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Les centres sociaux à un tournant

Qui oserait contester l'utilité sociale des centres sociaux ?

Peu de responsables politiques locaux, notamment ceux qui gèrent les villes nient l'utilité incontournable de ces entités.

Le centre social développe du lien social et permet l'implication de nombreux habitants.

Beaucoup de centres sociaux mettent en place des animations enfance-jeunesse et familiales.

Bien souvent, en été notamment, les centres sociaux restent les seules entités éducatives actives, voire ouvertes.

Si des élus ne contestent pas l'utilité des centres sociaux, beaucoup ont décidé de réduire la voilure, c'est à dire de réduire les subventions allouées à ces structures.

Aujourd'hui, de nombreux centres sociaux sont en difficultés car s'ils peuvent compter sur la pérennité de la prestation de service CAF, celle ci ne couvre qu'une partie des dépenses de fonctionnement et il ne reste plus en complément « durable » que l'aide municipale.

Cette aide baissant, de nombreux directeurs et responsables s'inquiètent.

Que faire ?

  • courber l'échine en s'adaptant , c'est à dire s'inscrire dans les dispositifs institutionnels :

  • résister en voulant garder son indépendance.

La première piste prônée par des « libéraux » consiste à répondre aux appels de subventions publics et même privés, via les fondations.

Dès qu'un appel à projet paraît, le directeur répond à l'appel même si pour cela il lui faut adapter même fortement les objectifs et les actions du centre.

Cela est possible....C'est une gymnastique où certains sont passés maîtres !

Le problème c'est que le centre social est tributaire des politiques du moment ….Il en perd son indépendance.

La deuxième piste consiste à rester droit dans ses bottes : le projet social élaboré avec les habitants reste l'épine dorsale de l'intervention.

Cette attitude de résistance suppose :

  • que le centre social se mobilise avec les habitants pour que les collectivités territoriales apportent un soutien financier réel ;

  • que l'action repose essentiellement sur des bénévoles pour réduire les coûts et éviter les contraintes « commerciales » qui renverraient inévitablement sur la première piste.

 

Des Espaces de Vie Sociale, entités socio-éducatives animées par des associations sont incitées à se transformer en centres sociaux.

Il est important, à mon avis que ces centres sociaux restent associatifs pour rester indépendants de la collectivité de rattachement et continuent à s'appuyer sur les bénévoles, donc à réduire au maximum l'utilisation de personnels salariés.

Ce choix là permet à la fois de rester fidèle au projet associatif d'origine et à la fois d'éviter les pièges d'une gestion libérale conduisant à passer une bonne partie du temps de direction à chercher des sous....à ce petit jeu on risque d'y perdre son âme !

Jean-François Chalot


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5 réactions à cet article    


  • foufouille foufouille 14 août 2015 17:40

    les loisirs passent en dernier. plus de sous = plus de sous.


    • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 14 août 2015 18:46

      N’y a-t-il pas une contradiction entre la volonté de recourir aux bénévoles et le souci de confier les tâches à du personnel compétent et formé ?


      • Samson Samson 15 août 2015 04:08

        @Jean J. MOUROT
        Pour le moins !
        Mais dans un monde soumis à la férule des banquiers, la seule vertu encore valorisée semble bien celle d’une rentabilité immédiate ou à très court terme. Et quand un ministre $ociali$te de l’économie n’a pour seule perspective à offrir à la jeunesse que l’ambition de devenir milliardaire, tout semble dit !

        Dans la volonté de pérennité de l’action sociale et d’indépendance des associations, j’imagine que le recours à des bénévoles ne constitue qu’un pis-aller, tandis même que les compétences et leurs détenteurs sont scandaleusement assignés à l’humiliation des contrôles de l’ANPE. J’en conviens, c’est désolant !

        Cordiales salutations ! smiley


      • Samson Samson 15 août 2015 03:49

        « à ce petit jeu on risque d’y perdre son âme ! »

        Même quand on est laïc ? (Je vous taquine !)

        J’ai par le passé été notamment actif dans deux ASBL :

        • histoire de ne pas être taxée de partialité dans son action, la première se refusait pour préserver son indépendance à toute compromission avec le politique,
        • le CA de la deuxième rassemblait par contre, outre les représentants de son personnel, un panel équitable de toutes les tendances politiques et philosophiques qui « comptent ».
        Si les deux associations participaient chacune en toute neutralité d’une incontestable utilité sociale, je vous laisse deviner laquelle n’a jamais connu le moindre gros souci de gestion ou d’agrément. smiley

        Encore faut-il bien évidemment qu’outre son utilité, la mission sociale dévolue à l’association représente une plus-value électorale ou de notoriété pour les élus qui s’y investissent.
        Je ne prétend donc pas que le « truc » soit toujours praticable, il vaut ce qu’il vaut, mais cela m’a au moins laissé à penser !

        Bien à vous, avec mes cordiales salutations ! smiley


        • Spartacus Lequidam Spartacus 15 août 2015 10:06
          Qui oserait contester l’utilité sociale des centres sociaux ?

          C’est bien cela le problème. 
          La sacralisation avec le rajout du mot « social »
          A partir du moment ou c’est marqué « social » c’est comme un passeport d’intouchabilité ou une sacralisation dans une France formaté par une éducation nationale gauchiste.

          Une vulgaire assurance qui gère des fonds, appelez là « sécurité sociale » et c’est un tabou de la contester.
          Une taxe peut même devenir sociale.

          Au nom de quoi un centre social serait toujours utile ? 
          Là ou il n’y en a pas les meurent de faim ?

          Les gens sont trop sot pour se prendre en main ? 
          Il faut aller dans un centre social, payer un associatif pour donner un ballon ? 
          Les gens ne peuvent pas s’acheter un ballon, eux même ?

          Centre de crétinisation et d’infantilisation ? 
          Centre d’endoctrinement a avoir toujours recourt aux autres pour s’en sortir ?
          Centre de justification de « politique sociale » ?
          Centre d’emplois fictifs pour copains ?

          Oui on peut contester l’utilité d’un centre social. C’est pas une vache sacrée.

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