Les mots qui donnent des bleus à l’âme
Ces jours ci, la France médiatique du politiquement correct est en émoi, elle est couverte d'ecchymoses et d'hématomes et n'en revient pas de tant de violence. C'est le nonagénaire Roland Dumas qui en compagnie de son complice Jean Jacques Bourdin a porté le premier coup sur RMC en estimant que Manuel Valls était probablement sous l' influence de son épouse Anne Gravoin, "quelqu'un de très bien" au demeurant .
Mais comme si ça ne suffisait pas comme le chante Christophe pour briser l'instant fragile de cette belle rencontre, Dumas a avancé et reculé et finit sur l'insistance de son interlocuteur par concéder que Valls était probablement sous influence juive.
Tout ce que compte l'hexagone de bien pensants s'est pincé pour ne pas respirer cette phrase aux relents pestilentiels comme ils s'étaient probablement bouchés les oreilles quand notre impétueux catalan avait déclaré lors d'une conférence-débat dans une radio locale Judaïca Strasbourg le 17 juin 2011 « Par ma femme je suis lié de manière éternelle à la communauté juive et à Israël ».
Si la vieillesse est un naufrage comme l'ont répété avec élégance les perroquets de la gauche divine et dévote, l'amnésie est un état pathologique qu'il convient de traiter surtout quand elle est sélective.
Roland Dumas dont Mitterrand expert en la matière avait cette formule à son sujet « J’ai deux avocats, pour le droit, Robert Badinter, pour le tordu, Roland Dumas » n'est pas un parangon de vertu mais dans cette affaire, il lui aurait suffi de rappeler à ses contradicteurs la sortie pour le moins inappropriée de Valls pour faire cesser cette chasse aux sorcières.
A peine remis de ce tourment voilà que nos commentateurs recevaient deux uppercuts successifs de la part de Roger Cukierman le responsable du CRIF. Tout en déclarant que le FN était un parti à éviter, il n'a pas hésité à qualifier la Marine "d'irréprochable personnellement" et à porter l'estocade en affirmant que "toutes les violences sont commises par des jeunes musulmans".
Il a bien modéré son propos en précisant pour les seconds qu'il s'agissait d'une toute petite minorité et rétropédalé vigoureusement sur Marine Le Pen, le mal était fait, le CFCM a boudé le repas tandis que les "pasdalgamistes" n'ont pas tardé pas à sonner l'hallali.
Et cerise sur le gâteau , au diner de ce même CRIF entre sans doute la poire et le fromage, Hollande a évoqué pour parler des vandales responsables de la profanation du cimetière alsacien les " jeunes Français de souche, comme on dit " ce qui a semé le trouble au Parti Socialiste et révulsé Aurélie Filipetti.
Elle a aussitôt twitté "Français de souche" : plus qu'une maladresse, une faute. Camus : "Mal nommer les choses c'est ajouter au malheur du monde".
On ne se souvient pas que cette sourcilleuse humaniste ait invoqué Camus lorsque son ancienne collègue au gouvernement Madame Taubira s'exprimait en 2006 sur RFI à propos de la situation démographique en Guyane « Nous sommes à un tournant identitaire. Les Guyanais de souche sont devenus minoritaires sur leur propre terre. »
Bruno Le Roux, tout aussi bouleversé par cette expression, mais grand décodeur du langage hollandais au micro de BFM a insisté sur l'emploi du "comme on dit" à prendre comme des guillemets, signifiant ainsi que celui qu'il l'utilise prend ses distances avec cette phrase appartenant au langage des identitaires.
Celui qui attend le retour d'Aline depuis 1965 avait raison sur un point, parler semble ridicule mais hélas aussi dangereux, si les mots bleus rendent les gens heureux, ceux qui donnent des bleus à l'âme à nos farouches partisans de la liberté d'expression les rend chagrins et amnésiques.
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