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Libye/Charia : L’occident et ses errements

Libye : Parlons de l’Occident


L’Histoire est-elle en train de se répéter ? L’Homme a décidément ses habitudes, surtout dans l’errance.

 
Aujourd’hui après avoir aidé le CNT à libérer la Libye, l’Occident se sent un peu « roulé dans la farine » quand le CNT annonce l’instauration de la Charia.


« La France sera "vigilante" sur le respect des droits de l'Homme et notamment de l'égalité entre les hommes et les femmes en Libye, a indiqué le ministère des Affaires étrangères après l'annonce de la réintroduction de la charia dans ce pays. "Nous serons vigilants sur le respect des droits de l'Homme et des principes démocratiques, notamment la diversité culturelle et religieuse et l'égalité des hommes et des femmes auxquels la France est indéfectiblement attachée", a déclaré Bernard Valero, porte-parole du Quai d'Orsay, lors d'un point-presse. »

Tout cela n'est-il pas... comique ? 

Que pensaient donc les « occidentaux » ?

Je te tends la main, puis je te tiens la main ? 

 

Des Talibans à nos jours

Certes, on ne peut comparer les Libyens aux Talibans. Ce n'est pas le propos.

Mon propos est de faire un parallèle en matière de Politique « occidentale en orient ».

J'ai donc choisi comme métaphore, un extrait de cet article, daté du 26 avril 2010 mais si actuel, publié sur desinfos.fr

"Barkha Dutt, journaliste indienne renommée, accuse l’Occident de retourner sa veste face aux talibans


Dans un article intitulé "Les talibans à nouveau gentils ?", Mme Dutt, directrice du réseau télévisé indépendant New Delhi Television (NDTV), appelle le gouvernement indien à accroître le soutien aux groupes anti-talibans dans la région. Extraits de l’article :

"À l’époque, le libéralisme de style occidental faisait valoir que l’orthodoxie culturelle des talibans était une raison morale de renverser le régime [taliban] en Afghanistan au même titre que la nécessité de traquer les terroristes dans le monde"




"La femme invisible emmitouflée dans une interminable et répressive enveloppe bleue ; l’homme qui étreint son Kalachnikov, la barbe jusqu’aux genoux ; les exécutions publiques dans un accès de morale gladiatrice ; et, bien sûr, les grottes de Tor a Bora où Oussama ben Laden a filé un labyrinthe autour de soldats accablés : telles sont les images qui ont déterminé et défini la guerre contre le terrorisme et sont devenues synonymes de talibans. 
 




"Mais aujourd’hui, alors que les Américains préparent le monde à une stratégie paradoxale de "déferlement et retrait" de leurs troupes, l’histoire semble avoir fait un tour complet. D’abord, les talibans ont été courtisés par l’Occident pour créer une souche à la puissance des Russes ; après quoi, ils ont été déclarés ennemi n°1 dans la lutte contre le terrorisme, et maintenant, doucement mais sûrement, on prépare le terrain à leur légitimation politique. Et l’Inde, qui depuis des années refuse de faire la différence entre ’bons et mauvais talibans’ [comme le voudrait l’armée pakistanaise], n’aura peut-être bientôt pas d’autre choix que de contempler bras croisés ce sinistre renversement idéologique. 




Souvenez-vous : ce fut l’ancien président pakistanais, le général [Pervez] Musharraf, qui a le premier parlé de ’modérés’ parmi les talibans. Il a souvent fait valoir que ces éléments devaient être amadoués et intégrés à tout nouveau gouvernement afghan. Jaswant Singh, alors ministre indien des Affaires étrangères, avait qualifié l’expression ’talibans modérés’ d’ ’oxymore’.


Et pourtant, cet oxymore est devenu l’expression de prédilection de la diplomatie occidentale en cette période de changement. Les stratèges affirment désormais que nous devons apprendre à distinguer entre talibans ultraconservateurs – qui imposent une orthodoxie sociale brutale dans les zones qu’ils contrôlent – et terroristes internationaux au programme aveuglé de haine violente. Les premiers, entend-on dire de plus en plus fréquemment, ne menacent pas les intérêts sécuritaires du monde, quel que soit le degré d’hostilité que semblent porter leurs valeurs à l’égard du monde moderne.


Article complet « ici »


Epilogue

Un mot de Ibn Warraq

"Il est difficile pour l'Occident d'imaginer le pouvoir qu'exercent les mollahs sur les masses, les poussant à perpétrer les actes les plus vils, au nom de Dieu. Un groupe de gens hystériques, manipulés par un mollah, a lapidé un enfant abandonné, au motif qu'il était probablement le fruit d'une union illégitime et donc qu'il ne pouvait pas être toléré. Une autre foule a coupé la main d'un homme parce que le mollah qui la menait avait prétendu que cet homme était un voleur, sans preuve, sans procès, juste sur la parole du mollah."

NB : Toutes les religions ont leurs mollahs.


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2 réactions à cet article    


  • James James 25 octobre 2011 11:21
    La France, du moins ses représentants politiques et économiques sont seulement soucieux de pomper l’or noir de la Libye, d’obtenir des contrats et des marchés, après que les forces militaires Françaises intégrées dans la coalition des lâches aient renvoyé à l’âge de pierre un pays prospère .

    Les coalisés n’ont d’autre choix que de traiter avec les talibans,sortis vainqueur de l’affrontement contre le prétendu axe du bien, une claque monumentale qui contraste avec le triomphalisme de l’expédition Libyenne, on se grade donc bien de claironner ce véritable désastre pour les troupes occidentales dans les médias prostitués.

    • Numero 19 Numero 19 25 octobre 2011 20:30

      Les occidentaux qui ont encouragé ces « révolutions » savaient très bien ce qu’ils faisaient : saper toute place économique (et donc militaire, politique et culturelle par la même occasion) sur l’échiquier mondial à moyen terme.

      Beaucoup de gens savent qu’une fois les dictateurs du XXème siècle tombés, ces pays-là seraient incapables de se servir correctement de la « démocratie » sans que ça ne leur pète à la gueule.

      Les pays occidentaux ont toujours eu besoin de « pays pauvres » pour pouvoir vivre dans un certain confort. Colonies, Chine... on n’a plus de colonies, la Chine progresse et reste impossible à déstabiliser ou faire rétrograder.

      Qui vont être les pauvres, les petites mains qui vont produire pour occidentaux et chinois ?

      Ce qui se passe, c’est qu’on est en train de délocaliser l’atelier du monde, et qu’on est juste en train de préparer le terrain.

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