                            Croyez-vous vraiment qu’en versant 1 euros 20 ou 40, le client paie  »l’info" ? Vous êtes sûr que c’est le prix réel d’un journal ? Connaissez-vous les budgets des journaux ? Que représente la part de publicité ?
                                                            À suivre cet aphorisme idiot, il n’existe que de la com’ ! Réfléchissez avant de réciter votre catéchisme ! Paul Villach


                                                          • Carl 11 octobre 2009 21:42

                                                             


                                                            Mouais... pas convaincu par cet article. Je me prononcerai pas sur le bouquin de Wolton que je n’ai pas lu. Mais d’abord :
                                                            S’il y a bien deux termes dans la langue, c’est donc qu’il y a bien une différence, voire deux notions différentes, voire même deux concepts bien qu’il soit évident qu’ils sont connexes. A moins de précisémement de considérer que cette différence est elle-même est idéologique, pour cacher les intérêts inavouables des journalistes et cela...au profit de quoi ?.De la communication et des communiquants ! La communication serait le grand englobant... ce qui me semble particulièrement dangeureux.
                                                             Dabord d’un point de vue strictement théorique la communication est un lien entre un émetteur et un recepteur qui demeure indifférent à ce qu’il communique, elle est comparable à un conduit, canal, une ligne (téléphonique) un réseau (genre Facebook) ou tous autres moyens. En ce sens aussi un journal est un support papier qui participe de ce qu’on appelle les techniquesde communication (l’imprimerie) de la même manière qu’Internet de façon plus élaboré.
                                                            Donc faire de la communication, et on voit depuis longtemps le nombre incroyables de formations universitaires dans ce domaine, c’est simplement maîtriser les différents outils de communication avec toujours une indifférence complète quant au contenu. Et quand contenu il y a, on parle alors d’un message, qui même codé, est relativement simple. Pourquoi ? Parce que plus il sera simple, plus il touchera l’émotion du recepteur par la puissance évocatrice du mot. (un mot, une couleur, un vêtement sont des codes culturels). Par exemple, en vous habillant de telle façon vous utilisez, de façon plus ou moins consciente, une technique de com. Mais l’intention ici n’est jamais attesté : vous pouvez vous désintéresser de la mode, et des vêtements en général, car ce n’est pas votre manière d’exister ou de vous exprimer, inévitablement votre façon de vous habiller parlera pour vous que vous le vouliez ou non ! Vous ne donnez pas ici une information, puisque toute personne qui décodera votre vêtement sera obligé d’alléguer des vérités invérifiées. Il ne fera que des allégations à partir d’indices. 
                                                            Ce n’est pas étonnant donc que ce domaine de la communication qui elle pour le coup se pare de la qualité parfois de la science, avec toute la connotation très favorable qu’elle reçoit dans le grand public, devient l’outil idéal du monde de la pub, mais aussi des politiques et de nombreuses entreprises qui précisément, contre l’information, veulent la contrecarrer, autrement dit l’influencer pour mieux contrôler leur image. La technique, elle, peut être très élaborée le message lui doit être simple, clair, sans ambiguïté, incontestable. Autrement dit revêtîr les carractères prétendument et généralement accordés à la science.
                                                            Or, l’information journalistique se veut différente, (même si elle n’échappe pas aux codes de la communication), car le journaliste travaille à la vérification des faits et à leur établissement, ce qui consitue, au final, la nature même d’une information. Théoriquement il cherche d’abord à rendre compte d’une actualité dans sa complexité (non pas rendre compte d’un fait mais d’une série de faits articulés) dans un souci ( toujours théoriquement) d’objectivité qui n’est pas comme on le sait le renoncement à la subjectvivité, mais l’acceptation de celle-çi, d’une subjectivité ouverte qui tend à faire l’effort d’intégrer la possibilité de visions subjectives autres, voire opposées. Ce qui n’est pas le cas de la communication qui s’accomode très bien de stratégies et de manipulation pour faire valoir une vérité et non des faits.

                                                            L’information ce n’est pas seulement un article, ni même un journal, mais plusieurs articles, plusieurs journaux. Je dirais même que c’est sa vertu, puisqu’elle se veut plurielle. Par nature elle est donc ouverte à toutes les contestations. Ces informations sont-elles pour autant réductible à une communication, cad une technique orientée en vue d’influencer ? Non, à moins de faire un procès d’intention aux journalistes.. qui aujourd’hui est devenu parfois à tort un sport national. Car l’intention du journaliste c’est d’informer. En toute honnêté. Tout comme l’intention du médecin c’est de soigner. Que cette information puisse avoir une influence, c’est indéniable mais elle n’est pas au coeur du métier. Dans un monde parfait, le journaliste n’aurait même pas à prendre cela en considération. Car l’informateur avant de s’adresser à son lecteur, à d’abord un devoir vis à vis des faits, qu’il doit vérifier, recouper au mieux et confronter. C’est l’honnêteté du journaliste qui fait la qualité de l’information. Et l’honnêteté n’est pas une science exacte. Donc que l’information soit imparfaite, criticable, humaine en somme, ne permet pas de réduire l’information à de la communication. Le travail du journaliste n’est pas un travail de lobbyiste, même si trop souvent, en vertu des contraintes qui pèsent sur la presse, le journaliste, il est vrai se transforme en comuniquant Ainsi quand on lui demande par exemple, d’écrire court et simple, pour être lisible par le plus grand nombre, mais aussi abonder dans le sens de l’émotion, ou de ce que prétendument les lecteurs attendent, voire taire des vérités qui nuiraient au groupe qui le finance, etc).
                                                            Il n’empêche que, au final, ce sont les communicants de profession qui sont les ennemis de l’information. Lesquel même finissent par réussir le tour de force de se faire passer pour journalistes !


                                                            • Paul Villach Paul Villach 12 octobre 2009 10:44

                                                              @ Carl

                                                              Pathétique plaidoyer d’ « une théorie promotionnelle de l’information répandue par les médias », qui, aujourd’hui, ne peut plus convaincre que les journalistes et ceux qui sont encore sous leur charme.

                                                              Admettez qu’il peut exister deux théories de l’information concurrentes : la théorie du pêcheur (les récepteurs ne sont-ils pas des « cibles » pour les médias ?) et la théorie du poisson.
                                                              L’image parle d’elle-même !

                                                              Ces deux théories sont inconciliables :
                                                              - on comprend que le pêcheur fourbisse ses leurres, les dissimule et même nie leur existence, s’il ne veut pas rentrer bredouille.
                                                              - On comprend que le poisson, sa cible, cherche à les répertorier et à bien les identifier pour ne pas en être victime. La distinction entre « information » et « communication » est un de ces leurres pour nier la loi d’influence ! Paul Villach


                                                            • Antoine Diederick 11 octobre 2009 23:05

                                                              PUBLICISTE

                                                              Vieilli. [Avec parfois une nuance péj.] Journaliste. Le plus exigeant était Max, ce jeune publiciste qui avait eu quatre articles tués sous lui. Il appartenait à la famille des prosateurs chevelus et intarissables. L’espace n’était rien pour sa plume ; le premier jour, il apporta de quoi remplir dix numéros (Reybaud, J. Paturot, 1842, p. 50). À côté des hebdomadaires parut, en 1702, le premier quotidien, le Daily Courant ; de grands publicistes, Daniel Defoe, Addison, Swift, assurèrent des lecteurs aux journaux (Civilis. écr., 1939, p. 36-6).

                                                              C. − Spécialiste de la publicité ; agent de publicité commerciale. Synon. publicitaire. (Dict. xxe s.).

                                                              aujourd’hui, nous savons qu’un « publiciste » n’est pas un journaliste dès lors que le terme communication est devenu pour certains l’art du marketing.. ;c’est une question.


                                                              • Antoine Diederick 11 octobre 2009 23:07

                                                                ne pas confondre Adisson avec Ardisson smiley


                                                                • anne guedes 12 octobre 2009 03:21

                                                                  Cher Paul Villach, c’est toujours revigorant de vous lire : bienfaisante influence...

                                                                  Pourrait-on dire ça : « communiquer » sert de bouclier à « informer » ?


                                                                  • Paul Villach Paul Villach 12 octobre 2009 11:48

                                                                    @ Chère Anne Guedes

                                                                    Merci de votre compliment. mais voyez, il y a des tenants de « la théorie promotionnelle de l’information répandue par les médias » qui ne sont pas de votre avis. L’un d’eux en vient aux attaques personnelles, à défaut d’arguments...
                                                                    Peut-être est-il furieux que MARIANNE est repris cet article pour renvoyer ses lecteurs sur AGORAVOX : voici le lien ; http://www.marianne2.fr/Informer-n-est-pas-communiquer-Mon-oeil- !_a182360.html

                                                                    Forcément le poisson ne pourra jamais avoir la même théorie de l’information que le pêcheur !
                                                                    L’image parle d’elle-même ! Mais allez expliquer ça à l’univers médiatique pour qui vous n’êtes qu’ « une cible » et qui revendique un magistère devant lequel vous devez vous agenouiller !

                                                                    Quant à votre question : « Pourrait-on dire ça : « communiquer » sert de bouclier à « informer » ? », je n’entrerais pas dans ces subtilités. Je préfère ne pas utiliser le mot « communication » qui a été corrompu par les publicitaires. On ne sait plus ce qu’il signifie et c’est bien le but recherché pour jouer sur l’ambiguïté volontaire.
                                                                    Je lui préfère l’expression « relation d’information » qui désigne à la fois le contact entre deux personnes ou plus et l’énoncé. Paul Villach


                                                                  • anne guedes 12 octobre 2009 19:39

                                                                    Vous conviendrez que la formule extraite du livre récent d’Edouard Balladur (pas lu, entendu citer) « la communicaton telle qu’elle est ordinairement entendue est un exercice peu flatteur pour le jugement de ceux à qui elle s’adresse » a une certaine pertinence.
                                                                    j’aurais aimé voir votre « relation d’information » dans une phrase...


                                                                    • Paul Villach Paul Villach 12 octobre 2009 19:55

                                                                      @ Chère Anne Guedes

                                                                      Aucun problème !
                                                                      - Un exemple : le principe fondamental qui régit « la relation d’information » suppose que nul être sain ne livre volontairement une information susceptible de lui nuire.
                                                                      - Ou encore, « la relation d’information » peut être tissée de leurres qu’on ignore le plus souvent, faute de savoir les repérer.
                                                                      - Ou encore, la loi d’influence organise « la relation d’information ».

                                                                      Ai-je répondu à votre attente ? Paul Villach


                                                                    • anne guedes 13 octobre 2009 01:37

                                                                      Merci, cher Paul Villach, et n’hésitez pas désormais à tisser les relations d’information qu’il vous plaira d’établir d’expressions insolites, voire troublantes, propres à sainement dérouter la pensée. 

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