• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Le troisième Empire ? Pour le meilleur !

Le troisième Empire ? Pour le meilleur !

L’hebdomadaire « Marianne » a consacré un de ses derniers numéros à la « dérive » bonapartiste de la présidence de Nicolas Sarkozy.

Bien évidemment faire une comparaison avec le règne de Napoléon III a un côté ridicule. La France de Sarkozy ne devient pas un Empire, encore moins une dictature et aucune guerre nous amènera à perdre l’Alsace et la Lorraine. Notre pays reste une République indivisible, laïque, démocratique, qui assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Mais le ridicule ne tue pas et Marianne, après avoir présenté Sarkozy comme un apprenti dictateur, a décidé d’en remettre une couche.

Ainsi, pour le pire la comparaison n’est pas justifiée, mais pour le meilleur peut-être. Il y a effectivement du bonapartisme dans la façon de gouverner du président de la République. Trois traits ressortent : l’autorité dans la démocratie, la modernisation et le lien direct avec la nation.

Une des caractéristiques du bonapartisme est un État autoritaire, centralisé, reposant sur l’adhésion populaire. Depuis maintenant près de vingt ans que les problèmes d’insécurité n’ont cessé d’augmenter dans l’Hexagone (et il ne s’agit pas là d’un fantasme populiste, sauf pour la gauche caviar protégée et loin des réalités), les Français ont été de plus en plus demandeurs d’un État plus sévère envers ceux qui ne respectent pas la liberté de chacun et qui troublent l’ordre publique. En axant son programme, et désormais sa politique, sur l’ordre et l’autorité, Nicolas Sarkozy n’a fait que répondre à une attente criante de millions de Français.

D’un point de vue économique Nicolas Sarkozy veut accomplir la fameuse synthèse bonapartiste qui consiste en un mélange de libéralisme et de patriotisme protectionniste, de colbertisme industriel et de méritocratie (contre les hiérarchies naturelles). En résumé, il s’agit d’allier économie de marché et progrès social. Aussi, tout comme Napoléon III avait modernisé la France (industrialisation du pays, essor de l’agriculture, quadrillage ferrovière du territoire, croissance de la richesse nationale), Sarkozy veut donner au pays les moyens pour retrouver la place qui est la sienne au sein de l’économie mondiale. On retrouve ici l’idée de l’homme "providentiel" capable de faire entrer le pays dans la modernité.

Dernière caractéristique : la proximité entre le peuple et celui qu’il a choisi pour le gouverner. C’est le concept de l’homme au-dessus des partis, celui qui tisse un lien direct avec la nation en se désengageant de l’emprise des clivages politiques classiques. En optant pour l’ouverture, au lieu de nommer uniquement ses proches comme l’avaient fait son prédécesseur, Nicolas Sarkozy devient cet homme désireux de rassembler, d’être le président de tous les Français et ainsi de sortir des petites guéguerres entre énarques dont le peuple ne veut plus entendre parler. De plus, son omniprésence peut en agacer plus d’un, mais après l’invisibilité de Jacques Chirac (qui au moindre problème s’en allait à l’île Maurice) les Français veulent un président actif.

N’en déplaise aux "élites" confortablement installées dans leurs beaux quartiers, modernisation, autorité et proximité, n’est-ce pas ce que les Français ont clairement demandé ?


Moyenne des avis sur cet article :  2.43/5   (28 votes)




Réagissez à l'article

13 réactions à cet article    


  • NPM 23 juillet 2007 11:56

    « Bien évidemment faire une comparaison avec le règne de Napoléon III a un côté ridicule. »

    Cela dit, ce fut une époque de trés fort développement économique, pas comme le régime suivant qui à merdouillé dans la crise pendant 30 ans...

    Donc, espérons..


    • spartacus1 spartacus1 23 juillet 2007 19:24

      L’ ineffable NPM nous dit : ... ce fut une époque de trés fort développement économique, pas comme le régime suivant qui à merdouillé dans la crise pendant 30 ans...

      Peut-être conviendrait-il de lire correctement l’histoire et ne pas oublier que la politique de Napoléon III (dit Badinguet) nous a mené directement à une guerre et une catastrophe nationale : la perte de l’Alsace et de la Loraine. Guerre impulsée en grande partie sous l’influence d’Eugénie (tient, une espagnole atteinte de mégalomanie à laquelle Badinguet ne pouvait rien refuser, tout comme NS ne peut rien refuser à Cécilia ...) qui voulait que la France intervienne à propos de la succession en Espagne ce qui a créé des tensions avec la Prusse (la dépêche d’Ems n’étant qu’un prétexte).

      Alors, le régime suivant (comme dit NPM) a dû faire avec de colossales (pour l’époque) dettes de guerre et, surtout, la perte de la partie industrialisée de la France : Alsace et Loraine. Le deuxième empire porte une totale responsabilité à ce sujet.


    • NPM 24 juillet 2007 06:58

      Il est exact que l’armée n’était pas la priorité de l’époque, et que les allemands qui voulaient se venger de la Révolution ont bien joué. Je supose que, comme d’habitude, on a expliqué aux dirigeants qu’il ne fallait pas généer l’unification de l’allemagne, parce que progrés, droits de l’homme, concensus, dialogue des culture, bla bla bla..

      Mais alors, que dire de la IIIéme République, mon cher ?


    • tvargentine.com lerma 23 juillet 2007 13:44

      Marianne est un journal populiste,démagogue qui prend la place du parti communiste sans la faucille et le marteau et la réthorique idéologique en moins.

      Son seul objectif est de vendre un maximum et d’ailleurs cette presse s’inspire d’un magnat de la presse (Murdock) anglo-saxon qui avait créé ainsi 2 journaux opposés (1 de droite et l’autre de gauche) et qui avaient la même démagogie populisme.

      Ce qui manque à Marianne pour faire vraiment boof de goche c’est la pin up sexy à la 2eme page


      • docdory docdory 24 juillet 2007 10:07

        @ lerma

        En qualifiant Marianne , qui est de très loin le meilleur hebdomadaire d’actualités en France , de « populiste » , vous montrez le mépris qu’affiche une certaine gauche bo-bo pour le peuple . Pour un peu , cette gauche bo-bo rèverait du rétablissement du suffrage censitaire ou de l’établissement d’un permis de voter !

        Le summum du mépris de cette gauche bo-bo vis-à-vis du peuple fut sans conteste le consternant éditorial de Serge July , ci-devant rédacteur en chef de « Libération » , au lendemain du vote négatif sur la constitution européenne , éditorial dans lequel ce journaliste se permettait d’insulter plus de la moitié de ses lecteurs !

        C’est malheureusement à cause de cette pseudo-gauche et de son mépris pour le peuple ( euh , pardon , pour le populisme ... ) , que la gauche a perdu les élections . Cf mon article sur agoravox à ce sujet , pour ceux qui ne l’auraient pas lu :

        http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=23959


      • herbe herbe 23 juillet 2007 18:47

        Un autre point de vue sur la comparaison avec Bonaparte :

        http://contreinfo.info/article.php3?id_article=1191


        • armand armand 23 juillet 2007 19:15

          La comparaison avec Napoléon III est surtout fondée sur l’élection ’plébiscitaire’ d’un président qui entend rompre avec le régime dont il est issu. On ajoutera aussi l’omniprésence d’un président qui décide de tout et qui met à la mode une forme d’autoritarisme. Bien entendu, c’est présenté autrement : on dira plutôt que celui qui est ’porteur d’un projet’ dans lequel se reconnaît une mahjorité de citoyens, n’a pas à être freiné par les conservatismes dans sa mise en oeuvre.

          Je notais dans les discussions sur la réforme de l’Université que l’obsession de faire des présidents d’université, déjà investis de pouvoirs considérables, de véritables autocrates gérant leur affaire avec un CA croupion, porte l’empreinte de cette dérive.

          Est-ce un bien ? Un mal nécessaire ? La suite nous le dira. En ce qui concerne Napoléon III, le désastre de Sedan a obscurci sa dimension de visionnaire : projet d’ONU avant la lettre, Union latine réunissant les monnaies des grands pays européens, projet de royaume arabe autonome en Algérie, Napoléon III avait pour coutume aussi de couper l’herbe sous les pieds de l’opposition dans la dernière partie de son règne par ses mesures sociales et libérales.


          • claude claude 23 juillet 2007 23:35

            bonsoir armand, je suis d’accord avec vous,

            quand louis napoléon n’était que LNB, il a rédigé l’extinction du paupérisme en 1844, lorsqu’il était enfermé au fort de ham.

            il fut également le premier président de la république française en 1848, et victor hugo le combattit après son coup d’état de décembre 51.

            c’est à partir de ce moment qu’il l’appela « napoléon le petit ».

            napoléon III modernisé la france et a su s’entourer d’hommes de valeur, même s’il ne les écoutait pas souvent : haussman, victor duruy... c’est ainsi que la france se dota d’un réseau ferroviaire étendu, qu’il modernisa paris, s’intéressa à l’éducation des filles et des enfants, favorisa le développement des banques et des grands magasins...

            qui plus est, NIII était un homme cultivé, aimait l’art, la littérature, le théatre...

            je doute que NS soit de la même trempe...

            http://www.histoire-en-ligne.com/spip.php?article255
            http://www.herodote.net/dossiers/synthese.php?ID=67&ID_dossier=127 ;
            http://www.herodote.net/dossiers/evenement.php?jour=18511202
            http://fr.wikipedia.org/wiki/Napol%C3%A9on_III
            http://fr.wikipedia.org/wiki/Transformations_de_Paris_sous_le_Second_Empire


          • patroc 23 juillet 2007 20:26

            Article sur un article : C’est pas de l’info !...


            • CAMBRONNE CAMBRONNE 24 juillet 2007 14:00

              Bonjour a tous

              Armand et claude vous avez raison de souligner les aspects positifs du règne de Napoléon III dont le plus grand tort est de s’être laissé aller à faire la guerre à la Prusse qui ne demandait que ça .

              Son régne fut une grande époque pour la France , son entrée dans la modernité . L’Italie lui doit son unité et si nous avons perdu l’Alsace Moselle nous avons gagné nice et la Savoie .

              Cet homme était un visionnaire . On écrira sur Sarko quand le film sera fini ; Cependant il présente un certain nombre de points communs avec les Napoléon qui ne sont pas pour me déplaire .

              Vive l’empereur quand même .


              • madwil madwil 31 juillet 2007 13:39

                aaaaaaaaaaaaaaaaaaa :-0


                • madwil madwil 31 juillet 2007 13:40

                  aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa :-°


                • FierDeLaFrance 24 mars 2017 23:24

                  Si seulement toute l’Europe pouvait appartenir à la France, le rêve en somme...

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès